Pèlerinage

Date 11-03-2018 19:23:15 | Catégorie : Poèmes confirmés


Pèlerinage

Museau de chrome:
Ton vaisseau;

Titan égaré:
Ton éclaireur;

Vitesse accrue,
Montage achevé,
Le réglage est finalisé,
Un pont de vent entre les saisons:
La visite commence.

Depuis ton satellite ancien,
Le paysage se déroule,
Un horizon égaré devient la couverture de ton visage igné.

L'oiseau invente le ciel,
L'air est si frais que tes yeux deviennent des cristaux instables.

L'oracle t'avais prévu
Il y a si longtemps
Que ton arrivée est maintenant un événement trop discret.

Annonce:
Insecte transparent fendant le zéphyr,
Lente perspective dorée au métal des mutations chuchotées,
Lagon si large que tes ailes y décrivent un profil levantin en dérive.

Encore un élan et te voilà magicien emporté par les embruns
Vers la porte des Anciens venus du Paradis.

Une accélération tresse ton sillage
En acanthes miniatures
Supportant le temple des créateurs de rêves.

Onyx
Brute
Tu découvres en chemin
L'angle de tir
Des meilleures équations
Et Monsieur Drake
Te prédit un avenir organique
En préparation dans les limbes d'étoiles doubles
Stratifiées dans les songes des chamanes de Dordogne
Dessinant
L'ombre des destinées bicéphales de ce petit animal qui veut devenir toi.

Tu le suis à la trace depuis ton écran de saphir:
Il est bleu
Dans les océans immenses de cette terre si douce,

Il est méduse de diamant
Dans les profondeurs
De la lune
Quand il murmure aux magiciens de minuit
Les prémisses du nombre d'or.

Les orchidées le connaissent
Comme un bourdon espiègle.

Connu des filles d' Antarés,
Il donne aux pensées leurs lettres parfumées,
Dédicaces stylisées signant l'acte de naissance
Du premier pollen venu du zénith.

Ton voyage est une musique
De cime,
Une mélodie de néon,
Une syllabe d'abandon,
Une nostalgie dédiée aux troupeaux de carabes ,
Ceux-là mêmes qui se sacrifièrent pour que les pyramides des dieux
Deviennent d'immortelles nefs,
Parcourant un autre ciel
Pour y semer
Leurs nuits souterraines
Accordées à la mélodie des arbres
Devenus chandeliers
Sous le règne de Lyrae.

Enfin,
Ton souffle déteint sur les plaines
Et ton ombre est l'esquisse de phalènes redoutées
Car porteuses de cette vérité:
Que tu viens de ce Centre .

Et les géants te suivent,
Et Toumaï arrive,
Et les rives d'une intelligence nouvelle
Se devinent
Et les airs se peuplent de morphos bleus
Et les mers de dragons synthétiques , tes esquifs marins,
Qui te signalent les premiers dauphins télépathes.

Le jour simule un rayon de myrte
Donnant aux tableaux de tes peintres
L'impression que le regard s'incurve vers le sud,
Seulement l'instant d'un éveil peut-être durable.


11 Mars 2018






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