Ma vie de chienne

Date 24-10-2017 17:48:59 | Catégorie : Poèmes confirmés


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Enfin il est l’heure, ils font trop de bruit
Je range endormie quelques linges de la nuit
Bâillements, étirements mes premiers ennuis
Je suis bien là, ils vont vouloir que je m’enfuie

Car chaque matin c’est pareil, la ritournelle
-Lola, ma petite Lola viens ici ma toute belle
-Non je t’en prie ne vas pas dans la poubelle
C’est pourtant un bon coin de joies nouvelles

On me sert le cou, je geins, croyez vous
Il serre toujours, j’ai compris il n’est pas mou
Toute nue on me sort, froid glacial, il s’en fou
Dehors je tremble, pour lui j’ai des puces partout

Il est neuf heures, et mon petit déjeuner comme lui
Je grogne, il croit que je veux voir sa femme, il jouit
Il me demande de faire la belle, un quignon, je fuis
Incroyable cela, je ne suis mendiante de sa vie

Madame se lève : - Oh ma petite Lola tu as faim
Heureusement leur poubelle m’a gavée au grand matin
Va chercher le nonos et ramène moi le; pas d’entrain
J’en ai marre de ne pas faire ce qui me plait enfin

Il est l’heure ils me laissent seule, la voie est à moi
Je vais pouvoir me dérouiller les pattes sur la soie
Je vais jouer avec la nature, la plante verte ma foi
Elle tombe par terre, patatrac, à plus tard ce n’est pas moi

Aie! Ils sont de retour, je ne suis plus leur fifille
Ils cherchent à me frapper, je suis une anguille
J’attendrai sous le lit plusieurs heures d’aiguilles
Avant de me montrer soumise pour qu’ils me houspillent

Tiens ils ont remplie ma gamelle, quel est le menu
Moi j’aime les bon plats, je grogne je suis émue
Un poulet carotte, mon plat préféré, ils ont de la vertu
Je me goinfre, tant pis pour leur porte monnaie fendu

Pas de travail, je vais faire la sieste sur le canapé
Il n’aime pas çà, mais leur volonté est limitée
Mais je sais, dans un instant je serais encore chahutée
Par leurs câlins, ils sont gênants, sur vous ce serait déplacé

Enfin le grand calme de ma journée, je rêve de liberté
Je gambade dans les campagnes, prés des grandes cités
Je renifle mon pote sirocco, je fouille les poubelles polluées
Je suis la meuf du quartier, j’ai des airs de rappeuse innée

Quand arrive le soir je leurs parle de politique sympathique
Fait de société je suis de la classe des petits apathiques
C’est eux qui président mon avenir, économistes dynamique
Ils prélèvent sur ma gamelle leurs impôts emblématiques

Devant moi ils mangent au souper des friandises succulentes
Et je jappe pour leurs dire que moi aussi j’en demande
Mais ils font fi de me comprendre, je mords leur talon intimidant
De rage je déchire le tissu du canapé ma chute est violente

Je vous connais, vous avez le regret toujours bien facile
C’est pour cela que j’en profite et parfois retourne sur mon île
Dans Mon panier douillet où la nuit me racontera une idylle
Trop virtuelle car j’aimerai avoir des enfants bien dociles
Mais mes coquins de maitres m’en ont bloqué la voie
Æ’C




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