Le petit talon rouge

Date 05-09-2015 21:05:00 | Catégorie : Nouvelles confirmées


Cette nouvelle est ma réponse au défi de la semaine, du 5 septembre :

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Il était une fois un homme galant que l’on appelait le talon rouge qui était très bel homme et dépensait son argent sans compter. Sa mère était désespérée d’une telle attitude et en était bien folle. Son père, quant à lui, lui avait ouvert la voie rouge sang dans ce type de comportement.

Sa bonne mère, très soucieuse de ses affaires, se décida à lui offrir un logiciel très élaboré de gestion financière qu’elle fit appeler le « logiciel rouge ». Cet outil informatique avait quelques vertus, notamment celle d’alerter le propriétaire des comptes des seuils de dépenses dépassées, mais il offrait tout autant au détenteur des comptes la voie de faire de la trésorerie sur les places boursières internationales. Notre homme s’amusait si bien de ce logiciel qu’il fit quelques bons placements et obtint des dividendes sur les places boursières de New York et de Londres.

Mais ne voilà-t-il pas qu’un jour, sa mère, mise en confiance, lui confia une grande part de sa fortune et invita son fils à se rendre chez sa mère grand, grande banquière devant l’éternel :

- Va chez sa grand mère pour lui porter les sommes que je te confie. Ces affaires étant moins bonnes, cet argent frais lui permettra de poursuivre ses transactions avec plus de facilité !

Notre talon rouge part pour se rendre aussitôt chez sa mère-grand, qui demeure à New York. En chemin, il rencontre, à Miami, l’ami d’un ami, Bernard Madoff qui lui vante les mérites de son fond d’investissement spéculatif. Pour le convaincre de lui confier ses sommes, il lui fait miroiter les dividendes qu’il pourrait en retirer. Il l’assure de sa crédibilité en lui donnant la liste de ses principaux clients : des banques, des fonds de placements et des grosses fortunes anglo-saxonnes. Le talon rouge signe un contrat avec Bernard Madoff dont le résultat est l’investissement de toutes les sommes reçues dans ledit fond.

Dès lors qu’il eut signé le contrat, notre homme s’apprête à partir. Bernard Madoff lui dit :

- Où allez vous ainsi ?
- Je vais voir ma mère-grand et je vais lui porter quelques sommes personnelles pour les placer sans sa banque.
- Où se trouve la banque de votre mère-grand, lui dit Bernard Madoff ?
- Elle est à New York.
- Je dois aller à New York également pour mes affaires. Comment y allez vous ?
- Je prends le vol d’U.S Arilines de 17h !
- Moi également, c’est merveilleux. Nous aurons le plaisir de voyager ensemble, si vous le voulez bien!

Arrivés à l’aéroport de New York, les deux hommes se séparent. Bernard Madoff s’enhardit à vouloir rencontrer la mère-grand et à vouloir en faire l’une de ses clientes.

De son côté, le talon rouge passe voir une tendre amie, si tendre, qu’ils rendent grâce, l’un et l’autre, à Aphrodite.

Bernard Madoff arrive à la banque de mère-grand. Il se fait annoncer à l’accueil :

- Je viens de la part du talon rouge. Je désire avoir un entretien avec votre directrice générale.
- Qui dois-je annoncer ?
- Bernard Madoff !
- Vous êtes le célèbre Bernard Madoff, le grand investisseur !
- Je suis Bernard Madoff en personne. Vous êtes gentil de me gratifier du qualificatif de grand. J’en suis très honoré !

Bernard Madoff arrive dans le bureau de la directrice générale et lui dit :

- Je suis Bernard Madoff et je viens de la part de votre petit fils avec qui j’ai eu un très long entretien et qui a investi une grande partie de la fortune de votre fille dans mes fonds d’investissements. Voici i le contrat que nous avons signé l’un et l’autre. Il m’a fait part du fait également, qu’ayant la signature des comptes de sa mère, vous aviez autorité pour signer ce document.
- J’ai lu les revues de presse à votre sujet. Vous représentez un fond d’investissement reconnu.

Saisie par le charme de cet homme très convaincant, mère-grand signe le contrat.
Alors que Bernard Madoff, toujours aussi soucieux de faire progresser les capitaux de son fond, commence une négociation d’approche avec mère-grand, arrive à l’accueil le talon rouge.

Il dit au chef de poste de l’accueil :
- Bonjour, pourriez m’annoncer auprès de ma grand mère ?
- - Bonjour Monsieur, bien sûr.

Notre homme saisit le code d’accès au bureau de mère-grand et y rentre :

- Bonjour Mamie,
- Bonjour mon petit. Il est inutile que je te présente Bernard Madoff. Vous avez fait affaire. Et j’ai certifié l’engagement de la fortune de ta mère dans le fond d’investissement de Monsieur. Et je m’apprête à engager une partie des actifs de la banque dans le même fond d’investissements.
- Monsieur Madoff me paraît très crédible et il a de très nombreuses cautions. Dites le à ma grand mère, Monsieur.
- Certaines grandes banques américaines ont investis avec un taux de profit intéressant, dit Bernard Madoff,
- Jusqu’à 17% par an, Mamie.
- Des banques européennes ont investis quelques centaines de millions d’euros, Madame,
- Natexis Mamie, ainsi que BNP Paribas. Ainsi que le HSBC qui a placé dans le fond, un milliard de dollars.
- De grosses fortunes m’ont confié la quasi-totalité de leurs actifs, Madame.
- Parmi lesquels Mamie, on peut compter deux anciens présidents des Etats Unis !
- Je suis convaincue. Je vais placer dans votre fond d’investissements trois milliards de dollars.

Les loups ne sont plus ce qu’ils étaient. Mère-grand n’a pas été mangé toute crue.
Intriguée par les taux de profits proposés et suite à quelques énormes pertes, mère-grand, conseillée par un ami grec – n’allez pas penser que mère-grand voulait aller se faire voir chez les Grecs-, diligenta un audit dans le fond d’investissement. Et les conclusions de l’audit furent sans appel – rien à voir avec celui du 18 juin, je vous l’assure- : Bernard Madoff avait fini par monter un système de cavalerie où il payait les intérêts des premiers investisseurs sur le capital apporté par les derniers rentrés.
Mère-grand, à la suite de cet audit, retire toutes les sommes qu’elle avait engagées dans le fond Madoff.

Elle convoque dans son bureau le zozo et lui dit :

- Monsieur, je suis devenu vert de rage. Je ne voudrais vous secouer le chiffon rouge, mais à vouloir nous prendre pour le petit chaperon rouge, et à vouloir nous croquer, je crois, mon ami, que vous êtes dans le rouge. Autant vous le dire, vous êtes devenu la lanterne rouge de notre banque. Plus aucun capital ne sera investi chez vous.
- Autant d’expressions avec le mot rouge. Ma situation est-telle à ce point rouge?
- Je crois que le rouge est mis ! Adieu Monsieur.




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