extrait d un roman en cours d écriture

Date 10-02-2013 18:30:00 | Catégorie : Nouvelles


La vie avait un goût de pain moisi, ça sentait fort comme dans une poubelle de BENICARLO en plein soleil dans ma vie.

On t’explique tous les jours quand t’es gosse que travailler c’est la santé, travailler c’est bon pour le monde ça maintient son équilibre, travailler apporte la joie, même si t’as un boulot de merde qui ne te permets pas de vivre, au moins t’as un travail et c’est déjà mieux que de ne pas en avoir, tu fais partie du troupeau et pour le troupeau travailler c’est la norme. Si tu t’écartes du groupe et que tu te permets par-dessus le marché de ne pas travailler parce que c’est du pareil au même, alors le groupe te le rendra au centuple en emmerdes en tous genres qu’il trouvera spécialement pour toi les emmerdes : des bien tordus, des corsées , des comme les fritz savaient en trouver. Le groupe n’aime pas la différence, ça l’effraie, le déstabilise. Tout ce qui n’est pas dans la norme n’a pas de solutions standardisées ; le groupe doit donc réfléchir, ce qui veux dire qu’il doit s’impliquer et s’impliquer veux dire avoir du cœur, de la passion, donner sans rien demander et s’attarder sur chaque homme parce que chaque homme est un être unique - ce qui n’est pas le cas des hommes du groupes qui se ressemblent tous et qui passent leurs vie à l’église, la mosquée ou à la synagogue pour se donner bonne conscience mais tuer un enfant parce que le groupe le leur demande ne les effraie pas - Le groupe n’est pas doué de sentiments, il n’est qu’un ensemble froid et stable uniquement là pour maintenir la situation en l’état en faisant croire qu’il fera respecter la justice pour tous dans le seul but de maintenir les puissants au pouvoir ; mais le troupeau est tellement étouffé, aplatit, dingo de sornettes grosses comme l’Himalaya qu’il ne réagit plus à toutes les limaces qu’on lui fait avalé parce qu’ il voit les mêmes puissants depuis des décennies qui se repassent le flambeau justes après la dernière tétée. Alors il avale, le troupeau, comme un chien bien dressé qu’on promène sans laisse et pour les autres qui auraient envie d’aller lui casser la gueule au groupe, il y a les chaines et pour eux, on sait que c’est très dur, mais en réalité on ne sait jamais ce qui leurs arrivent vraiment.

Et quand t’y est quelques années plus tard dans le groupe , quand t’es bien enfoncer dans la mélasse avec tout le monde, tous ces gens, là devant toi, bouches béantes et dents gâtées qui te vantent les vertus du travail à bouches rabattues, la morale du truc et tout, toutes ces histoires que les anciens leurs ont raconté, qu’ils te racontent à leurs tours parce que ça leurs permet d’éviter de penser qu’ils se font baiser depuis le début à croire que le travail les sauverait, leurs permettrait de s’élever, les anecdotes des bons petits soldats maintiennent en vie le plus grand nombre avant que les dieux décident de jouer à la roulette russe avec nos têtes en sursis - la logique du destin- et laissent derrière nous des souvenirs pleins de privations , de vies foutues, déglinguées, bouffées par les mites du temps, fusillées en plein vol comme on dézingue les perdreaux dès qu’ils savent volés , tout ça, cette grande réalité qu’on apprend aux plus jeunes pour leur forger la normalité, s’ils savaient vraiment comment que ça se passe, SEIGNEUR !!!La grande roue des emmerdes qui ne s’arrête jamais, et bien les jeunes je vous le dit ! Ils auraient pas envie d’aller plus loin : BASTA ! TERMINADO ! TRES PEU POUR MOI MERCI MADAME !

Dans un monde de vieux qu’on continuerait notre chemin, sans jeunesse, et très vite la vie le quitterait ce monde qui n’aurait pas su garder ses enfants parce que le rêve aurait disparu de sa surface.

Nina dit toujours qu’on reconnaît la valeur d’un peuple à sa façon de traiter ses animaux. On peut méditer la question dans tous les sens, mais c’est Nina qui à raison, et avec les enfants c’est tout comme. Vous avez déjà plongé vos yeux dans le regard d’une biche effrayée ? Et dans ceux d’un enfant qui vient de naître ? Vous y trouverez toujours la même chose : de l’innocence et de l’amour.

Quand je reviens dans moi à cette époque, je sentais bien que j’avançais dans la mauvaise direction. Je perdais toute considération pour moi. Je me voyais comme le perdant, le raté de la famille, le cancre, plutôt qu’en GATSBY LE MAGNIFIQUE.

Et c’était bien là le problème, j’veux dire j’étais mon problème.

Quand t’as passé les trois quarts de ta vie à entendre que tu vaux pas mieux qu’un étron tu commences à t’habituer à cette musique et même quand tu l’entends pas, c’est comme une musique permanente dans ta tête pour tout ce que tu peux penser ou envisager et même quand tu penses pas, la musique est là ! Comme une hyène de l’enfer affamée, gueule puante, qui t’attends au tournant. T’as pas encore commencé quoi que ce soit que tu commences déjà à sentir des relents de charognes putréfiées, alors tu luttes parce que t’estimes que t’as pas le choix, parce qu’il faut faire quelque chose, resté en mouvement, ne pas danser la samba des victimes ; et tu te construits comme ça, bon gré malgré, avec ce que le destin te propose avant que la mort ne vienne t’arrêter dans ton élan. Et quand tu prends le temps de regarder ton ouvrage, tu crois qu’elles sont bancales les fondations et t’as pas encore conscience que les fondations c’est tes mains, ton esprit, ton cœur, c’est toi.

C’est comme se regarder dans un miroir quand on fait le bilan, il faut être capable de se voir dedans. Certains voient les évènements, la mal chance dans la glace, mais ils ne s’y trouvent pas dedans et c’est peux être pour ça que le monde stagne, reste lourd et cruel : c’est jamais la faute de l’homme. Je les entends à tous les coins de cheminées parler de la religion, du mauvais temps, de la déveine : « vous savez il est mort mais c’est pas de sa faute il est tombé de l’échelle, il était pas assez grand, s’il avait……»Et blablablablablablablablablablabla !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Nina faisait des efforts considérables pour m’aider. Pour elle, je pouvais être un Dieu, Marc Antoine, Napoléon ; mais dans mes actes, mes paroles, je faisais tout pour ressembler à un moins que rien, CARUSO !!! C’est un peu comme la malédiction du chien blanc : né pour être toujours beau ; mais dès qu’une occasion se présente, il peut pas s’empêcher d’aller se rouler dans la merde.

- Pourquoi tu passes ton temps à trouver des boulots dégradants ?
- Chaque balai à un homme au bout du manche qui vaut autant qu’un autre que je disais sentant que l’orage n’était pas loin.
- C’est ça, t’es en train de me dire que tu veux aller balayer les rues !!!!!!
- Un cantonnier vaut autant que moi.
- Mais réveil toi !!!! Pendant que les autres font tout pour essayer d’avoir la meilleure situation dans les meilleures boites, toi tu cherches en bas au lieu de lever la tête.
- Que veut- tu que j’fasse, j’suis qu’un comédien voilà tout.
- T’ES UN HOMME INTELLIGENT !!!!!!!!!!!!!!! Personne n’a le courage et la persévérance que tu as. Le monde fait tout pour contourner les règles et t’es le seul à vouloir respecter un système qui ne te respecte pas. Tu crois que tous les milliardaires sont intelligents ?

Je détestais quand Nina me mettait au pied du mur. Impossible pour moi de remettre toute ma vie en cause, l’échec n’était pas concevable. Le grand comédien que j’étais, n’étais pas assez courageux se rendre compte qu’il s’était peux être trompé. La mélasse pour des clous.

Les gens ont une vision trop romantique de l’artiste. La faute au cinéma.

C’est le plus grand égoïste. Le monde peut s’écrouler devant lui, tout ce qui l’intéresse c’est préserver sa petite œuvre prétentieuse et merdique pleine de suffisance et de complaisance et cela aux dépends du monde entier. Il est loin d’être le meilleur des hommes puisqu’il ne vit que pour parfaire son art ce qui l’obsède à chaque seconde et le rend invivable, insupportable, cruel, irresponsable et les excès dont il fait preuve sont autant de bulles d’air pour le sortir d’une malédiction créatrice dans laquelle il se noie. Mais c’est par essence un aventurier, celui qui rêve de rentrer dans ce trou pleins d’araignées qui fait peur à tout le monde, ça l’attire, devient un besoin qui ne se contrôle pas et n’est rien d’autre que de la fascination pour ce qu’il aime et déteste à la fois le plus : l’homme. Il a constamment besoin d’essayer pour éliminer ses doutes et les rayer de son être, sa vie n’est qu’un combat contre la mort et la peur de vivre qui chaque jour gagne du terrain dans tous ses actes; mais il est le seul averti, l’érudit, au centre de ce monde qui le juge comme un fou parce que ses yeux voient des choses que vous ne verrez peux être jamais. Il utilise ses jours et ses nuits à donner, découvrir , chercher, vérifier, s’interroger, se tromper et remettre tout son travail en cause pour retranscrire à ses semblables la vérité aux couleurs de ses tripes, aux couleurs de son foie, avec des mots , des traits, des sons, pleins de bile fielleuse, des paroles pleines de salive douce et tendre qui finiront parfois comme des caresses râpeuse pour vous faire rire ou pleurer et tout ça, cet ensemble, qui vient avant tout du cœur de l’artiste, qu’il soit enviable ou détestable est sa véritable essence, son rôle véritable.





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