
Le dernier combat
Date 07-05-2023 14:20:00 | Catégorie : Poèmes
| L'homme cheminait d'un pas lent et mesuré Appliqué Poing fermé Sa chienne noire Moire Élancées de mémoire Histoires de gloire éveillées Miroir tronqué Le soûlait de voltes et virevoltes Tantôt devant à ne pouvoir l'appeler, Tantôt derrière déflorant les fossés, LÉGION ! L'homme cheminait au devant d'un horizon borné Buté Intimé ! Destin figé. Deçà delà il percevait un souffle ahanant Qui n'était pas celui des moissonneurs En porte-à -faux De l'été émasculé Les opilions évanescents Sur le qui-vive outrecuidants Et les tipules trompetées aux ailes abandonnées Sentinelles impavides Vibrionnent, fi brillent et se mutilent Aux angles des huis et des chambranles brinquebalants de sa cervelle pivotante Calfatée de "peut-être" occultés Faute de mieux ! Catafalque entrebâillé Cataplasme de fortune Ce souffle était fétide tel celui du lisier acide, avide, Crack ivre aux ferments cyanhydriques Que l'on épandait sur les champs oppressés Moult fois retournés, maintes fois cultivés, Où noircissaient quelques grains humides que la gent ailée Emportait Butin précaire Des glaneurs s'arrachaient les brindilles délaissées, Oubliées, Tandis que le fermier prospère ensemençait ses filles Engrossé par des sillons d'enfants L'homme cheminait Guignant son chien qui commettait des vétilles Que le laboureur eût désapprouvées Et ce souffle putride lui hérissait la nuque Mais la Chose qui le tançait ne pouvait l'approcher Lance un croc-en-jambe à intervalles échancrés Ahan ! Où le pied était en serre d'aigle Blessé Atrophié Ahan ! LÉGION ! Le cœur lutte, Surfe sur l'abîme La vague écrêtée se délace Les gnomes ignominieux agonissent aux gémonies voués Le vent a déchiré les membranes utérines Les ailes des moulins qui béent sont en berne Voliges en échardes de charpie hérissées Haillons de placenta griffé Ciel avorté ! DIEU ! Était-il inconscient cet homme cheminant, Entêté Stupéfait, inquiet, Confus Fiché d'un cerbère velléitaire !... Cerné. AU PIED ! Il poursuivait sa route incendié de dépit debout contre le vent Humilié, fiévreux, Révolté Sans jamais se retourner il affrontait les bourrasques Et le vent courbait l'échine comme jamais auparavant L'homme le transperçait renversant la tempête rameutée LÉGION ! L'homme cheminant fulmine au-devant de l'horizon borné Hébété, sporadique, Sonné Flanqué de son chien Poing serré Se balance comme un enfant autiste Stoïque EN PÉTARD CONTRE LA MORT OBSTINÉMENT
SEIGNEUR ! AYEZ PITIÉ !
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