Animaux terriens

Date 04-10-2015 18:40:00 | Catégorie : Nouvelles confirmées


POUR LA JOURNÉE MONDIALE DES ANIMAUX (Texte ancien non relu)



Animaux terriens


Je vous aime, animaux de cette terre, pauvres objets de la cruauté de l’homme.
Je pleure vos souffrances, je vis vos peurs.
Votre mort est la mienne.

Toi, puissant taureau, devenu objet du jeu, avili dans ce cirque de sang, épuisé par les coups du fer planté dans ta chair, terrifié, devenu fou, par les cris.
Toi, victime de cet autre animal à la sauvagerie irrefrénée et exempte de toute compassion ?
Mon cœur s’arrache pour toi gentil singe de tous les continents.
Je pleure avec toi, je supplie pour toi, tes peurs sont les miennes, lorsque sur ta planète, aux forêts saccagées, et que tombé de l’arbre abattu, tu deviens gibier, ton corps corrompu, détruit, tu perds ta vie, et ta liberté.
Je hurle avec toi, en voyant dans tes yeux, si vivants, si intelligents l’ignoble terreur, qui dit ta souffrance.
Et toi, cheval superbe, ami du vent, arraché à tes prairies, te voici éperonné, ton sang coulant sur tes flancs, hennissant tes frayeurs, dans les champs de guerre de l’homme.
Puis la paix venue, tu seras sans égard, poussé à la folie de la course, les courses, jeux d'argent, instrument de l’avidité cupide humaine, jusqu’à te rompre les jambes, et finir abattu et dévoré.
Chiens vendus, abandonnés, frappés.
Chats pendus, brûlés, prétendus sorciers.
Éléphants chassés, les défenses arrachées, je vois vos morts atroces, couchés sur votre sol natal.
Et vous les ours puissants, je vous vois entravés jusqu’à la mort, immobiles dans une cage si petite, une sonde plantée dans votre corps, pour en tirer les fluides que l’homme tueur utilisera en prétendue médecine.
Vous tous animaux en souffrance dans les laboratoires, que pèse votre douleur, et votre peine ?
Et toi l’animal de ferme élevé avec âpreté, soumis aux mauvais traitement pour satisfaire l’homme sans respect pour ta vie.

Et que dire de toi, l’animal sauvage ?
Toi, chassé et traqué par le chasseur gras et repu, ta vie soumise entièrement à ses instincts les plus bas.
Tu meurs sous le joug de ce primitif, sans légitimité, sans prétexte autre que sa jubilation, et sa soumission sans retenue, au plaisir d’assassiner, de tuer, de donner inutilement la mort .
L' homme satisfait de ton agonie douloureuse, espèce, qui s’est arrogé le droit de prendre vos vies, vos souffles, vos chaleurs, et les effacer pour toujours de notre monde, notre pauvre terre saccagée, chaque jour un peu plus, appauvrie et en perdition.
Je vous aime, animaux terrestres, mes frères de chair, être vivants comme moi, terriens comme moi, sensibles comme moi, soumis à la peur comme moi.
Je partage votre mort, je subis vos blessures, elles sont miennes, vous tous , habitants de la terre.
Je vous aime tous mes frères, habitants des airs, oiseaux à l’envol brisé.
Je vois vos corps s’abîmer sur la terre dure, et je gémis pour votre chute.
Toi, frère oiseau, ta beauté est légère, ta liberté un rêve.
J’exècre cette balle de métal, cette flèche qui projette violemment ta grâce vers un sol cruel, où se perd dans le sang, la perfection de ton corps arraché à l’azur.
Je t’aime, bel oiseau et j’abhorre mon espèce, qui jette dans l’abîme ta vie céleste.
Je souffre pour vos vies chassées, éliminées, souillées.
Je souffre pour vos morts émouvantes.
Mais, qui peut détruire pour des appétits grossiers, cette création qui ne lui appartient pas ?
Qui peut infliger l’infernale douleur, l’indicible peur ?
Qui peut anéantir l’harmonie des existences animales ?

Je vous aime animaux de la terre, et je pleure vos sensibilités ignorées, je pleure vos corps avilis, violentés, et vos âmes torturées par les sévices humains.
Je vous vois, victimes, toujours, jusqu’à l’anéantissement final de mon espèce terrible, furieuse, si brutale dans sa suffisance criminelle.
Animaux de la terre, j’entends vos suppliques de proies, souffres- douleurs et martyrs.
J’entends vos sensibilités anéanties, ravagées, dans ce vis à vis avec l’abjecte, l’obscène sottise du barbare humain.
Je vous vois disparaître, capturés, devenus butins, ou trophées, objets immondes ou aliments.
Dans cette déchirure de vos vies animales perdues se manifeste le présage de la dévastation de notre univers, et, se dessine la désolation à venir, corollaire de nos actes empreints, de notre irrépressible aptitude à dévaster, à anéantir et piller, à notre sinistre propension à privilégier notre perversité, au détriment de notre humanité.
Animaux de la terre, mes frères, et vous, mes amis les arbres et plantes, vous nous précédez dans cet anéantissement.
Votre calvaire, votre mort annonce la notre .
Nos sottes prétentions de propriétaire sans âmes et sans pitié, nous préparent un sort pareil au vôtre.
Nous vivrons les maux que nous vous infligeons, pour n’avoir pas pressenti combien nos destinées étaient nouées.
Nous nous perdons par notre arrogance, et notre folle présomption.
Mais aussi victimes de notre défaut de compassion pour ce qui est autre, victimes, surtout, de notre conviction d’être l’élu suprême, tout puissants sur cette terre, et pourtant, tyrans despotiques et dangereux.
Pleurez pour nous, maintenant, animaux de la terre, nous voici désormais aux portes de la désolation, notre désolation.
Pendant que nous pleurons, à genoux dans les temples et les églises, alors que nous élevons des murs toujours plus hauts, tandis que nous versons notre sang en abondance, de guerre en haine pour, et au nom, d’un père incertain, si silencieux, pendant ce temps là, nous saccagons notre Mère.
Aveugles ignorants, nous infligeons, coups et blessures graves à notre mère la terre, qui nous porte et nous nourrit, toutes créatures, ensembles et unies.
Toutes ces violences aujourd’hui sonnent notre glas.
Notre mère meurtrie et mutilée sans retenue par notre espèce, agonise, se meurt sous notre joug brutal.
Animaux de cette terre, après avoir atomisé notre berceau commun, nous l’espèce "supérieure" , fléau de cette terre, seront nous comme vous l’êtes, chaque jour, à chaque instant, seront nous, les objets soumis d’une espèce plus puissante que nous, tout aussi dénuée de compassion, et qui donc, fera , comme nous avec vous, fî de notre souffrance ?
Connaîtrons nous un jour vos tourments, mes frères animaux ?

Lydia Maleville






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