A bâtons rompus

Date 06-08-2012 18:20:00 | Catégorie : Nouvelles confirmées


Lorqu'il m'arrive de vouloir comparer le temps passé à celui d'aujourd'hui, je suis toujours indécis dans le choix du mot qui convient : est-ce du progrès ou de la regression ?
Si nous pensons aux domaines de la science et de la technologie, il s'agit indéniablement de progrès. Un progrès qui s'est fait beaucoup plus vite que ne l'espèrait la majorité des humains. Un progrès qui n'a pas accompagné le citoyen lambda dans l'évolution d'une intelligence moyenne.
Le développement des connaissances s'est fait dans tous les domaines et quiconque s'est intéressé à la progression de quelques unes de ces sciences se voit dépassé par les progressions faites dans les autres domaines.
J'en suis donc venu à me demander quel est l'intérèt d'un tel emballement qui apporte plus de nuisance que de confort. A qui profite donc ce trop-plein de technologie ?
Avec une dérision attristée, je ne peux que constater que les hommes se battent toujours avec la même conviction. Il n'y a que le centre d'intérèt des combats qui a changé : Si les guerres de religions continuent dans certains pays, elles sont bien plus justifiées par les richesses de leurs sous-sols que par la foi de leurs habitants.
La connaissance des technologies permet, à ceux qui les maîtrisent, une main-mise légale sur tous les biens de la planête, biens qui, cela est évident, appartiennent à tous..
J'ai trouve une formule qui me convient bien : nous nous faisons avoir parce que nous en redemandons !
L'homme est comme l'animal : c'est lorsqu'il est acculé qu'il est dangereux. On a donc fabriqué un gigantesque zoo pour humains : enfermés dans leur sphère de jeux électroniques, de DVD, de dettes à rembourser et de faire-semblant, les hommes n'ont ni le temps ni l'envie de descendre dans la rue et d'échanger avec d'autres leurs sujets de mécontentement.
Big Brother s'occupe de tout...
Ainsi, chacun voit passer son temps sans vraiment le déguster, trop préoccupé par ses préoccupations.
Un reste d'humanité l'amène toutefois à se soucier du destin de ses propres enfants qui, il en est conscient, ont de bien sombres jours qui les attendent.
Il sait parfaitement que la génération qui lui succédera n'aura que l'héritage qu'il lui aura laissé, mais il se justifie en se souvenant qu'il n'a bénéficié, lui aussi, que du triste legs de ses parents qui, eux, ont l'excuse d'un enchaînement de guerres.
C'est vrai qu'il est ainsi possible de faire remonter très loin la responsabilité des embrouilles historiques.
Et j'en viens à me demander comment les riches familles ont pû se perpétrer sans que les regards soient réellement braqués dans leur direction. On peut dire qu'on a tranché quelques têtes, dans l'allégresse d'une dignité qui semblait retrouvée, mais étaient-ce les bonnes têtes ?
L'aisance de ces riches familles a calmement prospèré pendant que les prolétaires imaginaient des jours meilleurs en partant chaque matin vers les usines de leurs patrons.
Je me dis, et le dis souvent, que, pourtant, le principe de base, pour que tout fonctionne comme les choses fonctionnent actuellement, est d'une simplicité enfantine. La première mise en service du système remonte aux premiers hommes s'étant regroupés dans une grotte pour vivre en société. Les trois bases essentielles ont dû se mettre très vite en place :
- Le plus intelligent, le plus retors et le plus ambitieux s'est auto-proclamé " chef " .
- Il a choisi le plus grand, le plus musclé à petit cerveau et avec un gros gourdin. Il lui a dit : - " Tu sras la police. Tu peux choisir des copains pour t'aider ; vous ne manquerez de rien. "
- Le chef a vu qu'il y avait des raisonneurs.Il s'est fait pote avec le sorcier, un mec bizarre qui aimait écraser des plantes et qui voyait des signes dans les nuages. Il lui a proposé un régime spécial, bien nourri, sans travail manuel, sans chasse, son seul boulot étant d'expliquer à la tribu tout ce qu'elle pouvait s'attendre à recevoir sur la tête si elle ne respectait pas la loi . Quelle loi ? Il allait leur expliquer...

Honnètement, je ne vois vraiment pas ce qu'il y a de changé dans le système. Et vous ?

Oui et bien, de disgression en disgression, j'en suis venu à oublier que mon intention était, au départ, d'établir si le terme adéquat, pour parler du changement dans nos vie, était ' progrès ' ou ' regression '.
Je pense avoir fait comprendre mon point de vue sur l'appellation ' progrès '.

Dans la mesure où nous ne vivons plus en symbiose, comme nous le faisions il n'y a qu'un demi siècle de cela, avec la nature, les oiseaux, les saisons, nos voisins,
Dans la mesure où nous n'attendons plus la saison des tomates pour manger des tomates ,
Dans la mesure où nous ne prenons plus la peine d'aller poster une lettre à un ami ,
Dans la mesure où nous ne sortons plus nos chaises le soir, lorsqu'il fait beau, pour discuter en famille ,
Dans la mesure où les histoires simples de Toto ne nous font plus rire,
alors oui, je pense que nous sommes en pleine régression.

Mais ce ne sont là que les banales réflexions d'un vieux monsieur...raisonneur, mais pas ronchon.










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