Les terroristes protecteurs chapitre 22 partie 2

Date 24-09-2017 19:04:47 | Catégorie : Nouvelles confirmées


Théodore aurait bien voulu tuer le pape, mais il avait une énorme dette financière à l’égard d’Alphonse le modéré. Alors pour obtenir un nouveau délai de paiement, il se mit de son côté. En effet il se laissa tenter pendant quelques mois par le démon du jeu. Il crut mettre la main sur une méthode quasi infaillible pour obtenir la fortune. Dans les faits il fut victime d’une escroquerie très bien organisée qui fit des centaines de victimes. En outre il perdit le sens de la réalité à cause d’une drogue particulière. Il joua dans un casino clandestin où un encens spécial donnait des envies folles aux plus raisonnables. Il misa en moins de deux heures plus de cent mille euros. Malheureusement les chances s’avéraient contre lui, car dans l’établissement les machines de jeu comme la roulette fonctionnaient de manière à avantager toujours la maison. De plus les cartes possédaient des signes distinctifs discrets qui permettaient aux croupiers de gagner beaucoup plus facilement. Théodore supplia Alphonse de l’aider. Le modéré accepta mais il mit des conditions à son appui. Il fallait que Théodore renonce à toute forme de jeu d’argent, s’il investissait ne serait-ce qu’un euro dans un ticket à gratter, il devrait rembourser immédiatement l’essentiel de ses créances. En outre Alphonse invita subtilement son ami endetté, à voter plus fréquemment dans le sens de ses décisions.
Albert faillit étouffer de rage quand il comprit le résultat du vote, il perdit une partie de son estime pour Théodore. Il comprenait que des dettes poussent parfois à renier ses principes. Mais il considérait comme un devoir sacré et primordial de s’acharner sur les ennemis influents de la nature.
Une fois Cého relâché, Alphonse et ses compagnons lurent le rapport sur lequel ils avaient fait main basse, ils ne furent pas déçus.

Alphonse : Je savais que les multinationales dans le secteur de l’énergie commettaient souvent des abus, mais je ne m’attendais pas à ce que soit à ce point.
Albert : Moi cela ne m’étonne pas, que les grandes entreprises qui fournissent de l’électricité, et du carburant commettent des excès monstrueux.
Théodore : Je suis d’accord, il existe des lois pour encadrer le marché de l’énergie mais le règlement ne s’applique qu’aux petits. Les gros possèdent mille et un moyens de contourner les règles.
Alphonse : Je sais mais il n’empêche que la réalité, a un côté franchement impressionnant. Ainsi le président des Etats-Unis n’est rien comparé, au chef du conglomérat de l’énergie.
Albert : Cela fait plus d’un siècle que les multinationales accumulent de la puissance, tandis que les états perdent peu à peu de l’influence. Par conséquent il est normal que les dirigeants de grandes entreprises pèsent plus que les politiques.
Alphonse : C’est indéniable, mais je suis quand même surpris, que la majorité des guerres des vingt dernières années soient orchestrés par des multinationales, et non des politiques.
Albert : L’argent c’est le nerf de la guerre, la clé de la puissance dans ce monde. Or les dirigeants de multinationale les mieux payés, peuvent posséder une fortune supérieure au budget d’état comme la France.
Alphonse : Tu as raison, quoiqu’il en soit nous allons pouvoir porter un coup rude à l’hydre financière, au monstre tentaculaire qui régit la vie des français, des européens, et d’une bonne partie de l’humanité, c’est une bonne nouvelle.
Albert : J’ai le pressentiment que l’on aurait pu faire mieux, si on avait un peu bousculé Cého.
Alphonse : Possible mais rester fidèle à ses principes vaut mieux, que d’être un parjure, ou un hypocrite.
Théodore : Albert on a déjà considéré que le sujet était clos. Ce n’est pas bien de mettre de l’huile sur le feu, de chercher à alimenter la dissension dans nos rangs.
Albert : Je m’excuse, je demande pardon, je ne parlerai plus de l’affaire Cého.

Les chevaliers marquèrent des points dans leur lutte contre la pollution, mais les méthanistes ne se laissaient pas abattre. Xavier Cého le pape enjoliva d’ailleurs le récit de sa capture. Il fit croire qu’il tua plus de dix ennemis de sa secte, avant d’être pris. Qu’il mena une lutte épique contre des adversaires redoutables connaissant très bien les arts martiaux. Qu’en priant Méthane, il obtint une force et une vitesse terrible, qui lui permirent se semer la panique et l’effroi chez les chevaliers. Qu’il fallut l’assommer lâchement par derrière pour que son combat titanesque prenne fin. Le pape se vanta d’avoir envoyé à l’hôpital des dizaines de chevaliers, et poussé plus de la moitié de ses ennemis à s’enfuir. Seules quelques voix timides osèrent contester le récit de Cého, et elles s’exprimèrent de manière très discrète. La majorité des méthanistes crut la fable de Xavier, elle fêta avec énergie le retour du pape. Plusieurs adeptes servirent de sacrifice pour la divinité de la pollution afin de marquer l’événement.
Dominique Bollet le président malgré la joie qu’il ressentit, n’approuvait pas le choix des sacrifices. Cela ne le dérangeait pas que des gens soient offerts à Méthane. Mais il croyait que son dieu serait plus content, si on lui donnait des ennemis, plutôt que des acolytes qui le servaient. En effet le président estimait que sa divinité appréciait beaucoup plus la mort de ses adversaires, plutôt que le décès de ses agents. En outre Bollet estimait que ses confrères manquaient de discrétion. Organiser un sacrifice humain devait se faire de manière subtile et furtive, pour éviter d’attirer l’attention des autorités. Même un policier très corrompu pouvait difficilement fermer les yeux, sur des meurtres commis au nom de la religion dans un pays comme la France.

Dominique : Monsieur Cého, vous allez bien ? J’ai appris que vous aviez été capturé par des chevaliers de Gaïa.
Xavier : Je suis entier Dominique, les chevaliers qui s’en sont pris à moi, étaient des dégonflés. Ils se sont contentés de me prendre un document important.
Dominique : Que contenait l’écrit subtilisé ?
Xavier : Je ne peux pas te le dire, il faut être un cardinal de Méthane, pour avoir le droit de connaître les secrets du document.
Dominique : J’aimerais savoir une chose, quand aurai-je le droit de prêcher en tant que prêtre méthaniste ?
Xavier : Normalement tu devras attendre encore un an. Cependant vu les services exceptionnels que tu as accomplis pour la cause de Méthane, je suis disposé à t’accorder une dispense si tu réussis un examen.
Dominique : En quoi consiste l’épreuve ?
Xavier : Réussir à citer les dates les plus importantes de l’histoire du culte de Méthane, et cent des noms véritables de notre dieu.
Dominique : C’est facile, je connais plus de deux cents noms de Méthane, et mes connaissances sur l’histoire du culte sont encyclopédiques.
Xavier : Très bien dans ce cas, la réussite à l’examen ne sera qu’une formalité. Autrement j’ai appris une nouvelle inquiétante, Damien Farre le député voudrait que le taux officiel de croissance économique de la France, tienne compte de la pollution.
Dominique : En effet son souhait pourrait déboucher sur une véritable catastrophe, pour les desseins de notre dieu. Il risque sur le long terme d’éveiller la conscience écologique de milliers de politiques.
Xavier : Actuellement la croissance économique est mesurée en tenant compte de la productivité des entreprises, mais les conséquences néfastes de leur activité sont laissées de côté.
Dominique : La pollution cause des cancers, des maladies respiratoires et d’innombrables problèmes. Si elle devient une variable économique utilisée pour calculer la croissance, nous les méthanistes seront très embarrassés.
Xavier : Plus que ça, le dogme de la croissance utile sera remis en cause. Les partisans de la décroissance obtiendront gain de cause. Vu que la plupart des pays du monde seront dans le rouge du point de vue économique.
Dominique : La pollution crée des problèmes énormes, si les états se mettent à en tenir compte, même le plus sceptique et fanatique des libéraux sera obligé d’admettre que le modèle économique capitaliste est une folie pure.
Xavier : Résultat des centaines d’années d’efforts pour détruire la nature voleront en éclats, Gaïa sera sauvée, et Méthane s’affaiblira considérablement.
Dominique : C’est un cauchemar qu’il faut combattre de toutes nos forces, je vais prendre des mesures très énergiques pour contrecarrer le projet de Farre.
Xavier : Tu veux mettre à mort le député ?
Dominique : Je pense à quelque chose de plus subtil.

Dominique Bollet se forçait à agir avec retenue, même si une partie de son esprit réclamait des mesures spectaculaires contre Farre. Par exemple Bollet souhaita organiser une séance de torture comportant les trois v contre le député. Il s’agissait d’un supplice se caractérisant d’abord par trois types de viol. D’abord la cible principale était agressée sexuellement, puis un parent proche du type mère se faisait sodomiser sous les yeux de Farre, et enfin le député devait avoir un rapport non consenti avec sa génitrice. Puis Dominique se dit qu’il n’allait pas assez loin dans le panache. Il pouvait mieux faire, il se sentait capable de réaliser des actions plus retentissantes. Alors il planifia de placer dix mille tonnes de dynamite sous le domicile de Farre, et de la faire exploser. Il disposait de gros stocks d’explosifs et d’armement, ainsi que de centaines d’agents spécialisés dans les attaques terroristes. En outre grâce à son contrôle de certains médias, il lui serait facile de pousser beaucoup de gens à éprouver de la peur voire de la terreur. Mais Bollet se tarauda pour son manque d’imagination, il fit des dizaines de fois le coup de l’attentat à la bombe. Ou alors il variait un peu les moyens de destruction employés, plutôt qu’un explosif, pourquoi ne pas répandre un gaz mortel. Il possédait quelques trouvailles de ses chercheurs, qu’il désirait expérimenter dans des conditions réelles, et ne plus se limiter à de strictes conditions de protocole. Il se réjouissait à l’idée de tester sur des européens ses jouets dévastateurs. Cependant finalement Dominique choisit la voix de la raison, et il convoqua le premier ministre Jérôme Chameau, afin de mettre en place son plan machiavélique.

Dominique : Monsieur Chameau, j’aimerai que vous convainquiez le député Farre d’abandonner son projet d’analyse environnementale de la croissance.
Jérôme : Je vois mal comment je pourrais convaincre Farre de m’écouter, il est très remonté contre moi.
Dominique : Vous lui direz que vous êtes d’accord pour financer son envie de créer un musée à la gloire de Marat le révolutionnaire.
Jérôme : Effectivement cela pourrait convaincre le député de renoncer à son projet. Mais il y a toujours la possibilité que les Verts reprennent le flambeau de Farre.
Dominique : Vous n’avez pas à vous soucier des Verts, je m’occupe d’eux, je vais décapiter ce maudit parti, qui m’horripile profondément.
Jérôme : Autrement j’ai appris que vous vous destiniez à la prêtrise, c’est surprenant. Comment trouvez-vous le temps de gérer une carrière religieuse et une multinationale ?
Dominique : C’est simple j’apprends à déléguer. De plus je ne suis pas perdant financièrement en liant ma vie au dieu Méthane. Il m’envoie des prémonitions qui m’aident à réaliser de bonnes affaires.
Jérôme : Vous voulez dire que vous croyez qu’une divinité dont le principal crédo est la pollution, vous fait gagner de l’argent ?
Dominique : Exactement je sens que vous êtes dubitatif, pourtant depuis que je sers Méthane, mon entreprise est plus florissante que jamais.
Jérôme : Cela peut être dû à d’autres facteurs qu’une intervention divine.
Dominique : Votre scepticisme vous perdra, si un jour vous changez d’avis, si vous voulez rejoindre les rangs des élus, faites moi signe.
Jérôme : S’il existe des dieux, je doute qu’ils se mêlent des affaires humaines.
Dominique : C’est dommage que vous soyez aveugle à la révélation.

Dominique Bollet se demandait s’il ne devrait pas convertir avec un lavage de cerveau Jérôme Chameau pour le sauver. Il ne voyait pas le fait d’imposer sa foi comme un acte immoral, mais une bonne action. Il pensait que chaque personne qui adhérait à la cause de Méthane la divinité de la pollution était un individu sauvé. En effet pour Dominique son dieu possédait une puissance presque infinie. Il ne détruisait pas l’univers uniquement parce qu’il voulait s’amuser. Cependant le jour où il en aura assez de jouer, il dévorera pratiquement tout, les étoiles, les planètes, les lunes, il ne laissera que les âmes de ses adeptes. Puis Bollet changea d’avis, il risquait de remettre en cause sa transformation en démon, s’il remplissait les rangs des méthanistes avec des gens peu méritants. En effet il voyait Chameau comme un pion utile, mais après réflexions il le considérait comme indigne de rejoindre les effectifs des élus du dieu ultime. Dominique visait très haut, il voulait évoluer en démon supérieur. Il savait qu’il devrait accomplir des exploits retentissants d’après ses convictions. Il estimait qu’il participait à un objectif très ambitieux qui demandera vraisemblablement des efforts harassants et nombreux. Mais Bollet voulait coûte que coûte arriver à obtenir un statut élevé en tant que démon. Même si pour cela il devait suer sang et eau pendant des années voire des décennies. Il devint une véritable incarnation du fanatisme religieux, sa foi se transformait en une véritable obsession pathologique. Il effectuait au minimum cent prières par jour en l’honneur de sa divinité.

Alphonse : Les gars, Bollet va lancer une grande offensive, il a prévu une machination pour porter un coup terrible au parti des Verts.
Albert : Alphonse, quelle est la nouvelle duperie de Bollet ?
Alphonse : Il veut faire croire que la majorité des députés français des Verts organise des sacrifices humains.
Albert : Comment un mensonge pareil a t’il une chance d’être considéré comme vrai ?
Alphonse : Bollet a créé un centre d’enregistrement clandestin très performant, qui permet de faire des vidéos mensongères, capables de tromper les analyses les plus poussées.
Albert : Que veux-tu que nous fassions Alphonse ?
Alphonse : Exceptionnellement nous n’allons pas nous contenter de cambrioler, nous ferons exploser le centre. Après cela nous devrons cambrioler la maison de Damien Farre le député.
Albert : Je croyais que tu aimais bien Farre.
Alphonse : Jusqu’à peu c’était le cas, mais le député a cédé aux sirènes de la corruption.

Est-ce que les chevaliers parviendront à causer une explosion sans faire de victime ?







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