
La méprise de Moctezuma
Date 07-08-2015 13:20:00 | Catégorie : Poèmes confirmés
| (clin d’œil à Iste et à nos derniers échanges...)
La méprise de Moctezuma
Moctezuma trônait sur un trône de pierre Et son crâne soutenu d’une haute têtière Dominait l’univers de son port altier Vie et mort à ses mains et le monde à ses pieds
Mais le roi se moquait de son noble pouvoir Il n’avait que faire de sa sublime gloire Car il n’a qu’un souhait qu’une chose qui l’exalte Le retour sur terre du Dieu Quetzalcóatl
Il fut des temps anciens d’avant les religions Quetzalcóatl donna la civilisation Il apporta aux Hommes la science et le maïs Fit dont de sa personne en ultime sacrifice
Le cycle des siècles désormais revenus Fait flotter l’atmosphère d’un espoir ténu L’aurore est féconde la terre est gravide Le vent des prédictions étreint les pyramides
L’ère des renouveaux fait sentir son écume Annonçant le retour du grand serpent à plume De sa houppe superbe il transcendera les cœurs Cautérisant les peines, invalidant les peurs
Entouré de mille hommes, il vint en caravelle Une aura de clarté lui emboitait les ailes Du Quetzal il avait l’unique flamboyance Et du ciel le regard, ce grand regard immense
Le dernier des derniers ne pouvait s’y tromper Était venu le jour du retour de l’illustre ! Et l’on jeta des fleurs pour faire un beau drapé Sur les flots endormis de la cité lacustre
Moctezuma offrit son trésor et ses temples A chaque conquistador, une concubine Mais du haut des palais que les siècles contemplent Les soldats étrangers pointèrent des carabines
Hélas ! Je ne suis pas dieu, ne suis qu’ Hernan Cortés ! Avoua l’étranger, sans plus de courtoisie Et trêve d’ambroisie, trêve de politesse Prit la cité offerte sans même dire « merci »
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