Mare perfidum

Date 09-09-2013 10:16:33 | Catégorie : Poèmes


Mare perfidum

La mer écartelée entre les grands rochers
Avait ses eaux mêlées sous le vent qui crachait
Et les nuages fous sous l'horizon noirci
Allaient pisser partout leur accablante pluie.

Sur la digue assaillie les vagues déchaînées
Comme des bêtes en saillie venaient s'exterminer
Et le port vomissait une mousse écumante
Contre le phare dressé défiant la tourmente.

Il n'y a plus de marins, sur la panse des femmes
Comme chantait un certain en parlant d'Amsterdam
Mais des marins perdus suppliant la Sainte-Vierge
Des femmes morfondues qui font brûler des cierges.

Et la mer se déchire, se creuse, tend ses pièges
Réclamant ses martyrs car c'est son privilège
Elle sait pertinemment qu'elle mangera des hommes
Puisqu'ils sont ses amants, sa drogue et son opium.

Elle est comme un félin, elle joue avec leur vie
Les prenant un par un entre quelques répits
Et ils le savent bien qui ont eu père ou frère
Disparus un matin noyé dans cet enfer.

Il n'y a plus de marins, comme des oriflammes
Comme chantait un certain en parlant d'Amsterdam
Mais des drames vécus, des enfants orphelins
Des sanglots éperdus, des cris dans le lointain.

Car la mer est cruelle quand ses colères la prennent
Perfide autant que belle quand ses colères s'éteignent
D'ailleurs quand vient le soir, quand flamboie l'horizon
Ne croît-on pas y voir le sang des moribonds.







Cet article provient de L'ORée des Rêves votre site pour lire écrire publier poèmes nouvelles en ligne
http://www.loree-des-reves.com

L'url pour cet article est :
http://www.loree-des-reves.com/modules/xnews/article.php?storyid=2815