
La foudre et l'arc-en-ciel fêtent la Saint Sylvestre
Date 06-01-2016 19:50:00 | Catégorie : Poèmes confirmés
| Cette petite fable est ma réponse au défi de la semaine :
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Serait-elle de circonstance?
Les dieux de L’Olympe se voulant être sages, Et désireux d’honorer tout leur entourage, Invitent à la Saint Sylvestre les éléments Du ciel, pour contrebalancer les manquements De quelque dieu trublion peu accommodant. Pour glorifier ce bel appel affriandant, Tous viennent sous l’égide de l’arc-en-ciel Sauf la foudre, qui se croyant un officiel, Exige qu’une invitation lui soit tenue, Et qu’à la fête lui soit ouverte une avenue.
Cette fête commence dans la bonne humeur, Et se poursuit dans la vive joie et les clameurs. Alors que Bacchus égaye ce beau festin, La foudre s’invite en provocateur mutin. Quel est ton dessein réel lui dit l’arc-en-ciel, Lucide sur ses désirs si peu factuels. Arrosons cette fête d’un peu de folie Lui dit la foudre hypocrite mais polie ! Il en résulte dans la fête une bourrasque Qui voit quelques dieux se complaire dans des frasques.
Je peux accepter de vous quelques errements Mais pas une grande pagaille assurément. Faisant fi de ces mots, la foudre bien surprise Poursuit son œuvre sans croire en une méprise. Devant votre provocation renouvelée, Comprenez que ma colère soit redoublée, Lui lance l’arc-en-ciel, se sentant aculé. Votre provocation est un enfantillage. Quel est l’intérêt de choquer son entourage, Sauf à vouloir tant créer une zizanie Qui se termine toujours dans une avanie ? Acceptons le changement lui répond la foudre, Appréciant indubitablement d’en découdre. Parce que tu veux être dans le firmament Tu nous agites pour semer l’enfièvrement Mais ainsi tu te confines dans un tonneau Dans lequel ton fatum est d’être penaud, Lui dit l’arc-en-ciel, soucieux de rester serein. La provocation nécessaire est mon destin Lui répond la foudre se croyant vertueuse. Mais penses-tu que cette violence tueuse Conduira au changement que tu espères tant ? Les mutations que nous souhaitons tous autant Ne se construisent pas dans la témérité, Mais seulement très loin de la médiocrité.
Gaie, elle continue à mettre le feu aux poudres, Mais son acharnement, devenant agaçant, Ne présente plus le même effet menaçant Auprès des dieux qui la trouve peu charitable, Au point de la trouver bien misérable. J’en appelle à Zeus pour défendre mes intérêts Lui dit la foudre, bien peureuse et aux aguets. Mais Le roi des dieux demeure très silencieux Devant l’agitateur soudain moins audacieux. Loin de lui, je vois que ton courage s’efface Au point que vous en perdez sûrement la face. Tous les éléments du ciel s’unissent alors, Et contraignent la foudre à assumer son sort. Et Bacchus donne à la fête un nouvel essor.
Quelle est la morale de cette simple page. Que croyez qu’il advienne après un orage ? La foudre ne sera plus de votre entourage, De l’arc-en-ciel vous verrez sûrement l’ouvrage Qui éloignera le souvenir de toute rage. A une fête, il y a toujours une mort Mais la provocation n’en est pas le passeport. Elle croit avoir gagné alors qu’elle s’est perdue Dans sa propre mort qui est plus tôt apparue. In fine, la provocation n’est qu’un ruisseau Qui finit son cours dans un modeste verre d’eau.
Jacques Hosotte
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