
C'est l'été les vacanciers sont arrivés (vieille rengaine )
Date 07-07-2012 01:00:00 | Catégorie : Poèmes confirmés
| Et voilà ! maintenant, c'est une certitude : Il me faut désormais changer mes habitudes. La longue caravane, envahissant les routes Fait, d'une promenade, une longue déroute. Le temps qu'il me fallait, quelques journées plus tôt, Se mesure maintenant en nombre de photos. Des albinos hilares, tout en hochant la tête, S'arrêtent brusquement, malgrè mes épithètes Et descendent admirer quelques cochons sauvages Qu'ils nomment 'sangliers', me prenant en otage.
Ils roulent lentement, sur les étroits chemins, Agitant aux portières des quantités de mains. En voyant tous les nezs reniflant la nature, Je me demande, inquiet, qui conduit la voiture Il arrive parfois qu'un d'eux vienne me voir S'exprimant lentement, il s'en fait un devoir, Tout persuadé qu'il est, visiteur étranger, Venu dans un pays peuplé par des bergers. Lui Tarzan, moi Sheeta...Il habite une ville; Nous, peuple paresseux, nous, retraités tranquilles. Il paraît évident que nous les attendions Pour nous remettre à jour, en culture et pognon.
Ce que l'on n'ose plus porter, en vêtements, Réapparaît alors dans leurs accoutrements : Les Maures, avec bandeaux, reviennent par centaines, Croisant des bergers Corses, à l'accent de Lorraine Tandis que des bougnats affichent sur leur torse " Liberta ! Liberta ! pour les prisonniers Corses ! " Parfois, un égaré, vêtu en Tyrolien, Paraît, les yeux hagards, rechercher l'un des siens, Et tous semblent surpris de voir que la coutume, Pour un vrai Ajaccien, est de porter costume.
En troupeaux de moutons, ils viennent voir nos ânes, Admirer des rochers, en longues caravanes. On arrête leurs cars où il faut acheter Alors que, pour moins cher, ils ont tout, à côté.
Je suis souvent ému par cette boulimie Des quelques jours qu'ils ont pour savourer la vie, Du peu de temps qu'il reste avant que les bateaux Les ramènent à terre, et sur terre, aussitôt. Enfin, je vous l'avoue, moi aussi, je suis triste. Sans eux, les alentours, sans devenir sinistres, Sans leur admiration, sans leur enchantement, Redeviennent montagnes et mer, simplement.
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