Les terroristes protecteurs chap 13 partie 1

Date 08-07-2017 13:40:00 | Catégorie : Nouvelles confirmées


Chapitre 13 : Mandats

Dominique Bollet le président était très déçu, il découvrit que Jérôme Chameau le premier ministre de la France provoqua l’abandon d’un plan anti-écologie à l’échelle européenne. Bollet voulait profiter du TAFTA 2, un accord d’assouplissement sur les lois relatives aux échanges commerciaux entre les États-Unis et l’Europe, pour raser les principales forêts européennes, et favoriser l’implantation d’usines polluantes. Il avait bien comme solution pour contraindre à imposer ses idées, les tribunaux corrompus, ou arbitraux, des instances judiciaires créées par les multinationales pour obliger les états à leur obéir. Toutefois Bollet désirait distribuer des punitions sanglantes, comme par exemple le meurtre avec torture, l’amputation des yeux, le broyage des pieds. Il se tâtait pour mettre au point un stratagème très vicieux, et surtout affreusement douloureux. Chameau réussit grâce à paroles discrètes mais éloquentes, à inciter à l’abandon du projet très nuisible pour l’environnement du président. Il était vénal, lâche et rancunier, mais il savait très bien parler. Il excellait dans l’art de séduire les masses grâce à un discours consensuel. Il pouvait avec brio faire passer des réformes mineures qui n’engageaient pas beaucoup l’état, pour des actes audacieux et innovants. Les accès de vertu du premier ministre étaient rares, Chameau dépensait bien plus d’énergie pour masquer la réalité, que pour venir en aide à son prochain. Il modifia la manière de comptabiliser les chômeurs, les mendiants et les manifestants. Certains gouvernements de gauche comme de droite falsifiaient les statistiques officielles. Chameau poussa le bouchon beaucoup plus loin, il transforma les instances gouvernementales comme l’INSEE, en perroquets destinés à reproduire mot pour mot les consignes de l’état. L’INSEE ne se caractérisait pas par une grande indépendance, vis-à-vis du gouvernement. Néanmoins Jérôme estimait qu’il était impératif de s’arranger, pour que les statistiques officielles étatiques n’aient plus aucun lien avec la réalité. Il voulait se contenter de vendre du rêve et non des solutions. Il obtenait de bons résultats, mais il ne faisait que retarder l’inévitable, ses petits jeux de duperie n’entravaient pas la montée des partis comme le FND. D’ailleurs la faiblesse des idées de Jérôme commençait à se faire clairement sentir. Lors des dernières élections européennes, le taux d’abstention dépassa les quatre-vingts pour cent.

Dominique : Qu’est-ce qui vous a pris Chameau de nuire à mes ambitions, d’annuler mon plan anti-écologie ?
Jérôme : Je n’avais pas le choix monsieur Bollet, les chevaliers me tenaient, soit je leur obéissais, soit je finissais en prison.
Dominique : Il risque de vous arriver bien pire qu’un enfermement. Et puis je crois que vous me mentez, que les chevaliers ne sont qu’une fausse excuse.
Jérôme : Vous avez raison, même sans les menaces des chevaliers, j’aurai lutté contre votre projet fou. Vos fameuses centrales nucléaires à bas coût risquaient fort d’irradier la moitié de l’Europe, et de transformer la France en un territoire désolé. Je ne pouvais pas vous laisser faire. N’oubliez pas ce facteur important, nous nous tenons mutuellement, j’ai enregistré certaines de nos conversations.
Dominique : Vous n’avez aucune preuve matérielle contre moi, je prenais toujours la précaution d’emmener avec moi, un brouilleur de caméras et de micros. Cette machine empêche l’enregistrement vidéo et audio.
Jérôme : Je dispose d’anti-brouilleurs. Résultat je possède des preuves très solides sur la majorité de vos projets malfaisants.
Dominique : Voici ce que je vous propose, on va jouer à pile ou face. Pile vous mourrez, face vous restez en vie, mais vous serez aveugle, sourd, muet, sans bras et jambe. Si la pièce tombe sur la tranche, vous restez indemne.

Jérôme avait un plan pour contrôler la position de la pièce, mais il ressentait quand même beaucoup d’appréhension. Il planifia une mesure pour s’en tirer, cependant il suait quand même abondamment. Une petite défaillance dans ses manigances signifiera des représailles atroces. Il connaissait bien la manie de Bollet d’offrir fréquemment trois alternatives, deux terribles et une sans conséquence néfaste, mais souvent difficilement accessible, et son goût pour choisir en fonction des résultats d’une pièce de monnaie. Alors Jérôme corrompit des proches de Bollet pour s’assurer de leur coopération, mais il n’était pas complètement rassuré pour autant.

Jérôme (soulagé) : On dirait que j’ai beaucoup de chance.
Dominique : En effet vous échappez pour l’instant à des représailles grâce à la pièce qui tombe sur la tranche. Mais ne vous réjouissez pas trop, à la prochaine traîtrise, je relance une pièce.

Dominique Bollet le président, croyait que sa pièce de monnaie porte-bonheur, s’avérait magique, qu’elle permettait à coup sûr de découvrir la meilleure option possible. Problème elle ne disposait d’aucune propriété surnaturelle, il s’agissait juste d’un objet rare d’une valeur de cent euros. Pourtant Bollet ne se gênait pas pour utiliser à tort et à travers son porte-bonheur, il rejeta des affaires qui passaient pour très avantageuses, juste à cause d’un pile ou face défavorable. En outre il accepta de vraies escroqueries très voyantes, repérables par un enfant n’ayant aucune culture économique, à cause de la façon dont sa pièce tombait. Heureusement pour le président, son secrétaire Tom Malroux trouva une parade pour sauver des contrats très juteux. En effet il mit au point une machine spéciale qui déterminait si la pièce tombait sur pile ou face, elle envoyait des ondes magnétiques, et le porte-bonheur s’avérait en fer. Or les objets en fer bougeaient, s’ils subissaient du magnétisme.
Malroux possédait divers surnoms élogieux, notamment celui de sauveur. Il empêcha plusieurs multinationales de sombrer à cause des manies particulières de leur propriétaire. Le précédent patron du secrétaire estimait que la taille du nez constituait un excellent présage. Plus il était long, plus l’interlocuteur s’avérait fiable. Des escrocs pratiquèrent alors de la chirurgie esthétique sur leur nez pour l’allonger, résultat des milliers de salariés furent menacés de chômage. Tout semblait perdu mais Malroux grâce à un mélange d’intimidation et de crapulerie réussit à annuler tous les contrats frauduleux, il parvint ainsi à sauver de nombreux emplois. Sans l’influence heureuse du secrétaire, des tragédies terribles auraient eu lieu. Mais Malroux n’était pas tout blanc. Il considérait le meurtre comme une option raisonnable, si cela aidait à rapporter beaucoup d’argent.
Les chevaliers ne faisaient pas que de la préservation de sites naturels, ils œuvraient de temps à autre pour protéger des gens.

Alphonse : Les gars, un politique socialiste a proposé une idée très intéressante. Il veut limiter le nombre de mandats privés des élus politiques.
Albert : Que veux-tu dire Alphonse ?
Alphonse : Actuellement un maire, un député, un ministre peut légalement en plus de son mandat public, occuper cinq postes différents dans des multinationales, et ne consacrer qu’un pour cent de son temps à la cause des électeurs.
Albert : Quel est le nom de celui qui défend un projet très sensé ?
Alphonse : Il s’appelle Damien Farre, il veut que le nombre de mandats privés des politiques soit limité à quatre, et que le salaire maximum d’un élu travaillant pour une entreprise, soit de cent mille euros chaque mois.
Albert : Farre laisse encore beaucoup de marges de manœuvre aux multinationales.
Alphonse : Je sais mais il s’agit d’un bon début. Farre peut être le précurseur d’un mouvement, qui apportera un assainissement profond de la vie politique française.
Albert : Admettons, mais en quoi cela nous concerne ? Nous sommes des défenseurs de la nature, pas des gardes du corps de politiques faisant des réformes timides.
Alphonse : J’ai peur que Farre ne soit tué ou, subisse des pressions de la part de multinationales.
Albert : Alphonse je crois que tu te fais du mauvais sang pour rien. Si Farre était plus courageux, ce serait possible que les multinationales grincent des dents, mais il ne va pas très loin dans la prise de risques.
Théodore : Je partage l’opinion d’Alphonse. Le socialiste est timide, cependant il peut créer un vent de changement profond sur le long terme.
Alphonse : Je doute que les multinationales voient d’un bon œil, la mise en place d’une réforme qui diminue leur influence politique et leur droit légal à corrompre.
Albert : Je vous suis, mais en quoi la protection de Farre servira la cause de la nature ?
Alphonse : Une des raisons de la crise écologique en France est la corruption des élus. Trop de politiques défendent l’intérêt privé au détriment de l’intérêt public. Cela permet à des multinationales de détruire l’environnement.
Albert : Développe ton propos.
Alphonse : En soutenant les élus qui défendent la lutte contre la corruption, nous rendons indirectement service à la nature.
Albert : J’ai peur que certains de nos partisans se sentent déboussolés, par le fait que nous défendions un socialiste peu engagé dans la protection de l’environnement.
Alphonse : Dans ce cas nous nous arrangerons tous les trois pour bien expliquer les raisons de nos agissements.
Albert : Il existe des malentendus difficiles à dissiper. Je crains que beaucoup des nôtres soient perplexes, même après de longues explications.
Alphonse : Moi aussi je n’aime pas le PS, mais je trouve qu’il faut encourager les membres de ce parti qui ont des initiatives intéressantes.

Les chevaliers avaient raison de vouloir jouer les protecteurs de Damien Farre, le député. Des personnes voulaient la mort du député, notamment Tom Malroux, le secrétaire. Celui-ci se caractérisait par une volonté d’étouffer toute initiative, qui mettrait en péril l’immense pouvoir des multinationales. Ainsi dès qu’un projet remettait en cause même très timidement, la domination politique des grandes entreprises, Malroux se lançait dans une guerre sans merci, contre la personne qui osait perturber les visées hégémoniques des financiers. Pourtant le secrétaire s’avérait animé de bonnes intentions, il pensait bien faire. Il estimait que le système mondial s’avérait foncièrement pourri, et que la seule façon de sauver l’humanité consistait à hâter le plus possible la décrépitude de l’économie planétaire. Résultat Malroux soutenait des œuvres démentes, appuyait des projets qu’il détestait, car il pensait que cela permettrait de rendre service sur le long terme à la nature et à l’homme. Le secrétaire ne croyait pas dans les vertus de la réforme, et du changement en douceur. Il voyait comme des doux rêveurs, ceux qui prônaient des améliorations grâce aux associations et aux partis politiques. Tom jugeait comme des naïfs totalement à côté de la plaque, des idiots gentils, les gens qui considéraient que l’histoire était modifiable, sans bouleversements et grandes catastrophes. Malroux trouvait que la seule issue, à l’anéantissement total de la vie sur Terre, au déclin de la nature, consistait à hâter l’effondrement de la société moderne, à détruire les états, et à tuer l’initiative privée. Pour cela il essayait de rendre toujours plus puissantes les multinationales. Il évaluait son patron Dominique Bollet le président, comme un levier idéal pour réaliser ses objectifs. Le secrétaire en épaulant Bollet espérait de tout son cœur, parvenir à déclencher de son vivant le retour à l’état naturel, l’émergence d’une humanité avec une technologie faible, un monde où le métal ne serait pas utilisé, le retour à une sorte de préhistoire.






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