Comme une poupée : lundi 3 novembre (partie 1)

Date 31-08-2013 07:40:00 | Catégorie : Nouvelles confirmées


remarque: veuillez lire les précédents chapitres pour une bonne compréhension.

Lundi 3 novembre

Il est près de neuf heures quand Lucie ouvre les yeux. La porte de sa chambre est grande ouverte. Cela lui fait supposer que Mom guette son réveil. C’est pourtant Dad qui la salue en premier et entame la séance de soins qui ne semblent pas apporter la guérison espérée. La plaie est toujours rouge et boursoufflée, et du sang ne cesse de s’écouler doucement. Lucie interroge le vieil homme :

« C’est quoi votre produit ? Un désinfectant ?
- C’est un remède maison. Je le fabrique moi-même avec des plantes de mon jardin.
- Il n’a pas l’air très efficace.
- Patience. »

Des plantes du jardin ! Ces mots n’ont pas le don de rassurer Lucie.

La matinée se calque sur celle de la veille. Aujourd’hui, elle porte une robe bleue et une tresse dans les cheveux. Après un repas un peu plus frugal qu’hier, Lucie traîne dans le canapé. Peut-être devrait-elle se gaver afin que le livreur passe plus rapidement. En même temps, comment le préviennent-ils ?

En milieu d'après-midi, Mom revient avec sa boîte. Lucie tente maladroitement de s’opposer à la séance de maquillage d’Halloween. En réponse, la vieille femme lui bloque les mains et lui assène une petite tape sur la joue, comme on le ferait pour un chien non docile. Lucie s’étrangle d’étonnement. Elle tente alors de la raisonner :

« Je vous en prie. Laissez-moi tranquille.
- Sois un peu plus reconnaissante ! »

Que répondre à cet argument ? Lucie se laisse maquiller et photographier. Le cliché reflète toute la tristesse et la résignation qui la rongent.

La jeune fille reprend sa place sur le canapé du salon. Elle somnole quand un coup de sonnette retentit. Une personne extérieure ? La porte de sortie de cette prison dorée ! Elle entend Dad ouvrir et discuter avec un homme qui lui annonce un prix. Elle suppose que c’est le livreur de courses, seul moyen pour ses hôtes de se ravitailler. Dad va-t-il lui parler de Lucie et le solliciter pour les en débarrasser ? Il n’en est apparemment rien. Elle doit agir avant qu’il ne reparte. Lucie se met à crier : « Au secours ! On me retient prisonnière. Prévenez la police, je vous en supplie. »

Dad claque la porte entre le couloir et le salon. Lucie l’entend expliquer :

« C’est une nouvelle émission de radio. Ils diffusent des histoires effrayantes. Mom adore les écouter. Mais je pense qu’elle devient un peu sourde, elle met le son trop fort. Je lui ai déjà dit. Voici. Merci et au revoir. »

Et la porte d’entrée se referme sur le seul espoir de Lucie. La jeune fille se met à éclater en sanglots, quand elle sent une main sur son épaule. Elle lève la tête et croise le regard désapprobateur de Dad.

« Ne fais plus jamais cela. Tu vas faire de la peine à ta mère. »

Lucie l’implore : « Laissez-moi partir ! » Sur ce, il quitte la pièce, laissant la prisonnière en proie à de longs hoquets.

A suivre ....




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