Le blockauss

Date 12-08-2018 17:51:44 | Catégorie : Poèmes confirmés


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Le blockhaus

Le blockhaus jouxtant les lustres du Léomont
A la côte trois cent vingt, vigilant, ténu surveille
Sa proie comme une vipère empressée à l’éveil
Pour protéger la vallée d’un repos pris à foison
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On serpente lent à travers l’énigmatique forêt
Le chant des oiseaux gais nous accompagne
Mélodie, notes ouatées vers la rase campagne
Pour guider posté notre sifflotement trop inquiet
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Sorti de la gueule déboisée de la haute futaie
On aperçoit terré là, l’invincible bloc de béton
Il nous guette à sa meurtrière usée, viril poltron
Engoncé dans son foulard de verdure feutrée
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On éventre pensif la toute puissante forteresse
Ses larges murs impénétrables nous accusent
De les déranger dans leur silence ; Quelle ruse!
Leur peine! Ce tonnerre; Porte d’acier qui agresse
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Les puissants murs coulés ont gardé prisonniers
Les parfums âcres des béantes blessures d’hier
Quand les éclats mortels des puants canons fiers
Déversaient mille feux sur la casemate terrassée
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Il protégeait austère la vie incertaine du bon soldat
Qui terrifié s’en remettait servile au feu de sa force
Rejetant les intrus, d’un enfer minant son écorce
O non! Jamais non jamais le recul d’un seul pas!
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Des bruits sinistres s’élevaient plaintifs du sous sol
Vide comme un écho torturé dans la pure violence
Des souffrances, aux mortels cris de l’espérance
Appels priants aux Dieux sourds qui vous désolent
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Il assiste attendri et incapable les regards du remord
Et les peupliers déchirés témoignent et se pansent
Armée statique dont l’ennemi tranche abject la panse
Quand leur sève visqueuse les débranche sur la mort
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Enfant ingrat, on se crie sans vergogne, on se joue
A la guerre; Se bouche ignare les oreilles du respect
A ce souvenir enfoui là : O gueux ! Sous vos pieds
Laissez nous au silence! O blockhaus! Joue contre joue!
¤
Les enfants sont repartis, l’ont laissé sage ce solitaire
Paisible armure étreignant son fond de terre qui servile
Le baigne complice dans la sérénité du temps d’asile
Couché sur les âmes austères dans leur vil passé amère.
Æ’C





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