Comme une poupée : lundi 3 novembre (partie 2)

Date 02-09-2013 06:06:59 | Catégorie : Nouvelles confirmées


Chers lecteurs, veuillez lire les chapitres précédents pour une bonne compréhension ...

Le soir, Mom insiste pour lui lire un conte. Lucie ne lutte pas. Elle est trop fatiguée pour le faire de toute façon. Une nuit de plus … jusqu’à quand ? Tout en écoutant d’une oreille, elle cogite : il lui faudrait une voiture ou … retrouver son vélo. Dad lui a dit qu’il était dans le garage. Lucie se souvient vaguement qu’en arrivant, sous la pluie, elle avait vu le garage attenant, à droite de la bâtisse. Il lui suffit de trouver la porte qui y mène. Il faut aussi que sa jambe lui permette d’y arriver. Elle remarque, dans un coin de la chambre, un bâton assez épais, d’un peu plus d’un mètre de haut. Lucie n’en connaît pas l’utilité première mais elle entrevoit de suite un usage en ce qui la concerne. Elle feint de cligner des yeux et de s’endormir.
Mom sort de la pièce, sans faire de bruit. Ses pas, la menant jusqu’à la chambre conjugale, résonnent dans le couloir. Lucie attend patiemment une bonne heure, le temps que ses geôliers plongent dans un sommeil profond.
Elle enfile ses chaussures et sa veste, dans la perspective d’une fuite dans la nuit froide, avant de sautiller vers le morceau de bois. Doucement, Lucie s’avance, appuyée sur sa canne improvisée. Coup d’œil de part et d’autre du couloir, avant de se diriger vers l’escalier en chêne. La descente est périlleuse.
Au rez-de-chaussée, direction l’arrière droite de la demeure. Lucie y trouve une première porte mais elle mène au sous-sol. Une seconde s’ouvre sur une pièce sombre. Lucie tâtonne les murs. L’interrupteur allume une ampoule nue au plafond, juste au-dessus d’une vieille DS bleue. Pas de voiture, hein !
Dans un coin, son vélo rose est posé contre un mur. Elle s’en approche. Il ne semble pas si mal en point, à part les pneus qui sont complètement à plat. A y regarder de plus près, ils semblent avoir été lacérés à coups de couteau. Il n’est pas possible qu’une chute dans un fossé ait causé de tels dommages ! Sur l’établi, tout près, Lucie aperçoit un cutter. La lame brillante est sortie. Se pourrait-il que … Lucie sent son cœur se serrer dans sa poitrine.
Elle doit se résigner à abandonner l’idée d’une fuite en vélo. Reste la voiture. Elle n’a pas encore obtenu son permis mais ses connaissances en conduite sont suffisantes pour faire avancer cette épave. Elle tente d’ouvrir la portière qui, à son grand étonnement, cède immédiatement. Assise au volant, elle fouille, à la recherche de la clé. Celle-ci est tout simplement dans la boîte à gants. Fébrilement, elle la tourne dans le contact, tout en priant que le sommeil du couple soit profond et que cette voiture soit en état de marche. Le moteur émet un faible cliquetis. Lucie remet la clé en position initiale et refait une tentative. Mais rien ne se passe. Pas de miracle prévu pour ce soir.
Que faire ? S’enfuir à pied ? Elle ne parviendra jamais à parcourir dix kilomètres. En plus, leurs voisins sont peut-être morts depuis des années, sans qu’ils le sachent. Lucie ressent déjà des élancements terribles et risque de ne même pas atteindre le bout de l’allée. Elle doit se résigner à retourner dans sa chambre pour ne pas éveiller de soupçons. Elle emporte le cutter, on ne sait jamais ! Il pourrait s’avérer utile.
Elle atteint péniblement sa chambre. Son périple nocturne n’a pas réveillé le couple infernal. Lucie cache sa trouvaille sous le matelas et se couche.


A suivre ...



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