Fées, gobelins et poudre de ... (partie 1)

Date 01-09-2013 11:20:00 | Catégorie : Nouvelles confirmées


Un soir du mois de septembre, Lucie revient d’une longue promenade en vélo dans la campagne environnant sa ville natale. Sa rentrée estudiantine a été pénible. Des profs sévères, des matières plus complexes que ce qu’elle espérait. Il fallait qu’elle décompresse. Et son vélo est le meilleur moyen pour cela. Elle adore parcourir les ruelles quasi désertes des villages, les routes qui se tortillent entre les champs dont le blé vient d’être moissonné. Toutes ces odeurs de la nature qui lui font oublier celle de la pollution de la métropole. A l’horizon, un éclair zèbre le ciel rougi par le coucher de soleil. Des nuages sombres s’accumulent rapidement et une pluie torrentielle s’abat sur la petite rouquine. Il ne lui est pas aisé de s’orienter dans cette ambiance de fin du monde. Ses lunettes glissent sur son nez détrempé. Passage sur un caillou un peu trop tranchant et c’est la crevaison.

Lucie s’arrête et ne peut que constater un pneu plat. Dans son énervement, elle s’entaille l’avant-bras sur le pare-boue tordu. Elle observe les alentours et découvre, avec soulagement, une bâtisse un peu plus loin.

Postée sur le seuil, elle appuie sur la sonnette mais celle-ci ne semble pas branchée. Lucie remarque une cloche qui est disposée entre la porte et la fenêtre. Le battant énergiquement secoué émet un son digne d’une messe du dimanche. La porte reste impassible, au grand dam de Lucie, dégoulinante, sous la pluie battante. En dernier recours, elle tente d’actionner la poignée. A son grand étonnement, le couloir d’entrée s’offre à sa vue. La maison semble inhabitée. Après quelques hésitations, Lucie entre au sec en lançant un timide « Bonsoir » qui ne reçoit aucune réponse. Il fait très sombre. A tâtons, elle part à la recherche d’un éventuel interrupteur. Mais les murs semblent dénués d’un tel dispositif. Lucie s’avance et découvre une pièce à gauche. Un éclair apporte un éclairage furtif et permet de reconnaître une cuisine.

Un bruit soudain fait sursauter la jeune femme et elle entend comme des pas de pieds nus traverser rapidement la pièce, sans qu’elle puisse déceler une quelconque présence. Lucie continue son avancée vers l’arrière de la maison et entre dans un salon. Exténuée, elle se laisse tomber dans le premier fauteuil qui lui ouvre les bras.

Une faible lueur pointe dans le couloir et s’approche d’elle. Elle distingue la flamme d’une bougie qui éclaire le visage inquiet d’une vieille dame en chemise de nuit. L’intruse se lève d’un bond.

« Oh ! Excusez-moi, Madame. J’ai crevé ... sous la pluie. J’ai sonné … Je pensais que la maison était inhabitée alors je me suis permise d’entrer. J’espère que je ne vous dérange pas. »

Des pas se font à nouveau entendre dans la cuisine pendant que la dame, qui esquisse un petit sourire, prend la parole.

« Ce n’est pas grave. Ma porte n’est jamais fermée. Ma maison est un refuge pour les créatures … comme pour les humains. »

Lucie reste coite et sourit, gênée de ne pas bien saisir le sens de ces paroles.
« Mais tu es trempée. Je vais te chercher de quoi te changer. »

La vieille femme retourne à l’étage et revient avec une longue robe de nuit blanche. Lucie se change et dispose ses vêtements à sécher sur les chaises de la cuisine, près du fourneau que la propriétaire des lieux vient d’allumer en déclarant :

« C’est Hans qui va être content ! Il adore la chaleur. C’est pour cela qu’il se cache derrière le four. C’est lui qui m’a prévenue de ta présence.
- Vous avez un animal ?
- Ne dis pas cela ! Il sera vexé s’il t’entend. »

Lucie n’insiste pas et se demande quel animal peut bien être Hans. Un chien ? Non, il aurait aboyé au son de la cloche. Un chat ? Solution la plus probable. C’est sûrement lui qu’elle a entendu à son arrivée.

A suivre



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