Le seigneur, et l'âne (texte corrigé avec ses 2 strophes manquantes!!!)

Date 27-11-2013 11:50:00 | Catégorie : Poèmes


Il était un seigneur, voulant vagabonder
Qui mandat son ministre en charge du climat
J’aime fort à flâner, lui dit il, mais voila
Je hais ce crachin fourbe : il ose me mouiller

Croyez-vous, qu’un nuage au mépris de mon rang
Aurait l’outrecuidance de gâcher ce périple
Pensez-vous au contraire, que Dieu et ses disciples
Saurons bien se tenir, en prônant le beau temps ?

Le ministre du ciel aux ordres du seigneur
Voulant point contrarier son maître souverain
Lui promit chaud soleil, et ciel bleu comme écrin
Et pas de goutte d’eau, dans les prochaines heures

Pourtant chemin faisant, il croisa sur sa route
Un brave paysan, aux vêtements crottés
A cheval sur un âne aux oreilles baissées
Qui se permis, ce gueux, de dispenser ses doutes

« Sans vouloir offenser votre immense grandeur
Je vous conseillerai de faire demi-tour
Il n’est pas interdit que des nuages lourds
Se transforment en pluie et vous fassent grands torts »

Le seigneur faisant fi, des mots du paysan
Négligeant son avis, continuât son chemin
Se moquant, par ailleurs, des dires du gredin
Qui déniait les propos du ministre savant

Il n’eut pas fait cent pas, que la pluie pressentie
Du dit gredin, tomba comme pour signifier
Qu’en termes de climat, le Bon Dieu se moquait
Des pourvus, gens de peu, indigents ou nantis

Le seigneur eut tôt fait de convoquer le gueux
Et de lui proposer le poste du ministre
Licencié, n’ayant pu programmer ce sinistre
Qui le vit au château rentrer mouillé, crotteux

Seigneur, lui dit le bougre, je ne maîtrise en rien
Du ciel les fantaisies, mais c’est mon Âne gris
Qui baissant les oreilles aux jours de grandes pluies
M’indique que le temps sera fort incertain

Convaincu du pouvoir étonnant de la bête
Il engageât Martin, équidé du Poitou
Qui coula dés ce jour un destin d’âne doux
Et baissait les oreilles à la moindre trempette

Puis créa une école pour perpétuer la chose
Ou l’on enseigne aux ânes et de doctes manières
La gestion d’un pays, abstraite et singulière
Les rendant érudits, mais atteints de sclérose

Dés lors dans le pays, en chaque ministère
Sont recrutés des gens qui sortent de l’ENA*
Diplômés, Brevetés en moult Doctorats
Qui oublient ce bon sens des hommes de la terre


*Ecole Nationale des Ânes




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