Les terroristes protecteurs chap 10

Date 16-06-2017 21:17:57 | Catégorie : Nouvelles confirmées


Chapitre 10 : Tentative de délivrance

Le plan d’Alphonse pour neutraliser les sentinelles mécaniques de Guatanamo était simple, il consistait à introduire un virus dans le système cérébral des robots pour les rendre totalement inoffensifs. Les machines devaient se recharger en énergie toutes les vingt-quatre heures à un terminal informatique. Elles devenaient alors vulnérables à une attaque par un virus. Bien sûr il y avait des sécurités à outrepasser, mais Alphonse s’avérait plutôt confiant. Il estimait que neutraliser les robots serait assez facile. Il avait pleinement confiance dans ses possibilités de réussite. Les cadres de la multinationale Ovéa qui étaient responsables des robots de surveillance, choisirent de s’équiper avec du matériel d’occasion voire vétuste. Ils optèrent pour des machines redoutables en terme de capacités de combattants, mais pour des motifs d’économie, ils négligèrent la sécurité informatique de leurs produits. D’après la propagande libérale, dans une entreprise prospère, le personnel se donnait à fond, et offrait de manière quasi systématique un service presque impeccable. Problème une multinationale en situation de monopole privé comme Ovéa suivait des règles différentes des autres entreprises, comme elle disposait d’une domination confortable, ses cadres pouvaient se permettre d’effectuer un travail lamentable, ils n’empêcheront pas leur société de réaliser de jolis bénéfices. Le virus ne provoquera pas de dysfonctionnement chez les robots dans un premier temps, il restera sous une forme latente et inoffensive jusqu’à ce que le signal d’une télécommande spéciale soit activé. À partir de ce moment les sentinelles mécaniques se mettront à cesser de fonctionner, elles arrêteront toute activité, elles deviendront totalement inertes.

Alphonse le modéré et quarante autres chevaliers s’envolèrent pour Cuba, ils prirent chacun un vol différent pour diminuer les soupçons à leur égard. Le modéré employa une identité alternative pour voyager en avion. Il chargea un subalterne de prendre sa place en France pour se créer un alibi. Il employa une personne déguisée avec une taille et une corpulence assez semblable. Comme il menait une existence de nomade, et qu’il rencontrait peu d’autres personnes à part des compagnons de lutte, le sosie d’Alphonse pouvait gérer la situation. En plus il n’en était pas à son premier coup d’essai, il joua le rôle de double plusieurs fois, possédait une bonne mémoire des noms et des visages, et il apprit à reproduire avec efficacités les tics et la façon de parler du modéré, bref il s’agissait d’un sosie plutôt convaincant. Une fois arrivé à Cuba, le modéré et ses camarades empruntèrent un tunnel pour se rendre dans l’enceinte américaine de Guatanamo. Il restait néanmoins des problèmes à gérer, de nouvelles caméras de sécurité, et des robots de sécurité non infectés par un virus gardaient maintenant l’extérieur de la prison. Alphonse interrogea du regard ses camarades, et apprit qu’un chevalier qui l’accompagnait ne trouva rien de mieux que de faire des commentaires particulièrement insistants sur la nécessité de s’attaquer à Guatanamo, et de libérer les écologistes prisonniers à l’intérieur. Autrement dit l’opération s’avérait compromise, heureusement le modéré avait plusieurs plans de secours, il amena avec lui des armes à ondes magnétiques, des outils capables de griller les circuits d’une machine à distance. Lui et ses compagnons chargèrent et se préparèrent pour un affrontement monumental, en effet la tentative de contaminer les robots avec un virus échoua.

Alphonse avait envie de pousser un cri de guerre, cependant la discrétion constituait un facteur essentiel de réussite, alors il émergea le plus silencieusement possible du tunnel, et il visa avec soin le premier robot qui se présentait à lui. Ses camarades imitèrent sa démarche furtive, cependant cela ne les empêcha pas de finir par se faire repérer. Dès la troisième machine désactivée, une alerte se mit en place, et les sentinelles mécaniques se mirent à affluer pour tenter de capturer les chevaliers. Heureusement la portée des armes des écologistes était très supérieure à celle de leurs ennemis. En effet les robots maniaient des arbalètes à dards soporifiques. Ils savaient viser avec une très grande précision, et un haut niveau de savoir-faire, cependant ils ne pouvaient toucher que des cibles proches à moins de vingt mètres de distance. Tandis que les chevaliers étaient capables de détruire des machines situées à plus de deux cents mètres d’eux. Les robots possédaient un blindage qui les rendait super résistants à la plupart des armes à feu. Mais ils n’étaient pas capables d’arrêter les écologistes qui bénéficiaient de l’avantage d’avoir la possibilité de tirer de loin. Dominique Bollet le président aurait voulu investir dans des sentinelles mécaniques qui ignoraient le concept de retenue avec les hommes, qui décimaient de manière impitoyable ses opposants. Problème une loi internationale autorisait l’emploi de robots comme surveillants dans les prisons, mais elle interdisait la production de machines capables d’hostilité manifeste contre un humain. Autrement dit il était formellement prohibé de chercher à développer des robots ayant la faculté de tuer volontairement un homme, ou d’obéir à un ordre impliquant le meurtre d’un humain.

La première phase de l’attaque des écologistes se déroula sans sérieux accroc, les chevaliers parvinrent sans problème manifeste à l’intérieur de la prison de Guatanamo. Néanmoins il fallait redoubler de vigilance, maintenant qu’Alphonse le modéré et ses camarades se trouvaient au sein d’une structure pénitentiaire avec des couloirs parfois courts, l’avantage conféré par la portée des armes à ondes magnétiques se réduisait. En outre il fallait aussi compter sur la présence de vigiles humains, pas très nombreux, mais puissamment armés avec des outils de mort puissants du genre des mitrailleuses lourdes, capables de détruire un véhicule blindé du type tank moderne. Tandis que les écologistes devaient se contenter d’armes assommantes contre les hommes à affronter. Alphonse avait été très clair là-dessus, il était formellement interdit d’emmener du matériel aux effets mortels sur le personnel humain de Guatanamo, il faudrait les combattre avec des pistolets et des fusils tirant des balles non létales, qui ne causaient normalement pas la mort ou de blessures graves sur les cibles. Même si les chevaliers avaient la supériorité numérique face aux hommes et femmes américains, choisir de se montrer gentils et de préserver le maximum de vies, leur conférait un net désavantage. Résultat la lutte fut extrêmement serrée pour entrer dans la prison. Heureusement le stock de grenades à gaz soporifique se révéla généreux. Ainsi quand les écologistes se trouvaient bloqués par des tirs nourris, ils pouvaient renverser la situation avec des grenades endormissantes. Néanmoins il restait encore beaucoup à faire du côté des chevaliers avant de crier victoire, car il sembla que les écologistes tombèrent dans un piège. Au moment où ils investirent la cour centrale de la prison, un rire tonitruant et à l’accent maléfique se fit entendre, il provenait de plusieurs haut-parleurs.

Dominique : Ha, ha, ha vous êtes tombés dans un piège, sales écologistes, vous allez être décimés par mon unité de cyborgs d’élite.

Les chevaliers réalisèrent avec effroi que Dominique Bollet le président de la multinationale Ovés mit en place un effroyable traquenard destiné à décapiter leur organisation, il ordonna à un groupe de vingt cyborgs équipés d’un armement de haute-technologie de s’occuper des écologistes prenant d’assaut Guatanamo. Il s’agissait d’êtres avec un cerveau humain mais dont une grande partie du corps était mécanisé, certains avaient plus de quatre-vingt pour cent du corps composé de machines complexes. Mais ce n’était pas leur caractéristique la plus dérangeante. En effet les cyborgs bénéficiaient souvent du concours d’armes tellement performantes et meurtrières, que la présence d’un seul d’entre eux sur le champ de bataille suffisait à modifier la donne de manière considérable. Or Bollet exigea que ce soient vingt monstres de puissance qui participent à l’éradication des écologistes. Il s’arrangea pour que les cyborgs chargés de la mise à mort des chevaliers soient des éléments impitoyables, totalement dévoués aux ordres de leur hiérarchie, et surtout équipés de manière à ridiculiser des troupes conventionnelles. Ils possédaient une force de frappe invraisemblable, ils pouvaient abattre un avion en plein vol d’un seul tir, détruire un quartier entier en moins d’une minute, réduire en cendres un bataillon complet ennemi en quelques secondes. Même à mains nues ils constituaient un péril redoutable du fait de leurs améliorations mécaniques les dotant de réflexes suffisants pour esquiver ou parer des balles de pistolet, et d’une force leur permettant broyer des murs en brique voire en granit. Mais en ajoutant leurs outils de morts comme par exemple des mitrailleuses capables de tirer des milliers de décharges lasers à la minute, ou les boucliers énergétiques qui les protégeaient de la plupart des projectiles, et qui carbonisaient les assaillants s’approchant de trop près, dans ce cas les cyborgs passaient pour des menaces quasi invincibles.

Bollet fut déçu par la réaction des chevaliers qui ne se laissèrent pas intimider, ne ressentirent pas une terrible peur les paralysant. Ils refusaient de courber l’échine devant la supériorité pourtant évidente de leurs assaillants. Ils allaient sans doute périr en masse, mais ils n’offriraient pas la satisfaction à des ennemis de la nature de se gorger de leur désarroi. Bollet n’appréciait pas du tout ce type de comportement, il voulait régner par la terreur, que ses adversaires le craignent au plus haut point, qu’ils soient sujets à une angoisse effroyable. Or les écologistes ne daignaient pas montrer de peur panique, certains tremblaient, mais ils faisaient tout de même fièrement face aux cyborgs. Résultat le président éprouvait une grande indignation, il ne comprenait pas pourquoi les chevaliers osaient lui tenir tête. Ils appartenaient à une organisation bien moins dotée de moyens financiers et humains que la multinationale Ovéa. Ils subissaient régulièrement un lynchage médiatique de la part des journalistes travaillant pour Bollet. Ils sauvèrent plusieurs régions et pays de la destruction. Mais ils ne récoltèrent que mépris et répression de la part de nombre de politiques y compris en Europe et aux États-Unis. Ils œuvraient pour la nature donc la sauvegarde de l’humanité, cependant beaucoup de médias officiels les traitaient de fous dangereux. Le président n’admettait pas que l’on critique sa grandeur. Or les seuls qui s’opposaient avec efficacité à lui, qui l’empêchaient de mettre à exécution ses plans, étaient les écologistes comme Alphonse. Pour l’instant le modéré pianotait désespérément sur un clavier. Il cherchait avec l’énergie du désespoir une solution garantissant la survie de ses compagnons.

Les cyborgs possédaient une apparence proche de l’humain, bien que la plupart soit plutôt grand, mesure plus de deux mètres. Certains avant leur mécanisation avaient une hauteur inférieure à un mètre cinquante. Mais la mise en place de plusieurs dispositifs mécaniques obligea à augmenter leur taille. Les cyborgs grâce à des greffes de peau humaine, et l’usage d’une chirurgie très avancée ne possédaient pas de cicatrices très voyantes, sauf ceux qui exhibaient volontairement des cicatrices de combattant. Il s’agissait par moment de volontaires, mais dans la majorité des cas, ils se retrouvèrent contraints de participer à un programme militaire ambitieux. Ils ne rechignaient pas à la tâche grâce aux effets d’un lavage de cerveau performant. Ils exécutaient sans rechigner les tâches les plus ignobles. Ils tuèrent des bébés non malades sans éprouver le moindre remords. Ils ne mirent pas encore en pièces les chevaliers car Bollet voulait attendre encore un peu, distiller un maximum de tension afin que ses adversaires écologistes craquent, et se mettent à fuir ventre à terre. Pourtant ils résistaient avec brio à la panique, ils savaient qu’ils allaient vraisemblablement mourir, mais ils ne craignaient pas de faire leur devoir. Ils désiraient vivre le plus longtemps possible. Toutefois ils ne regrettaient pas l’acte d’avoir tenté de sauver des camarades de lutte. Le président enrageait, il conspira pour que ses cyborgs soient des soldats avec un aspect terrifiant. Par exemple leur tenue était dérangeante, ils arboraient des casques intégraux en forme de crâne humain, leur uniforme de soldat rouge vif, sentait une odeur entêtante de sang. Néanmoins leurs ennemis les chevaliers ne s’abandonnaient pas à la panique. Le président écumait de colère à la perspective que ses adversaires écologistes demeurent stoïques face à leur massacre futur, alors il retarda de plusieurs secondes l’ordre de mise à mort.






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