A l ‘aurore ils sont partis de si tôt Que de personne du fond du hameau N’eut entendu leur départ aux coteaux Pour à l aube se cacher aux bouleaux Dans leurs corps en attente de gouape
A la première lumière sans veto S’enhardissent nos preuxs zigotos A s’élancer aux vergers d’abricots Pour en hâte chaparder l’oripeau Dans leurs corps épris de gouape
Au silence évincé par l’homo Ils se débranchent de leur haut Pour tomber maladif au terreau Dans la fuite bruyante d’un méli-mélo Harcelant ces corps dans la gouape
Au soleil se couchant dans l’incognito Ils déversèrent de leurs manteaux Le fruit dégusté, trésor doré du carreau Ils lavaient là , d’autres forfaits de blaireaux Dans leurs corps coupable de gouape
Voilés derrière le monstre ils revenaient de sitôt Cette usine qui leurs offrait, douche au ventre du marigot Coincée dans la brume caustique, au pet saligaud Ils ne se souciaient guère, habitués du trémolo Et seule leur ténacité gardait valeur saine à leur gouape
Ils étaient les enfants sauvés du tombeau Dans une guerre qui ne leurs avait offert que lambeaux La carte de rationnement les parents la sortaient en faux Alors de rapine fallait-il vivre par défaut Et leurs corps s’offraient croissance au profit de la gouape ☼ƑƇ
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