Sale temps pour les pénitents

Date 03-04-2017 00:30:00 | Catégorie : Poèmes confirmés


A l’aube de l’humanité
Régnait un doux climat
Qui combinant printemps été,
Ignorait les frimas.

Dans l’écrin bleu du firmament,
Riant de ses dents d’or,
Le soleil ambrait gentiment
La nudité des corps.

Quand au ciel un nuage sage
Venait à s’inviter,
Cà rajouter au paysage
Une touche de beauté.

Il n’avait pas qu’une fonction
De parement futile,
Il dispensait d’exquises onctions
Lorsque c’était utile…

Il prodiguait des ondées douces
Sur les corps délassés,
Et il complétait l’eau des sources
Qui venait à baisser.

En ce temps là on ne vivait
Que d’amour et d’eau fraîche,
Mais ces beaux jours ont dérivés
Vers une saison revêche…

Une âpre saison ignorée
En ce lieu bucolique
Qui était paré, décoré
De couleurs oniriques.

Où les oiseaux, où les ruisseaux,
Le vent dans les ramées,
Susurraient un bel adagio
A des oreilles pâmées.

La saison revêche est venue
D’un pêché d’amoureux
Qui bafoua l’air dans les nues
Que respirait leur dieu.

La feuille qui cachait le pubis
Des âmes de ce temps
Devint inutile artifice
Contre le mauvais temps.

Pour recouvrir la chair de poule
Qui secouait leur peau,
Elles se servirent parmi la foule
Voisine des animaux.

Elles usèrent de cuir, de pelisse,
Des oiseaux elles plumèrent,
Pour inventer certains prémices
Des codes vestimentaires.

Bien qu’on fit habit de tous poils
Et qu’on superposa
Sur le dos, en multiples voiles,
Le produit des razzia;

Alors qu’on frisait l’extinction
Des bêtes calorifiques,
On s’employa à l’invention
De nouveaux viatiques…

La froidure ne démordait pas
Le gel battait le glas.
Il fallait alors à grand pas
(Prudents sur le verglas),

Créer ce qui n’existait pas.
Ainsi fut fait le feu!
Il fallait voir, en ces temps là,
Les visages radieux

Qui rougeoyaient le soir venu
Autour d’un brasero.
D’autres idées sont survenues
Consacrant des héros…

Si la peau était réchauffée
L’estomac l’était pas
Alors on a fait rissoler
Ce qui faisait repas.

Et puis on inventa l’eau tiède,
L’eau tiède avant l’eau chaude.
Cette invention fut d’une grande aide
Et lança bien des modes…

L’Asie n’étant pas habitée
On ignorait le thé,
Mais on connut la volupté
De plantes ébouillantées.

Et comme les couches était glaciales
Sur le sol des paillotes,
Avec des panses animales
On créa la bouillote.

On ne s’était jamais baigné
Durant ce long hiver,
Alors des effluves imprégnaient
Ce petit univers.

Des odeurs qui se combinaient
En féroces fumets,
Quand tout le monde s’agglutinait
En un lieu confiné.

Ces odeurs de bêtes enfermées
Étaient insupportables,
Alors dans une tête a germé
Une idée formidable…

Dans des cavités de rocher
On mit de l’eau chauffée,
Afin de pouvoir y pocher
Les corps sales et suiffer.

Et l’on vit même des audacieux,
Au sortir de leur bain,
Aller se rouler tout joyeux
Dans la neige de satin.

Tout ça ne donne qu’un aperçu
De l’ingéniosité
Qu’au fil de l’hiver l’homme à su
Habilement déployer.

Cela ne se fit pas sans peines,
Sans déboires ni disgrâces,
Car si le feu fut une aubaine
Dans cet enfer de glace,

Avant de savoir le dompter
Avec dextérité,
Combien de couacs a-t-on compter?
Combien de peaux grillées?

D’ailleurs s’en est il inspiré
Ce dieu condamnateur,
Quand ont sévis près des buchers
Ses sbires inquisiteurs?

Mais revenons donc un moment,
A ces temps éloignés
Où dieu se montra plus clément,
Un peu moins renfrogné…

Toute l’énergie, tout le courage,
L’esprit, l’agilité,
Tout ce dont l’homme fit usage
Contre l’adversité,

Ne laissa pas indifférent
Ce dieu qui décida
D’amnistier tous ces pénitents,
D’apposer une coda.

Il ordonna donc sur le champs
À l’hiver enragé
Qu’il avait jeté sur les gens,
De prendre enfin congés.

Il prit toute fois la précaution,
Echaudé qu’il était,
D’inclure au giron des saisons
Le contraire de l’été.

Ainsi, pensa le créateur,
Que l’hiver récurent
Serait un bon incitateur
A rester dans le rang.

La suite à démontré à dieu
Que l’avertissement
A n’être jamais séditieux
Ne dure qu’un certain temps.

Cela mit dans une telle colère
Dieu qui perdait la main,
Qu’il ne trouva rien d’autre à faire,
Pour soumettre l’humain,

Qu’a le contraindre par l’effroi
A suivre aveuglement
Toutes les injonctions et les lois
Dictées expressément.

Il ne trouva rien d’autre à faire,
Sans l’ombre d’un remords,
Que d’accoler, la belle affaire!
À chaque vie, la mort.

Pour briser toutes velléités
Il crut bon d’ajouter
À la sentence précitée
Des peines redoutées.

Et c’est ainsi qu’il décida
Qu’un tribunal céleste
Infligerait après trépas
Des sanctions plus funestes

A tous ceux qui, leur vie durant,
Avaient pu transgresser
Les impérieux commandements
Qu’il avait adressé.

De leur vivant, avoir souffert
Était suavité,
Au regard des maux que l’enfer
Alors leur promettait…

Jugeant cela insuffisant
Il adjoint aux mesures
Quelques fléaux ahurissants
Sans commune mesure

Avec tous les péchés véniels,
Les broutilles innocentes,
Qui n’en déplaise au dieu du ciel
Sont loin d’être infamantes.

Il se dota d’un arsenal
Fauteur de cataclysmes,
Qui fourmillent au sein des annales,
Catégorie: sadisme…

Toutes sortes de calamités
Lancées à tous propos,
Au hasard sur l’humanité,
Sans faire de distinguo.

Des catastrophes naturelles
Et d’atroces pandémie
Qui font partie du grand panel
Des bio-ennemies.

Mais l’impensable ce serait
Que sciemment dieu ait
Instillait aux cœurs désœuvrés
Haine et cupidité.

Tous ces sentiments délétères
Qui de mots en fâcheries,
Aboutissent à d’atroces guerres,
A d’infâmes boucheries.

Qui sait, un jour s’il est lassé
De malmener l’humain,
Si un jour dieu en a assez
De ce jeu inhumain,

Peut être laissera-t-il les hommes
Se débrouiller entre eux,
Se délecter des moindres pommes
Qui séduiront leurs yeux.

Ou bien alors, comme on le fait
En des lieux démentiels,
Enverra-t-il une volée
De gros cailloux du ciel,

Des météores qui s’abattraient
Sur un monde gisant,
Au seul motif qu’il fricotait
Parfois avec Satan.

Une intraitable conclusion
Qui sonnerait ainsi
L’irrévocable abolition
De la peine de vie.

C’est à cause des vicissitudes
Qu’il subit ou redoute,
Que l’homme dans sa grande multitude
Poursuit une même route

Jalonnée de croix, de calvaires,
Où en génuflexion,
Il va implorer en prières
Pardon et protection.

Il est en marge de ceux là,
Certains irréductibles,
Que la doctrine ne rendra pas
Soumis à l’invisible.

Ceux qui toujours réfute l’adage,
La tromperie qui dit:
« Dieu a fait l’homme à son image !»
C’est le contraire pardi!..



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