Une matinée d'été

Date 07-06-2012 08:42:50 | Catégorie : Poèmes


UNE MATINÉE D’ ÉTÉ

Le matin fond dans les draps du soleil.
L’azur devient vierge et pur.
L’odeur de chaleur fêtée
là-bas sur la ligne d’horizon.
La mer et le ciel se confondent dans
des couleurs mauves.
Prés d’un puits
Le seau, a la gueule ouverte,
la soif le guette, il est prêt
à plonger dans les profondeurs noires
Tendant derrière lui une longue
corde vétuste, qui a vécu dans le temps,
Portant de longues histoires.
Le pâturage juste à côté
Gonfle le pis des vaches.
Déjà levées avant le début de ce chantier.
L’herbe dans sa splendeur, la coiffure verte
Dégage des odeurs pures
de lait et de renouveau.
Perdu dans le pré un bouton d’or
Lève la tête suivant de son regard
jaune les premières lumières
aux couleurs d’une matinée chaude.
Le silence sur ce monde
était presque tombé
Mais un coq de sa voix aigue
Déchire l’air en battant des ailes.
Et au bout du pâturage un timide sous-bois
Cache entre les branches.
Précieux ombrage frais, qui gardent ses pieds
sous les feuilles pas encore mordues par le roi soleil.
Le berger devant son enclot, amoureux,
de sa canne tordue compte ses moutons
Regardant vers la fenêtre à demie ouverte
Une femme à moitié nue rêve
De cette splendide nuit.
L’air est inondé des arômes de café chaud
Qui glisse entre les maisons
encore les volets fermés.
Sur la dernière marche
Un enfant joue vêtu d’un pyjama
avec un petit chat.
les deux sentaient le lait froid.
En haut du chemin un léger vent frais
Pousse devant lui un nuage de poussière.
Les cloches pendues au dessus de la croix
Tapent leur tête contre le fer froid,
Déversant de petites notes.
« Lève-toi, lève-toi ! »
Accompagné de l’aboiement
D’un chien au ventre plat.
Son écho fait trembler le village
Pliant le jeune bois.
Un petit oiseau sur une branche en fleur
Nettoie ses ailes de son bec jaune.
Attendant que les moucherons
Prennent leur envol vers les rayons chauds.
En bas du village un ruisseau
comme un serpent mou qui de sa peau
claire et froide caresse les roseaux
Au passage sous leurs ombres fines.
Cet immense chantier va s’essouffler
Juste quand les aiguilles seront amoureuses
donnant le signal aux cloches de
sonner douze coups annonçant qu’il est déjà midi.


Zoran Savic




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