Un rêve désordonné

Date 22-08-2013 14:18:35 | Catégorie : Nouvelles



Un rêve désordonné



I - Blottis contre un rocher, les deux jeunes hommes scrutaient les ténèbres, dans l’espoir de voir surgir une lumière marquant l’arrivée du bateau qui devait les emmener vers l’Europe. Le médiateur à qui ils avaient versé le prix du voyage, leur avait conseillé de prendre un bidon de cinq litres d’eau potable et quelques kilos de pois chiche. La seule nourriture durant tout le trajet. Il leur précisa le lieu de l’embarquement. C’était une toute petite plage très prisée par les Européens durant l’été. Un bon présage. Les deux jeunes hommes se rappelèrent les doux moments qu’ils y avaient passés à admirer les superbes jambes de l’européenne aux cheveux blonds.

D’autres candidats à cette immigration étaient là. On percevait difficilement des ombres fantomatiques qui mouvaient dans le noir.

L’embarcation arriva vers minuit. Ce n’était pas un bateau, mais une petite barque très usée à l’arrière de laquelle on avait attaché un moteur Honda susceptible de propulser ces tas de morceaux de bois dangereusement surchargés de passagers illégaux, vers les côtes européennes. Les vingt-neuf candidats à cette aventure aux contours brumeux, s’y entassèrent tant bien que mal. Certains commencèrent déjà à râler. Omar et Rachid ne comprenaient pas ce qu’ils disaient. C’étaient des noirs venus des pays subsahariens. Ils avaient traversé les déserts torrides de certains pays africains, parcouru, à pieds, des milliers de kilomètres, vécu des mésaventures indescriptibles.

Ivres d’un seul rêve : gagner leur Eldorado : l’Europe.

La petite barque s’ébranla lentement cahotée par les vagues successives du mois d’octobre. L’odeur du mazout remplaça outrageusement celle de la mer. Certains voyageurs se mirent à prier à haute voix. D’autres à vomir par-dessus bord.

Deux jours après ce départ, les grades côtes espagnols parvinrent à repêcher les corps de dix-sept immigrés clandestins. Seuls trois naufragés survécurent miraculeusement à cette tragédie : Keita, Traoré et Omar.

Ils furent pris en charge pendant quinze jours, avant d’être reconduits dans leurs pays respectifs.

En retournant au port, Omar rejoignit directement son conteneur qu’il n’avait pas voulu revendre avant son départ, malgré l’insistance de son ex-ami, feu Rachid. Il se jura qu’il continuerait à tenter le voyage quel que soit le prix et quelles que soient les conséquences, quitte à mourir noyé comme son ami.

Le soir, alors qu’il finissait de décharger des sacs de blé, un gamin de huit ans vint lui demander une pièce de monnaie.

Omar posa quelques questions au petit garçon, avant de le rassurer :

« Ne t’en fais pas, tu peux même dormir chez moi cette nuit. ». Et il emmena le gosse au conteneur abandonné sur un terrain mal éclairé.

II - L’homme, un géant d’une trentaine d'années, portant une large moustache broussailleuse, alluma une bougie et la colla soigneusement sur une pierre plate. La faible lumière dévoila vaguement tous les recoins du cube en métal. Il n’y avait pas grand-chose : une pile de papier cartonné en guise de couchette, quelques vêtements qui trainaient au sol, une mince couverture toute crasseuse, un bidon en plastique plein d’eau potable et une boîte de sardine en métal que le docker utilisait comme cendrier.

Après avoir mangé, l’homme modela une sorte d’oreiller avec quelques vêtements et le tendit à l’enfant. Epuisé, celui-ci s’allongea à côté de son hôte et sombra rapidement dans un profond sommeil. Le débardeur s’estima très chanceux d’avoir rencontré l’individu qui comblerait certains de ses besoins et oublia les rares filles de joie qui envahissaient le port, de temps en temps, dans l’espoir d’appâter un étranger et qui, faute de client venu d’ailleurs, se rabattaient le plus souvent sur les jeunes ouvriers qui avaient amassé un peu d’argent. Il fuma trois cigarettes et souffla la bougie à moitié consumée. L’obscurité totale qui engloutit les lieux et la présence d’un corps humain qui se collait contre le sien et dont il n’avait pas l’habitude le rendirent plus hardi. Il mit à exécution le plan qu’il mijotait depuis le moment où le jeune garçon avait accepté de passer la nuit chez lui. Il commença par retirer doucement son pantalon. Son énorme sexe qui était déjà en érection souleva légèrement la mince couverture. D’une main tremblante, il déboutonna précautionneusement le pantalon de l’enfant et le baissa d’une vingtaine de centimètres. Il enduisit, ensuite, sa volumineuse verge de sa salive et l’introduisit délicatement entre les cuisses du dormeur. Ce dernier ne réagit pas.
Le long sexe qui glissait facilement entre les jambes du jeune garçon effleurait, de temps en temps, la couverture rugueuse et gênait terriblement le plaisir du moustachu. Alors, de sa main gauche, celui ci protégea son gland des piqures de la toile rêche. Il aurait aimé introduire son sexe dans le cul du petit, mais avait peur que ce dernier ne crie ; ce qui ameutait certainement tous les insomniaques qui épiaient les moindres bruits. Il se contenta donc de ce plaisir inconfortable et finit par jouir. Le filet de sperme qui s’éjecta sur la couverture fut accompagné d’une longue expiration. Le docker alluma une cigarette et attendit que son organe géniteur blotti entre les deux fesses se ramollisse avant de le retirer doucement. Il le pressa une dernière fois. Quelques gouttes visqueuses tombèrent sur le carton. Il remonta, enfin, le pantalon du jeune garçon.

Cette nuit là, le docker dormit profondément.

Le jeune convive qui se retournait sur ses côtés, finit par effacer toutes les traces de luxure déposées par le maître des lieux. Cependant, le matin, en se réveillant, il remarqua qu’il avait les fesses mouillées et comprit alors que son hôte avait récupéré, en nature, le prix de l’hébergement.

Le moustachu engagea le petit garçon à l’aider dans toutes les tâches qu’il entreprenait. Celui-ci se consola et oublia rapidement ce qui lui était arrivé la veille. Il ne prêta même pas attention aux quolibets lancés par les ouvriers qui avaient compris les liens qui l’unissaient au colosse.

N’étant plus battu comme auparavant, le petit finit par s’adapter à sa nouvelle vie. Chaque soir, avant de s’endormir, il déboutonnait lui-même son pantalon, le baissait jusqu’au niveau de ses genoux et collait ses tendres fesses sur le bas ventre de son protecteur.
( à suivre)





Cet article provient de L'ORée des Rêves votre site pour lire écrire publier poèmes nouvelles en ligne
http://www.loree-des-reves.com

L'url pour cet article est :
http://www.loree-des-reves.com/modules/xnews/article.php?storyid=2711