Les Piliers du Monde

Date 24-10-2014 20:02:43 | Catégorie : Poèmes confirmés


A l'Ouest de Lyvarith et de Khem, existent des Piliers titanesques dont nul ne connaît l'origine ou la symbolique. Ériges au cœur de la Terre, ils éventrent les noirs Abysses qui fissurent la croûte terrestre de la manière la plus immonde. Ils laissent échapper magmas purulents et fumerolles nauséabondes, poisons évanescents et limons effarants. Ils morcellent reliefs océaniques, puis en jaillissent orgueilleusement. Ils s'en échappent majestueusement, fendant les eaux de la surface, avant de s'élever jusqu'aux frontières du firmament. Ils s'éloignent des Territoires Putrides avec autant de fulgurance que nos Dieux d'antan. Constellés de veinules marbrées et de zébrures écarlates, ils percent les nuages du Ciel. Avec fracas, ils se retrouvent environnés d'éclairs de feu ; ces derniers les frappent alors en maints endroits, et incessamment. Avant d'écarter les nuées sombres et tempétueuses qui les accompagnent fiévreusement.
Ces immenses Piliers sans Age sont taillés dans la pierre la plus tendre. Ils sont d'une noirceur défiant l'obscurité la plus vile. Ils sont entièrement recouverts de hiéroglyphes d'or et d'argent. Mais nul ne sait en ce bas monde qui les y a martelé ; ni pourquoi, ni quand. Tout ce qui nous a été révélé à leur sujet est qu'ils ont une grande importance. Mais pour quelle raison, ce n'est que mystères, légendes et suppositions. Qui a disséminé ces corniches tout le long de leurs innombrables travées, nul ne le sait réellement. Corniches dont la forme évoque d'ailleurs tant de combats sans pitié entre Anges aux ailes brisés, aux regards de flammes, et aux épées flamboyantes, et Démons aux pieds fourchus, aux dents ciselées, et aux griffes acérées. Quelles étranges évocations se cachent au détour de centaines de milliers de lignes de textes qu'il nous est incapable de décrypter. Quels incroyables Secrets recèlent t'ils et nous enchaînent à jamais aux dizaines de Civilisations dont nous avons perdu la trace depuis longtemps. Et qui, pourtant, vivent encore dans nos Cauchemars les plus terrifiants.
Que dire encore de ces cadavres de Géants pétrifiés et dispersés aux quatre coins de cet Océan sans nom. Ils en sont certainement les Gardiens ancestraux qui attendent le retour de leurs Maîtres fébrilement. Nous, pauvres Humains de Khem, de Möth, et de Quadath, contemplons les et souvenons nous de leur funeste Destin.
Car, parfois, ceux-ci sont vaguement évoqué dans ces Sagas épiques dont ils ont autrefois été les témoins. Nos Anciens ont détaillés leurs mémoires dans des Livres tels que " De Vyr Galaath" ou "l'Exode d'Eüs" très brièvement.
Malheureusement, nombre de ces ouvrages si précieux ont été détruits tout le long des mille générations qui nous séparent de leur rédaction. Certains ont été brûlés au cours de bûchers funéraires et inquisitoires il y a quelques centaines d'années. D'autres ont été dispersés au cours des millénaires précédents : de la Chute de l'Empire Khadite à l'éclatement des Anciens Royaumes d'Orient, de la Bataille des Plaines aux Brumes Éternelles à celle de la Montagne du Levant, ils ont disparu sans laisser de traces. Sans compter ceux qui ont jadis été dérobé au sein de la Bibliothèque de la Cité de Crystal - c'était bien avant que celle-ci ne soit conquise, puis démantelée par Taryk le Sanguinaire. Ou des profondeurs de la Tour des Princes Mages d'Ekkroth et des Sanctuaires creusés à flanc de pics venteux et glacés. Tant et tant se sont évaporés dans la nature à cette époque mouvementée de l'Histoire des Divines Nations. De fait, qui peux dire avec certitude quelles Chroniques révèlent la Vérité au sujet de ces Géants de pierre perdus au cœur d’îlots déserts perdus au milieu de l'Océan ; perdus au milieu des vagues monstrueuses et des vents impétueux. En tout cas, ils nous rappellent sans cesse quel lien étrange les rattache à ces Piliers démesurés ; ils nous rappellent aussi quel lien nous rive à ces constructions cyclopéennes sans Age et sans nom.
Et toi qui lis ces lignes, n'oublie jamais que nous, humains de ce monde agonisant, de ces contrées désolées aux cités éparses et moribondes, nous dépendons d'eux de multiples façons. Et que s'ils disparaissent un jour, c'est que l'Aube de cet Apocalypse annoncé depuis si longtemps, est imminente. Alors, toi qui déchiffre ces paragraphes teintés de démence et de frénésie, ne néglige pas cet avertissement : fuis, fuis aussi loin que tu le peux ; fuis et ne te retourne pas, je t'en prie...



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