La combattante : Révélations (Chapitre 2)

Date 01-09-2013 16:00:24 | Catégorie : Nouvelles


Alyssa enroula une serviette autour de son corps puis se regarda attentivement dans le miroir. Une flamme de vie brûlait dans son regard amande. Elle entreprit de démêler ses longs cheveux bruns puis s'habilla rapidement. Dans la chambre aérée, elle vérifia pour une énième fois son sac de cours puis descendit au rez-de-chaussée. À son passage dans la cuisine, elle attrapa une pomme qu'elle croqua à pleines dents puis sortit dans la rue. Elle marcha tranquillement jusqu'à l'arrêt de bus, s'installa sur le banc, fourra ses écouteurs dans ses oreilles et chanta faiblement.



Le trajet ne dura pas longtemps. En un quart d'heure, elle se trouvait devant le lycée Auguste. Ce lycée avait accueilli la génération de ses grands-parents et de ses parents. Le temps avait affaibli les bâtiments, mais n'enlevait rien à leur charme. Au contraire, cela les rendait encore plus magnifiques.

Alyssa descendit du bus et se faufila à travers la masse d'élèves qui s'agglutinait devant le panneau de rentrée. Rapidement, elle consulta les listes des classes de seconde, six en tout. Son nom apparut sur la deuxième feuille. Un sourire éclaira son visage quand elle aperçut aussi le nom « Martin », celui de sa meilleure amie. Chose faite, elle se dirigea vers la salle 204. Ne connaissant pas encore bien les bâtiments, elle hésita sur le chemin à prendre. Se rappelant que le premier nombre de la classe indiquait l'étage, elle monta au deuxième et observa chaque porte. Enfin sa salle se présenta devant elle. Quelques lycéens attendaient déjà devant. Elle déposa son sac à terre et patienta contre le mur.



- Jessica, appela-t-elle en faisant un signe de main.

- Comment vas-tu ?

- Très bien, je suis super contente qu'on soit de nouveau dans la même classe, s'enthousiasma Alyssa.

- Et moi donc. J'espère que cette demie matinée de présentation ne sera pas trop longue, ajouta Jessica.

Une femme d'une quarantaine d'années, d'allure stricte arriva et ouvrit la porte. Les adolescents la regardèrent un instant puis pénétrèrent dans la classe.

- Eh bien pas très commode, notre professeure principale, balbutia la blonde dans l'oreille de son amie.

Les deux amis s'installèrent prés d'une fenêtre au troisième rang et commencèrent à papoter de tout et de rien. Elles furent interrompues quelques minutes plus tard par la sonnerie. Quand le silence envahit totalement la salle, la professeure prit la parole.

- Bonjour à tous, je suis votre professeure d'économie et social et aussi, votre professeure principale. Je me nomme Madame Arosa. Sur ces paroles, elle prit une craie dans sa trousse et écrivit son nom au tableau.

Voici le programme de ce matin, on va parler de l'organisation du lycée, de vos matières et de votre planning. Mais avant cela vous allez me faire une fiche de renseignements avec : le nom, le prénom, votre date de naissance...



Tout le monde dans la classe s'exécuta. Des bruits de feuilles, de stylos se firent entendre. Alyssa arracha une page de son cahier et donna la moitié à Jessica. Elles entreprirent d'inscrire toutes les informations demandées.

Le professeur ramassa les feuilles tout en distribuant un dossier. Les filles le feuilletèrent rapidement puis restèrent scotchées sur le planning surchargé.

- Bon sang, ils veulent nous tuer. Tu as vu, on a seulement le mercredi après-midi de libre, cela promet, râla Jessica.

- Regarde, le mardi on finit à quinze heures étant donné qu'on n'a pas pris d'option, expliqua Alyssa en lui montrant du doigt.

- Ha oui, ça, c'est une bonne nouvelle.



000



Deux longues heures s'étaient écoulées, quand leur professeure les laissa enfin sortir. Les étudiants ne se firent pas prier. Certains se bousculaient devant la porte. Alyssa rangea soigneusement ses affaires dans son sac puis suivit son amie dans le couloir.



Avant de partir, elles devaient passer à la bibliothèque afin de récupérer leurs bouquins pour l'année. Arrivées devant la salle, les jeunes filles soufflèrent en voyant la queue qui s’étendait jusqu'aux escaliers. Désemparées, elles attendirent tout de même leur tour.

- Pfff j'en ai déjà marre, annonça Jessica.

- Il ne t'en faut pas beaucoup à toi, répondit Alyssa en riant. Regarde, cela avance assez vite. On les prend puis on file. On entre ensemble ? Questionna-t-elle.

- Je suis désolée, mon père passe me prendre. Il est en congé donc veut en profiter, argumenta la jeune blonde. Mais si tu veux, on peut te ramener.

- Non ça va, une petite marche me fera du bien.

- Tu es sûre ?

- Certaine. De toute façon, on se reverra demain pour nos premiers cours.

- Alors toi, tu ne perds pas le nord, termina Jessica en entra dans un lieu chaleureux et très bien éclairé.

Alyssa s'enthousiasma rapidement. Cet endroit de culture, de découverte lui plaisait. Elle s'y sentait déjà à son aise.

Les adolescentes récupérèrent leurs manuels puis partirent en direction de la sortie.



Sur le parking, elles avancèrent vers une automobile bleu marine.

- Bonjour Max, salua Alyssa en embrassant l'homme qui était au volant.

- Bonjour Aly, comment vas-tu ? Demanda le quadragénaire.

- Très bien merci. Alors ces congés ? S'intéressa Alyssa en voyant Jessica s'installer sur le siège passager.

- Pour le moment tout va bien. Veux-tu que l'on te dépose ? Proposa Max gentiment.

- Comme je l'ai dit à Jess, j'ai envie de marcher un peu.

- Comme tu veux. Alors à bientôt.

- À bientôt.



Le véhicule démarra, roula quelques mètres, le clignotant droit se mit en alerte, puis s'éloigna dans la direction indiquée.



Alyssa commença sa marche dès que la voiture se changea en un point noir. Après le passage dans un endroit calme, elle déboucha sur un boulevard où le silence ne régnait pas : un tintamarre de klaxons, des insultes de conducteurs impatients, les cris des collégiens… Calmement, elle continua sa promenade et traversa la route pour emprunter un chemin très peu fréquenté mais aussi très mal entretenu. Après quelques mètres, la jeune femme s'écarta afin de laisser passer une voiture noire, mais cette dernière stoppa devant elle. Un homme à la peau mate, d'une présentation impeccable lui demanda :

- Mademoiselle, pouvez-vous m’indiquer la direction pour aller au centre-ville, s’il vous plaît ?



Alyssa s’approcha davantage pour lui répondre, quand elle remarqua que les portes à l’arrière s'étaient ouvertes. Tous ses sens se réveillèrent, ses muscles se raidirent. Sans perdre une autre seconde, elle se mit à courir. Le chemin ne l'aidait pas à fuir, à plusieurs reprises, elle faillit trébucher. Elle tourna la tête pour observer ses poursuivants, un des hommes était à seulement deux trois pas derrière elle. Après un effort surhumain, il réussit à lui attraper le bras. Dans un instinct de survie, elle lui décrocha un coup de pied dans l'entrejambe. Sans demander son reste, elle se retourna, mais percuta violemment une masse imposante. Avant que la jeune fille n’ait pu réagir, l'homme lui enfonça une seringue dans le cou. Sa vision se troubla petit à petit jusqu'à ce que les ténèbres l'envahissent.

Ils la transportèrent avec précaution dans le véhicule puis ils s'éloignèrent.



Cet article provient de L'ORée des Rêves votre site pour lire écrire publier poèmes nouvelles en ligne
http://www.loree-des-reves.com

L'url pour cet article est :
http://www.loree-des-reves.com/modules/xnews/article.php?storyid=2755