Une femme ordinaire

Date 13-04-2014 20:04:07 | Catégorie : Nouvelles confirmées


Une femme ordinaire

Le soleil filtre à travers le store vénitien et me réchauffe les mollets. Je m’étire comme un chat dans le lit défait et me dirige d’un pas traînant vers la salle de bain. Douche tiède pour me réveiller avant de me laver les dents au-dessus d’un lavabo qui se languit d’un miroir. Je suis prête à partir. En refermant la porte de mon appartement situé au deuxième étage d’un immeuble des années septante, je salue ma voisine de palier qui nettoie son paillasson en poils de coco qui arbore un joyeux « Welcome ». Elle continue son œuvre d’un air inquiet en se mettant à psalmodier : « J’ai encore oublié mon rendez-vous chez le psy ! ».

Dans la rue, je hèle trois taxis, sans succès comme d’habitude. Je me dirige donc vers la station de métro et saute au-dessus des composteurs automatiques en un coup de rein souple. Dans la rame, je m’assieds sur l’un des derniers sièges libres. Quelques minutes plus tard, je vois le contrôleur se pointer au bout du couloir. Je détourne le regard à son passage et je souris lorsqu’il s’éloigne.

À la sortie de la bouche de métro, je longe d’immenses vitrines de magasins de mode. Je me laisse aller mes rêveries en admirant les magnifiques tenues aux couleurs chatoyantes et aux prix exorbitants et me dis en soupirant : « Un jour peut-être … ».

Je continue mon chemin jusqu’à un immense bâtiment dans lequel je m’engouffre. À droite de la porte, une plaque discrète annonce « C. I. A. ». L’ascenseur m’amène au trente-huitième étage. Là, je pénètre dans une salle de réunion où sont assis quatre hommes. Je lance un « Bonjour à tous ! » enjoué avant de m’asseoir en faisant pivoter ma chaise pour faire face à tout ce beau monde. En bout de table, mon patron annonce :

« Nous voilà au complet. Cécile, nous avons une mission taillée sur mesure pour vous. »

Un jeune homme aux cheveux blonds coupés court, et que je vois pour la première fois, regarde dans ma direction, bouche bée, avant de demander en bégayant :

« Vous … vous êtes la … femme invisible ?
- Et oui, mon chéri ! Et là, je suis toute nue … tu imagines ? ».




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