Gestion de crise

Date 20-09-2013 14:10:00 | Catégorie : Nouvelles


Gestions de crises

Première partie :

Malgré les solutions envisagées pour réduire l’impact du chômage, le pays continuait à souffrir de ce fléau qui persistait à ronger sa jeunesse. Tous les futurs élus accusaient leurs prédécesseurs de n’avoir pas su prendre les bonnes décisions susceptibles d’éradiquer ce mal. Lors des meetings, ils rassuraient les populations, généralement des femmes et des enfants, en leur affirmant qu’au cas où ils prendraient les rênes de la région ou de la ville :
« Vous ne trouverez pas un seul citoyen sans travail ! ».
Les hommes n’assistaient pas à ces rassemblements :
« Ces orateurs occasionnels ne visent en réalité que de somptueux fauteuils au sein du conseil municipal, un poste qui leur permet de fructifier leurs propres affaires, et par voie de conséquence, gagner des sommes colossales. Ils usent du pouvoir pour servir leurs intérêts immédiats ».
Se sacrifier pour le peuple ?
« La république » de Platon !
Et les sommes d’argent que les candidats dépensaient généreusement lors de leurs campagnes électorales ?
Et les festins gargantuesques qu’ils organisaient après leur victoire ?
Comment allaient-ils récupérer toutes leurs dépenses ?
Mais non ! Ils se sacrifient pour l’intérêt général !
« Ils adorent le peuple. Ils aiment bien le servir. Et pour cet acte noble, ils sont prêts à dépenser toutes leurs richesses ».
Peuple ingrat !
Les jours de scrutins, une bonne partie de la population, consciente de la farce qui se jouait au niveau national, fuyait les bureaux de vote et se barricadait chez elle.
Rejet collectif de participation.
Cependant, radio et télévision venaient narguer, sans scrupule, les citoyens jusque chez eux, pour leur annoncer que le record de participation venait d’être pulvérisé et qu’il avait frôlé les cents pour cent. La presse écrite, elle aussi, participait à sa manière à cette mascarade en publiant les photos, souvent en couleur, des heureux élus.
Et la vie continuait : circulaire, plate, monotone, insipide.
Le scrutin n’était qu’une parodie.

Avec le temps, beaucoup de jeunes diplômés vinrent gonfler les rangs des chômeurs. Ils se révélèrent largement plus téméraires que leurs aînés majoritairement illettrés. Ils organisaient des settings devant les municipalités et les préfectures dans le but d'interpeler ceux et celles qui leur avaient promis du travail et leur rappeler qu’il était temps d’agir.
Ils criaient.
Manque de concentration des responsables à cause du bruit.
Impossible de travailler.
Administrations en panne.
Les syndicats tentèrent vainement de récupérer ce soulèvement aux allures prometteuses.
Les jeunes se méfiaient aussi bien des syndicats que du patronat et des partis politiques.
Désespérés, ils avaient perdu toute confiance.

N’appréciant pas ces dérangements, alors qu’ils n’avaient pas encore mis sur pied leurs propres projets, les nouveaux élus faisaient appel à la police, parfois même à l’armée pour apaiser les mécontents.
Excès de zèle.
Les forces d’intervention rapide, usaient souvent d’arguments qui leur paraissaient on ne peut plus dissuasifs. Ils gratifiaient honorablement tous les jeunes demandeurs d’emploi de coups de matraques. Mais les bataillons de mécontents n’abdiquaient pas. Plus décidés que jamais, ils pansaient leurs blessures et revenaient à la charge une semaine plus tard.
Le Printemps arabe venait de se déclencher. Ses senteurs fortes aux odeurs nauséabondes avaient déjà chassé certains chefs d’états.
La peur régnait en maître.
L’ouragan imprévisible risquait d’être contagieux. Il pourrait se déclencher à n’importe quel moment.
Les conséquences seraient dévastatrices, surtout pour les élus.
Il fallait donc agir vite.

(A suivre )



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