La Pentecôte

Date 20-05-2013 17:20:00 | Catégorie : Essais confirmés


La fête de la pentecôte


Du côté des mythes et croyances :

Pour les juifs :

"Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu. Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d’un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d’eux. Et ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer."

La Pentecôte est une fête juive : la fête des semaines, parce qu’elle se situait sept semaines après la Pâque juive, le cinquantième jour après le sabbat de la Pâque. Le mot "pentecôte" signifie "cinquantième", tout simplement... Cette fête était l’une des trois grandes fêtes annuelles juives et durait un seul jour deux jours pour les juifs qui étaient venus de loin.
De nombreux juifs pieux venaient de toutes parts à Jérusalem pour célébrer la Pentecôte qui était aussi la fête de la moisson : Exode 34:23.

La fête de Pentecôte marquait la fin du temps de l’attente entre le jour de l’offrande de la gerbe des prémices, agitée, balancée, le lendemain du sabbat de la Pâque et la fête de la moisson célébrée ce jour là : Lévitique 23:11; Exode 34:22.

Cinquante jours, c'est le temps qui s'est écoulé entre la résurrection du Seigneur Jésus-Christ, gerbe des prémisses d'une grande moisson, et l'effusion du Saint-Esprit, jour du commencement de cette moisson, marqué par la conversion de plusieurs milliers de personnes. C'est précisément ce jour de fête en Israël, que le Seigneur a choisi comme un signe très fort, pour envoyer son Esprit sur ses disciples réunis dans la prière et dans l'attente de l'accomplissement de la promesse de Dieu, que leur Maître leur avait rappelée, juste avant de les quitter : Actes 1:4-9. Ce fut aussi l’occasion de la conversion d’une multitude de personnes qui allaient retourner dans leur pays avec la bonne nouvelle du salut par la foi en Jésus et la présence de l’Esprit-Saint, dans leur cœur


Du côté Chrétien :

Suivant un épisode raconté dans les Actes des Apôtres, les premiers disciples de Jésus de Nazareth reçoivent l'Esprit Saint et une inspiration divine dans le Cénacle de Jérusalem, cinquante jours après la Résurrection et dix jours après l'Ascension de Celui-ci : des langues de feu se posent sur chacun d'eux, formalisant la venue de l'Esprit dans un épisode de communication inspirée qui permet aux disciples de s'exprimer dans d'autres langues que le galiléen sans qu'on sache s'il s'agit plutôt de polyglottisme ou de glossolalie.
L'image du feu est conforme à la tradition juive de l'époque sur l'épisode de la révélation sinaïtique que l'épisode entend renouveler il matérialise la Voix divine.
La tradition chrétienne perçoit et présente la Pentecôte comme la réception du don des langues qui permet de porter la promesse du salut universel aux confins de la terre ainsi que semble en attester la liste des nationalités des témoins de l'évènement.
Dans un épisode rapporté par le seul évangile selon Jean, celui de la dernière Cène qui se déroule la veille de sa Passion, Jésus semble annoncer la Pentecôte des Actes.
Selon ce passage, Jésus annonce qu'Il va envoyer l'Esprit Saint, qu'Il appelle le Paraclet c'est à dire le Défenseur :
"Je vous ai dit ces choses tandis que je demeurais auprès de vous ; le Paraclet, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous fera ressouvenir de tout ce que je vous ai dit.".
Quant à eux, les évangiles synoptiques ne font référence à l'Esprit Saint qu'après la Résurrection.


Le récit des Actes des Apôtres fait état "d’un grand bruit" venu du ciel, d’un "violent coup de vent" et de "langues de feu" et qui se posent sur chacun des apôtres. Le bruit, le vent et le feu symbolisent la présence de Dieu ; ils sont une manifestation de la puissance divine, C’est le renouvellement de la théophanie du Sinaï dont la Pentecôte juive est la commémoration.
Si le feu symbolise la présence divine, les langues de feu qui se divisent au-dessus des têtes des apôtres signifie la descente sur eux de l’Esprit de Dieu. Elles symbolisent le don fait à chacun d’eux pour le rendre apte à annoncer, avec une langue de feu, l’Évangile à tous les hommes.
Enfin, le récit fait mention du don des langues que reçoivent les apôtres et les disciples pour leur permettre d’annoncer la Bonne Nouvelle de l’Évangile à tous les hommes, à toutes les nations. On peut y voir une réponse à l’épisode de la Tour de Babel. En effet, lors de la Tour de Babel, les hommes avaient été divisés dans leur volonté d’être plus grand que Dieu.
A la Pentecôte, les peuples divisés se retrouvent unis lorsque l’Esprit Saint se manifeste. L’humanité est appelée à vivre cette unité, non pas sans Dieu mais en lui.
Continuité et nouveauté
On peut résumer en disant que si la Pentecôte juive célèbre les origines du peuple hébreu comme peuple choisi dans l’Alliance au Sinaï, la Pentecôte que fêtent les chrétiens célèbre la naissance de l’Église, ce nouveau peuple de Dieu, aux dimensions universelles, qui a pris forme lorsque Jésus ressuscité « a reçu du Père l’Esprit Saint promis et il l’a répandu » (Ac 2,33) sur le groupe de ses apôtres et disciples qui ont cru en Lui et ont reçu la mission d’être ses témoins partout dans le monde.
Ainsi, il y a une continuité dans la nouveauté : rassembler le peuple de Dieu. Cette dernière notion devient simplement plus large avec la venue de l’Esprit promis par Jésus. Pentecôte est un nouvel évènement fondateur d’une Alliance nouvelle et d’un peuple nouveau.

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La tour de Babel, la profusion et confusion des langues.

Toutes choses allaient paisiblement leur train en ce monde de l’après-déluge, jouissant de la bénédiction de Dieu sur Noé et sa descendance.
On voit même cette descendance s’établir nombreuse par toute la terre, formant tribus et nations, chacune avec sa langue, témoignant par là de la fécondité de la bénédiction divine.

Dans ce tableau charmant apparaît cependant un personnage pas très sympathique et qui aura malheureusement une longue descendance, agissant encore dans nos actuelles sociétés, Nemrod qui est le petit fils de Noé, cet ambitieux rêve de supplanter dieu lui-même, il est premier archétype de l'actuel firme Goldman Sachs, est le premier potentat sur la terre.

Visiblement, ses prétentions politiques en inspirèrent d’autres et ainsi survint l’aventure de Babel : rassembler les peuples, bâtir une ville avec sa tour, signe de sa puissance et de son rayonnement.
Ce projet politique pourrait paraître sympathique, mais il s’est perverti par l’orgueil qui l’inspire et la volonté de contester l’autorité de Dieu lui-même : «
"Allons ! bâtissons une ville et une tour dont le sommet pénètre les cieux, travaillons à notre renommée … ".
Nous voici devant le péché d'orgueil.
Cette métaphore, nous ramène en pleine théologie de la société internationale, de la communauté des peuples, de l’histoire politique …
Cette histoire politique peut être -et en fait est toujours- corrompue par le péché. Les réalités qui la constituent sont ainsi perverties.
La cité terrestre devient le royaume de ce monde. Elle rentre elle aussi dans le drame du péché. Essentiellement ambigüe, elle peut rentrer dans le dessein de Dieu ou se constituer contre lui .
De fait, Babel est bien la figure emblématique du dévoiement de l’histoire politique. Les hommes de Babel visaient un progrès et ils sont tombés dans un processus de décadence.
Face à cette situation, comme au paradis terrestre avec Adam, ou à la veille du déluge, autre moment critique, Dieu ne reste pas indifférent :
Il descend pour voir ce que font ces créatures, et visiblement sa venue inquiète nos apprentis bâtisseurs…
Peu après le Déluge, alors qu'ils parlent tous la même langue, les hommes atteignent une plaine dans le pays de Shinéar et s'y installent tous.
C'est là qu' ils entreprennent de bâtir une ville et cette tour dont le sommet touchera le ciel, pour se faire un nom.
Dieu les voit, et estime que s'ils parviennent à leur fin plus rien ne sera possible, et donc pour mettre fin à ce projet, il brouille leur langue afin qu'ils ne se comprennent plus, et il les disperse sur toute la surface de la terre.
La construction cesse. La ville est alors nommée Babel, terme proche du mot hébreu traduit par brouiller".

Traditions et interprétations

Selon les traditions judéo-chrétiennes, Nemrod, le roi-chasseur régnant sur les descendants de Noé, est à l'origine du projet.
Babel est souvent identifiée à Babylone. L'unique langue parlée par les hommes est appelée la langue adamique.(la langue d'Adam)
Pour certains, cette histoire qui explique l'existence de plusieurs langues, illustre la nécessité de se comprendre pour réaliser de grands projets, et le risque d'échouer si chacun utilise son propre jargon.
Ce récit présente deux lectures , il peut être vu comme une métaphore du caractère équivoque du langage humain.
On peut aussi y voir une illustration des dangers que représente la recherche de la connaissance, vue comme un défi lancé à Dieu.
Stefan Zweig s'est inspiré de cet épisode pour assimiler le ciel à un but infiniment éloigné et inaccessible.
Babel est aussi une ville, bâtie collectivement dans le but d'être reconnu, pour se faire un nom ; on pourrait comprendre pour exister.
On peut en effet voir la Ville comme le lieu de la désobéissance des hommes envers un Dieu dont le projet est qu'ils règnent sur la nature.
Mais le mot hébreu shem, souvent traduit par nom, peut également vouloir dire monument.
Ce sens est naturel dans ce passage, et résout le problème de l'interprétation de l'expression se faire un nom qui paraît à première vue hors de propos.La traduction juste serait donc, pour ce faire un monument.
Une autre vision, plus positive est celle de François Marty, qui à contre-courant, interprète Babel, non comme une punition mais comme une chance pour l'homme : il lit son mythe comme une instauration, par la diversité qu'entraîne la multiplicité des langues, des conditions de l'altérité et de la biodiversité des hommes qui obligent les citadins à se civiliser.
La ville devient alors un creuset d'humanité. Noue pourrions donc être là devant un mythe fondateur des premières civilisations, des premières cités.
Dieu lui-même donne son nom à cette ville ; Babel, qui ouvre le ciel, est d'après Emmanuel Levinas une invitation à l'ouverture à l'autre.
L'autre, celui qui m'est radicalement différent, comme voie qui mène au Tout autre.

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Analyse philosophique et religieuse de la perte de la langue Adamique

Les langues humaines

Rechercher la langue primitive de l'humanité, en découvrir les traces dans les langues humaines a été une des passions du XVIIIe siècle. De nombreux auteurs s'y sont essayés, comme John Locke, Jean-Jacques Rousseau, Étienne Bonnot de Condillac ou Antoine Court de Gébelin, l'auteur du Monde primitif analysé et comparé avec le monde moderne. Louis-Claude de Saint-Martin n'ignorait pas leurs thèses ; aussi aborda-t-il ce sujet dès son premier ouvrage pour souligner leur méprise. Pour lui en effet, la langue ne trouve pas son origine dans l'exemple et l'instruction comme ils l'affirment ; elle est la marque du divin dans l'homme. Celui-ci la reçut comme principal attribut dès son origine, mais il en fut dépouillé après sa prévarication. Il lui en reste toutefois des vestiges qui pourraient le ramener jusqu'à sa source.

La langue, attribut du mineur spirituel

Saint-Martin dont il faut en tenir compte, le raisonnement est bien empreint de religiosité, aborde le problème des langues dès son premier ouvrage, Des erreurs et de la vérité , pour l'affiner avec le Tableau naturel des rapports qui existent entre Dieu, l'homme et l'univers , deux ouvrages fortement imprégnés de la doctrine de Martines de Pasqually.
Pour celui-ci, tout être est assujetti à sa loi – ou son principe – et reçoit, pour opérer à l'intérieur des bornes qui lui sont prescrites, des facultés appropriées.
L'homme – le mineur spirituel – en a reçu trois : la pensée, la volonté et l'action.
Ces facultés, pour se manifester, nécessitent des attributs analogues, qui selon lui, ne sont autre chose que la connaissance d'une langue commune à tous les êtres pensants.
Saint-Martin la qualifie d' intellectuelle, intérieure et secrète, et elle est l'attribut par excellence de l'homme, être immatériel et intellectuel, c'est-à-dire de l'homme dans sa première origine. Voy

La langue primitive est tout d'abord une, véritable et originelle, parce qu'elle est conforme au principe qui la dirige.
Obéissant à la loi des êtres, elle ne peut être qu'unique et n'a qu'un seul but : celui qui est prescrit par cette même loi. Il s'agit donc d'une langue commune, intelligible à tous ceux qui appartiennent à la même classe d'êtres. L'homme la partage avec d'autres esprits que Saint-Martin qualifie de vrais ;
Par elle, il peut ainsi communiquer avec ses semblables.

Cette langue se caractérise par ailleurs par son adéquation aux choses : elle a l'avantage d'être à couvert de toute équivoque, et d'avoir toujours la même signification, parce qu'elle tient à la nature des choses, et que la nature des choses est invariable.. Elle peut donc être comparée à un seul et même calque invariable d'une réalité invariable ; elle n'est ni équivoque ni polysémique. Rendant compte de toutes les choses existantes, elle coïncide avec ces choses, dont elle est une image fidèle, l'exacte copie.

Dans le Tableau naturel, Saint-Martin précise que le mineur spirituel ne possède pas une mais deux langues pures :

La première a pour objet les choses divines et n'a que quatre Lettres pour tout alphabet ; la seconde en a vingt-deux et s'applique aux productions, soit intellectuelles, soit temporelles du Grand Principe.
Nous voyons déjà aparaître la nécessité d'une langue réservée au culte, par l'usage des quatre lettres du premier alphabet forment le Grand Nom, le nom divin : yod, hé, vav, hé .

Comme toute langue, la langue primitive se manifeste de deux façons : par la parole, certes, mais aussi par l'écriture, ce qui suppose que l'homme, dans son état premier – état qui l'avait doté d'un corps glorieux et non d'un corps de matière –, possédait le sens de l'ouïe et celui de la vue. C'est ce qu'affirme Saint-Martin dans Des erreurs et de la vérité :
" l'homme avait des sens par où tout s'opérait comme aujourd'hui, avec cette différence qu'ils n'étaient pas susceptibles de varier dans leurs effets, comme les sens corporels de sa matière"
L'ouïe et la vue sont pour le Philosophe Inconnu les deux seuls sens attachés à des actes intellectuels ; il n'est donc pas étonnant que le mineur spirituel, être immatériel et intellectuel, en ait fait usage. Cette notion de sens privilégiés présage déjà de différenciations futures entre le spirituel et le matériel, le divin et le commun.
L'écriture de la langue primitive est faite de tout ce que renferme la nature, et seulement elle, car en dehors, il n'y a rien de sensible.
Elle s'applique à rendre compte avec exactitude de toutes les choses, tous les êtres qui en constituent les signes, décrivant aussi bien la forme d'un objet que sa couleur et la place qu'il occupe. Autant dire que ses caractères sont infinis, "aussi nombreux que les points de l'horizon ", et que la nature produisant sans cesse de nouvelles choses, elle est toujours à s'écrire, à évoluer.


Les fonctions de la langue primitive

Pour Saint-Martin – comme pour les linguistes – la langue a pour fonction centrale, sinon spécifique, la fonction de communication avec intention :

"la parole de l'homme ne lui est pas donnée pour ses besoins corporels, car il eût pu les satisfaire comme les bêtes, sans parler. Mais cette parole n'est efficace qu'autant que la pensée est forte et l'intention pure. Et c'est aussi par cette parole qu'il se prouve sa grandeur, puisque par elle il fait exécuter ses volontés à d'autres hommes et même à des animaux"

Par conséquent, pour le Philosophe inconnu, les animaux n'ont pas de langue à proprement parler, car "une langue a pour but d'exprimer les pensées, que les pensées sont le propre des Principes intellectuels, et que j'ai assez clairement démontré que le Principe de la bête n'est point intellectuel, quoiqu'il soit immatériel.
On retrouve dans cette pensée la barrière des espèces que Dieu a imposé.
La loi de l'animal étant de sentir, il dispose donc des seuls moyens de réaliser ses facultés : exprimer des sensations, ce qui ne nécessite pas un langage élaboré.
Les langues naturelles humaines, au contraire, se caractérisent par leur possibilité de produire une infinité de messages distincts avec des moyens finis – quelques milliers d'unités qui vont se combiner –, car elles possèdent une double articulation qui les distingue du langage animal, du cri et des systèmes de communication non phoniques : la première est la subdivision de la chaîne des significations en unités constitutives minimales ayant à la fois une forme et un sens : les monèmes ; la seconde est la subdivision de ces monèmes en unités plus petites ayant une forme mais pas de sens : les phonèmes, des signes sonores minimaux au nombre de 30 à 50 suivant la langue.

En fait, pour Saint-Martin, tout être possède un langage qui s'accorde à ses facultés – plus ou moins complexe suivant sa classe – et lui permet de communiquer – avec une gradation dans la notion d'intention – avec ses semblables. Puisque les attributs d'un être sont appropriés à ses facultés, et que celles-ci découlent de sa destination, il nous faut donc considérer la position du mineur spirituel pour comprendre comment sa langue peut être son principal attribut "au-dessus de tout prix ".

L'homme n'est émané du sein de la Divinité qu'après la prévarication des esprits pervers – donc totalement vierge de toute connaissance du mal –, et c'est cette innocence qui le rend apte à occuper les trois fonctions pour lesquelles il sera émancipé : administrer l'univers, commander les sept agents principaux "préposés pour soutenir l'univers et pour être les ministres de l'homme" et dominer les prévaricateurs pour les empêcher de profaner la Cour divine.
Il opère donc dans les quatre mondes – divin, sur céleste, céleste et terrestre – des faits de justice et de puissance pour la plus grande gloire de Dieu.
Telle est la destination du mineur spirituel. Voyons à présent comment sa langue va lui permettre de l'accomplir.
L'homme, nous l'avons vu, reçoit deux langues : l'une pour les choses divines, hors du temps, et l'autre pour les productions intellectuelles et les productions temporelles, ce qui s'accorde naturellement à sa position médiane dans la figure universelle. La première est son armure et son blason ; elle est le sceau rayonnant de sa divine origine, sa gloire à l'image de la gloire divine, celle qui proclame :

Ecce Homo , voilà l'homme, voilà le signe et le témoin du principe éternel des êtres, voilà la manifestation vivante de l'universel axiome.

Mais cette gloire ne lui est pas pour autant destinée, elle est l'organe de la justice divine, car l'homme ne doit pas tant punir les esprits pervers que les ramener dans l'amour divin en manifestant la grandeur et la miséricorde du Créateur :

"Les punitions que le mineur aurait eues à mettre en usage auraient été plutôt des reproches et des enseignements que des fléaux et des molestations, il aurait plutôt cherché à toucher l'être pervers qu'à le tourmenter ; enfin, il aurait été plutôt son bon intellect que son persécuteur [5]."

La seconde langue lui sert pour le commandement des êtres sensibles et matériels et des êtres spirituels, dont il peut disposer comme d'une arme dans son combat contre les prévaricateurs.

Martines de Pasqually nous apprend par ailleurs que le mineur dispose du privilège de communiquer de façon directe, immédiate et intégrale, avec la pensée divine – il a donc une parfaite connaissance des lois et des plans du Créateur –, mais aussi avec ses semblables et les esprits démoniaques – ce qui lui permet de contrer leurs néfastes projets et de les assujettir en étant leur bon intellect.
À son tour, Saint-Martin décrira ce don en utilisant la métaphore du Livre de l'Homme grâce auquel le mineur reçut toutes les lumières et toutes les Sciences de ce qui a été, de ce qui est et de ce qui sera ; et le pouvoir de l'homme était si étendu alors, qu'il avait la faculté de lire à la fois dans les dix feuilles du Livre et de l'embrasser d'un coup d'œil .

La langue primitive est donc bien à l'image de l'homme, comme l'homme est à l'image de Dieu : elle peut tout nommer de façon exacte, parce que le mineur possède la connaissance universelle. Celui-ci n'étant borné ni par le temps ni par l'espace, elle ne connaît aucune limite : il est possible de lire toutes les pages d'un livre à la fois comme les pensées dès qu'elles se forment.
L'on est donc dans la simultanéité et non dans la succession, dans la fusion et non dans l'altérité, dans l'éternité et non dans la temporalité.
Cette langue primitive est en fait le Verbe, le produit des deux premières facultés divines, l'effet conjugué de la pensée et de la volonté, la parole faite acte :

"Ce verbe, que vous ignorez peut-être et que vous considérez comme une chose incompréhensible, n'était que l'intention, la pensée et la volonté qui devaient opérer par la parole et l'action de ce premier homme"

Agir sur la langue en la mettant en action, c'est agir sur la réalité ; par elle, le mineur va pouvoir accomplir sa destination première. On se souvient comment par le fiat ( en théologie le fiat est l'acceptation volontaire d'un être humain de la volonté de Dieu) d'un Dieu créa l'univers ; avec le Verbe qui fut placé en lui, l'homme reçut comme second privilège la possibilité de se donner à lui-même une postérité spirituelle, à la condition qu'il opère avec le Créateur.
Or, ces dons qui devaient être les organes de la gloire divine furent les instruments de la chute de l'homme.
Destinés à révéler la lumière, ils enténébrèrent pour longtemps la malheureuse postérité humaine.

L'obscurcissement de la langue primitive

Le mineur, qui n'avait aucune connaissance du mal, laissa de mauvais intellects s'insinuer en lui. Poussé par les esprits pervers, il revendiqua d'autres privilèges et tenta de forcer sa propre loi en se voulant l'égal de Dieu. En d'autres termes, il désira parler une autre langue que celle qu'il avait reçue. Le Créateur, fidèle à ses décrets, ne l'en empêcha pas, mais l'homme vit se réduire ses faculté originelles, et par conséquent les attributs correspondants, autrement dit la langue primitive. Le privilège d'une communication directe – par lequel il avait pu prévariquer – lui fut aussitôt retiré : de pensant, il devint pensif.
L'intimité d'amour entre Dieu et lui exigea dès lors le truchement d'esprits.
De plus, ne sachant plus comment s'adresser aux autres êtres spirituels ni les comprendre, l'homme perdit l'empire qu'il avait sur eux.
Sa liberté consiste désormais à choisir d'opérer ou non avec les bons ou les mauvais intellects qui peuvent s'insinuer en lui.
Mais leurs pensées, pour être reçues, doivent s'unir aux couleurs sensibles de la région que nous habitons , car l'homme, à présent revêtu d'une forme matérielle et exilé dans les bornes ténébreuses de privation divine, ne peut plus connaître que par le sensible, et doit lui-même utiliser des objets sensibles pour signes de ses idées .
Aussi Saint-Martin distingue-t-il les signes analogues, réguliers et achevés des signes difformes et irréguliers que sont les langues ou l'écriture conventionnelle.
Les premiers traduisent les pensées justes et vives, les secondes les pensées reçues des hommes ou les pensées fausses et dévoyées des agents mêmes de l'erreur.

Le mythe de Babel retrace ce passage de la langue primitive aux langues conventionnelles.
Mais pour Saint-Martin, le récit de la Genèse rend compte non pas tant de la multiplicité des langues et de la disparité des idées, que de l'obscurité et de la confusion de l'intelligence de ces peuples qui produisit une altération de la langue primitive commune, lorsqu'au sein de l'unité s'insinua, par l'adultère de la prévarication, la diversité qui fit s'éloigner l'homme de son centre, de son principe et de sa loi.
Dès lors, il donna aux choses des noms qui venaient de lui, et qui n'étant plus analogues à ces mêmes choses, ne pouvaient plus les désigner, comme leurs noms naturels le faisaient sans équivoque. En fait, de même que la matière apparente voile et sépare tout être mineur de la connaissance parfaite de toutes les œuvres considérables qu'opère à chaque instant le Créateur , les langues conventionnelles, par leur structure même, voilent et séparent l'homme d'une origine qu'il nous faudra définir.
L'homme ne communique plus qu'avec lui-même.

Des langues étrangères

Des langues fausses et opposées – étrangères à l'homme, parce qu'elles proviennent de la division – apparaissent donc parallèlement aux langues pures : à celle qui dispose de 4 lettres va s'adjoindre une langue de 2 lettres ; à celle de 22 lettres, une langue de 5 lettres.
L'homme, qui embrassait d'un coup d'œil toutes les feuilles du Livre, ne va plus pouvoir les lire que l'une après l'autre.
Saint-Martin, par cette métaphore, souligne ce que les linguistes vont désigner comme étant une des caractéristiques des langues humaines : la linéarité du message.
Il est en effet impossible de dire tous les mots à la fois ; ceux-ci doivent s'égrener l'un après l'autre, dans une chaîne parlée dite syntagmatique, soumise à des règles grammaticales, avec cette conséquence qu'aucun d'eux ne supporte à lui seul le sens, qui, dès lors, ne peut apparaître qu'après-coup, une fois les mots prononcés ou lus.
Nous voyons en quoi les langues conventionnelles s'inscrivent dans la temporalité, et par conséquent dans la limite : peut-être y a-t-il entre la langue primitive et les langues conventionnelles la même différence de niveau qu'entre l'émanation et la création, ce qui est immédiat et ce qui est médiat – dont la définition est, rappelons-le : ce qui ne touche à une chose que par une autre.

L'homme possédait des signes analogues aux choses ; il n'a plus à sa disposition que des signes arbitraires.
Pour le linguiste Ferdinand de Saussure (1857-1913), le signe n'unit pas une chose à un nom, mais un concept à une image acoustique qui est l'empreinte psychique du son matériel.
Il s'agit donc d'une entité psychique à deux faces, le rapport d'un signifié – le concept – à un signifiant – l'image acoustique –, qu'il formalise ainsi : s (signifié) / S (signifiant), la barre manifestant l'opposition – et non plus l'analogie – entre ces deux éléments.
Car le signifiant est immotivé, conventionnel par rapport au signifié avec lequel il n'a aucune attache naturelle dans la réalité . Le signe arbitraire opère donc un détachement par rapport au monde ; mieux, il s'y substitue, et peut dès lors tenir lieu de la réalité, même en son absence. En conséquence, les langues humaines structurent le monde indépendamment de ce qui peut effectivement s'y passer.
Si la langue primitive était le calque invariable d'une réalité invariable, celle-ci se trouve désormais découpée de façon différente selon les cultures. Ainsi l'arabe dispose-t-il de centaines de mots pour désigner le chameau, quand le français n'en a qu'un.

L'homme, dans sa première origine, était sujet de son principe, le terme sujet étant à entendre comme personne soumise à une autorité .
Son libre arbitre ne pouvait donc s'exercer qu'au sein des bornes prescrites. Après la prévarication, cet assujettissement de l'homme à son principe n'est pas levé – même si, oubliant sa divine origine et sa destination première, il se fourvoie en s'éloignant de son centre –, mais il se double d'un assujettissement à la langue extérieure. Le signe linguistique, en effet, ne se caractérise pas seulement par son arbitraire mais aussi par son immutabilité.
Comme l'affirme Ferdinand de Saussure, non seulement un individu serait incapable, s'il le voulait, de modifier en quoi que ce soit le choix qui a été fait, mais la masse elle-même ne peut exercer la souveraineté sur un seul mot ; elle est liée à la langue telle qu'elle est.
Celle-ci préexiste à l'individu, elle le précède et lui survit. Certes, le mineur spirituel était également sujet de la langue primitive, dans la mesure où celle-ci était l'attribut qui lui permettait d'opérer à l'intérieur de sa loi ; mais il la recevait en quelque sorte de l'intérieur, alors qu'il la reçoit désormais de l'extérieur, d'une communauté linguistique qui, pas plus que lui, ne peut se l'approprier.

L'homme et sa langue : une relation marquée d'impossible

L'homme se trouve donc doublement borné, sujet et de son principe et d'une langue qui lui est étrangère.
Or, cette langue, par sa structure même, a pour effet de le couper de la réalité, à laquelle elle se substitue ; le Philosophe inconnu affirmera qu'elle lui voile les régions lumineuses de sa naissance tout en les désignant, en même temps qu'elle suscite en lui le désir de retourner vers l'unité.

La langue, en effet, a pour propriété de rendre quelque chose présent au moyen d'un substitut que cette chose n'est pas : le signifiant.
Mais en contrepartie, celui-ci sépare de la réalité le sujet qui parle, en en tenant lieu.
Certes, l'homme peut désormais maîtriser le monde et s'y situer lui-même en disant je , mais il n'y a plus accès que par la médiation du signe qui lui interdit toute relation immédiate, fusionnelle : le monde d'avant le langage est alors ressenti comme perdu.
Tous les mystiques ont d'ailleurs rendu compte du fait que la relation au divin est de l'ordre de l'indicible, si ce n'est à dire ce que Dieu n'est pas.

Saint-Martin souligne donc l'impossibilité d'envisager l'être en dehors de son principe. Pour lui, les langues conventionnelles proviennent toutes de la langue primitive dont elles portent l'empreinte, si bien que même l'athée, en parlant, manifeste malgré lui le principe qu'il voudrait anéantir .
Elles sont la conséquence de la séparation de l'homme d'avec son état premier et son désir primordial, qui est désir de Dieu, perdu comme tel et ne pouvant plus être représenté que par des objets de substitution qui ne le satisferont jamais.
Ainsi la notion de désir intervient-elle, chez Saint-Martin, pour souligner la méconnaissance de l'homme quant à son véritable objet, et il n'a de cesse de l'exhorter à se déprendre de voies qui ne sont pas les siennes.

Les traces de la langue primitive

Derrière le voile des apparences, au-delà de la confusion des langues, se dissimule la langue primitive, qui n'est donc pas perdue mais seulement obscurcie.
Car comment l'homme pourrait-il encore exister s'il perdait son principe ? Aussi Saint-Martin s'élève-t-il contre ceux qui recherchent l'origine des langues dans l'exemple et l'instruction, autrement dit au-dehors de l'homme, dans ses lois particulières, quant elle réside dans le principe qui l'anime.
Cette extériorité que soulignent certains observateurs n'est que la conséquence de la prévarication de l'homme et ne relève donc pas de son essence, car il est condamné à ne rien opérer, même par ses facultés intellectuelles, sans le secours d'une réaction extérieure, qui les mette en jeu et en action . Quelles sont donc les traces de la langue primitive au sein des langues conventionnelles, ou plus exactement les emblèmes expressifs de la loi des êtres ?

L'immutabilité du signe est un premier indice renvoyant à la langue primitive commune à toute une classe d'êtres : au rapport naturel désormais impossible entre les signes et la réalité va se substituer un rapport conventionnel, afin qu'existe une langue commune et partageable par tous ceux qui en font l'apprentissage.

Saint-Martin remarque par ailleurs que toutes les langues, même les moins élaborées, sont régies par une grammaire.
Or, les relations qu'entretiennent les différentes fonctions grammaticales présentent de troublantes analogies avec les relations qui sont à l'œuvre dans le tableau universel .
Les trois fonctions fondamentales et nécessaires pour exprimer une idée complète – nom ou pronom actif, verbe, nom ou pronom passif – ont quelque chose à voir avec le principe ternaire gouvernant les êtres intellectuels – agent, action, produit –, et elles agissent sur les unités secondaires – substantif et adjectif – comme l'Intelligence suprême agit sur les êtres.
Ces unités accessoires suivent quant à elles les lois régissant la matière.
La grammaire sous-tend si fortement les langues humaines qu'elle imprègne même le langage inventé par la personne atteinte de glossolalie.
C'est dire qu'elle est à l'image du principe de toute chose.

S'il avait vécu au XXe siècle, Saint-Martin n'aurait pas manqué de s'intéresser aux travaux du philosophe britannique John L. Austin (1912-1960).
Pour ce dernier en effet, les langues ne servent pas seulement à décrire la réalité, elles peuvent aussi accomplir des actes grâce à des énoncés dits performatifs permettant de faire quelque chose par la parole elle-même.
Le locuteur, au moment où il parle, réalise l'action ; Austin a d'ailleurs titré l'ouvrage dans lequel il expose cette théorie : How to do Things with Words (Quand dire, c'est faire.
Les verbes performatifs, conjugués à la première personne du singulier de l'indicatif présent, et employés souvent lors de circonstances particulières relevant de conventions sociales, agissent du fait même d'être utilisés.
On peut citer notamment les verbes marier, baptiser, promettre, féliciter, ordonner... Tous ont pour point commun d'agir non pas tant sur les choses que sur les relations, sur la parole qui circule entre les êtres, et il nous semble qu'à ce titre ils sont à l'image du Verbe, du fiat lux de Dieu et de la parole créatrice que possédait aussi le mineur spirituel dans son état premier.

Cette langue originelle, l'homme va également s'efforcer de l'exprimer dans ses œuvres, et Saint-Martin, en des pages remarquables, montrera combien elle imprègne les sciences et les arts, et plus particulièrement la poésie. Ainsi les signes sensibles que nous employons pour manifester nos pensées sont-ils toujours tirés des signes naturels et supérieurs, mais il s'agit là d'une similitude de forme et non d'essence. Certes, ils manifestent quelque chose de la divine origine de l'homme, mais ils ne sont que des hiéroglyphes destinés à réactiver l'intelligence et la parole. Car si les langues conventionnelles participent du patiment (souffrance )de l'homme, elles sont aussi son remède et sa ressource pour sa régénération.

La Langue primitive
De la nostalgie à la résurgence

L'homme était fait pour l'unité. De son intimité avec Dieu, il garde une nostalgie qui s'exprime de multiples façons et à tous les niveaux de son être. Dans sa pratique de la langue par exemple, il n'a de cesse de rechercher l'expression la plus juste, l'adéquation parfaite entre le mot et la chose, obéissant, même malgré lui, au principe qui le gouverne, toujours en creux dans chacune de ses productions. S'il dispose encore aujourd'hui des attributs de sa grandeur, ceux-ci doivent être régénérées. Or, ils ne le peuvent que si l'homme le désire et consente à les appliquer à leur véritable objet.

Retrouver la langue perdue signifie avant tout pour Saint-Martin réanimer ses facultés ensevelies, retrouver les véritables noms des choses, et par là même son état premier. Des hommes, de tout temps et en tout lieu, ont eu connaissance de cette langue originelle, et ils ont pu appliquer les lois et les principes qui en découlaient dans des domaines aussi divers que la justice , le combat , le calcul et la vertu. Or ne s'agit-il pas là d'une réminiscence du culte quaternaire que l'homme devait rendre à Dieu ?

Pour Saint-Martin, c'est par le désir et la volonté que nous pouvons retrouver notre langue véritable, et vraiment le prix attaché à cette grâce est si modique et si naturel, qu'il est une nouvelle preuve de la bonté du principe qui l'exige, puisque cela se borne à demander à l'homme de croire que l'homme n'est point matière, et que la nature ne va pas toute seule .
L'admiration, parce qu'elle éveille le désir de l'homme, peut aussi l'entraîner à reconquérir ses droits, et pour le Philosophe Inconnu, la poésie a cette vocation.
Enfin, chacune des dix feuilles du Livre de l'homme doit être étudiée, et leur parfaite intelligence ne s'accomplira que lorsque toutes auront été connues.
Mais elles demandent, pour être comprises, l'abandon de soi-même et de sa volonté propre au profit de la loi de la Cause active et intelligente qui doit gouverner l'homme comme tout l'univers. Telle est la grande affaire de l'homme.

Pour de nombreux auteurs comme Leibniz, le Président de Brosses ou Court de Gébelin, la langue primitive était mimétique [1], mais elle est progressivement devenue arbitraire, par dérivation ou substitution, perdant ainsi sa vertu première : exprimer un rapport vrai, fidèle, entre le mot et l'objet désigné. Certains ont tenté de réformer cette langue corrompue en créant une langue universelle ou un alphabet organique ; Saint-Martin, lui, a exhorté l'homme à se régénérer lui-même. S'il s'est appuyé sur certaines thèses de son siècle pour qualifier la langue primitive, c'est en l'homme, dans sa relation avec son principe et non dans les mutations des langues, qu'il a trouvé la cause de son altération. En cela, il s'inscrit dans la mouvance de ce que l'on pourrait appeler la linguistique mystique. Marie Frantz

L'alphabet organique de Charles de Brosses

Charles de Brosses reconnaît lui aussi l'existence d'une langue primitive « commune à tout le genre humain, qu'aucun peuple ne connaît ni ne pratique dans sa première simplicité ; que tous les hommes parlent néanmoins, et qui fait le premier fond du langage de tous les pays Traité de la formation mécanique des langues et des principes physiques de l'étymologie .

Cette langue primitive est organique, physique et nécessaire. Organique, parce qu'idéalement, c'est l'organe vocal même qui dépeint les choses en les mimant. Ainsi, la dentale t désigne la fermeté, la fixité, parce que les dents sont le plus immobile des organes de la voix ; le c se formant dans la gorge représente le creux ou la cavité, et le son dur r la rudesse des choses extérieures. Ainsi, non seulement les mots reflètent la nature véritable des choses, mais le son même, tel qu'il est articulé par les organes phonatoires, reproduit physiquement leurs propriétés. Désireux de simplifier le travail des étymologistes, de Brosses invente deux alphabets dits organiques, ce que tous poètes désignent sous le terme d'allitérations.



Du côté de la science



Pourquoi y a-t-il plusieurs langues ?

L’origine des langues reste une énigme pour la science.
L’espèce humaine (Homo sapiens) est apparue il y a environ 200 000 ans. Homo neanderthalensis, une autre espèce du genre Homo, a disparu il y a 29 000 ans. L’Homme de Neandertal était capable de bâtir des sépultures, de fabriquer des embarcations et de tailler des outils à partir d’éclats de silex. Ces pratiques évoluées laissent penser qu’il devait aussi avoir une forme de langage articulé.

Les langues humaines du côté de la science. Nous trouvons aujourd'hui 12 familles de langue ou Proto-langage qui sont à l’origine des 6700 langues du monde

Image originale


La recherche de la langue mère

Cette théorie d'une langue originelle de l'humanité a rencontré des oppositions, comme toutes les tentatives précédentes pour regrouper des langues apparemment disparates, par exemple pour regrouper en 4 familles un millier de langues africaines grâce aux travaux d'Harold Greenberg.
Des oppositions bien peu scientifiques et qui relèvent souvent d'une forme de racisme : certains admettent difficilement qu'on mette sur le même plan des langues dites civilisées et des langues dites primitives.
La génétique a apporté des éléments qui vont dans le sens de cette théorie.
Tout d'abord, les paléontologues comme Yves Coppens ont tendance à estimer que dès que l'homme a eu à la fois les capacités physiques par la libération du larynx en station debout et les capacités cérébrales nécessaires, il a pu élaborer une forme de langage primitif.
Cela peut remonter aux australopithèques, soit 1 à 3 millions d'années.
Ce langage a pu s'appuyer sur des onomatopées, mais il ne faut pas nier la part d'abstraction dans le langage, même à cette époque.
L'humanité actuelle, nous les Homo Sapiens Sapiens remonte sans doute à 120 000 à 140 000 ans sans doute.
Les généticiens datent de cette époque la dernière séquence ancestrale commune. Auparavant, il y avait plusieurs espèces d'hommes, comme l'Homme de Néandertal, qui a été longtemps contemporain de l'homme moderne, voir Cro Magnon, et qui a dû disparaître il y a 30 000 ans.
Homme de Néanderthal qui malgré des ngations antérieures de la science a bien laissé une descendance en se métissant avec sapiens.
Des test ADN récents avèrent ce qui fut longtemps une thèse interdite aux chercheurs.
Cet ADN de Néanderthal est absent dans le patrimoine génétique des peuples africains.
L'homme moderne a ensuite essaimé partout dans le monde, mais ça ne veut pas dire que, par exemple, les chinois ou les américains, c'est à dire les amérindiens actuels descendent de ceux qui ont habité chez eux il y a 60 ou 80 000 ans.
En fait, il semble, d'après la génétique, que l'humanité ait failli disparaître au cours d'une glaciation, et qu'elle ait été réduite, vers 60 000 ans avant notre ère, à une population de l'ordre de 30 000 individus, ce qui signifie 10 000 reproducteurs.
En dessous de 10 000 individus, 3 000 reproducteurs, l'humanité aurait pu définitivement disparaître.
L'homogénéité de l'espèce humaine actuelle, confirmée par la génétique, s'explique par ce goulet d'étranglement qu'aurait connu notre espèce.
Il s'agissait probablement d'une population regroupée, on ne sait où ; elle pouvait donc avoir une langue unique, même avec des variantes.
Il est possible aussi que les autres langues soient disparues sans descendance. Ou bien qu'une langue unique ait existé, sans qu'elle ressemble à ce que décrit Merritt Ruhlen.
On sait qu'il y a 100 000 ans, même chez les néandertaliens, on creuse des tombes, on pratique des rituels funéraires, avec des offrandes aux défunts, donc probablement des croyances, une vie spirituelle ; on s'occupe des blessés et des vieillards, dans une vie sociale sans doute élaborée ; on taille des outils avec une grande précision.
Les néandertaliens devaient dans ce cas posséder un langage.
Il y a 50 000 ans, on voit apparaître des formes d'art : gravures, sculptures, puis peintures rupestres. C'est une vraie révolution culturelle.
Il est possible que soient apparues à cette époque de nouvelles facultés linguistiques.
Jusque là, il y aurait eu probablement des proto-langages, permettant aux hommes de communiquer ; mais les langues ou la langue unique, se seraient développées alors, autorisant un plus grand développement de la pensée.
L'outillage s'est aussi perfectionné ; et plus tard, l'agriculture et l'élevage sont apparus, permettant à l'humanité de se développer et de s'étendre sur toute la surface de la planète.
Les populations ont évolué dans leurs caractéristiques physiques et sociales, mais bien évidemment leurs langues aussi.
Les échanges, les débuts du commerce ont très certainement enrichi les langues, et favorisé non seulement les créations de mots, mais aussi les emprunts, donc les mélanges lexicaux.
Remarques :
1) L'hypothèse d'une origine unique reste une hypothèse. Le reproche principal que l'on peut faire à Merritt Ruhlen son grand défenseur, est d'avoir extrapolé dans l'inconnu : à partir des proto-langues déjà reconstituées, donc incertaines, il applique les mêmes méthodes à l'échelon supérieur, et accumule donc les incertitudes.
Sur le plan phonétique, l'évolution est rapide on peut le voir en comparerant le latin et le français, sur moins de 2000 ans. Les ressemblances sont peut-être dues au hasard.
2) Mais une langue n'est pas seulement une accumulation de mots.
Le plus important, ce qu'il serait intéressant de connaître, c'est la structure de cette langue fort ancienne.
On remarquera que plus on remonte dans le temps, plus on trouve de langues à déclinaisons complexes. Comment cette morpho-syntaxe a-t-elle bien pu se constituer, et quand ?
3) Il est impossible d'imaginer ce que fut la langue des hommes préhistoriques au delà de quelques milliers d'années.
Or, des proto-langages, protolangues ou langues véritables existent probablement depuis Homo Sapiens à coup sûr, Neandertal probablement, Homo Erectus ou Homo Habilis peut-être, certains poussant jusqu'aux australopithèques... Hypothèses concernant l'origine du langage : onomatopées, imitation de cris d'animaux et de bruits de la nature ; ou rapports avec les gestes ; ou sortes de chants, mélopées, une expression très modulées comme ceux des baleines

La plupart des linguistes estiment que les premières langues sont apparues il y a environ 100 000 en Afrique de l’Est. Les mouvements de population ont par la suite favorisé les emprunts et les mélanges lexicaux. Cela pourrait expliquer pourquoi certains mots, comme "mère", sont similaires dans presque toutes les langues.
Autrefois, on croyait à l’existence d’une langue originelle dont étaient issues toutes les autres.

De même, la légende raconte que le roi égyptien Psammétique (7e siècle avant Jésus-Christ) voulut savoir quelle était la langue originelle, l’égyptien ou le phrygien. Pour cela, il fit enfermer deux enfants dès leur naissance, en interdisant qu’on leur parle. Le premier balbutiement prononcé, "bekos", fut interprété comme un mot phrygien ("pain").
Certains spécialistes soutiennent toujours l’hypothèse d’une langue mère commune. D’après Bernard Victorri, directeur de recherche au CNRS : "si nous descendons de quelques milliers d’Homo sapiens partis d’Afrique et si ce groupe utilisait une seule et même langue, il est naturel de penser que toutes celles que nous parlons aujourd’hui dérivent, d’une manière ou d’une autre, de cette langue primitive"
Actuellement, il y a environ 6000 langues parlées sur Terre, et on estime que 50% à 90% d’entre elles vont disparaître au cours du 21e siècle.
L’espèce humaine (Homo sapiens) est la seule espèce du genre Homo (qui réunit les humains et les espèces qui leur sont proches) à avoir survécu.


Les langues du monde entier évoluent constamment.

Certains langages fusionnent en un seul, alors que certains autres sont à l’origine d’une multitude. Les mots et les expressions se transforment en permanence, en fonction des cultures et des évolutions technologiques. Il y aurait aujourd’hui environ 6 700 langues parlées dans le monde. Les 74 premières langues de l’humanité sont parlées par 94 % des habitants de la planète.
Ces 74 langues représentent seulement 1 % des langues de la planète, et 6 % de l’humanité se partage donc 99 % des langues restantes.
Nous savons comment sont apparut ces 74 langues.
Elles viennent de langues anciennes, qu’on appel les langues mortes.
Les plus anciennes connues sont entre autre, le Balto-Slavic, le Celtic, le Germanic, l’Italic, l’Hellenic, l’Anatolian, l’Indo-Iranian, et seulement pour les langues Indo-Européennes.

Evolution des langues Proto-Indo-Européan

Et c’est la même chose pour tous les autres continents du monde. Les spécialistes ont réussit à remonter jusqu’à la langue racine, ou protolangue, de chaque famille sur l’ensemble de notre planète. Ils en ont trouvé 12 ! Quelle synchronicité extraordinaire ! Rappelons-nous que Moïse a constitué 12 tribus d’Israël, représentées par les 12 pierres du pectoral d’Aaron, pour fonder un nouveau royaume.
Mais c’est peut être une coïncidence !

Les 12 familles de langue ou Proto-langage à l’origine des 6700 langues du monde
D’après les scientifiques, ces 12 familles n’ont aucun lien entre elles. Mais quelques rares chercheurs très controversés, pensent qu’il pourrait exister un langage commun encore plus ancien, la langue mère ou langue matrice d’où tout serait partit.
Seulement voilà, les 12 Protolangues sont déjà estimées à une apparition vers 5000 ans avant JC. Etant donnée le temps nécessaire pour qu’une langue primitive prenne vie (sans oublier qu’elle doit faire le tour du monde pour faire germer les 12 Protolangues), cela sous entendrait que la langue matrice daterait d’au moins 10 000 ans avant JC, ce qui est inconcevable pour les garants de notre histoire officielle. Bref, la chronologie selon eux ne colle pas, mais attendons car pourtant ...

Existe-t-il une langue mère ou matrice à l'origine de toutes les langues ?

L’auteur Anton Parks, spécialisé dans les romans sur la mythologie Sumérienne, présente une théorie tout à fait convaincante, on peut même dire presque évidente aux vues des exemples ci-dessous.
D’après lui, les Sumériens utiliseraient une langue matrice, la langue des dieux ou l’Emesa , langue femelle, avec laquelle entre autre, fut confectionné l’Emenita, la Langue mâle, c’est-à-dire le Sumérien.
Cette langue matrice serait à l’origine de toutes les langues du mondes.
Mais inutile de faire de long discourt pour s’en convaincre.
Il suffit de regarder les exemples de traduction, ci-dessous, pour s’apercevoir qu’il existe un lien entre certains mots traduits dans différentes langues ne venant pas de la même Protolangue Quand les mots sont traduits en Sumérien.

Emesa, la langue matrice des dieux Sumériens


Un exemple pour commencer ; Jérusalem se dit Urasalîm en Mésopotamie.
Quand on le traduit en Sumérien (Langue matrice), on obtient URU-SA-LIM, ce qui signifie « Le toit de la faveur divine ».
Voici maintenant 3 autres exemples, avec
ROI, FEMME et RELIGION, mais avec leurs traductions dans d’autres langues, sans commentaires… Roi, Malik en Arabe, MA-LIK (Sumérien), signifie Le prince qui établit
Roi, Regis ou Egis en Latin, RE-GIS ou E-GIS (Sumérien), signifie Celui au sceptre qui guide ou Celui au sceptre qui parle
Roi, Elwa Gabon, Zaïr, Congo, Sud du Cameroun, EL-WA Sumérien, signifie L’élevé qui offre
Roi, Melek Hébreux, MEL-EG Sumérien, signifie Celui dont la voix ordonne
Roi, Kokuô Japonais, KUKU-U Sumérien, signifie L’ancien à charge
Roi, Pasha Kurde, PA-SA Sumérien, signifie le bon qui déclare ou conjure
Femme, Muto Cameroun, Estuaire du Wuri, MU-TU Sumérien, signifie Celle qui fait pousser le nouveau né ou La femelle qui enfante ou engendre
Femme, Wanita Indonésien, WA-NI-TA Sumérien, signifie Celle qui donne la nature du corps ou Celle qui offre le caractère de l’homme ou celle qui offre un type de puissance
Femme, Wuarmi Quechu, Péru, Bolivie WU-AR-MI Sumérien, signifie Celle dont l’entendement nous éclaire ou Celle dont l’entendement marque les destins
Femme, Sèt ou Zet Egyptien, SE-ET ou ZE-ET Sumérien, signifie Celle qui est à côté du petit ou La force de la vie
Femme, Guïn Arménien, GU-IN Sumérien, signifie La sœur-nourrice ou La dame aux offrandes alimentaires
Femme, Tumasi Indien Hopi de l’Arizona ancien, TUM-A-SI Sumérien signifie Celle dont le travail fabrique le petit ou Celle dont l’action donne la force
Femme, Wu’uti (Indien Hopi de l’Arizona courant), WU-U-TI (Sumérien), signifie « Celle à la plante de l’entendement et de la vie » ou « Celle à la nourriture de la vie et de l’entendement » Femme, Ishsha Dans la Bible, la genèse, IS-SA Sumérien signifie Le cœur de l’ancêtre ou La matrice de l’ancêtre ou Celle des entrailles de l’ancêtre
Religion, Aldîn Arabe, AL-DI-IN Sumérien, signifie La représentation de la sévère condamnation
Religion, Dzungjyau Chinois, HUN-GA-U Sumérien, signifie Ce qui diminue ou met au repos les moutons
Religion, Shukyô Japonais, SU-KI-U Sumérien signifie Le contrôle de la terre en sommeil ou Le contrôle de la totalité de la terre ou Le contrôle de la terre des moutons
Religion, Dat Hébreux, DA-AT Sumérien) signifie La puissance du père ou La proximité de la puissance paternelle ou La puissance paternelle qui cerne ou en cercle
Religion, Wiimi Indien Hopi de l’Arizona, WI-IM-I Sumérien, signifie L’entendement qui domine l’argileux, c’est-à-dire l’homme

Lire : Anton Parks, Emenita, Emesa, Langue Matrice, Langue mère, Langue racine, Protolanguage, Sumérien Commentaires

A litre sur le sujet :
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Pour retrouver l'esprit de la symbolique d'unité de la "Pentecôte"
Les travaux des linguistes:

Une grammaire universelle : Dante Alighieri

Au début du XIVe siècle, Dante Alighieri, dans un traité intitulé De vulgari eloquentia, évoque une forme linguistique créée par Dieu en même temps que la première âme.
Cette forma locutionis n'est ni une langue particulière, ni même la faculté de parler propre à l'humanité.
Elle consiste dans une grammaire universelle, un ensemble de règles sous-jacentes à la formation de toutes les langues. Cette idée d'universaux linguistiques circule déjà largement dans la culture médiévale, avec des penseurs tels que Roger Bacon.
Elle sera reprise par les grammairiens de l' Encyclopédie, pour lesquels les mots sont conventionnels, mais les principes de la grammaire fixes, éternels et universels. Elle perdure jusqu'à nous, avec la grammaire générative de Chomsky.
Selon le linguiste Noam Chomsky, un trait distinctif des humains serait l'instinct du langage, un mécanisme inné du cerveau capable d'acquérir un langage par l'observation de notre entourage.


Une quête éperdue et foisonnante :
le Monde primitif de Court de Gébelin

Antoine Court de Gébelin est sans doute l'un des plus étonnants représentants de l'école comparatiste qui naît au XVIIIesiècle en même temps qu'un nouvel intérêt pour la langue primitive. Il rédige ainsi plus de 5 000 pages sur le sujet avec son Monde primitif analysé et comparé avec le monde moderne (1773-1782), dont le tome III est consacré à l'histoire naturelle de la parole. Court de Gébelin veut retrouver la langue mère, et pour cela il multiplie les recherches.
À l'analyse étymologique du grec, du latin et du français, il joint des études sur les blasons, les jeux, les monnaies, les médailles, l'histoire profane et religieuse. Il reconstruit enfin une grammaire universelle valable pour toutes les langues.
A lire : Un aventurier de la parole perdue : Antoine Court de Gébelin

Langue divine ou langue adamique : Leibniz

Dans son essai sur la Connexion entre les mots et les choses, Gottfried Wilhelm Leibniz s'interrogeant sur l'origine des langues évoque tour à tour la possibilité d'une origine divine à la langue originaire perdue des premiers êtres, ou bien humaine :
"les uns pensent qu'elle découle d'une institution divine, les autres qu'elle fut inventée par Adam inspiré par Dieu, lorsque selon la tradition, il donna leurs noms aux animaux. Mais une telle langue a dû s'éteindre entièrement, ou ne laisse que quelques débris où l'artifice n'est plus reconnaissable."
Pour Leibniz, si la langue primitive provint de Dieu, elle fut arbitraire ; provenant d'Adam, elle fut naturelle et mimétique à ses débuts. Ce philosophe rejettera par la suite l'hypothèse divine.


Les langues humaines aujourd'hui

Les langues sont groupées en familles. Cela signifie qu'elles ont des parentés entre elles, qu'on peut parler de langues-soeurs, ou cousines, ou petites cousines... On cherche aussi des “langues-mères” sur le plan historique, mais attention : c'est une métaphore ; le processus est très lent, et seul le recul de l'Histoire permet de juger.
Ces parentés se retrouvent dans la prononciation, le lexique, mais aussi la syntaxe ou la morphologie, constructions, déclinaisons..., qui sont la base de la langue et évoluent beaucoup moins vite.
Ces parentés correspondent à des peuplements sur le plan géographique, mais ces peuplements sont liés à l'Histoire, c'est-à-dire aux déplacements de populations et aux invasions.
Le classement des familles, et leur nombre, simplement, dépendent des points de vue des spécialistes.
On compte jusqu'à 6 700 langues ou 4 à 5 000 selon que l'on considère ou non, les variantes comme patois, dialectes, organisées en 400 familles “évidentes” , comme les langues latines, langue d'OC, langues romanes, elles mêmes regroupées en grandes familles, une de 12 à 30 selon les regroupements ; ces dernières sont regroupées en fonction d'une langue ancestrale commune, qu'on appellera une proto-langue, non attestée par manque de traces écrites, mais reconstituée par les spécialistes en fonction de sa descendance.
En voici les principales (entre parenthèses, les groupes, ou sous familles, celles qui ne sont pas contestées en principe :

Famille indo-européenne : langues slaves, baltes, germaniques, celtiques, romanes, indiennes, iraniennes, grecque, albanaise

Famille finno-ougrienne finnois Finlande, lapon, hongrois magyar.sous ensemble de la famille ouralo-altaïque Oural = montagne, + Altaï = montagne de Russie, Mongolie, Chine, turc, mongol, basque, + liens avec coréen et japonais [lui même lié au chinois.

Famille sino-tibétaine chinois, tibétain, birman...

Famille chamito-sémitique prononciation : kamito arabe, hébreu...chamitique = prétendument issu de Cham, 2ème fils de Noé, noir, qui se moqua de l'ivresse de son père et fut puni => populations africaines, Somalie, Éthiopie, Soudan...

Famille austronésienne, ou malayo polynésienne indonésien, mélanésien, polynésien... + Madagascar

Famille amérindienne iroquois, sioux...

+ un certain nombre de familles, plus ou moins éparses ou importantes : eskimo-aléoute, nigéro-congolaise, etc., ainsi que des “isolats”.
Plus on remonte le temps, plus on trouve de ressemblances entre les familles. On peut ainsi grouper : indo-européen + ouralien > eurasiatique on trouve des points communs dans les pronoms, dans les conjugaisons, etc. C'est ainsi qu'on parvient à organiser les familles reconnues en familles de niveau supérieur, possédant des “ancêtres” communs.

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