La clé des hallucinées (Partie 5)

Date 19-02-2013 19:10:00 | Catégorie : Nouvelles confirmées


"J’ai fermé les yeux, je n’ai pas crié. Je n’ai pas ouvert la bouche, j’ai juste pleuré. "

« La petite anguille … se glisse hors de mes bras »

J’ouvrais les yeux avec beaucoup de mal, un mal de crâne incroyable me fendait la tête en deux. Mais alors, ce n’était qu’un cauchemar ? Et cette voix, cette voix qui fredonne une comptine, il répète encore cette phrase comme s’il ne connaissait que cette phrase : « La petite anguille… se glisse hors de mes bras ».
De la lumière, plusieurs petits fragments de lumières qui entraient par le plafond, j’étais encore dans le tunnel. La lumière me brûlait presque les yeux comme si cela faisait des décennies que je n’en avais pas vu, mais il ne me fallait pas longtemps pour m’y faire. Alors que la lumière nous parait naturelle, la nuit par contre ne nous l’est pas du tout. Mais ce n’est pas vraiment la lumière qui m’interpellait à ce moment-là mais plutôt ce qu’elle éclairait, les trous dans le plafond ne devait sûrement pas être là pour rien.
Je constatais que non loin en face de moi se trouvait un bureau, un vieux bureau plein de poussière et de toiles d’araignées à première vue. Vous savez ce genre de vieux bureau extravaguant, qui parait presque gigantesque et fait de bois, sûrement du bois très cher. Combien d’argent avait-il pu coûter à son propriétaire ? Beaucoup en tout cas mais la question qui me taraudait le plus était qu’est-ce qu’un bureau fait dans ce tunnel ? Là ou sans doute personne n’est allé depuis la création du monde ? Là où aucun Dieu ne voudrait mettre les pieds.
Mais ce n’est pas que le bureau me déplaisait cependant il n’était pas l’objet de ma plus grande surprise, en effet un bureau doit en générale servir et qui d’autre que son propriétaire pour s’enticher de cette lourde tache. Son propriétaire je l’ai vu, je l’ai remarqué d’ailleurs au moment où il reprit la parole non pas en fredonnant cette fois-ci : « Une petite souris qui s’infiltre dans mon tunnel, aurait-elle perdue son chemin ? Ou pensait-elle trouver de quoi se nourrir dans ma grande maison sans fenêtres ? Malheureusement je n’ai pas de gruyères pour elle, que c’est dommage »
Je ne comprenais pas vraiment ce qu’il disait, j’étais encore sonné et devant ma figure suant l’incompréhension il continua : « Mais ne serait-ce pas une petite souris muette que nous avons là ? Ou bien simple d’esprit, oh comme j’en ai l’habitude ces temps-ci. »

Je lui répondais : « -Qui êtes-vous ? Où suis-je ?

-Oh mais elle parle finalement, où tu es ? Eh bien te voilà exactement là où tu ne voudrais pas être. Et qui je suis ? Eh bien j’ai beaucoup de surnom.

-Là où je ne voudrais pas être ? Je lui répondais. Je ne comprends pas.

-Eh bien je ne pourrais pas te le dire, je ne le sais pas moi-même car j’ai perdu la carte et les clés des lieux depuis bien longtemps. » Me lança-t-il.
Il à plusieurs nom ? Je ne comprenais vraiment rien à son charabia, aussi je préférais lui demander s’il savait comment sortir d’ici.

« -Oh mais ne te presse donc pas, nous avons tellement de choses à nous dire. Viens donc t’asseoir un peu que nous parlions d’hommes à … hommes. »

Je décidais de l’écouter et donc de m’asseoir, une chaise en bois était placé juste devant lui et son bureau imposant. Aussi lui demandais-je : «
- De quoi voulez-vous parler ?

-Ah cette discussion devient enfin intéressante, tu sais qu’il aura fallu beaucoup plus de temps et de colère aux autres avant de se poser sur cette chaise et de parler un peu. Nous allons parler de quelque chose qui me tient beaucoup à cœur, comment es-tu arrivé ici jeune homme ? »

Ses regards me transperçaient, j’en avais la chaire de poule. « -Eh bien je suis tombé dans ce puits en courant dans la forêt, j’ai bien failli mourir et ensuite j’ai marché jusqu’ici. » Je décidais de ne pas tout raconter afin qu’il ne me prenne pas pour un fou même si en ce moment précis je pensais être en train de délirer.

« -Mais ce n’est pas tout bien sûr, les cris, les yeux et la chute d’eau. Cela m’étonnerait que tu n’y es pas fais attention, je n’y fais plus attention depuis des lustres mais j’en ai pris l’habitude.

-Oui d’accord mais comment savez-vous tous ça ? Est-ce vous qui avez créé tout ça ? En tout cas chapeau car j’ai vraiment eu peur.

-Euh oui en quelques sortes oui, mais dis-moi en plus sur ta chute et comment es-tu tombé de si haut. » Il m’interrogeait du regard.

« -Je vous l’ai dis je courais à toute allure et je n’ai pas vu le trou, je suis tombé d’un coup dedans sans comprendre tout de suite ce qui m’arrivait.

-C’est surprenant.

-Quoi donc ? Ma chute ?

-Je veux dire, ce puits il est pourtant connu n’est-ce pas ?

-Oui et alors ? Lui répondis-je

-Eh bien c’est surprenant que tu n’ais pas vu d’écriteau t’informant du danger. » Regard accusateur.

Mais il avait raison, je n’avais pas vu d’écriteau pour m’informer du « Puits Merveilleux » et personne, même pas un touriste dans le coin un vendredi soir qui plus est. Et comment ai-je pu survivre à une chute pareille ? Beaucoup serait mort après ça mais pour moi c’était comme une chance énorme. Une chance ou … le destin ?

« -Eh bien tu comprends que tout cela peut paraître difficile à croire » me lançant un sourire narquois. »

Je pris la parole, non sans mal pour articuler un seul mot : « Dia… Le Diable ?

-Oh non. » Me répondit-il tout en riant. « Je ne suis pas le Diable, je ne vends aucune « extension claire » ne t’inquiètes pas, je suis juste ici pour un petit échange de services vois-tu ?

-De quels services parlez-vous ?

-Eh bien c’est très simple, est-ce que tu vois
derrière moi ? De chaque côté ? Eh bien je vais te dire ce qu’il y a : deux voies. L’une d’elles mènent directement à la sortie alors que l’autre mène tout droit à l’antre d’une entité effroyable qui te dévorera lentement mais sûrement. Mais je ne te donnerais la direction de la sortie qu’a une condition.

-Laquelle ? » Je lui répondais avec difficulté, ma voix était comme piégée dans ma gorge et n’en sortait qu’avec peine, je ne sais si c’était à cause de la peur ou plutôt du fait que tout ce qui se passait en ce moment était d’un surréalisme extrême, moi parlant avec ce qui semblait être le Diable.

« -Eh bien c’est tout simple tu vas voir, pour avoir la bonne direction il suffit qu’en sortant d’ici tu ne répètes à personne ce qui t’es arrivé et que tu ne parles jamais de cet endroit à quiconque, tu m’entends petite souris ? Personne ou tu auras à faire à moi.

Je lui répondais avec entrain « -Marché conclu, je ne parlerais jamais de ce qui m’est arrivé aujourd’hui.

-Très bien, alors la sortie se trouve à ta droite, tu dois suivre toujours tout droit et tu te retrouveras nez à nez avec un escalier, prends-le et normalement tu trouveras une clé. Prends-la et quelques mètres après tu tomberas sur une porte, ouvres-la avec la clé et surtout retires-la puis jettes-là aussi loin que possible. Une fois sortis refermes bien la porte petite souris ou tout ira très mal pour toi. Alors au revoir et bon voyage.»


Suite et fin dans la partie 6





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