La soirée télé de Clothilde

Date 17-11-2013 16:02:44 | Catégorie : Nouvelles


J’ai découvert un cadavre dans mon salon

Il est 18 h Clothilde rentre du travail, ça fait du bien d’être enfin chez soi. Dans le frigo il y a des restes du repas de samedi soir, pas de cuisine à faire, elle va réchauffer le gratin de potiron au micro-onde. Il reste aussi un peu de vin rouge d’Afrique du sud, elle va arroser son repas d’un petit verre. Elle va s’installer devant la télé, et dîner tranquillement. Pour commencer, elle monte prendre une douche pour se mettre dans une tenue plus confortable.

Elle redescend vers 18h30, et passe par le salon pour fermer les volets avant d’aller dans la cuisine, il ne faudra pas qu’elle oublie de les rouvrir demain. Bonne soirée en perspective. Problème : il y a un homme allongé par terre à côté des tables gigognes.

« Qu’est-ce qu’il fait là ? »

Clothilde est très ennuyée, elle qui pensait passer une soirée cool, elle doit changer ses plans.

Elle se penche vers lui pour voir son visage. Elle ne le connait pas. Elle le secoue un peu :

« Qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous faites là ? »

C’est très ennuyeux vraiment !

« Quelle idée de venir mourir ici. Vous ne pouviez pas mourir chez vous ? »

Les gens sont décidément sans gêne, Clothilde ne ferait jamais une chose pareille ! Bon, il va falloir qu’elle se débarrasse du corps, en plus cette chemise à rayures ne va pas du tout avec la couleur de son canapé.

« Qu’est-ce qu’il est lourd ! »

Cet homme doit faire un bon mètre quatre-vingt-cinq et quatre-vingt-dix kilos !

« Réfléchissons ! »

Il n’a pas saigné, c’est déjà ça, elle n’aura pas à laver le sol. Par contre si elle le laisse là trop longtemps il va se vider.

« Quelle galère ! Moi qui suis fatiguée, ce n’est pas le moment de me faire des coups comme ça ! »

La jeune femme va appeler son frère, elle a une vieille malle en fer dans la cave, il va l’aider à mettre le bonhomme dedans et direction la ferraille ! Il sera fondu et recyclé, il deviendra un clou, ou un porte manteau en fer forgé.

« Je t’achèterai et je pourrai suspendre mes vêtements sur toi, pas mal comme idée, non ? »

Elle envoie un message à son frère qui arrive très vite.

« Ecoute Clothilde, j’en ai assez, c’est le troisième ce mois-ci, ça ne peut plus durer !

- Le troisième tu es sûr ?

- Oui j’en suis sûr, le ferrailleur va finir par se poser des questions.


- Je n’y peux rien si ces bonshommes viennent mourir chez moi ! Il faut bien en faire quelque chose !

- Aide moi à le mettre dans la malle, je l’emmène dans ma camionnette et on n’en parle plus.

Aussitôt dit aussitôt fait, l’homme et sa chemise bariolée disparaissent.

- C’est quand même bizarre que tu ne les connaisses pas.

- Si tu veux mon avis, tout est bizarre dans cette histoire.


Olivier part avec la malle dans le coffre. Clothilde reste seule et peut profiter enfin de sa soirée.

Vers 21 h on sonne à la porte.

« Zut, ma série vient à peine de commencer, on ne peut jamais être tranquille ! »

C’est un pompier qui vient vendre des calendriers. Avant lui un éboueur, un facteur et un membre d’une association pour les paralytiques sont venus demander des étrennes à Clothilde. Elle a offert un café à chacun, il fait froid en cette saison. Le pompier, comme les autres boit le liquide chaud. Il s’écroule dans le salon. Clothilde retourne s’assoir sur son canapé dans la salle de télévision.

« Ouf ! Heureusement que j’ai eu le réflexe d’appuyer sur « pause » ! »
FB arielleffe



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