Le berger solitaire

Date 29-12-2012 01:43:27 | Catégorie : Poèmes confirmés


Le soleil se lève au loin, ne laissant apparaître que ses lèvres
Une chaleur s’abat sur une ville morte
Une boule de fougère se prête au jeu des remplacements d’êtres
Une lumière si éclatante l’escorte

Car c’est si beau, si tu pouvais voir devant nous
Les immenses vallées qui avalent le monde
Si tes yeux étaient encore en face des trous

Le plomb t’a rendu aveugle pour toujours même si au fond de toi
La lumière s’expose sur ton visage
Tu sens encore les choses, tu les comprends mieux que moi
Les paysages en toi forment des images

Car c’est si bon, si tu pouvais voir ça
Les éternelles chutes d’eau
Si tes yeux étaient encore là

Y penser me donne envie de pleurer, j’ai mal pour toi
Toutes les couleurs qui ne font plus qu’une
Mon cœur se serre quand tu me prends dans tes bras
Toutes ces couleurs qui n’en forment plus qu’une

Car c’est tellement mort, sans toi pour voir
Le vent se répandant dans les plaines
Le paysage n’a plus rien de beau si tu ne peux le concevoir

Tu es une personne forte et cela je le respecte
Mais le noir ambiant ne t’ai pas insupportable ?
Tu as réussi à t’y faire, à faire obstacle
Mais la nuit éternelle n’est-elle pas insurmontable ?

Car mon dieu si tu savais, que c’est beau
De voir les gens pleurer, la pluie tomber
Si tu voyais comme mes yeux espèrent rencontrer les tiens à nouveau

C’est insupportable, je devrais me crever les yeux
Ne plus jamais voir ton visage sans regard
Je n’en peux plus de voir, ton visage si creux
S’il te plait reviens-moi, regarde moi comme autrefois

Car c’est si beau, si tu pouvais voir devant nous
Les immenses vallées qui avalent le monde
Si tes yeux étaient encore en face des trous…




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