
Lettre aux gouvernants
Quand vous, le sourd pouvoir creusez Entre la masse et la minorité Entre l’argent et l’or aisé Entre La pauvreté et la richesse Entre l’impôt et les défiscalisations Entre les contributions et les aides Un fossé qui plonge la solidarité Dans le noir des abymes Ne peut-on craindre désolation Ravage, désastre, dommage, bouleversement Venus du fond d’une fosse aride
Là où les plus mal lotie ne peuvent Avoir la possibilité de se relever Alors voilà qu’ils se ruinent Qu’ils déversent leur amertume En quoi peut –on leur en vouloir Si ce n’est de la part de ceux Qui sans remord les asservissent, les négligent Et ne les laissent remonter vers l’air pur De ce haut de fossé qu’ils se réservent Dans l’égo de leur drastique prospérité
A ceux-ci Le pouvoir leur en assure la voie D’argent il n’en est point Mais d’or on les presse De venir le prendre gracieusement Aux modestes il n’en serait question On ne vous offre que ces petites taxes Qui mises bout à bout vous rongent Dans l’éprouvante décadence De leur rêche pouvoir d’achat Qui de jour en jour mine leur moral
Et le pouvoir ne se veut comprendre Quand en ces demain rigoureux Dangereux, monstrueux, disgracieux Ils viendront eux les humbles vous renverser En vous disant seul le peuple gouverne Laissez-nous nous exprimer, Laissez-nous nous engager Laissez nous partager Laissez nous échanger Laisser nous appliquer Ces lois qui ne nous seront plus scélérates Laissez nous pouvoir devenir grands En connaissance de notre bonne cause Laissez-nous nous gouverner La masse est notre puissance Votre minorité est votre défaillance Laissez-nous être de vrais citoyens Qui accepte tout autre Mais exige que le fossé Soit le moins profond possible Afin que chacun puisse se comprendre Car tous nous aimons Plus que tout notre pays ƒC
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