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Re: Défi du 05/09/2015
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Hello !
Autant Iste a dégainé tôt, autant moi, je réponds tard.
Voici ma participation !


La vie sans rouge




Armand était d’ordinaire un homme charmant, mais de temps en temps –peut-être deux à trois fois par an - il avait des sortes d’effrayantes sautes d’humeur. Quand ça lui arrivait, il se montrait si mauvais, si hargneux, si méchant, il vociférait si fort que même Nosferatu s’était tu dans ses enfers et l’exhortait de fermer sa gueule. L’an dernier il avait failli perdre son job et cette année, il avait failli perdre sa femme.
Après une mémorable dispute sur un parking de supermarché dont s’étaient rendus témoins les quinze employés et cent huit clients , Hélène, l’épouse d’Armand lui avait lancé cet ultimatum

- Mon bonhomme. Soit tu soignes ta colèrite aiguë, soit je te quitte.

Armand avait de sincère regret à présent que la crise était passée. Il fit le tour des médecins, psychologues, psychiatres, psychanalystes, comportementalistes assermentés… Tous proposaient des thérapies sérieuses, mais horriblement longues et demandant une réelle implication de soi. Or Armand ne se sentait pas malade, se confronter à la réalité et découvrir qu’il souffrait d’un trouble bipolaire, d’une profonde névrose ou d’un traumatisme d’enfance ne le tentait absolument pas. Non, il avait juste besoin de sauver son mariage.

C’est là qu’il fit appelle à Ramona.

Ramona était l’amie d’un ami et elle pratiquait ce qu’elle nommait la « calmothérapie », un truc babacoolistique importé de je ne sais quel endroit branché d’outre-manche. Ça puait le charlatanisme à plein nez, mais au moins, cela demandait peu d’investissement en temps, et sur le plan émotion (« deux séances tout au plus et ça sera régler », avait promis Ramona). En plus, sans trop jouer sur les mots, Hélène avait exigé que son cher et tendre se « soigne » et non qu’il « guérisse ».
- Bon ! Commença Ramona quant elle l’eut installé en tailleur sur de sympathiques tapis persans dans un salon cosy d’inspiration tibétaine, nous allons tenter de déterminer le fait déclencheur de toutes ces crises. Il va falloir me raconter chaque épisode dans le moindre détail.
Pendant presque 4 heures, Armand fit l’inventaire minutieux de ses perdes de contrôle, depuis la maternelle, alors que la directrice d’école avait douloureusement badigeonné son genou d’éosine et s’était retrouvée l’avant bras mordu à sang, jusqu’à sa dernière crise avec sa femme alors qu’elle avait filé en douce au coiffeur de la galerie marchande pour se faire teindre le cheveu en roux au lieu de l’aider à faire la queue à la caisse du supermarché, en passant par le très embarrassant savon monumental qu’il avait passé à son patron parce que ce maladroit avait malencontreusement renversé sa soupe à la tomate sur la belle chemise blanche d’Armand...
Ramona avait médité quelques instant ce grand déballage, puis avait rendu son verdict sans appel :
- Cas classique d’allergie à la couleur rouge ! Avait-elle conclu.
Armand avait d’abord ri. Avait failli même se moquer… Et puis il avait vite passé en revue toutes ses mésaventures à l’aulne de cette information nouvelle. Il avait également reconnu en son for intérieur que la couleur rouge vif l’alarmait, la vue du sang le hérissait, le pourpre l’angoissait et le carmin l’exaspérait… Oui ! Tout collait ! Il était allergique à la couleur rouge !
A partir de ce moment, Armand porta presque continuellement des verres teintés afin de voir la vie en jaune, bleu ou rose bonbon. Ayant aboli la couleur honnie, Armand pensait en avoir défini avec son petit problème technique de pétage de plombs somme toute assez gérable. Il avait pris conscience, aussi, qu’il s’était interdit de faire plein de choses juste parce que le rouge y était présent ou évoqué : séjourner à Londres car tous les bus étaient monumentalement incarnats, visiter la Place Rouge à Moscou ou encore se promener sur la croisette (à cause du tapis rouge…). Qu’à cela ne tienne, il emmena Hélène en longue lune de miel dans tous ces endroits magnifiques qui lui étaient autrefois défendus.

- Votre compte est vraiment dans le rouge, Armand ! Passez me voir, on va trouver une solution…

Monsieur Aboulie, son conseiller financier et ami de longue date avait laissé ce message comminatoire sur le répondeur et Armand le consulta avec un frisson d’inquiétude de retour de son voyage à Bâton Rouge (Louisiane). La banque allait fermer dans trente minutes. Ni une, ni deux, Armand attrapa le dossier qu’il consacrait à ses papiers de banque et fila jusqu’à l’agence. Irrité par le premier feu rouge qu’il croisa, il se rendit compte avec stupeur qu’il avait oublié ses lunettes de soleil. Tant pis, pensa-t-il. Monsieur Aboulie était un homme très placide. Pas grand risque qu’ils en viennent aux mains…
La petite dame de l’accueil le fit patienter dix minutes et l’orienta vers le bureau du directeur de l’agence.

- J’aimerais voir monsieur Aboulie, il est mon conseiller depuis vingt ans. J’ai un grave problème de découvert. Je me suis vraiment emballé ces derniers temps…

- Monsieur Aboulie ne travaille plus ici ! Son laxisme envers ses clients préférés lui a valu un blâme et le transfert dans une autre agence. Je suis monsieur Lareau-Tulle, directeur. Répondit un petit homme sec et peu engageant.

Comme l’homme l’invitait à entrer, Armand pénétra dans le bureau avec réticence. Il expliqua sa situation en s’efforçant de rester calme et serein, mais déjà un exemplaire du code des assurances posé en évidence sur le bureau de l’homme l’énervait prodigieusement à cause de sa couverture outrancièrement vermillonne…
Ce soir là, Hélène fit l’expérience fort humiliante de venir chercher son mari au commissariat du centre ville.

- On m’a expliqué que tu avais « explosé les rotules » de monsieur Lareau-Tulle. Murmura-t-elle d’un ton pincé tandis qu’elle le ramenait à la maison.

- Tu ne vas pas me quitter, dis ? Demanda Armand tout penaud. Tu sais bien… C’est à cause de ma phobie du rouge…

- Tâche de ne plus jamais oublier tes lunettes ! Hurla-t-elle. Et j’ai bien dit JAMAIS !

Armand jura un bon million de fois.


Posté le : 11/09/2015 20:29
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Re: Défi du 05/09/2015
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Ah ! En voilà un défi qui va éprouver nos jauges personnelles !
Je m'en vais en quête de quelques idées rouges !

Posté le : 05/09/2015 10:27
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Re: Défi du 29/08/2015 : imposture professionnelle
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... En r'tard en r'tard, je poste ma participation !





Le joueur de pipeau professionnel


C’est par hasard que je me suis introduit dans la vie d’un autre, en une succession d’évènements aussi inattendus qu’inéluctables.
Un instant j’étais un pauvre type mal payé au SMIC qui attendait sur le trottoir, sans trop d’espoir, dent creuse et m’apprêtant à retourner à mon râtelier, tandis qu’une énième petite amie virtuelle rencontrée sur « materne-un-mec.com » m’ayant attiré hors de mon terrier par d’alléchantes promesses, se permettait de me poser un lapin par SMS.
L’instant d’après, j’étais joueur de pipeau professionnel marié à la plus belle des actrices américaines.
En fait, ça ne s’est pas passé aussi rapidement, il faut tout de même que je raconte les quelques jalons de ma succes story :
Donc j’attendais sur le trottoir cette copine occasionnelle qui n’est jamais venue. « Encore une moche qui n’assume pas son physique » ai-je pensé pour me consoler. Mais même une bien moche, un peu boulotte et boutonneuse, j’en aurai fait mon affaire. Il faut dire que j’étais célibataire depuis bien un an et demi. Devenu geek et assez associable par la force des choses, ça commençait sérieusement à sentir le bouc chez moi. Le bouc, le fennec et le vieux garçon aussi. Pour être tout à fait honnête, pour faire court et sans détour, j’avais les crocs.
Abandonné en pleine rue et passablement en rut de début juin – cette période charnière où le mâle en quête de partenaire a loupé le bourgeonnement hormonal de printemps mais n’entend pas passer totalement à côté de la saison des amours – en rut, donc, je déambulais sans but en pensant à la perspective d’un été seul mano-à-mano avec la veuve Poignet… Perspective peu réjouissante.
Perdu dans mes pensée, je faillis bousculer un gentleman en costume dandy, avec queue de pie et pochette de costume en soie bleue. Malgré sa dégaine très digne, l’homme avait une mine ébranlée, il semblait débordé par l’anxiété et il agitait ses longs bras désespéré.
- Mon dieu ! Quelle aventure déplaisante ! Quelle déconvenue fort regrettable ! Lança l’inconnu après sa presque-collision avec mon gras du bide.

- Qu’est ce qui va pas, gars. On peut t’aider ?

- Ah ! Mon brave ! M’a-t-il lancé. Peut-être pourriez-vous ? Je n’ose mais… Je n’ai guère le choix… Je vous promets une bonne rémunération si vous me rendez un petit service !

- Hey ! Man ! Je t’en prie ! J’ai justement ma soirée de libre ! Ai-je lancé sur le ton de l’amusement.

- Voilà ! Je me nomme Grégoire Flutobec, je suis joueur de pipeau professionnel. Ce soir, je suis prévu pour un concerto au grand théâtre du centre ville, mais un ami vient de me prévenir de ne surtout pas mettre les pieds dans la salle… Déclara l’homme qui visiblement n’avait pas le temps de s’embarrasser de politesse.

- Mais pourquoi ne pas y aller ? Demandai-je sur le coup de la curiosité.

- Ma femme et ma nouvelle maitresse et… et aussi mon amant ! Ils sont tous les trois aux concerts ! Depuis presqu’un an, j’ai pu jongler avec ma triple vie sans trop de peine, mais là ! Erreurs de calendriers ! Infernal imbroglio de cartons d’invitation ! Je crains le pire ! Je n’ai vraiment pas envie d’un règlement de compte dans les coulisses à l’issue de la représentation… Bref ! Je viens d’envoyer un message pour me décommander sous prétexte de fièvre foudroyante. Je retourne donc dans mon lit feindre l’article de la mort. Malheureusement, le directeur de la programmation menace de résilier mon contrat si je ne trouve pas tout de suite un remplaçant…

- Un pipeautiste professionnel ? Demandais-je, en affectant le plus grand sérieux.

Dire qu’il y a quelque minute, je m’apitoyais sur mon célibat non désiré et voici que je me trouvais face à mon exact opposé, détenteur d’un métier qui n’existait pas et qui se plaignait de trop d’abondance amoureuse…. Si chaque être humain se contentait d’un seul partenaire, d’abord : cela ferait moins de problèmes, ensuite : il y en aurait pour tout le monde…

- Oui ! Parfaitement ! Joueur de pipeau ! Et maintenant je suis infiniment embarrassé, car aucun confrère ne peut me remplacer dans un laps de temps si court.

- Et moi là dedans ? Demandais-je en essayant de boucler la boucle de cette étrange conversation qui n’avait ni queue ni tête (hormis la queue de pie…) et menaçait de se terminer en queue de poisson.

- Vous ! Oui, vous ! Vous pouvez me remplacer ! Juste pour une représentation… Le directeur de la programmation qui est sourd comme un pot n’y verra que du feu. Quant aux spectateurs, ils ne sont pas assez mélomanes pour faire la différence !

Je me demandais si un tel mépris pour le public était justifié. Terrible question existentielle que je ne m’étais jamais posée… Justement : la perplexité, le désœuvrement total et l’envie de me distraire de moi-même me poussèrent à aller vérifier.
Le public adora mon concerto de pipeau en pouêt-pouêt majeur. La salle s’esbaudit, applaudit et en redemanda. On me proposa quinze dates de concert. J’acceptais par goût du grand n’importe quoi. Le directeur de la programmation n’était nullement sourd. Il n’entendait que le bruit soyeux des billets de banque.
Concerts, célébrité grandissante… Et puis, ce fut l’emballement médiatique, les articles de presse dithyrambiques sur le « jeune génie de la musique qui ose casser les codes » et « propose quelque chose de vraiment novateur pour un public averti », l’inventeur de la « musique qui vient du cœur et que tout le monde comprend »… Bla bla bla et j’en passe.
Grégoire se suicida l’année suivante, désespéré qu’un parvenu sans talent ne lui volât la seule opportunité de notoriété qu’un joueur de pipeau n’ait jamais connue, de toute l’histoire du pipeau, de la clarinette et de la flûte de pan réunis…
La plus belle des actrices américaine, Enjolika Portorita, fit le déplacement spécialement d’Hollywood en jet privé pour assister à mon concert et ainsi montrer à ses paparazzis attitrés qu’elle s’intéressait à autre chose qu’aux régimes macrobiotiques et qu’elle était capable d’apprécier la grande musique et là, à l’issue de la représentation… Coup de foudre immédiat…
Enjolika est un amour de petite latino qui prend certes grand soin, de son physique mais qui a aussi d’immenses qualités de cœur. Pendant deux longues années, Enjolika émerveilla ma vie. Sous sa coupe, je devins autant pipeautiste que people. Dans mon esprit, c’était d’ailleurs un peu la même chose : souffler du vent sous les spots surpuissants des projecteurs… Je nageais en océan de satisfaction.
La lune de miel fut belle et extatique. Malheureusement, comme toutes les lunes de miel, elles font place à l’obscurité de la nouvelle lune.
A l’instar de Grégoire le dandy, je m’habituais trop vite à l’abondance de tout. Devenu capricieux et ingrat, je me lassais de ce bonheur obtenu sans effort. Le complexe de l’imposteur me taraudait certains soirs. La crise morale me guettait. Pour tuer le temps, je devins vite un invétéré coureur de jupons.
Un soir de juin, je me retrouvai dans un vaudeville insurmontable. Echappant de peu à un traquenard de deux de mes maitresses, je bousculai un pauvre type dans la rue sans le voir et manquai le renverser.
- Dieu ! Quelle aventure déplaisante ! Quelle déconvenue désagréable ! Lançais-je d’avantage pour moi-même que pour l’énergumène sans envergure dont j’avais failli éprouver la tonicité douteuse de la ceinture abdominale.

- Qu’est ce qui va pas, man. Je peux t’aider ?

Je regardai l’homme, l’œil rond.
Cet homme, c’était moi ! Moi il y a deux ans ! Dans son regard, je reconnaissais la mollesse d’une vie d’ennuis et les cernes nocturnes de nuits trop courtes à palangrer sans vergogne dans les eaux troubles et stagnantes des mers du Web.
Résolument, je préférais ma vie. Ma nouvelle vie. Et l’haleine tangible de mon pipeau qui soufflait les voiles de mon vent en poupe !
- Non merci… Dis-je en passant opiniâtrement mon chemin.

Puis je courus ventre à terre auprès d’Enjolika afin de la supplier de me pardonner mes écarts.

Posté le : 05/09/2015 10:25
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Re: Défi du 29/08/2015 : imposture professionnelle
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Hello Donaldo !

Tibruce est un personnage à multiples facettes et multiples visages ! En cela il est surement le plus indiqué pour n'importe quelle imposture professionnelle !

Je suis surprise par la fin décidément optimiste de ton texte. En ces temps de crise sociale, imaginer un monde où les choses pourraient aller mieux est presque un tabou !!!!

Vive les outsiders politiques qui parfois s'en sortent et parfois non mais qui au moins, ont le mérite d'être authentiques !

Merci pour cette bouffée d'espérance !

Posté le : 05/09/2015 10:24
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Re: Défi du 29/08/2015 : imposture professionnelle
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hello, iste!

Ah! Mais quelle histoire extraordinaire!
Je te trouve très convaincant en avocat diable!
J'ai bien ri et en même temps, je me dis qu'il y a un fond de vérité : toutes les religions ont un socle messianique bien solide. Cela nous maintient peut être dans une sorte d'enfance morale dans l'attente d'hypothétique guide... Vouloir vivre en paix avec le fait religieux suppose certainement une révolution de soi, d'où le pacte avec le divin...
Une belle fable qui part dans le fantastique jusqu'aux 124 eme cieux : ) pour mieux parler de notre époque...

Amitié,

Posté le : 03/09/2015 21:34
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Re: Défi du 29/08/2015 : imposture professionnelle
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Ah ! Ah!


C'est tout à fait délirant ! Et plus c'est improbable, plus on y croit !

Michel Michel ? c'est vrai que les parents ne devaient pas trop l'aimer pour l'affubler d'un nom si peu créatif...

Dis, j'avais pensé au frère jumeau pour ma propre intrigue, il va falloir que je cogite à autre chose !

Merci pour cette participation désopilante et déjantée !

Posté le : 30/08/2015 15:25
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Défi du 29/08/2015 : imposture professionnelle
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Bonjour les Loriens et Loriennes,

En ces temps de reprise du travail, je vous invite à rêver à une autre vie professionnelle. Rêve ou cauchemar ?

L’imposture professionnelle :

Quiproquo, malentendu, erreur de dossier en votre faveur, vous décrochez sans l’avoir voulu un job prodigieux pour lequel vous n’avez pas l’ombre d’une compétence : Patron de multinationale, pilote d’avion, chirurgien thoracique…

Le prestige, la soif de reconnaissance, le salaire mirobolant… Tout vous pousse à vous embarquer dans cette histoire rocambolesque. Mais un sursaut de probité vous sauvera-il de vous-même ?

Posté le : 29/08/2015 10:42
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Re: Défi "harlequinade" du 22 août 2015
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Le farceur et le faraud

(petite participation rapide, en espérant qu’on ne repérera pas trop facilement mes rimes à grosses ficelles ! amitié !)


Dans la belle ville d’Arles
L’était un Arlequin
Un beau prince de Galles
Sourire à un Sequin

L’était fou amoureux
De la gente Pétronille
La maitresse aux grands yeux
De l’école pour filles

« O mamours, ô mildiou !
Chantait-il malhabile,
Pour toi, je fais la roue
Mon cœur s’automobile ! »

Pour un mot de sa douce
Il décrochait le ciel
Le trempait dans la mousse
Le saupoudrait de miel

« Comme toi, y’en a qu’une !
O reine de ma ruche ! »
Puis il gonflait la lune
En ballon de baudruche

Il faisait mille pirouettes
Il faisant tant le pitre !
Pour la pieuse à lunettes :
L’humour point au chapitre !

- J’épouse Pierrot Goudru
Notaire du village
Répondait son élue
Dans un sourire volage
S’il est très terre à terre
Et pas toujours aimable
Il a un bon salaire
A porter sur la table

- Mon adorée dorade !
Répondait l’Arlequin
Vois-moi, comme je vis bien !
Ce n’est pas la famine
Avec un seul Écu
Je ne fais pas grise mine
Et quand je suis malade :
Il y a la sécu !

Un mari assisté
Intermittent du spectacle
Vivant de charité
A la cour des miracles :
C’est trop de liberté
Pour notre belle pudique
Qui rêve nécessité,
Craint l’opinion publique

Elle lui répond de go
Malmenant son égo :
« Une vie d’ASSEDIC
De minima sociaux !
De payer des Agios
Ça n’a rien de ludique
Descend de la lune
Trouve donc un vrai travail
Et gagne de la tune
Pour assurer la graille ! »

Mais ainsi, la Vestale
Des temps matérialistes
Tomba du piédestal
De notre idéaliste

Arlequin aux abois
Alla se consoler
Près d’un joli minois :
Colombine l’esseulée

Il l’épousa en juin
En habits de brocarts
Juste à temps, car a point
Un polichinelle au tiroir

Ils vécurent fort heureux
En pays d’Avignon
Un jour faste, un jour creux
Partageant le quignon

Quant à la Pétronille
Elle eut une vie austère
Regrettant son beau drille
A ses heures solitaires

Goudru était goujat
Doublé d’un vrai tocard
Partout la cocufia
Dans le pays du Gard

« Meuh ! On m’a prévenue »
Meuglait l’ex-égérie
Devenue bête cornue
Et plus jamais chérie

Morale de cette histoire
Si j’ose vous abreuver
De morale péremptoire
Mille fois éprouvée :

Pour vivre dans l’aisance
Épousez un faraud
Des cornes d’abondance
Vous presseront le dos

Pour un mariage d’amour
Épousez un farceur
Qui ne manque d’humour
Ne manquera de cœur !

Posté le : 23/08/2015 17:42
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Re: Défi "harlequinade" du 22 août 2015
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Exem !

ah ! quelle ambiance un peu lugubre mais c'est toujours de la très belle poésie et les personnages de la commedia dell arte sont au rendez-vous !

Posté le : 23/08/2015 17:33
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Re: Défi "harlequinade" du 22 août 2015
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Couscous,

une fort belle et tendre histoire où l'amour est au rendez-vous ! comme quoi, on peut trouver l'âme sœur même avec quelques kilos en trop et un costume bariolé ! hi hi

Posté le : 23/08/2015 17:30
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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