Une amitié indéfectible

Date 18-02-2015 14:30:00 | Catégorie : Poèmes confirmés


Alors que l’automne se présente en beauté
Aux couleurs d’or, d’argent que la nature impose
Reçois Roland l’amitié qui en moi repose
Si riche, si belle aux accents de privauté.

Que ma plume passagère fasse choir sur toi
Les élans sincères de cet attachement,
Aux racines anciennes de très bon aloi,
Parce que c’était toi, parce que c’était moi,
Embellis, fleuris de tant de rapprochements.

La force de notre amitié ne cède en rien
Aux lois de la nature, des nuits éternelles,
Elle demeurera tel un lien jupitérien,
Ici, là, par là, dans l’au-delà, fraternelle.

Emporté encore par ce même sujet,
Reçois mon très cher ami ces deux beaux objets.
Ils sont les « Hermès » de ce que je veux pour toi,
Les symboles orientaux qu’ils portent sont des rois.
La pêche1 est le fruit de l’immortalité.
Elle est aussi symbole de longévité.
Une chauve-souris2, l’expression du bonheur,
Sur un objet, sous tes yeux, tu as le bonheur.
Que ces deux objets t’inspirent de l’espérance
Et t’entraînent, loin, loin, loin de toute souffrance.

Arrive le moment pour moi de clore ces rimes
Auprès de toi l’Ami qui a tant fait pour moi,
Je ne peux le faire que par des mots intimes,
Aux couleurs d’un très profond proverbe chinois :
« l’amitié entre hommes intègres est légère comme l’eau3. »
Fraternité, simplicité, comme cadeaux.

Jacques Hosotte

1. Selon les traditions anciennes le bois de pêcher et sa couleur chassaient les démons, ses pétales étaient capables d'ensorceler les humains, et son fruit, les célèbres pêches d'immortalité, venaient à maturité tous les mille ans.
D'après la légende, cette plante merveilleuse poussait dans les jardins de la Reine mère de l'Ouest, la déesse des fées, dans les montagnes du Kun lun.
Lorsque le pêcher merveilleux portait des fruits, tous les mille ans, la déesse invitait tous les immortels, et célébrait avec eux une grande fête pour partager les pêches de l'immortalité.
La pêche est le symbole de l’immortalité et de la longévité.

2. Dans la Chine ancienne, la chauve-souris était un symbole de bonheur, essentiellement en raison de l’analogie phonétique entre les mots chauve-souris et bonheur.
En effet, la Chauve-souris, du fait d’une analogie phonétique (homonymie) avec Bonheur, fut fréquemment utilisée en lieu et place du mot Bonheur. De plus ce jeu de mot recèle un des principes majeurs de la philosophe chinoise : le bonheur possède en lui la racine du malheur et vice versa. On pense ici au symbole du yin et du yang.
Ainsi, sous la dynastie des Ming (1360-1644 après J.-C.), la chauve-souris devint un symbole de chance et de longue vie. Elle gagna ainsi ses lettres de noblesse de façon inattendue.
Groupées par trois, elles symbolisent les trois bonheurs : Bonheur, Richesse et Longévité. Elle est associée par les taoïstes à la Longévité car elle vit dans les grottes, lieu de passage vers le domaine des Immortels. De même elle se tient la tête en bas pour "nourrir le principe vital" qui est un exercice taoïste pour "fortifier le cerveau".
Cinq chauves-souris représentent les cinq biens précieux que sont le grand âge, la richesse, la santé, l’amour de la vertu et la mort naturelle. Wufu Pengshou est un motif où cinq chauves-souris entourent le caractère chinois « shou » (longévité). Ce motif symbolise le fait que l’on possède à la fois bonheur et longévité. Tu les auras avec toi cher Roland.

3. L’histoire de ce proverbe :
Pendant L'époque des Tangs, un certain Xuē Rénguì (Hsüeh Jengui) était tellement pauvre qu'il habitait avec son épouse dans une grotte. Bien souvent ils ne mangeaient pas à leur faim, leur vie était difficile, mais un couple d'amis, les Wang, les aidaient à la mesure de leurs moyens.
Plus , Xuē Rénguì s'enrôla dans l'armée, fit acte de bravoure et permit de gagner de nombreuses batailles. Son mérite fut si grand que l'empereur des Tangs le nomma Général. Une fois nommé, nombre de personnes vinrent le féliciter en lui offrant de somptueux présents.
Il les déclina tous, excepté deux jarres de vins offertes par la famille Wang. Ses serviteurs ouvrirent les jarres et trouvèrent de l'eau et non le vin attendu. Ils suggérèrent à leur maître de les punir pour ce manque de respect envers lui.
Cependant, Xuē Rénguì, loin de se mettre en colère en but trois bols. Tous les nobles de la cours et sa suite en furent étonnés.
Il leur expliqua : « J'étais très pauvre et c'est grâce à l'aide de la famille Wang que j'ai pu devenir ce que je suis, aujourd'hui. J'ai décliné tous ces cadeaux qui sont de grandes valeurs, sauf ces 2 jarres de mes vieux amis les Wang, car je sais qu'ils mènent une vie modeste. C'est l'intention qui compte et cela s'appelle l'amitié entre les hommes intègres est légère comme l'eau ».




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