Si tu as besoin je suis de l’autre côté. Bon courage 

Date 10-06-2012 01:26:40 | Catégorie : Nouvelles


Ma fille, il m’est si difficile de t’écrire aujourd’hui.
Je me demande encore si le ciel à toujours eu cette couleur, si les lieux ont toujours eu cette odeur ancrée dans les murs. Alors que mes yeux se tournent vers les tiens, ils ne se croisent pas, si tu savais. Mes doigts me sont si durs à manier, je n’arrive plus à me lever.
Encore une fois je t’écoute me chuchoter des mots si doux, que tu m’aimes, je suis ton papa celui que tu aimeras jusqu’à la fin de ta vie, celui qui ne mourra jamais car tu lui donneras la vie infinie.
Il me semble encore te voir courir et crier de joie au simple fait de me voir.

Ma petite fille, j’ai du mal à t’écrire aujourd’hui.
Il me semble que c’était hier que nous jouions ensemble dans le jardin et que ta mère, non loin nous regardait vivre un bonheur intemporel. Cueillir encore et encore les fleurs des champs, les splendides tulipes ensoleillées, ton visage remplit d’une joie inoubliable.
Mes pieds me sont si raides à bouger, je ne peux plus marcher.
Encore une fois je te regarde dans les yeux me faisant des signes d’amour, un cœur avec tes mains pour celui que tu aimes encore, celui qui te rend heureuse.
Il me semble encore t’entendre crier et courir vers moi.

Ma chère fille, il m’est si difficile de t’écrire aujourd’hui, bien plus qu’hier.
Les nuages ont-ils toujours eu cette couleur si sombre ? Le soleil n’était-il pas plus claire auparavant ? Il m’est impossible de me rappeler ces couleurs, toutes ces nuances d’autrefois, si le gris n’était pas bleu ou si le noir n’était pas vert. Toi ma fille qui me déteste à présent, qui ne me parles plus et ne veux plus me voir. Ma fille qui ne m’aime plus, celle à qui je pense à chaque instant.
Je te répugne, je te garde pour moi dans cette maison devenue si petite, trop petite pour toi. Toi qui ne veux plus vivre sous mon toit, avec celui qui pourtant avant t’inspirait des milliers de sourires.
Je t’aime et t’aimerais malgré tout, même si ce n’est pas réciproque.
Il me semble encore sentir ton si doux parfum.

Ma fille que j’aime, j’ai peur de ne pas finir de t’écrire.
La musique n’était-elle pas plus belle pendant ses si bons étés ? Le souffle du vent des plaines qui chuchotaient à nos oreilles, des instants passés que je n’oublierais jamais même si des larmes s’extirpent de mes yeux à ces pensées si douces.
Ces moments où tu m’aimais et où les fleurs jamais ne se fanaient, le vent dans tes cheveux, le reflet du soleil dans tes yeux si bons.
Mes yeux se fondent dans la pénombre, je ne vois plus beaucoup.
Mais je sens encore le vent dans ce qui me reste de cheveux, mon sang continu à fuir mon corps en cet instant où je t’écris.
Il me semble encore sentir ta peau contre la mienne.

Ma fille, il me sera bientôt impossible de t’écrire.
À cet instant je ne pense plus qu’à toi, ton visage, ton sourire, tes yeux, ton parfum, tes cheveux.
Je ne sens plus rien, je n’entend plus rien, je ne vois plus rien.
N’étais-tu pas à mes côtés hier ? Alors que cette nuit encore je m’en souviens je t’interdisait de partir, de nous quitter. Tes yeux remplient de larmes, ta voix si dure tu décidais de partir loin.
Ma fille qui cette nuit à disparut, ma fille qui pendant des années m’avait si ému, elle qui par de simples mots me permettaient de ne plus souffrir. Elle qui s’en est aller loin de moi pour un voyage sans retour, qui l’emmena trop loin.
Mon cœur se bat pour garder la tête hors de l’eau, mais le reste de mon corps à abandonné. Ma fille j’ai trouvé ton mot dans la cuisine, celui que j’ai gardé pendant des années pour me rappeler.
Celui qui finalement m’a poussé à le faire, ce vœu qui m’a si souvent traversé l’esprit depuis.

« Si tu as besoin je suis de l’autre côté. Bon courage ».




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