Tu n'es pas morte Mémelle

Date 27-05-2012 13:10:00 | Catégorie : Nouvelles confirmées


Tu n'es pas morte Mémelle


Mon âme a explosé;
Ton dernier souffle dans mes bras, ton corps soudain sans vie contre le mien, ont fait hurler ma gorge, et mon corps entier, puis tout a disparu, désintégré. Armelle, Armelle, mon amie, mon enfant, ma sœur, ma maman.
Tu m'as protégé du vide laissé par les méchants. 
Avec toi les sentences des humains n'existaient plus.
Ton amour n'était pas du toc.
Mon refuge de câlin et de vie, Armelle, mon Armelle, Armelle, non!! 
j'ai peur de ce vide.
Tu n'es plus dans le lit. Tu n'es plus là. Pourquoi ? 
Qu'est que j'ai fait ?
Tous les objets portent ta trace, et je te cherche .
J'ai peur de ce vide. 
Comment dormir sans te sentir blottie contre ma hanche avec ton doudou et ton pouce que tu tètes ?
Je ne peux pas, non, je ne peux pas.
c'est invivable. Où es-tu ma jolie singette ? 
Aide moi , Mémelle.
Ne m'en veux pas ma Mémelle, je n'ai pas su te soigner à temps.
C'est ma faute. Je ne peux pas supporter ton absence. Je t'ai fait de la peine ? 
Tu as souffert par ma faute ?
Je te vois partout.
Tu es inscrite sur ma rétine, dans mon nez, dans chaque coin de notre maison, dans chaque mouvement de ma vie. 
Tu es ma jumelle, tu es un être vivant qui sait exactement qui je suis.
Tu es exceptionnelle
Tu sais, comme tu aimais mettre ton petit corps étalé au soleil sur le tapis, et puis voici que tu ne seras plus sur les fenêtres, à appeller les gens qui passent.
Il fallait attendre encore un peu, mon amour.
Je voulais reprendre notre vélo et aller à la plage.
Toi sur ma tête, et moi qui te chante des chansons en pédalant. 
Tu laisses tout : ton biberon, nos ballades, nos câlins, tous ces instants que j'ai dégustés 
Si fort.
Qu'est-ce que je vais faire de toute ma réserve de câlins ? 
Je voulais croire que c'était sans fin. 
Mémelle où- es-tu ? .
Je n'ai jamais été seule avec toi. Aujourd'hui c'est l'enfer.
Hier, la semaine dernière, je vivais, mais ce matin, non, non Mémelle, non.!
Pendant que mon corps s'éteignait, oublié, sans boire, ni manger, mon âme te cherchait.
Armelle je te suis, je ne te vois plus, où es-tu mon amie? 
La souffrance m'a projetée dans un autre monde, mes sentiments, mes sensations et mes pensées volcanisées.
J'ai quitté notre planète, je suis expulsée de moi, je suis arrachée à ma vie. Je suis dans le chaos.
Armelle reviens, au secours, ne me laisse pas, ça ne peux pas arriver!
Non, non, non, non ! 
C'est le seul mot qui me reste, et je ne suis plus qu'un immense refus.
Je crie ma révolte, Armelle pas toi, je ne connais plus ce monde sans toi, qu'est-ce qui arrive ?
Un sinistre brasier désintègre mon âme, je suis maintenant transformée, je suis incandescente comme la lave du volcan.
Et puis, après les cris sont venus les larmes.
Mes pleurs en flots, en rivières, en cascades ont tant coulés et puis ils sont restés emprisonnés dans les braises, comme un lac au cœur du volcan.
Du fond de ce lac, sorties de la fissure, sont montées des bulles de souvenir venues du fond de moi.
Ces bulles envahissent mon esprit malade, ma mémoire toute entière et remontent à la surface, elles crèvent et s'ouvrent en désordre.
Ces bulles, petites ou énormes, récentes ou anciennes, te ramènent à moi, tu reviens à la vie.
Elles m'emplissent et vont combler l'immense lézarde que ton agonie à ouvert sous mes pieds. 
je me sens désunie, et le temps n'existe plus, je suis dans la confusion, je suis sortie de l'ordre des choses, penchée sur nous, soumise à ma peine, j'écoute s'ouvrir chaque bulles de souvenir, l'une après l'autre. 
Souveraines, elles viennent à leur gré, elles ignorent l'espace et le temps, elles méconnaissent la chronologie et la géographie.
Je me laisse, sage et vaincue entraîner dans le passé proche ou ce temps presque oublié et dans tous les lieux de notre vie. 
Par la magie de ces résurgences je te ramène au présent, tu revis.
Tu es éternelle, ma Mémelle. 
Tu t'agites dans mon cœur et ma mémoire, sans ordre, ni logique.
Tu reviens je te ranime. 
Je t'intègre à moi.
Je reconstruis notre histoire et je te porte en moi. 
Je suis habitée de nos souvenirs.
Tu vois, tu n'es pas morte, ma Singette d'amour.

Lydia Maleville




Cet article provient de L'ORée des Rêves votre site pour lire écrire publier poèmes nouvelles en ligne
http://www.loree-des-reves.com

L'url pour cet article est :
http://www.loree-des-reves.com/modules/xnews/article.php?storyid=550