Cousu Main
Date 31-05-2013 00:30:00 | Catégorie : Poèmes
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Un air de liberté a, de fil en aiguille,
Cousu de son blanc crin mon âme ce matin.
Bien chameau est mon chat, qui rêve et se tortille,
En miaulant que, chafouin, il brode au fil de lin.
Si péter dans la soie n'est pas dentelle aux points,
Filer l'amour parfait se tresse, est fait nuit joints.
Ourler le loup masqué suture au cousu main.
Certains, dont c'est métier, sans foi, tapis, se rient
Du grand manque d'étoffe et du mauvais coton
Que nouille, en s'enroulant, dévide. Et eux, ils prient.
Pénélope en pelote a tissé son cocon.
Si retordre le fil des idées est un art,
Mettre sur le tapis se trame au départ.
Mais sagesse fait loi, qui tond le noir mouton.
Tricotez! Reprisez! Esprits voyant en toiles
Ce que Bernard, là -bas, brûle et empale ici.
Tirez la couverture en soie pour les dais voiles,
Et moquettez laine, deux trois murs, sans souci.
Chanvre à part est stérile et sent à fleur de peau
Ce que poule en sa chair, dimanche en écheveau,
Jute, la rave aux dents, prise de bec aussi.
C'est l'haleine chargée et le nerf peloté,
Qu'une erreur de tricot dans le bonnet te nuit
Au plafond, dais tendu, où araignée, un dé,
Pisse sur le métier, que veuve anglaise fuit.
En bas-bleu, Ã l'ouvrage, elle vit au crochet
De l'espoir étouffé de chamaille au filet,
Auquel elle a noué un écossais fortuit.
La fibre poétique en tous points m'a cramé
D'un feu filant follet au rideau brodé loin,
Pour défaire les nœuds, mais sans collet monté,
Des chas et canevas s'enfilant dans un coin.
Bel ouvrage, ma soie, métissé cachemire,
De prendre filature où la maille, à part, tire
Le verre à soi empli de l'eau pour son mou lin.
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