Gestion de crises ( suite )

Date 23-09-2013 12:30:00 | Catégorie : Nouvelles


Gestion de crises ( suite )

Naima décida d’agir toute seule en recourant à ses armes classiques.
Elle enleva son chapeau blanc pour exhiber ses cheveux coupés court et releva davantage sa robe.
Elle déboutonna sa chemisette pour mettre en relief ses seins.
Jadis, ces armes avaient un pouvoir dévastateur.
La déchéance !
Les clients cherchaient « le frais et le délicieux » dans les boutiques du camp adverse.
Abdiquer ? Il n’en était pas question.
Naima risqua un dernier baroud d’honneur.
La lutte au corps à corps.
Elle commença à faire du porte à porte en présentant ses services aux commerçants. Des séances de « massage » dont les prix défiaient toute concurrence. Elle avait déjà pratiqué ce métier du temps où elle travaillait dans un bain maure.
Telle une infirmière de la Croix Rouge soucieuse de l’état de santé de ses blessés, elle parcourait tout le champ de bataille à la recherche de patients en mal de caresses et d’affection. Beaucoup de jeunes garçons déclinaient poliment l’offre.
Ritzou ne l’intéressait pas. L’ex-inspecteur non plus. Le premier vivait avec sa bourrique, le second avec ses livres.
M’jid, le cordonnier, aimerait bien tenter le coup, malheureusement, sa femme qui vendait des savonnettes et des bougies juste en face de sa boutique, le surveillait de près.
Abdellah, un jeune noir qui tenait une petite épicerie avait un sérieux penchant pour la femme à la poitrine bien garnie.
Il proposait un troc : « Un demi litre d’huile « Lessieur » contre une séance de bien être de vingt minutes !».
Echec des négociations.
Naima voulait de l’argent comptant.
Se rendant à la mosquée pour faire leurs prières, quelques islamistes barbus jetaient des coups d’œil furtifs à la chair fraîche qu’exhibaient volontairement Naima et toutes ses voisines.
« Dieu est grand ! ».
Ils continuaient leur chemin. Ils fantasmaient. Ils se grattaient le bas du ventre.
Ils se masturbaient quand ils regagnaient leurs boutiques.
Des regards chargés de tendresse jaillissaient de partout et venaient caresser les marchandes exposées sur la place centrale.
Allusions. Sous entendus. Soupirs.
Mais pas d’argent liquide pour étancher les désirs.
La crise monétaire internationale n’avait épargné personne. Mêmes les marchands de Lalla Zahra.
( à suivre )





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