Le cannibale chapitre 7

Date 24-05-2017 09:16:31 | Catégorie : Nouvelles confirmées


Marco se remit totalement de ses blessures au bout de quatre mois. Pour fêter l’événement de la guérison du cannibale, et par envie de profiter des beaux jours d’été, Laure et Mathieu décidèrent de passer quinze jours au bord de la mer, à Mir les pins. Cette commune de cinquante mille habitants, était célèbre pour avoir été un lieu de séjour aimé par Napoléon III. La ville contenait comme sites à visiter une chapelle bâtie au troisième siècle après Jésus Christ. Ainsi qu’une église romane construite au dixième siècle, elle contenait de superbes vitraux, des peintures plutôt bien préservées malgré leur grand âge, et une grande croix en or façonnée au cinquième siècle, gardée par des caméras, et une alarme sophistiquée très difficile à déjouer.

Ces précautions n’avaient pas empêchée la croix de faire l’objet au cours des deux années précédentes d’une dizaine de tentatives de vol, la croix valait plus d’un million d’euros. Le cannibale, son beau-père et sa mère visitèrent les sites remarquables de Mir les pins, mais ils profitèrent surtout de ses superbes plages de sable fin, et de son eau transparente à plus de vingt degrés Celsius.

Ils devaient faire attention à ne pas se baigner hors des zones délimitées par les filets de sécurité, ces dispositifs empêchaient des petites méduses d’irriter la peau des baigneurs. A cause du réchauffement climatique, les méduses se mettaient à proliférer en Méditerranée. Cette contrainte n’empêchait pas les amateurs de baignade de disposer d’un large espace du côté de Mir les pins, les filets faisaient plus d’un kilomètre de longueur. Marco se sentait joyeux à cause du soleil, et de la possibilité de pouvoir se baigner, mais un événement triste plomba son moral. Alors qu’il était en train d’admirer sa mère qui se dorait sur la plage en bikini, et que le cannibale trouvait très belle, sa partie sombre, le sanguinaire se manifesta. Il lui souffla de mettre en mille morceaux le corps de sa génitrice, de s’abreuver de son sang, de lui dévorer le cœur et la cervelle. Le mangeur d’homme lutta pour réprimer ce genre de pensées, et réussit à calmer son esprit.

Mais une heure plus tard alors qu’il pensait le sanguinaire dompté, celui-ci revint à la charge. Lorsque Marco vit Mathieu, portant pour seul vêtement, un slip de bain, il ressentit un désir frénétique de le tuer et de le manger. Marco était troublé c’était la première fois que la vue d’un corps masculin peu habillé provoquait chez lui une montée de désir meurtrier. Il se demanda s’il ne devenait pas homosexuel, cette pensée le dérangea. Il avait un ami homosexuel mais cela ne l’empêchait pas d’avoir quelques préjugés à l’égard des gays, il estimait par exemple que les homosexuels manquaient de virilité. Puis le cannibale se rassura en se disant que le désir meurtrier et le désir sexuel n’étaient pas forcément liés, la partie de Marco qu’il appelait le faible, se manifesta. Le faible l’invita à se suicider pour ne pas devenir une menace pour les siens, mais cela dura moins d’un instant, Marco possédait un puissant instinct de survie.

Le douze septembre 2005, Sophie profitant que ses parents soient absents, avait invité Marco dans le but d’avoir une relation sexuelle avec lui. Le mangeur d’homme pour faire plaisir à sa bien-aimée, fuma un joint de haschich et but quatre verres d’alcool. Le problème était que le haschich, pouvait provoquer même chez une personne ayant une bonne santé mentale une crise de folie. De plus l’alcool neutralisait les effets de certains médicaments, notamment ceux aidant à combattre les troubles mentaux. La maison de Sophie était immense, plutôt que maison elle méritait plus le titre de manoir. Elle contenait plus de trente pièces, trente cinq fenêtres, des volets de couleur noire, et un toit gris. Le manoir était doté d’un immense jardin de plus de dix mille mètres carrés. Cynthia et Aurélien les parents de Sophie employaient trois personnes à plein temps, un majordome, une femme de chambre et un jardinier qui faisait aussi office de gardien. Ce personnel était trié sur le volet, les géniteurs de la petite amie du cannibale n’admettaient que des employés, diplômés d’école renommée telle que par exemple, l’école supérieure d’enseignement des tâches ménagères de Paris. En outre il suffisait d’un rien pour être renvoyé par les parents de Sophie, un peu de poussière, ou une haie qui ne s’avérait pas parfaitement taillée. Le père et la mère de Sophie étaient encore plus intraitables avec leur fille qu’avec leur personnel, si les notes de Sophie n’étaient pas excellentes elle était punie. Si elle osait contester une de leur décision, elle était renvoyée dans sa chambre et privée de repas. Son histoire d’amour avec Marco s’avérait un secret, si Aurélien et Cynthia l’apprenaient, nul doute que leur réaction serait terrible. Pour eux seules les personnes riches ayant des résultats scolaires exceptionnels, étaient dignes d’approcher leur progéniture. Le personnel de la maison qui aimait beaucoup Sophie, gardait le silence sur son histoire d’amour.

Pour éviter d’attirer les soupçons Marco et sa bien-aimée se comportaient comme de simples amis, lorsqu’ils étaient au lycée. Sophie brûlante de désir attira prestement le cannibale dans sa chambre, cette pièce était d’une taille impressionnante, car elle faisait plus de cinquante mètres carrés. Son lit était une véritable œuvre d’art, il s’agissait d’un lit à baldaquin comportant des sculptures de bois, notamment des cygnes stylisés. En plus il était en ébène, ce bois exotique très cher, s’avérait aussi difficile à travailler, sa fabrication avait demandé des semaines de travail à un artisan chevronné. La tapisserie de la chambre était constituée d’un fonds rose ainsi que de chiots gambadant avec des chatons.

Marco fut le premier à enlever ses vêtements, puis ce fut le tour de Sophie. La vue de Sophie se déshabillant provoqua la montée de deux désirs chez Marco, celui de la posséder, et celui de la tuer. Le cannibale résista de toutes ses forces, à la folie qui menaçait de le submerger. Sophie remarquant son air préoccupé lui demanda ce qui se passait, il répondit que tout allait bien, elle insista pour qu’il lui réponde franchement. Elle s’énerva, le ton monta, Marco s’irrita à son tour, ce qui fit perdre de la concentration au cannibale, résultat le sanguinaire en profita pour prendre pendant vingt secondes le contrôle du corps de Marco.

Ce fut un laps de temps court, mais suffisant pour que le cannibale tue Sophie, lapa un peu du sang de sa bien-aimée, et commença à découper son cœur. Lorsque la partie consciente de Marco reprit le dessus, il était trop tard, au moment où le mangeur d'homme réalisa son forfait, il faillit se mettre à hurler, mais il se contint. Il se dirigea vers la salle de bain pour nettoyer le sang qui le maculait, ensuite il tua tout le personnel de la maison par surprise. Il se dirigea vers le coffre-fort et en extirpa tout l’argent qu’il contenait. Il avait par hasard essayé comme combinaison l’année de la naissance de Sophie, et il avait visé juste, il vola une somme très coquette, cent mille euros. Au moment où il s’apprêtait à mettre le feu à la maison pour effacer toutes les traces qu’il avait laissé, le faible se manifesta, il exigeait qu’en expiation du crime d’avoir pris la vie de sa bien-aimée, le cannibale expira à son tour.

Le faible était déchaîné, éviter de se suicider, demanda un énorme effort de volonté à Marco, mais il tint bon, il jeta le couteau qui avait servi aux assassinats dans les égouts. Le meurtre du personnel de maison laissa indifférent les parents de Sophie, par contre ils furent mortifiés de la perte de leur enfant. Ils s’en voulaient terriblement, la dernière fois qu’ils avaient vu leur fille, ils s’étaient disputés violemment. Ils voulaient organiser un mariage arrangé avec le comte de Torgal, leur proposition suscita un tollé chez leur fille. Le fait que les géniteurs de la petite amie du cannibale, voulaient choisir l’homme qui serait son mari, mit Sophie dans une colère noire, elle dit à ses parents qu’elle les détestait. La mère, Cynthia tomba dans l’apathie et finit par sombrer dans une grave dépression. Le père Aurélien devint un fumeur de tabac invétéré, et un gros buveur d’alcool, il consommait un paquet de cigarettes et une bouteille de vin par jour.

La mort violente de Sophie eut comme même une conséquence heureuse, elle poussa Marco à renoncer à l’assassinat et au cannibalisme. Il resta silencieux sur les raisons de son revirement, malgré l’insistance d’Alphonse. Le procureur de la république René eut de forts soupçons sur Marco, heureusement pour le cannibale, il était vénal. En échange de cinquante mille euros, il orienta son enquête sur un autre suspect, un mendiant nommé Arnaud Ester connu pour ses actes de violence.

Malgré un démenti acharné de sa part, et une défense brillante, le sans-abri fut condamné à trente ans de prison. Son incarcération injustifiée plongea Arnaud dans le désespoir, il fit deux tentatives de suicide, puis grâce au secours de l’aumônier de la prison de la Santi, il reprit goût à la vie. Si Arnaud était tourmenté par sa sanction injustifiée, il trouva quand même le courage de vivre, malgré l’opprobre dont il fut l’objet de la part des médias et de sa famille. Marco ne sortit pas indemne du meurtre de Sophie, il fit pendant un an d’affreux cauchemars, et il fut interné six mois dans un hôpital psychiatrique. Toutefois malgré sa douleur et son effroi il finit par se remettre, et même par se trouver parmi les patients qu’il côtoyait, une nouvelle petite amie se prénommant Ernestine Nana.




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