A mon dabe

Date 27-04-2013 00:30:00 | Catégorie : Poèmes



Mon daron m'a bonni, j'étais encor mouflard :
-Esgourd' moi un chouïa et ouv' tes portugaises.
J'suis une ject' un peu schlass, mais j'te jaspin' à l'aise.
C'qui branch' le populo, c'est l'mornifl' et l'fendard.
L'mecton qu'est sans un flesh, qu'a jamais vu un' thune
L'pauv' gniard qui traîn' sa dêch' sans palper un fafiot,
I' clams' comm' un vieux clebs ou comm' un vieux rafiot
En trimant comm' un chbeb et en s'morflant les prunes.
.Ecrase, c'est moi qui caus', et remplis mon godet.
Du talbin, crois ton vieux, faudra jamais qu't'en manques.
Mais faut pas l'affurer en l'chauffant comm' un branque.
Avant d'le picoler, faudra t'le transpirer.
Si l'est souvent bourré, ton vioqu' doit pas un rond.
J'peux béquiller fiérot en cuvant mes bitures,
Y'a pas un gniard, laga, qui s'ra à ma pointure
En mecton plus recta pour driver son pognon.
T'as tout bien tout coincé dans ton p'tit ciboulot ?
Coll' ça dans un coinc'teau, ça t'chatouill'ra plus tard.
En gros : tu peux pinter et m'ner un' vie d'fêtard,
Y'a pas. Quand l'jour se pointe, faut qu'tu sois au boulot.

Mon père pensait bien tout ce qu'il m'avait dit.
Après tout un week-end de virées et de gigue,
Un lundi, au matin, écrasé de fatigue,
Je retrouvais ma chambre et tombais sur mon lit.
Quelques minutes après, un bras m'a agité.
Mon père était en bleus et partait au travail.
Il n'a pas dit un mot, mais là, vaille que vaille,
Je me suis souvenu et je me suis hâté.

-Pis faut qu'j'te dis' un truc, là, on va parler d'fesses,
Bah j'me fait pas d'mouron, j'sais bien qu't'as mis l'turbot!
Mais faudrait pas confondre. Y'a mec'ton et barbeau,
Et pour c'qu'on m'a bonni, faut qu'tu pass' à confesse.
Les polkas, j'crois qu'tu t'gour', c'est pas du matèriel.
T'es là, tu fais ton jacqu', mais tu y'entrav' que dalle:
Quand la premièr' qu't'auras dans la peau s'f'ra la malle,
Tu s'ras comm' un chiftir au fond d'un' vieill' poubelle.
Non mon ga' , les gonzess', c'est pas que d'la bidoche;
C'est aussi ta mater, ta grand'vioqu', tes frangines;
Quand tu les as virées, ben t'as tout qui s'débine.
Détronch'toi un chouïa, t'conduis pas comme une cloche.
Ben ouaih, on caus', on caus'...Tu veux pas d'mon louzou ?
Tu crach' sur l'pich'togorn', tu l'trouv' pas assez class ?
C'est l'sang du prolétair', mon fiston, c'te vinasse.
Toi, tu pomp' au visqui pasque ça fait zazou.

Papa; pardonne-moi..Je le voudrais, ton verre.
J'aimerais près de toi, enfin, le savourer.
Je n'avais rien compris, maintenant, je pourrais.
..Je crois que tu souris. Tu n'es pas en colère .




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