Le 28 juin… à 17 heures

Date 19-11-2017 17:54:54 | Catégorie : Poèmes


Qui peut la retarder
Elle n’est toujours pas là
Ferait bien de se dépêcher
Ah ! Enfin, la voilà
Se rapproche de moi
Me sourit un petit peu
Arrange de ses doigts
Une mèche de cheveux

Je lui donne mon livre
Je vais lui tendre mon cœur
Mais les autres arrivent
Il est déjà sept heures

Je le range dans le tiroir
Referme la sacoche
Et je me dis plein d’espoir
« Ça va, c’est dans la poche ! »

« Ben, dis-donc ! Il est chouette ! »
Me dit-elle tendrement
« Super-bat, extra-chouette »
Tout plein de compliments
Parcourt à faible voix
Le dos de la couverture
Puis son regard me boit
D’un trait et sans bavure

Elle le serre sur le sein
Qui protège son cœur
Ouvre le sac à main
Le range avec douceur

Elle le lira ce soir
Avant de s’endormir
Il est sept heures un quart
J’ai le cœur noyé de rires

La demi-matinée
Vient à peine d’éclore
Quand je la vois se radiner
Toutes dents au-dehors
Me dis : « Dans ta poésie
Paraît que tu te permets
De critiquer ma vie
Je ne la lirai jamais ! »

Je sens ma peau pâlir
Comme un bonhomme de neige
Tout l’air que je respire
Me donne le teint beige

Quand sur ma silhouette
Elle pose des yeux froids
Et puis tourne la tête
Il est midi déjà

Toute l’après-midi
Je traîne mes godasses
Et mes pensées aussi
Dans une rue dégueulasse
Salie par des petits bouts
Des petits bouts de papier
Elle a jeté partout
Mon nom et mes idées

Elle a détruit mon livre
De la pire des façons
A maquillé de givre
Les yeux de l’horizon

C’est con un vingt-huit juin
C’est bête comme une erreur
Proscrit comme un bouquin
Paru à compte d’auteur



Cet article provient de L'ORée des Rêves votre site pour lire écrire publier poèmes nouvelles en ligne
http://www.loree-des-reves.com

L'url pour cet article est :
http://www.loree-des-reves.com/modules/xnews/article.php?storyid=9265