Une soirée qui tourne mal

Date 20-05-2013 09:50:00 | Catégorie : Nouvelles


Je vous rassure. Aucune de me soirées n'a terminé comme ça les amis. Bonne lecture

-Mélina, c’est toi ?
-Non, c’est moi. Elle est montée dans ma chambre il y a deux minutes avec devine qui.
Léna ne répondit pas. Elle faisait la tête à Adrian depuis le début de la soirée mais restait quand même chez lui car elle ne pouvait pas rentrer sans sa meilleure amie Mélina, qui venait apparemment de monter avec Emmet.
-Emmet, poursuivit-il quand il comprit qu’elle n’allait pas répondre. Oh Léna, ne m’en veut pas pour si peu, dit-il en mettant son visage juste au dessus du sien.
Allongée sur l’herbe de son ami, Léna regardait les étoiles se dessinaient dans le ciel, avant qu’il n’arrive et qu’il poste sa tête devant. Elle détourna le visage.
-Je peux m’allonger à côté de toi ?
-C’est ton jardin, je ne peux pas t’y empêcher.
-Doux Jésus, tu as reprit la parole, dit-il en s’allongeant juste à côté d’elle, du côté où elle avait tourné la tête.
Elle la tourna donc de l’autre côté. Elle ne pouvait pas supporter l’odeur d’alcool qu’il expirait.
-Tu vas me faire la tête comme ça toute la soirée ?
-…
-Allez Léna, dit-il en s’appuyant sur un bras pour se redresser.
Il posa l’une de ses mains sur le haut de son amie.
-Dégage Adrian, tu es complètement soûl.
Il grogna avant de se laisser retomber sur le sol.
-Tu ne sais vraiment pas t’amuser Léna Cromwell.
-Excuse-moi si je ne trouve pas ça drôle d’être ivre mort Adrian Grover.
-Tu es toujours obligée d’être aussi sérieuse.
Elle se redressa et fit mine de partir.
Il lui attrapa le bras :
-Désolé Léna.
Elle se retourna pour le regarder.
-Lâche-moi Adrian.
-Ne pars pas s’il-te-plait, reste avec moi.
Elle ne se débattit pas et revint donc s’installer près de lui.
-Tu sais Léna, ça fait deux ans maintenant qu’on se connait...
-Ça fait deux ans que je te supporte oui.
-Très drôle.
Elle arrêta un instant de regarder le ciel et tourna sa tête pour regarder son ami. Les traits de son visage parfait étaient soulignés par le clair de lune.
Se sentant observé, il tourna la tête en direction de son amie. Leurs visages étaient maintenant très près. Leurs lèvres n’étaient qu’à quelques centimètres l’une de l’autre. Elle n’avait qu’à avancer de quelques centimètres et elle aurait pu accomplir l’un de ses plus grand fantasme. Mais une petite voix dans sa tête lui interdisait, qui ne fut pas assez forte pour qu’elle l’écoute et recule quand il fit le premier pas.
Ce ne fut qu’au bout de quelques secondes, lorsqu’elle sentit l’odeur de la vodka remplir sa bouche, qu’elle se recula doucement. « Il est complètement soûl, pensa-t-elle. C’est pour cela qu’il m’embrasse. Sinon, il ne m’aurait jamais embrassée. Pourquoi est-ce qu’il m’aurait embrassée déjà ? Je ne suis que la bonne copine, celle qui… ».
-Je suis désolé, dit-il en la coupa dans ses pensées.
Il voyait qu’elle avait l’air affolé, comme un animal sauvage qu’on venait d’attraper et qui essayait de trouver une solution pour s’échapper.
-Je n’aurais jamais dû.
Elle recommença à respirer normalement.
-C’est que j’en avais tellement envie, finit-il par avouer.
-Ce n’est pas vrai Adrian et tu le sais. Tu as juste trop bu. Je suis sûre que demain tu ne t’en rappelleras même pas.
-Je ne pourrais jamais oublier ce baiser Léna, dit-il en arrêtant enfin de la regarder pour admirer le ciel.
Ne sachant pas quoi lui répondre, elle fit de même.
-Ne vois-tu pas ? demanda-t-il soudain.
-Quoi ?
-C’est écrit dans les étoiles.
-Qu’est-ce qui est écrit dans les étoiles.
-Ben toi, moi, notre amour Léna. Je n’ai pas voulu te le dire plus tôt, mais depuis que je t’ai rencontrée, depuis la rentrée scolaire de seconde, quand je t’ai vue pour la première fois avec ta petite robe rose et blanche, depuis…
Il ne finit pas sa phrase. Pensant qu’il était entrain de chercher ses mots, Léna n’ouvrit pas la bouche, mais au bout de quelques secondes, elle l’incita à continuer. Pas de réponse.
Elle se redressa et vit qu’il avait les yeux fermés.
-Tu es vraiment trop nul Adrian, dit-elle en le tapant sur son épaule, pensant qu’il s’était endormi.
Il n’ouvrit pas les yeux. Il ne bougea pas. Il ne fit même aucun son. S’il s’était vraiment endormi, elle l’entendrait ronfler avec tout l’alcool qu’il avait ingurgité dans la soirée. Mais rien.
-Adrian, dit-elle en le remuant.
Aucun signe de vie.
-Adrian, ce n’est pas drôle, réveille-toi.
Toujours rien.
-Adrian. Adrian !
Le calme légendaire de Léna laissa la place à une inquiétude profonde. « Est-il.. » Elle ne se laissa pas le temps de se demander s’il était en train de faire un coma éthylique, qu’elle faisait déjà ce qu’elle avait appris au cours de secourisme
-Si tu m’entends, serre-moi la main. Ouvre les yeux. Dis quelque chose.
Rien. Toujours rien.
Elle fit basculer sa tête et ouvrit sa bouche avant d’approcher son oreille de ses lèvres pour voir si oui ou non il respirait. Elle commença à compter :
-1,2,3,4,5,6,7…
Elle sentit un léger souffle. Il respirait. Il fallait donc qu’elle le mette en position latéral de sécurité, comme elle l’avait si bien appris. Elle rapprocha délicatement les jambes d’Adrian avant de placer son bras situé de son angle droit avec son corps. Elle lui plia le coude en, tournant la paume de la main de son ami vers le haut pour anticiper la position finale et se plaça à côté d’Adrian au niveau de son thorax. Elle lui saisit le bras opposé et amena le dos de la main d’Adrian sur son oreille du côté où elle était placée. Maintenant le dos de la main d’Adrian pressé contre son oreille, paume contre paume permettant ainsi d’accompagner le mouvement de la tête et de diminuer les mouvements de la colonne cervicale qui pourraient aggraver un traumatisme éventuel, elle attrapa la jambe opposée de son ami, avec l’autre main, juste derrière le genou. Elle releva la jambe, tout en gardant le pied au sol. Elle s’écarta un peu d’Adrian afin de pouvoir reculer, avant de tirer sur la jambe relevée afin de la faire pivoter vers soi, sans brusquerie et en un seul temps. Avec la main située sous le genou d’Adrian, elle maintenue le coude et dégagea doucement l’autre main située sous la tête de son ami, avant d’ajuster la jambe située au-dessus, pour que la hanche et le genou formant un angle droit. Elle lui ouvrit la bouche, sans bouger la tête, afin de faciliter les écoulements de liquide vers l’extérieur, s’assura qu’il respirait encore, avant d’appeler les pompiers.
-Pompier, j’écoute.
-Bonsoir. Je suis Léna Cromwell. Je vous appelle du 0615694748. Je suis dans un domicile placé au 26 rue de Somwell.
-Quel est le motif de votre appel ?
-Je suis en présence d’une victime inconsciente qui respire, que je viens de mettre en PLS.
-Il faut que vous restiez à côté de la victime et que vous surveilliez si elle respire toujours, toutes les trente secondes.
-A-t-elle pris des médicaments ou de l’alcool ?
-De l’alcool.
-Seriez-vous en capacité de dire si elle a bu beaucoup ou pas ?
-Elle a sûrement bu beaucoup comme à chaque soirée.
-D’accord, dit-elle en prenant surement note. Autre question, y a-t-il des mineurs avec vous ?
-Nous sommes tous mineurs. Il n’y a pas d’adulte avec nous madame.
-D’accord. Une équipe arrive. Vous pouvez raccrocher.
Elle raccrocha, avant de se pencher sur son ami pour voir s’il respirait. C’est en sentant son souffle empli de vodka sur sa joue, qu’elle pensa à Mélina à l’étage. Elle devait quitter la maison avant que les pompiers arrivent car la police allait aussi venir. Elle ne pouvait pas la laisser se faire embarquer alors qu’elle était responsable d’elle. Elle composa donc le numéro de son ami, qui répondit à la troisième sonnerie.
-Quoi ?
-Emmet ?
-Oui.
-Passe-moi Mélina.
-Mais…
-C’est urgent.
-Léna ?
-Mélina, il faut que tu quittes la maison. Les flics arrivent.
-Mais..
-Je t’expliquerais plus tard. Grouile-toi, dit-elle avant de raccrocher.
Quelques secondes plus tard, Mélina et Emmet quittèrent la maison par la porte d’entrée. Tous les autres invités étaient dans la cour arrière.
-Qu’est-ce que… Oh mon dieu, Adrian.
-Il est inconscient mais il respire. Mélina il faut que tu quittes la maison tout de suite.
-Et toi Léna ? Je ne vais pas te laisser là.
-Je n’ai pas bu moi Mélina. Tu peux y aller, il ne m’arrivera rien.
-Mais…
Léna regarda Emmet avec insistance.
-Prends-la avec toi. Utilise la force s’il le faut. Il ne faut pas que vous restiez là.
Il attrapa Mélina par la main et commença à la tirer vers le portail de la résidence.
-Vous ne pouvez pas allez chez Emmet, ils ne vont pas tarder. Allez vous cacher derrière la colline et attendez qu’il n’y ait plus personne pour revenir ici. D’accord ?
-Oui Léna.
Emmet ouvrit le portail de sa main libre et avant de le refermer derrière lui, regarda les deux amis allongés sur le sol. Léna avait remis sa joue près de la bouche d’Adrian pour surveiller sa respiration.
-Léna ?
Elle releva la tête.
-Merci de nous avoir prévenus. Je te revaudrai ça.
-Occupe-toi de Mélina.
-Oui chef, dit-il avant de refermer le portail et de s’éloigner pour aller vers la colline.
Léna reprit son téléphone entre les mains et composa cette fois-ci le numéro de téléphone de son père. Avec un peu de chance, il serait encore au travail.
-Papa ?
-Léna ?
-Oui papa, c’est moi.
-Ça va mon petit ange ? Tu as l’air bizarre.
-Tu es où ?
-Je suis encore au travail. Je vais allez prendre ma douche et je vais rentrer. Pourquoi ?
-Il y a un problème.
-Qu’est-ce qu’il y a ?
-Adrian est en train de faire un coma éthylique. Les pompiers ne vont pas tarder…
-Et la police aussi c’est ça ?
-Oui.
-Oh Léna…
-Ne t’inquiète papa, je ne vais pas me faire embarquer. Je n’ai pas bu. Je vais les obliger à me laisser monter avec Adrian. Ne t’inquiète pas pour moi, je vais me débrouiller.
-Mais alors…
-J’ai besoin que tu viennes chercher Mélina et Emmet.
-Je n’ai pas le droit Léna, tu le sais bien.
-Je les ai prévenu, ils sont cachés derrière la colline près de chez Adrian. Est-ce que…
-Oui Léna ne t’inquiète pas. Je passerai les chercher après le travail.
-Papa ?
-Oui Léna ?
-Merci. Merci pour tout.
-Il n’y a pas de quoi.
-Bon je te laisse, j’entends au loin le camion de pompier.
-Prends soin de toi mon petit ange.
-Ne t’inquiète pas papa.
Elle raccrocha et avant de surveiller si oui ou non Adrian respirait, elle envoya un message à Mélina :
« Papa vient vous chercher. Ne bougez pas de la colline tant qu’il ne vous a pas appelé. Ne vous endormez pas les amis. Envois-moi un message quand tu es avec papa. Prends soin de toi Mélina. L.»
Quand elle appuya sur envoyer, le camion de pompier s’arrêta devant la maison. Les invités, que Léna n’avait pas prévenus, car elle ne pouvait pas prévenir tout le monde, car Adrian buvait beaucoup, certes, mais comme une vingtaine de personnes, vinrent vers le devant de la maison pour voir ce qui se passait. Les pompiers entrèrent dans la cour et vinrent vers les deux amis qui étaient au sol, avec un brancard, où ils placèrent Adrian, après avoir vérifié qu'il était inconscient mais qu'il respirait correctement.
La police arriva trente secondes après et entrèrent dans la cour en trombe.
-Tous les mineurs vous venez vous placer contre le mur.
Léna qui parlait avec un des pompiers, les regarda affolée.
-Ne vous inquiétez pas mademoiselle, si comme vous l’affirmez vous n’avez rien bu, vous n’allez pas vous faire arrêter.
-Est-ce que…
Il voyait bien qu’elle était paniquée. Il lui prit donc la main et la fit avancer vers le camion.
-Qu’est-ce que tu fais Dimitri, elle…
-Elle a sauvé la vie du gamin.
-Mais…
-Et elle n’a pas une goutte d’alcool dans le sang.
-Mais…
-C’est bon Tristan, je la prends sous ma responsabilité.
-Mais…
-Sergent Garret, allez plutôt vous occupez de celui-là au lieu de vous occupez des affaires des pompiers.
La policière se retourna vers le pompier qui emmenait Léna vers le camion, et lui fit un clin d’œil.
-Merci, souffla Léna.
-Il n’y a pas de quoi mademoiselle, dit-il en l’aidant à monter dans le camion pour qu’elle prenne place à côté de son ami, immobile sur le brancard. Il va s’en sortir, dit-il pour la rassurer.
Il referma les portes derrière lui et tapa sur la vitre, pour que le camion démarre.
-J’ai l’impression qu’un ange veuille sur toi mon petit, murmura-t-il à Adrian, tandis que Léna regardait par la fenêtre arrière la colline s’éloigner.




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