Les terroristes protecteurs chap 2

Date 24-04-2017 18:55:31 | Catégorie : Nouvelles confirmées


Chapitre 2 : Délivrance

Dominique Bollet le président de la multinationale Ovéa, mit au point un stratagème diabolique, pour discréditer les chevaliers de Gaïa. Toutefois les chevaliers Alphonse, Théodore, et Albert surveillaient les communications par e-mail de Bollet. Alphonse le modéré réussit à obtenir un accès au contenu de l’ordinateur du président, grâce à un virus informatique du nom d’Ulysse. Il imita la manière d’écrire d’un ami de Dominique, pour que Bollet télécharge la pièce jointe contenant le virus. Le modéré tirait une grande fierté d’Ulysse, car cet outil d’espionnage qu’il avait inventé, était capable de tromper les systèmes de sécurité les plus perfectionnés. Pour se roder et voir l’efficacité du virus, il envoya Ulysse à des commerçants. Ensuite il plaça la barre plus haut, en s’attaquant à des systèmes très sécurisés comme les ordinateurs de la CIA, une agence gouvernementale état-unienne. Pour inciter les gens à télécharger le virus, Alphonse se renseigna sur un site d’informations pour hacker, il n’eut rien à payer. Le gestionnaire du site adorait les chevaliers, il fournit gratuitement tout ce que demanda comme informations le modéré, sur les connaissances et amis de ses cibles.
Théodore le prudent voulut espionner par l’intermédiaire d’Ulysse son auteur de livres préférés. Tandis qu’Albert l’enthousiaste essaya de découvrir quels hommes fréquentait sa mère. En effet le prudent faisait une fixation sur certains écrivains, il voulait découvrir le maximum de choses les concernant, pour pouvoir se vanter auprès d’amis d’être un intime de personnes de lettres célèbres. Quand à Albert il était un fils à maman, qui désirait se renseigner sur les fréquentations intimes de sa génitrice ; afin de mettre à jour leurs faiblesses, et s’arranger pour chasser les amoureux qui tournaient autour de sa mère. Alphonse usa de son autorité pour ordonner au prudent, et à Albert de renoncer à leurs projets égoïstes. Il signifia que tout usage d’Ulysse qui ne servirait pas à défendre la cause de la nature, engendrerait des sanctions.

Alphonse : Les gars, Bollet a recours à une terrible manigance pour nous contrer.
Théodore : Tu peux développer, s’il te plaît Alphonse ?
Alphonse : Bollet veut que le directeur de la centrale nucléaire du Mans, s’accuse d’être un chevalier de Gaïa. Ainsi les informations que nous avons livrées en cambriolant la centrale, seront considérées comme sans valeur.
Théodore : Que conseilles-tu pour organiser la riposte à la contre-attaque de Bollet ?
Alphonse : On pourrait aller au domicile du directeur pour collecter des informations.
Albert : Je suis d’accord, c’est un bon début.
Alphonse : Nous devrons agir vite, l’ultimatum concernant le directeur sera fini dans deux jours.

Philippe, le directeur de la centrale nucléaire du Mans possédait un superbe domicile. Il disposait d’une habitation comprenant plus de cinquante pièces. Il appartenait à une famille d’artistes. Résultat sa maison était remplie de peintures de paysages, ainsi que de statues d’hommes et de femmes. Le directeur voulait que l’ensemble des œuvres de sa famille, soient entreposées chez lui. Sa demeure était bâtie sur du sang ; pour acquérir son statut, il détruisit des centaines de vies, tout en échappant à toute forme de châtiment. Philippe était un pousseur de démission professionnel. Il enseignait aux responsables des ressources humaines de la multinationale Ovéa, les différentes ficelles pour inciter un employé à abandonner son travail, et ainsi permettre à l’entreprise d’économiser beaucoup d’argent. Il existait des lois sur le harcèlement sexuel et moral en France. Cependant cela n’empêchait pas certains chefs d’entreprise d’embaucher des gens, dont la spécialité consistait à mettre mal à l’aise les subordonnés. Si des dispositifs théoriques protégeaient les salariés du harcèlement, d’un autre côté les moyens pratiques pour venir en aide aux travailleurs n’étaient pas très reluisants. Ainsi Philippe contribuait chaque année au suicide de dizaines de personnes, il n’était pas choqué des conséquences de ses actes. Au contraire il ressentait un véritable orgasme, quand il arrivait à briser une vie personnellement ou, par l’intermédiaire d’un de ses élèves. Il imaginait que cela constituait un moyen de prouver sa puissance. Le directeur croyait que la destruction était un art, que démolir l’amour propre de quelqu’un juste en recourant à des paroles bien choisies, s’avérait un chef d’œuvre de beauté.

Théodore : Il gagne bien sa vie le directeur, il a une maison de belle taille.
Alphonse : Les salariés de niveau inférieur de la multinationale Ovéa subissent souvent des retenues sur salaire ; tandis que les cadres supérieurs peuvent avoir dans la même année plus de quatre hausses de revenu.
Albert : Le directeur aime les serrures anciennes, cela ne me pose pas problème.

Alphonse et ses amis disposaient d’un équipement très perfectionné pour fouiller, notamment des machines capables de détecter le papier et les ordinateurs.

Théodore: Alors mon détecteur d’ordinateur ne signale rien de particulier dans cette pièce.
Albert : Mon détecteur de papier n’a rien remarqué non plus. On a passé cette maison au peigne fin sans rien trouver, c’est dommage.
Alphonse : Il reste une chose à faire, vérifier s’il n’y a pas de trappe dissimulée. Déplaçons les tapis de la maison, et palpons le sol.
Théodore : Tu crois que cela vaut le coup ?
Alphonse : Pas forcément, mais si nous découvrons un accès caché, nous pourrions faire le plein d’informations intéressantes.

Après vingt minutes de recherche, Alphonse et ses camarades n’avaient rien découvert de probant.

Théodore : On a cherché partout, on n’a rien trouvé comme trappe.
Alphonse : Tu as regardé au niveau des toilettes Théodore ?
Théodore : Non j’ai négligé cet endroit, j’imagine mal qu’un accès à une pièce secrète se situe au niveau des toilettes.
Alphonse : On ne sait jamais, fouille bien s’il te plaît.
Théodore : Alors je ne distingue rien de particulier, quoique, il y a peut-être quelque chose. Oui il y a une trappe.
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Albert : Cette pièce secrète est plutôt spacieuse, elle fait plus de cent mètres carrés. De plus elle contient un ordinateur et plusieurs cahiers.
Alphonse : Ces cahiers sont des journaux intimes, ils révèlent la vie du directeur de la centrale. Par contre ils ne sont pas classés par date, c’est un peu gênant.
Albert : Les journaux sont classés par date, si on déchiffre le code qui les organise. Alors tu tiens un cahier de l’année 2005, voyons quelque chose de plus récent.
Alphonse : Ils sont encore pires que je le pensais chez Ovéa, le directeur subit un odieux chantage. Soit il se suicide en affirmant être un chevalier de Gaïa, soit son fils meurt.
Albert : Que suggères-tu de faire pour empêcher le stratagème de la multinationale Ovéa de se réaliser Alphonse ?
Alphonse : Délivrer le fils du directeur pour contrecarrer les plans d’Ovéa.
Albert : C’est une bonne tactique, mais on ne sait pas où se trouve le fils.
Alphonse : En regardant les e-mails récents de Dominique Bollet, on trouvera peut-être ce que l’on cherche.

Alphonse le modéré sentit petit à petit le désespoir le gagner. Il lut des centaines d’e-mails, mais il ne dénicha rien qui semblait intéressant. Ainsi il apprit que Dominique Bollet le président s’avérait un grand amateur de fromage, notamment le comté, qu’il publiait des poèmes et des nouvelles sur internet, qu’il aimait les films romantiques. Le modéré apprit de nombreux détails sur la personnalité du président, cependant il ne trouva rien qui permette de le contrer efficacement. Alphonse refusa néanmoins de laisser tomber, il sentait qu’il suivait une bonne piste. Que le moyen d’empêcher Bollet d’arriver à ses fins se trouvait dans des e-mails.
Albert l’enthousiaste était partagé par des sentiments contradictoires, par amitié pour le modéré, il voulait que les recherches de son ami ne soient pas vaines. Mais d’un autre côté il souhaitait qu’Alphonse aboutisse à une impasse, qu’il soit victime d’une situation qu’il considère comme sans issue. En effet l’enthousiaste ne partageait pas la même vision que son compagnon de lutte. Il admettait que les cambriolages de pollueurs apportaient des victoires pour la nature. Toutefois il croyait que le meurtre pouvait dans certains cas mener à de grandes réalisations écologiques. Il estimait que le modéré s’entourait d’illusions, s’il pensait que le monde serait sauvé juste par des effractions. Pour Albert l’assassinat représentait une solution plus efficace que le cambriolage. Un pollueur mort ne représentait plus une menace pour la nature. L’enthousiaste savait qu’Alphonse était une personne pragmatique et très déterminée. S’il ne pouvait pas réussir à atteindre ses buts par une méthode non violente, il se mettrait à évoluer.

Albert : Tu as déniché quelque chose de concluant, Alphonse ?
Alphonse : Peut-être, mais j’ai du mal à saisir le sens du message codé, Albert si tu pouvais jeter un œil, ce serait bien.
Albert : Voyons cela, les gardes qui s’occupent de Daniel le fils du directeur ont reçu l’ordre de l’abattre dès la réception du signal. Ce qui devrait arriver d’ici demain.
Alphonse : Où se trouve le fils du directeur ?
Albert : Dans une maison isolée à Conflans. La bonne nouvelle c’est que Conflans se situe près d’ici. Donc on n’aura pas beaucoup de route à faire pour trouver le fils.
Alphonse : Il y a vraisemblablement une mauvaise nouvelle à annoncer.
Albert : Apparemment un commando de cinq mercenaires très entraînés garde le fils. Ce qui complique sa libération.
Théodore : On pourrait prévenir la police pour garantir une libération sans risques pour nous.
Albert : Le problème vient du fait que cela n’empêchera pas Daniel, de se faire enlever une nouvelle fois. De plus si nous détenons le fils, nous pourrons faire pression sur le directeur pour qu’il dise la vérité.
Alphonse : Je n’aime pas impliquer un innocent dans notre lutte.
Albert : On n’a pas le choix, le directeur est un pion d’Ovéa. Si nous n’avons pas de moyen de pression puissant, il n’hésitera pas à nous discréditer.
Théodore : Je suis de l’avis d’Albert. En outre nous allons bien traiter l’otage, et nous nous arrangerons pour le détenir seulement quelques jours.
Alphonse : Très bien, je donne mon accord, mais il est hors de question de maltraiter Daniel pour faire plier le directeur.
Théodore : Tu as ma parole que je ne chercherai pas à blesser ou à taper sur Daniel, tant qu’il n’essayera pas de me faire mal.
Albert : Je jure de traiter avec le plus d’égards possible l’otage.
Alphonse : Il reste aussi le problème des cinq mercenaires. L’un de vous deux a un plan pour les neutraliser sans nous mettre gravement en danger ? Théodore et Albert restèrent silencieux. Heureusement que j’ai une stratégie alors.

Alphonse le modéré pianota frénétiquement sur son clavier d’ordinateur. Il passait un temps certain sur sa machine informatique, depuis quelques temps, et pas seulement pour la cause écologiste. Il jouait beaucoup à des jeux en ligne comme WAW. Le modéré s’avérait un grand fan des jeux de cartes sur internet, il adorait par exemple les simulations de poker. Toutefois il prenait garde à ne plus jouer d’argent, même si cela lui demandait beaucoup de volonté, de ne pas céder à la tentation de faire de gros paris. En effet Alphonse connut une période où il fut un flambeur, il jouait de grosses sommes, lors de parties de poker. Ainsi il alla jusqu’à parier plus de dix mille euros pour une simple mise. Heureusement il disposait d’une chance développée, car sinon il aurait fini ruiné. Chaque jour des dizaines d’amateurs de poker se faisaient plumer par des professionnels des cartes. Le modéré arrêta de jouer des sommes importantes, à cause d’une rupture amoureuse. Une petite amie qui ne supportait pas qu’Alphonse mise son avenir sur une combinaison de cartes le plaqua. Le modéré dut reconnaître qu’il se comportait comme un véritable idiot. Le poker pouvait rapporter gros, cependant pour quelques élus, il y avait des centaines de victimes. Les professionnels ne faisaient qu’une bouchée des joueurs moins doués sur le long terme. De plus la majorité des astuces qui permettait d’acquérir de la chance, s’avérait de la poudre aux yeux, de l’escroquerie pure. De toute façon compter uniquement sur le hasard dans un jeu comme le poker, constituait souvent un comportement suicidaire. Après quelques minutes d’attente Albert s’impatienta.

Albert : Alphonse en quoi consiste exactement ta tactique ?
Alphonse : En piratant les données de plusieurs entreprises de construction de logement, je suis tombé il y a quelques heures sur un plan de la maison où Daniel est détenu.
Albert : C'est une bonne chose mais cela ne garantit pas notre victoire.
Alphonse : L’habitation contient trois pièces possédant chacune une fenêtre. On balance à travers chaque fenêtre une grenade de gaz soporifique, et le tour est joué. Les mercenaires sont facilement neutralisés, et on récupère sans bobo l'otage.
Théodore : Ton plan présente des failles, les mercenaires peuvent avoir mis des barreaux aux fenêtres de la maison, posé des alarmes et des pièges.
Alphonse : Le terrain autour de la maison est idéal pour nous. Il permet à des tireurs embusqués de mettre en place facilement un guet-apens.
Théodore : Une grenade est une arme à la portée limitée.
Alphonse : Nos lance-grenades dotés de lunette de visée, peuvent toucher une cible à plus de deux cents mètres. Ce sera un jeu d'enfant, d'endormir à coup de grenade soporifique les mercenaires.
Théodore : Tu es certain que sur une longue distance les lance-grenades ont assez de puissance pour envoyer des projectiles capables de percer du verre blindé ?
Alphonse : J'ai doté certaines de nos grenades soporifiques d'une pointe en titane, elles peuvent transpercer un mur en brique maintenant.
Théodore : Autrement dit tu as transformé en arme dangereuse pour autrui, nos grenades.
Alphonse : Si nous faisons preuve de coordination et d'esprit d'équipe tout se passera bien.
Théodore : Comment être sûr que nous ne blesserons personne ?
Alphonse : On communique par oreillette radio afin de coordonner nos actions. Quand on est sûr tous les trois d'avoir une ligne de tir dégagée qui ne mettra en danger personne, on agit.
Théodore : Cela me va, mais avant de partir j'aimerais avoir une heure, pour m'échauffer au lance-grenades.
Alphonse : Si tu veux, mais ne dépasse pas le délai d'une heure.

Une fois sur les lieux, l’assaut était sur le point de commencer.

Théodore : Décidément je ne trouve pas de ligne de tir satisfaisante, ah si je peux tirer, et vous les gars ?
Albert : C’est bon pour moi.
Alphonse : Moi aussi, on peut passer à l’attaque.

Alphonse le modéré tira le premier des grenades soporifiques, une demi-seconde plus tard ce fut le tour de Théodore, Albert s’avéra le dernier à envoyer des projectiles. Toutefois les trois écologistes firent preuve d’une bonne synchronisation, ainsi les mercenaires subirent une attaque qui les prit totalement au dépourvu. Alphonse et ses deux compagnons foncèrent ensuite à toute allure vers la maison, qu’ils arrosèrent de grenades. Il fallait agir vite, la demeure avait beau être isolée, si les écologistes attendaient trop des ennuis pouvaient arriver à l’otage, ou quelqu’un alerterait la police.
Alphonse vivait un rêve éveillé, il ressentait des sensations incroyables, il nageait dans l’euphorie. Il savait qu’il devait garder son calme et son sérieux, pour éviter des ennuis à ses camarades. Néanmoins il ne pouvait endiguer le flot de joie qui l’inondait, il se sentait comme un héros de dessin animé. La dernière fois qu’il éprouva un tel niveau de plaisir, ce fut lors de la lecture pour la première fois d’une bande dessinée Loutreman. Le modéré espérait punir les méchants, sans mettre en danger la vie de quiconque.
Par contre Albert l’enthousiaste déprimait, il se sentait idiot et vulnérable. Il participait à une aventure imbécile, tout cela parce qu’Alphonse décida de mettre en place un stratagème destiné à éviter des morts. Il aurait été bien plus simple de tuer le directeur de la centrale du Mans. Mais non il fallait qu’Alphonse joue les héros, les défenseurs de la vie humaine. Pourtant un jour il faudra bien que le modéré ouvre les yeux, on ne gagnait pas un conflit grave ou, une guerre avec de bons sentiments.
Théodore le prudent partageait l’avis d’Albert, même s’il prenait beaucoup moins de plaisir que lui à tuer. Toutefois Théodore et Albert par amitié pour Alphonse décidèrent de faire taire leurs dissensions.

Albert : Il semble que l’opération est un succès.
Théodore : Attention. Il lança un couteau, et tua l’homme qui allait les attaquer. J’aurais dû le deviner, la respiration du mercenaire de cette pièce était particulière. Il simulait, pour mieux surprendre ses assaillants.
Albert : Je te dis merci, sans toi je serais peut-être mort.
Alphonse : Je vous trouve bien calmes et posés tous les deux, alors qu’un homme vient de mourir.
Théodore : Je n’avais pas le choix, il fallait intervenir pour protéger nos vies. Les mercenaires de la multinationale Ovéa peuvent tuer sans ressentir de gêne des personnes qui ne leur ont rien fait.
Albert : Imagine ce dont les mercenaires sont capables sur des gens qui les attaquent.
Alphonse : D’accord j’ai compris, maintenant partons. Cette maison a beau être isolée, nous avons peut-être attiré l’attention de gens. Albert tu te charges de mettre Daniel dans la voiture.

Albert : Théodore, je me demande comment cela se fait que le mercenaire que tu as tué, ait résisté aux effets du gaz soporifique ?
Théodore : Il y a une rumeur sur le net, selon laquelle certains mercenaires apprennent à développer une résistance contre les gaz. Je ne croyais pas que le ragot était véridique, mais il se peut finalement que le bruit soit avéré.
Albert : La prochaine fois, on n’aura qu’à utiliser un gaz soporifique moins répandu que le y-21, pour éviter les mauvaises surprises.
Théodore : C’est une bonne idée, cela nous coûtera plus cher, mais on se préservera du danger d’un autre côté.
Albert : Autrement je pense à une chose. De quelle façon va-t-on prévenir Philippe le directeur de la centrale nucléaire du Mans, que son fils Daniel n’est plus retenu en otage par la multinationale Ovéa ?
Alphonse : Le directeur a une puce de communication greffée au niveau de l’oreille, cela permet de lui envoyer des messages de manière très discrète.
Albert : Il faut quand même arriver à déterminer, quelle fréquence de communication marche avec le directeur.
Alphonse : Il n’y a aucun souci à se faire, j’ai réussi à envoyer des messages au directeur. Oh l’imbécile.
Albert : Que se passe t-il Alphonse ?
Alphonse : Le département de la Sarthe contient des milliers de caméras, qui sont contrôlées par des employés de la multinationale Ovéa, et nous transportons sans la cacher une personne sur la liste noire d’Ovéa.
Albert : Que devons-nous faire ? Tu suggères de mettre Daniel dans le coffre de ta voiture ?
Alphonse : En cas de contrôle de police on aura l’air fin. Non je propose de le mettre sous les sièges arrière, il y a un espace de rangement.
Théodore : Heureusement que Daniel est très petit, qu’il ne mesure qu’un mètre trente-cinq.
Alphonse : En effet, la petite taille de Daniel nous avantage.

Théodore conduisait une voiture large de la marque Ford, de plus Daniel le petit même s’il était un adulte de plus de vingt ans, s’avérait mince pour ne pas dire chétif. Résultat il ne fut pas nécessaire de beaucoup tasser son corps, pour le mettre dans l’espace de rangement.
Albert l’enthousiaste hésitait entre deux plans concernant Daniel. Il oscillait entre le garder en vie comme otage, ou le tuer. Le petit n’avait rien de grave à se reprocher, à part appartenir à la famille d’un pollueur majeur. Toutefois le retenir captif, mobiliserait des ressources de la part des chevaliers de Gaïa. Il y avait en outre le risque que Daniel soit capturé de nouveau. Tandis que s’il mourait, la multinationale Ovéa perdrait un moyen de pression précieux. En agissant finement et, en attribuant le meurtre de Daniel à une action des dirigeants de la multinationale, le principal faux témoin de l’entreprise dans l’affaire du nucléaire deviendrait un allié des chevaliers. Bref à première vue, l’assassinat semblait l’option la plus sensée pour l’enthousiaste, néanmoins il éprouvait des scrupules à franchir le pas. Il n’avait pas peur de mettre à mort des pollueurs majeurs, ou des politiques corrompus. Mais il craignait d’acquérir le goût du sang, de devenir un tueur en série incontrôlable, s’il élargissait le spectre de ses proies.
Théodore le prudent, bien qu’il apprécie de verser le sang de ceux qu’il considérait comme des ennemis de la nature, ne subissait pas le dilemme d’Albert. En effet pour lui le meurtre pour protéger l’environnement constituait un acte excusable, toutefois il fallait très soigneusement sélectionner ses proies. Seuls des êtres très vils méritaient la mort pour le prudent, et Théodore classait Daniel dans la liste des innocents.

Théodore : Bon qu’est-ce qu’on fait de Daniel au final ? Après réflexions, le garder à notre tour en otage me semble une mauvaise idée.
Alphonse : On lui donne vingt mille euros, et on l’incite à quitter la France.
Albert : Je choisis de rester fidèle au plan initial, enlever quelques temps Daniel est le seul moyen de garantir notre victoire.
Alphonse : Je me suis rendu compte qu’emprisonner un innocent constitue un acte qui desservirait notre cause. Ce type d’action nous rabaisserait au niveau des cadres supérieurs d’Ovéa.
Théodore : Je suis d’accord avec Alphonse, en plus avec un otage nous pourrions attirer l’attention de la police sur nous.
Albert : Si la majorité veut un changement de plan, je m’incline. Même si je trouve votre revirement à tous les deux idiot.

Daniel fut conduit dans une cabane en bois isolée qui servait de repaire aux chevaliers, l’habitation se trouvait dans une forêt de chênes. Il reçut de l’argent et fut invité à parler à son père seulement avec un téléphone portable spécial, un modèle qui rendait difficile la localisation géographique au moyen de détecteurs. Il ne fut pas difficile à convaincre de partir loin, il craignait beaucoup Ovéa. Il marcha à pied vers une petite gare dans un village située à une heure de marche de la cachette des chevaliers, puis il prit un train se dirigeant vers la ville du Mans, ensuite il embarqua deux heures plus tard pour Paris, et il put au bout de quatre-vingt-dix minutes d’attente s’en aller pour Bruxelles.
Philippe le directeur de la centrale nucléaire du Mans ne fit pas de faux témoignage, quand il apprit que son fils Daniel était sain et sauf. Au contraire le directeur enchaîna les révélations véridiques sur la multinationale Ovéa. Ce qui lui valut d’être assassiné par des tueurs de la multinationale. Le meurtre passa relativement inaperçu grâce à un savant travail de contrôle médiatique. Il y eut des écologistes qui montèrent au créneau pour demander des comptes, mais ils n’arrivèrent pas à se faire beaucoup entendre. Une série de grèves assez spectaculaires en France poussa de nombreux médias à se désintéresser de l’assassinat de Philippe. Et Bollet le président d’Ovéa convainquit les proches du directeur de cesser de s’intéresser à l’affaire au moyen de gros chèques. Même Daniel ne résista à la perspective de voir son compte en banque agrémenté d’une rentrée financière d’un million d’euros. La famille de Philippe traînait des dettes monstrueuses sans l’apport de grosses sommes d’argent, certains d’entre eux finissaient à la rue.
Bien qu’Ovéa soit affaiblie, elle demeurait une organisation très puissante, dont les dirigeants pouvaient transformer en cauchemar la vie de milliers de personnes, juste en rédigeant quelques papiers. En matière de crimes ce n’était pas forcément des structures clandestines ou médiatisées, qui faisaient le plus de victimes. Le côté dangereux des multinationales ne s’avère pas un fantasme. Quand une organisation dépasse un certain niveau de puissance, elle devient un danger pour l’équilibre des nations. Les organisations politiques actuelles disposent de mécanismes pour éviter l’abus de pouvoir. Un président de la République français trop ambitieux, peut être rappelé à l’ordre par le Parlement. La plupart des partis politiques européens disposent de comités de vigilance, pour empêcher un de leurs membres de devenir l’unique autorité. Mais les multinationales fonctionnent selon la loi de l’argent, c’est la fortune personnelle qui conditionne le niveau d’influence. Ceux qui rétorquent, qu’il existe des structures au sein des grandes entreprises pour encadrer les gradés, oublient que c’est l’actionnaire majoritaire qui a généralement le dernier mot dans une société privée. Or pour acheter des actions il suffit le plus souvent d’être un adulte et de disposer d’argent. Bien sûr les libéraux jureront qu’une multinationale régie par des tyrans, est condamnée à disparaître sur le long voire le court terme. Néanmoins les cris indignés des défenseurs des sociétés privées ne font que masquer une triste réalité. Il n’existe pratiquement aucun garde-fou légal, aucune loi, aucun dispositif législatif ou gouvernemental, qui préserve les peuples de la folie ou de la mégalomanie, d’un dirigeant de multinationale.





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