Ma fille (Saint Pétersbourg 1)

Date 05-06-2012 09:50:00 | Catégorie : Nouvelles confirmées


Ma fille, (arrivée à St Pétersbourg 1)

Sais-tu que ta mère est arrivée au paradis, mais contrairement à ce qu'il est communément admis, elle en reviendra évidement en redescendant du ciel.
Me voici arrivée dans la belle ville de Saint Pétersbourg, qui fut à son heure capitale des Russies

Au départ de Roissy, j'ai, avec sagesse choisi des avions qui savent voler, ce sont ceux que je préfère.
Les vols furent courts mais confortables et malgré mes heures de vol maintenant bien nombreuses, puisqu'à ce jour j'ai du faire environ 9 à 1O fois le tour de notre terre, et bien en dépit de ce temps qui passe ma peur au décollage reste intacte.
Il ne s'agit d'ailleurs pas de peur, en fait, mais plutôt d'une terreur animale si intense qu'elle mérite le nom de calvaire, de supplice.
Depuis toujours, tu le sais, le moment de quitter le sol est pour moi une insupportable épreuve.
Lorsque l'avion après avoir roulé quelques minutes s'arrête en bout de piste et que, soudain immobile, le grondement des moteurs montent, s'amplifient, de plus en plus fort, hurlent brutalement font trembler la carlingue, et que d'un coup violent l'engin accélère de toute sa puissance, se projette en avant, et me colle au dossier de mon siège, je sens mon corps se révolter, terrorisée impuissante, en grand danger, soumise à cette force redoutable, à l'effroi devant la brutalité qui m'écrase et me tient tout entière, comme lorsque petite fille, je mourrais de peur devant la sauvagerie, la force brutale, la rage de mon père qui me paralysait d'effroi.
Moi, la violence il me semble bien que j'ai trop donné et je ne supporte plus de la subir.
Sans contrôle sur mon corps, je ne suis que souffrance, je sens les affres de mes terribles phobies : l'agression physique et la peur du déséquilibre.
Je perds pied, contrainte, devenue objet d'une fureur véhémente, qui va m'écraser, je me sens détruite, broyée, la bouche sèche, le ventre vide, mon coeur cherche à sortir de ma poitrine, je péris, un goût de désastre dans la bouche, je défaille, je meurs, je trépasse, je fond.
J' abhorre ces minutes de torture, et comme à l'accoutumée entièrement absorbée à dissimuler aux autres passagers mon profond malaise, mes honteuses failles, je cherche dans ce qu'il reste de moi, l'énergie utile pour attendre de tous mes voeux le moment suprême, parce que libératoire où le signal sonore du commandant de bord nous autorise à détacher nos ceintures et qu'enfin ce sacré engin, cet abominable animal colérique se calme en position horizontale et nous porte tranquille au dessus des nuages.
Le calme alors se fait, et soudain libérée et détendue je vis avec bonheur le spectacle de la vue immense au dessus de la mer de nuages.
L'atterrissage est toujours un soulagement, car voici qu'une fois les roues sur le sol, je me sens sauvée.
A mon arrivée à St Pétersbourg, dès que j'aperçus ma chère katia, après les formalités de douane, nous nous sommes précipitées l'une vers l'autre pour nous serrer dans nos bras. Il faut dire que se revoir était une fête., Elle était venue m'accueillir accompagnée de sa maman.
Le ciel bleu, le temps doux, tout me disait que les jours à venir seraient heureux. Tout était promesse et les promesses sont tenues.
Car vois-tu, ma fille, je peux te dire que, je marche, je regarde, je vis, non dans une ville , mais dans une véritable boite à bijoux.
St Pétersbourg toute entière est une boîte à trésor. ..



Lydia Maleville
A demain



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