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De Montpellier
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Le 24 Aout 79, à Stabies, Stabia en latin, près de Pompéi, lors de l'éruption
du Vésuve meurt, à 56 ans, Gaius Plinius Secundus, Pline l'Ancien,
en latin Gaius Plinius Secundus, né en 23 après J.-C. à Novum Comum l'actuelle Côme dans le nord de l'italie écrivain et naturaliste romain du ier siècle, auteur d'une monumentale encyclopédie intitulée Histoire naturelle. Il adopta son neveu qui prit le nom de Caius Plinius Caecilius Secundus, Pline le Jeune, en 79 après J.-C. L'Histoire naturelle Naturalis historia, qui compte trente-sept volumes, est le seul ouvrage de Pline l'Ancien qui soit parvenu jusqu'à nous. Ce document a longtemps été la référence en sciences et en techniques. Pline a rassemblé le savoir de son époque sur des sujets aussi variés que les sciences naturelles, l'astronomie, l'anthropologie, la psychologie ou la métallurgie.
En bref
Pline l'Ancien – ainsi nommé pour le distinguer de son neveu et fils adoptif Pline le Jeune – fut parfois appelé Pline le Naturaliste. Le seul ouvrage qui reste de lui est en effet une Histoire naturelle. Et, malgré l'importance de ses écrits historiques qui constituent l'une des principales sources de Tacite, son enquête sur la nature s'est imposée comme une sorte de bilan du savoir de l'époque. C'est ce qui lui a valu de traverser heureusement les siècles. Les loisirs d'un homme d'action Gaius Plinus Secundus, chevalier romain né à Côme, fut un auteur remarquablement fécond. Venu dans sa jeunesse de Côme à Rome, il fut à l'école des rhéteurs, selon la coutume, puis commença une carrière équestre, dans l'administration impériale. Préfet d'une aile de cavalerie, il fit campagne en Germanie, peut-être entre 47 et 57. Il interrompit sa carrière pendant les dernières années du règne de Néron, et se consacra, pendant cette période, à des travaux littéraires. L'arrivée au pouvoir de Vespasien, qui était son ami, le rappela à l'activité administrative : en 70, on le trouve procurateur des finances impériales en Gaule narbonnaise, puis en Afrique 71-72 ; en 73, il est procurateur d'Espagne citérieure. Nommé en Gaule Belgique, il est rappelé à Rome, où il collabore étroitement avec l'empereur ; peut-être est-il dès lors préfet de la flotte de Misène, l'une des plus hautes fonctions confiées à des chevaliers. En 79, au moment où se produisit l'éruption du Vésuve, qui ensevelit Pompéi, Herculanum et Stabies, Pline se trouvait à Misène, et il voulut se rendre compte par lui-même du désastre – à la fois curiosité de savant et devoir professionnel, pour l'organisation des secours. Mais il mourut sur le rivage de Stabies, sans doute d'une crise cardiaque provoquée par les gaz délétères. Le récit de cette mort nous a été conservé par une lettre de Pline le Jeune à Tacite VI. En dépit des lourdes tâches de sa carrière administrative, Pline occupait la plus grande partie de son temps à des lectures innombrables, dont il faisait des résumés. Pline composa de la sorte trois livres sur l'éloquence, huit livres sur la manière correcte d'écrire, puis des ouvrages de biographie la vie de son ami Pomponius Secundus et surtout d'histoire : vingt livres sur les guerres contre les Germains et trente et un livres qui continuaient l'œuvre historique d'Aufidius Bassus, lequel avait lui-même continué Tite-Live. Nous ne savons pas exactement à quelle date Pline commençait son récit, mais seulement qu'il y racontait le règne de Néron. Ce livre, écrit sous Vespasien – donc après la chute des Julio-Claudiens – est résolument hostile à la dynastie déchue et surtout à Néron. Ce sera l'une des sources de Tacite. La dernière partie de sa vie fut consacrée à la vaste compilation trente-sept livres que constitue l'Histoire naturelle Naturalis Historia, publiée en 77, avec une longue dédicace à l'empereur Titus.
Sa vie
Pline l'Ancien naquit sous le consulat d’Asinius Pollion et de Caïus Antistius Vetus en 23 de l'ère chrétienne, soit l'an de Rome 776. Caïus Plinius Secundus naquit sous le consulat de Caïus Asinius Pollion et Caïus Antistius Vetus, l'an de Rome 776, 23 de l'ère chrétienne. Il y a de l'incertitude sur le lieu de sa naissance, placée suivant les uns, à Vérone; suivant les autres, à Côme Nuvocomum. Ce qui fait croire que Pline est de Vérone, c'est que des manuscrits portent en effet Plinius Veronensis, et que Pline lui-même, dans sa préface, appelle d'un mot militaire Catulle son pays conterraneus; or Catulle était de Vérone. En faveur de Côme, on remarque qu'Eusèbe de Césarée, dans sa Chronique, joint au nom de Pline l'épithète de Novocomensis; mais Eusèbe et les écrivains postérieurs ont longtemps confondu Pline l'auteur de l'Histoire naturelle et Pline le Jeune, son neveu, l'auteur des Lettres et du Panégyrique de Trajan. L'argument le plus considérable en faveur de Côme, ce sont les inscriptions que l'on a trouvées dans cette ville, inscriptions où le nom de Pline revient souvent: elles ne sont pas, il est vrai, relatives à notre Pline, mais du moins elles montrent qu'à Côme ce nom était commun, et l'on en tire la conclusion que notre auteur était aussi de cette ville. En définitive, ce point ne paraît pas susceptible d'une solution. Les écrivains postérieurs ont longtemps confondu Pline l'auteur de l'Histoire naturelle et Pline le Jeune, son neveu, l'auteur des Lettres et du Panégyrique de Trajan. L'argument le plus considérable en faveur de Côme est le nombre d'inscriptions trouvées dans cette ville où le nom de Pline revient souvent : elles ne sont pas, il est vrai, relatives à notre Pline, mais du moins elles montrent qu'à Côme ce nom était commun, et l'on en tire la conclusion que notre auteur pouvait être aussi de cette ville. En définitive, ce point ne paraît pas avoir trouvé sa conclusion définitive.
Formation
Pline l'Ancien était membre de la classe sociale des chevaliers romains, eques par sa mère, fille du sénateur Gaius Caecilius de Novum Comum. Avant 353, son père Gaius Plinius Celer l'emmena à Rome, où il confia son éducation à un de ses amis, le poète et général Publius Pomponius Secundus. Pline y acquit le goût d'apprendre, qu'il conserva toute sa vie. Deux siècles après la mort des Gracques, le jeune homme put admirer certains de leurs manuscrits autographes, dans la bibliothèque de son précepteur. Il leur consacra plus tard une biographie. Pline mentionna les grammairiens et rhétoriciens Remmius Palaemon et Arellius Fuscus dans sa Naturalis historia, et fut sans doute leur élève. À Rome, il étudia la botanique au topiaire d'Antonius Castor et vit les anciens arbre lotus sur les terrains qui avaient appartenu auparavant à Crassus. Il put également contempler la vaste structure édifiée par Caligula6 et assista probablement au triomphe de Claude Ier sur la Bretagne, en 44 III, 119. Sous l'influence de Sénèque, il devint un étudiant passionné de philosophie et de rhétorique et commença à exercer la fonction d'avocat.
Carrière militaire
Il servit sous les ordres de Gnaeus Domitius Corbulo en Germanie en 47, participant à la conquête romaine des Chauques, tribu germanique du littoral Nord-Ouest et à la construction du canal entre le Rhin et la Meuse. En tant que jeune commandant d'un corps de cavalerie praefectus alae, il écrivit, dans ses quartiers d'hiver, un essai sur l'art de lancer le javelot à cheval de jaculatione equestri. En Gaule et en Espagne, il apprit la signification d'un certain nombre de mots celtiques. Il nota les sites associés à l'invasion romaine en Germanie, et les lieux des victoires de Drusus, Plin. Epp., III, 5, 4. Son rêve était de raconter l'histoire de toutes les guerres entre Romains et Germains. Il accompagna Pomponius, ami de son père, en expédition contre les Chattes 50 et visita la Germanie pour une troisième fois, en tant que compagnon du futur empereur Titus Flavius Praef. § 3.
Recherches
Sous Néron, il vécut principalement à Rome. Il mentionna la carte d'Arménie et les abords de la mer Caspienne qui fut cédée à Rome par le personnel de Corbulo en 59 VI, 40. Il assista aussi à la construction de la Domus Aurea de Néron après le grand incendie de 64 XXXVI, 111. Entre-temps, il compléta les vingt livres de son Histoire des guerres germaniques, seul ouvrage de référence cité dans les six premiers livres des Annales de Tacite, I, 69. Cet ouvrage fut probablement l'une des principales sources de renseignements sur la Germanie jusqu'aux écrits de Tacite. Au début du ve siècle, Symmaque eut un petit espoir de retrouver une copie Epp., XIV, . Il consacra beaucoup de son temps à des sujets relativement plus sûrs, comme la grammaire et la rhétorique. Studiosus, un travail détaillé sur la rhétorique, est suivi des huit livres de Dubii sermonis 67. Travaillant sans relâche, il se fait transporter en litière pour qu'un de ses esclaves lui lise des ouvrages et qu'il puisse dicter ses notes à un autre esclave secrétaire muni de tablettes enduites de cire.
Au service de l'État
Sous le règne de son ami Vespasien, il retourna au service de l'État comme procurateur en Gaule narbonnaise, 70 et en Hispanie romaine 73. Il visita aussi la Gaule belgique 74. Durant son séjour en Espagne, il se familiarisa avec l'agriculture et les mines du pays, en plus de visiter l'Afrique VII, 37. À son retour en Italie, il accepta une charge auprès de Vespasien, qui le consultait aux aurores avant de vaquer à ses occupations officielles. À la fin de son mandat, il consacra l'essentiel de son temps à ses études Pun. Epp., III, 5, 9. Il compléta une Histoire de son Temps en 31 livres, traitant du règne de Néron jusqu'à celui de Vespasien, qu'il voulait ne laisser paraître qu'après sa mort N. H., Praef. Cette œuvre, citée par Tacite Ann., XIII, 20 ; XV, 53 ; Hist., III, 29, influença Suétone et Plutarque. Pline termina presque son grand ouvrage Naturalis historia, une encyclopédie dans laquelle il collecta une grande partie du savoir de son époque, travail planifié sous la direction de Néron. Les informations qu'il collecta à cette fin ne remplissaient pas moins de 160 volumes en l'an 73, lorsque Larcius Licinus, le légat préteur d'Hispania Tarraconensis, essaya vainement de les acheter pour l'équivalent de plus de 200 000 £ valeur estimée en 2002. Il dédia son œuvre à Titus Flavius en 77. Le 24 août 79, date traditionnellement fixée pour l'éruption du Vésuve qui ensevelit Pompéi et Herculanum, il se trouvait à Misène, en tant que Préfet commandant la flotte militaire romaine, basée en cet endroit. Voulant observer le phénomène au plus près et désirant porter secours à quelques-uns de ses amis en difficulté sur les plages de la baie de Naples, il partit avec ses galères, traversant la baie jusqu'à Stabies aujourd'hui Castellammare di Stabia où il mourut, probablement étouffé, à 56 ans. L'éruption fut décrite par son neveu Pline le Jeune dont le nom est retenu en volcanologie ancienne pour décrire ce type d'éruption : on parle en effet d'éruption plinienne. Le récit de ses dernières heures est relaté dans une intéressante lettre que Pline le Jeune adressa, 27 ans après les faits, à Tacite Epp., VI, 16. Il envoya aussi, à un autre correspondant, un exposé sur les écrits et le mode de vie de son oncle III, 5 : Il commençait à travailler bien avant l'aube… Il ne lisait rien sans en faire de résumé ; il disait même qu'il n'existait aucun livre, si mauvais soit-il, qui ne contienne quelque valeur. Au pays, seule l'heure du bain l'exemptait d'étudier. En voyage, lorsqu'il était déchargé d'autres obligations, il se consacrait uniquement à l'étude. En bref, il considérait comme perdu le temps qui n'était pas consacré à l'étude.Il fut utilisée comme référence pendant de nombreux siècles par d'innombrables élèves.
L'Histoire naturelle
Pline l'Ancien est l'auteur de la première grande encyclopédie scientifique connue. Cet ouvrage, qui constitue une source de renseignements infiniment précieuse sur les connaissances des Anciens, restera jusqu'au xve siècle l'essentiel du savoir de l'Occident chrétien tant en matière de zoologie et de botanique qu'en médecine et qu'en minéralogie. Pline assure qu'il avait utilisé deux mille volumes pour rassembler la matière de cette vaste enquête sur la nature. Il donne l'indication de ses sources. La curiosité de Pline ne se limite pas aux phénomènes naturels proprement dits, mais à tout ce qui trouve sa matière dans la nature, par exemple les œuvres d'art statuaire, peinture. En composant cet ouvrage, Pline suit l'exemple des encyclopédistes romains qui l'ont précédé notamment Varron, au siècle précédent. Une intention philosophique domine l'œuvre : l'idée d'une Nature souveraine créatrice et ouvrière de la Création Hist. nat., XXII, 117 ; XXIV, 1, etc., idée surtout stoïcienne en son principe, mais assez généralement répandue à Rome. Elle explique que l'auteur déclame volontiers contre tout ce qui déforme et corrompt la nature : le luxe, les mœurs déréglées, etc. L'Histoire naturelle a des résonances morales qui font écho aux idées reçues alors : il serait injuste de voir dans ces pages des développements de pure rhétorique. Le premier livre est la liste des sources. Le livre II expose la structure de l'univers. Les livres III et IV sont consacrés à la géographie : les livres VII à XI aux animaux êtres humains et autres, tous les animalia, ce qui est animé ; les livres XII à XIX à la botanique ; les livres XX à XXXII à la médecine ; les livres XXXIII à XXXXVII aux minéraux, métaux, pierres et œuvres d'art exécutées à partir de ces matériaux. L'Histoire naturelle contient donc la somme des connaissances de ce temps, connaissances fort mêlées, les unes déjà scientifiques, la grande masse de caractère folklorique. Les conceptions générales sur la structure du monde, dont le Soleil est l'âme, et où la divinité, unique, est partout, se rattachent plus à une vulgate philosophique qu'à une école déterminée. Les données sur les peuples et les pays lointains sont empruntées au stoïcien Posidonius ; Pline tient compte aussi des explorations effectuées plus récemment. Son livre est un bilan, et longtemps il symbolisera tout le savoir humain.
Å’uvres
Pline le jeune dans une de ses lettres cite toutes ses œuvres. Je suis très heureux que la lecture des livres de mon oncle vous passionne au point de vouloir les posséder tous et d'en réclamer la liste complète. Je remplirai le rôle de catalogue et même je vous indiquerai l'ordre de leur composition, car cette connaissance ne déplaît pas non plus aux curieux de lettres. L'Art de lancer le javelot à cheval en 1 livre : il l'a composé avec autant de talent que de soin, lorsqu'il était aux armées comme commandant d'une aile de cavalerie. La Vie de Pomponius Secundus en 2 livres : il en était particulièrement aimé ; il écrivit cet ouvrage comme pour s'acquitter d'une dette envers la mémoire de son ami. Les Guerres de Germanie en 20 livres : il y a raconté toutes les guerres que nous avons soutenues contre les Germains. Il les commença pendant son service en Germanie ; un songe lui en donna l'idée ; pendant son sommeil il vit debout devant lui le fantôme de Drusus Néron, qui, après avoir soumis une grande partie de la Germanie, y mourut ; il lui recommandait de veiller sur sa mémoire et le priait de le sauver d'un injurieux oubli. L'Homme de lettres en 3 livres, divisés en 6 volumes à cause de leur étendue : il y prend l'orateur au berceau et le conduit à sa perfection. Les Difficultés de la grammaire en 8 livres : il l'écrivit pendant les dernières années du règne de Néron, quand tous les genres d'études un peu libres et un peu sérieuses eurent été rendues périlleuses par la servitude. La Suite d'Aufidius Bassus en 31 livres. L'Histoire naturelle en 37 livres : ouvrage étendu, savant, presque aussi varié que la nature elle-même. Des ouvrages de Pline, un seul est arrivé jusqu'à nous, L'Histoire naturelle. L'auteur commence par exposer des notions sur le monde, la terre, le soleil, les planètes, et les propriétés remarquables des éléments. De là il passe à la description géographique des parties de la terre connues des anciens. Après la géographie vient ce que nous appellerions l'histoire naturelle, à savoir l'histoire des animaux terrestres, des poissons, des insectes et des oiseaux. La partie botanique qui suit est très considérable, d'autant plus que Pline introduit beaucoup de renseignements sur les arts, tels que la fabrication du vin et de l'huile, la culture des céréales, et différentes applications industrielles. La partie botanique terminée, il revient sur les animaux pour énumérer les remèdes qu'ils fournissent ; enfin il passe aux substances minérales, et là ce qui est une des parties les plus intéressantes de son livre il fait à la fois l'histoire des procédés d'extraction de ces substances, et celle de la peinture et de la sculpture chez les anciens. Cette monumentale encyclopédie, dans laquelle Pline a compilé le savoir de son époque, a longtemps été la référence en matière de connaissances scientifiques et techniques. Pour la réaliser, Pline dit avoir consulté 2 000 ouvrages dus à 500 auteurs différents. Selon son neveu Pline le Jeune, sa méthode de travail était de prendre des notes tandis qu'un de ses esclaves lui lisait un livre à haute voix. Ses intérêts principaux La philosophie Comme beaucoup de gens cultivés du début de l'empire romain, Pline était adepte du stoïcisme. Il était lié avec son plus noble représentant, Publius Clodius Thrasea Paetus et subit aussi l'influence de Sénèque. Ce stoïcien qui s'adonnait à l'étude de la nature et dont la morale lui enseignait d'être agréable avec les autres, chercha sans cesse dans son œuvre littéraire à être bénéfique et à instruire ses contemporains Praef. 16, XXVIII, 2 ; XXIX, I.
Il fut aussi influencé par l'épicurisme, l'académisme et la renaissante école pythagoricienne, mais sa vision de la nature et des dieux resta essentiellement stoïcienne. Selon lui, c'est la faiblesse de l'humanité qui enferme la déité sous des formes humaines entachées de fautes et de vices (II, 148). La divinité est réelle : c'est l'âme du monde éternel, dispensant sa bienfaisance tant sur terre que sur le soleil et les étoiles II, 12 sqq., 154 sqq.. L'existence de la divine Providence est incertaine II, 19 mais la croyance en son existence et à la punition des méfaits est salutaire II, 26 ; et la récompense de la vertu consiste en l'élévation à la divinité de ceux qui ressemblaient à un dieu en faisant le bien pour l'humanité (II, 18, Deus est mortali iuuare mortalem, et haec ad aeternam gloriam via . Il est mauvais de s'enquérir du futur et de violenter la nature en ayant recours aux arts de la magie II, 114 ; XXX, 3 mais l'importance des prodiges et des présages n'est pas rejetée II, 92, 199, 232. La vision que Pline a de la vie était sombre : il voyait la race humaine plongée dans la ruine et la misère (II, 24 ; VII, 130). Contre le luxe et la corruption morale, il se livra à des déclamations si fréquentes comme celles de Sénèque) qu'elles finissent par lasser le lecteur. Sa rhétorique fleurit pratiquement contre des inventions utiles comme l'art de la navigation dans l'attente du bon sens et du goût XIX, 6. Avec l'esprit de fierté nationale du Romain, il combina l'admiration des vertus qui menèrent la république à sa grandeur (XVI, 14 ; XXVII, 3 ; XXXVII, 201. Il n'éluda pas les faits historiques défavorables à Rome XXXIV, 139 et, bien qu'il honorât les membres éminents des maisons romaines distinguées, il était libre de l'indue partialité de Tite-Live pour l'aristocratie. Les classes agricoles et les vieux seigneurs de la classe équestre Cincinnatus, Curius Dentatus, Serranus et Caton l'Ancien étaient pour lui les piliers de l'état et il se lamentait amèrement du déclin de l'agriculture en Italie (XVIII, 21 et 35, latifundia perdidere Italiam. De même, pour l'Histoire des débuts de Rome, il préféra suivre les auteurs pré-augustéens ; cependant il vit le pouvoir impérial comme indispensable au gouvernement de l'empire et il salua le salutaris exortus de Vespasien XXXIII, 51.
Littérature et science
À la fin de ses longs travaux littéraires, en tant que seul Romain à avoir choisi comme thème l'entièreté du monde de la nature, il implora la bénédiction de la mère universelle sur tout son travail. En littérature, il attribua la plus haute place à Homère et à Cicéron XVII, 37 sqq. puis en second lieu Virgile. Il fut influencé par les recherches du roi Juba II de Numidie et qu'il appelait mon Maître Il voua un profond intérêt à la nature et aux sciences naturelles, les étudiant d'une manière nouvelle pour cette époque dans le monde romain. Malgré le peu d'estime que l'on portait pour ce genre d'études, il s'efforça toujours d'être au service de ses concitoyens XXII. L'envergure de son œuvre est vaste et complète, une encyclopédie de toutes les connaissances et les arts tant qu'ils sont liés à la nature ou qu'ils en tirent leurs matériaux. Dans ce but, il étudia tout ce qui fait autorité dans chacun de ces sujets et ne manqua pas d'en citer des extraits. Ses indices auctorum index d'auteurs sont, dans certains cas, les autorités qu'il a lui-même consultées, bien que cela ne soit pas exhaustif parfois ces noms représentent les auteurs principaux sur le sujet qui ne sont connus que de seconde main. Il reconnut franchement ses obligations à tous ses prédécesseurs dans une phrase qui mérite d'être proverbiale curiosité scientifique pour les phénomènes de l'éruption du Vésuve mena sa vie d'étude infatigable à une fin prématurée. Il écrit dans sa préface : nec dubitamus multa esse quae et nos praeterierint ; homines enim sumus et occupati officiis. Préface : Je ne doute pas que beaucoup de choses m'ont échappé, mais je suis un homme, occupé par les affaires publiques.. A noter aussi sa conviction de la rotondité de la Terre, encore peu partagée à cette époque, ainsi que sa description précise des marées, avec une esquisse d'explication par les phases de la Lune. Son style trahit une influence de Sénèque. Il vise moins à la clarté qu'à l'épigramme. Il est plein d'antithèses, de questions, d'exclamations, de tropes, de métaphores, et d'autres maniérismes de l'âge d'argent de la littérature romaine deux premiers siècles. La forme rythmique et artistique de la phrase est sacrifiée à une passion pour l'emphase qui enchante par le report de l'argument vers la fin. La structure de la phrase est aussi souvent erratique et décousue. On note aussi une utilisation excessive de l'ablatif absolu et des phrases à l'ablatif sont souvent mises en apposition pour exprimer l'opinion de l'auteur sur un énoncé qui précède immédiatement. Par exemple : XXXV, 80, dixit Apelles... uno se praestare, quod manum de tabula sciret tollere, memorabili praecepto nocere saepe nimiam diligentiam.
L'art
Il s'intéressa spécialement à la fabrication de grands papyrus XIII, 68-38 et aux différentes sortes de teintures de pourpre IX, 130, alors que sa description du chant du rossignol est un exemple élaboré du caractère parfois splendide de sa prose XXIX, 81 sqq. La plupart des études récentes sur Pline se concentrent sur l'étude de ses domaines d'expertise, spécialement ceux présentés dans ses chapitres sur l'histoire de l'art les livres XXXIII à XXXVII - le plus ancien exposé sur ce sujet ayant survécu. Ses sources sont les traités perdus sur la sculpture en bronze et sur la peinture du sculpteur Xénocrate d'Athènes IIIe siècle av. J.-C. et l'érudit romain Varron Ier siècle av. J.-C.. On peut voir des statues des deux Pline en position assise, et revêtus de l'habit des érudits des années 1500, dans l'entrée principale de la cathédrale Santa Maria Assunta de Côme. Les anecdotes de Pline l'Ancien concernant les artistes grecs inspirent à Vasari les sujets des fresques qui décorent encore les murs de son ancienne maison à Arezzo. La botanique : les livres XII à XXVII Dans 16 livres de l'Histoire naturelle, Pline tenta de réunir toutes les connaissances de son temps sur les végétaux. Non seulement il rassembla toutes les informations botaniques disponibles dans les ouvrages auxquels il avait accès mais mena aussi des enquêtes auprès des médecins, des herboristes, des gens de la campagne et fait par lui-même des observations sur le terrain. De cette large collecte, il tira un inventaire de la plus grande partie des plantes connues et nommées de son temps, soit environ 900 végétaux, le double de ce qu'avait donné Théophraste, quatre siècles plus tôt. Il donna sur chaque plante des informations de nature botanique mais précisa aussi leurs utilisations agricoles, alimentaires, pharmaceutiques ou magiques. En général, il rapportait ces informations en disant on dit, on raconte, sans porter de jugement de valeur, sans qu'on puisse savoir ce que lui-même en pensait. Pour Ducourthial, En dépit de leurs défauts et des erreurs qu'ils contiennent, les seize Livres de l'Histoire naturelle que Pline a consacrés à l'étude des plantes constituent sans nul doute l'ouvrage le plus complet sur le sujet que l'Antiquité nous ait légué. Ils sont une mine inestimable de renseignements sur les connaissances botaniques au Ier siècle de notre ère ainsi que sur les croyances populaires attachées à la cueillette de nombreux végétaux et à leurs propriétés .
La gastronomie et le vin, livre XIV
Pline est une mine inépuisable de renseignements sur les habitudes alimentaires des Romains et la viticulture. « Après Columelle, Pline est de tous les auteurs latins celui auquel nous devons le plus de données sur les différentes espèces de vignes et de vins connus des anciens. Le livre XIV de l'Histoire Naturelle est consacré à ce thème ; il compte 22 chapitres qui traitent du sujet dans ses moindres détails, depuis les différentes espèces de vignes, la nature du sol, le rôle que joue le climat, le vin en général, les différents vins d'Italie et d'outre-mer connus depuis les temps les plus reculés, jusqu'à l'énumération des plus célèbres ivrognes de la Grèce et de Rome13. » Il fournit également des renseignements précieux sur les plantes odorantes, les arbres fruitiers, le blé, l'agriculture, le jardinage, les plantes médicinales, les viandes, poissons, gibiers, l'apiculture, la boulangerie, les légumes.
Vins romains. et .Les animaux
Pline l'Ancien consacra quatre livres aux animaux dans son œuvre encyclopédique L'Histoire naturelle (Naturalis Historia). Livre VIII Traitant de la nature des animaux terrestres Livre IX Contenant les animaux aquatiques Livre X Contenant l'histoire des oiseaux Livre XI Traitant des insectes De plus, il compléta cet ensemble par quatre autres livres consacrés aux remèdes tirés des animaux. Livre XXVIII Traitant des remèdes tirés des animaux Livre XXIX Traitant des remèdes fournis par les autres animaux qui ne sont pas susceptibles d'être apprivoisés, ou qui sont sauvages Livre XXX Traitant des autres remèdes fournis par les animaux Livre XXXII Traitant des remèdes que fournissent les animaux aquatiques Les historiens des sciences, notamment ceux du xixe siècle, lui reprochent son manque d'esprit critique, sa crédulité quant à la description d'animaux fantastiques ou légendaires mais cette critique est à nuancer car Pline prend généralement de la distance en attribuant précautionneusement ces descriptions à des auteurs14.
L'ornithologie, livre X
Le livre X est consacré aux oiseaux et s'ouvre sur l'autruche. Pline la considérait comme le point de passage des mammifères aux oiseaux. Il aborda de très nombreuses espèces et s'attarde particulièrement sur les aigles et d'autres rapaces comme les éperviers.
Bien qu'il ait emprunté de nombreux passages à Aristote, les récits les plus fabuleux cohabitent avec des faits plus réalistes.
Postérité
Vers le milieu du iiie siècle, un résumé des parties géographiques de l'œuvre de Pline est réalisé par Caius Julius Solinus et au début du ive siècle, les passages médicaux sont réunis dans les Medicina Plinii15. Au début du viiie siècle, Bède le Vénérable possède un manuscrit de toute l'œuvre. Au IXe siècle, Alcuin envoie à Charlemagne un exemplaire des premiers livres Epp. 103, Jaffé et Dicuil réunit des extraits des pages de Pline pour sa mesure de la terre (Mensura orbis terrae, C, 825). Les travaux de Pline sont tenus en grande estime au Moyen Âge. Le nombre de manuscrits restants est d'environ 200, mais le plus intéressant d'entre les plus anciens, celui de la Bibliothèque d'État de Bamberg Msc.Class.42, ne contient que les livres XXXII à XXXIII. Robert de Cricklade, supérieur du prieuré de Sainte Frideswide à Oxford, adresse au roi Henry II un Defloratio, contenant neuf volumes de sélections prises d'un des manuscrits de cette classe et qui est, depuis peu, reconnu comme donnant parfois la seule indication valable du texte initial. Parmi les manuscrits plus anciens, les codex Vesontinus, jadis à Besançon XIe siècle, sont séparés en trois parties, désormais une à Rome, une à Paris, et la dernière à Leiden (où il existe aussi une transcription du manuscrit total. Son succès perdure au xvie siècle, comme en atteste le fait qu'il s'en est publié 43 éditions avant 1536.
Opinion sur Pline l'Ancien
Buffon sur Pline l'Ancien
Pline a travaillé sur un plan bien plus vaste qu'Aristote. Il a voulu tout embrasser, et il semble avoir mesuré la nature, et l'avoir trouvée trop petite encore pour l'étendue de son esprit. Son Histoire naturelle comprend, indépendamment de l'histoire des animaux, des plantes et des minéraux, l'histoire du ciel et la terre, la médecine, le commerce, la navigation, l'histoire des arts libéraux et mécaniques, l'origine des usages, enfin toutes les sciences naturelles et tous les arts humains; et ce qu'il y a d'étonnant, c'est que dans chaque partie Pline est également grand. L'élévation des idées, la noblesse du style relèvent encore sa profonde érudition: non-seulement il savait tout ce qu'on pouvait savoir de son temps, mais il avait cette facilité de penser en grand, qui multiplie la science. Il avait cette finesse de réflexion de laquelle dépend l'élégance et le goût, et il communique à ses lecteurs une certaine liberté d'esprit, une hardiesse de pensée qui est le germe de la philosophie. Son ouvrage, tout aussi varié que la nature, la peint toujours en beau. C'est, si l'on veut, une compilation de tout ce qui a été écrit avant lui, une copie de tout ce qui avait été fait d'excellent et d'utile à savoir; mais cette copie a de si grands traits, cette compilation contient des choses rassemblées d'une manière si neuve, qu'elle est préférable à la plupart des livres originaux qui traitent de cette matière.
Georges-Louis Leclerc, Comte de Buffon,
Discours premier sur l'histoire naturelle traduit par Émile Littré, Paris, Dubochet, 1829, volume I, III
L'épisode le plus célèbre de la vie de Pline est celui de sa fin tragique, que son neveu, Pline le Jeune, a relatée dans une lettre écrite à Tacite peu après l'événement. Commandant de la flotte stationnée à Misène Campanie lorsque se produit l'éruption du Vésuve, le 24 août 79, Pline veut observer de près le phénomène et se fait conduire à Stabies, sur la rive sud-est de la baie de Naples. C'est là qu'il expire, le 25 août, asphyxié par les gaz qui s'échappent du volcan. Le surlendemain, on retrouvera son corps intact.
Lettre de Pline le Jeune relatant la mort de Pline lors de l'éruption du Vésuve
Vous me demandez que je vous écrive comment mon oncle a péri, afin que vous puissiez redire cette catastrophe avec plus de vérité à la postérité. Je vous en remercie, car je vois qu'à sa mort , si vous la célébrez, est réservée une gloire immortelle. À la vérité il a composé lui-même des livres nombreux qui demeureront: néanmoins la durée éternelle de vos écrits ajoutera beaucoup au maintien de son souvenir. À mon avis, heureux sont ceux à qui par la faveur des dieux il fut donné ou de faire ce qui mérite d'être écrit, ou d'écrire ce qui mérite d'être lu; plus heureux encore ceux qui ont cette double prérogative. C'est parmi ces derniers que sera mon oncle, grâce à ses livres et aux vôtres.Aussi ce que vous me demandez, je m'en charge volontiers, et même à mon tour, je l'exige de vous. Il était à Misène, et de sa personne commandait la flotte. Le 9 des calendes de septembre 24 août vers la septième heure de la journée, la première heure était comptée du levé du soleil, ma mère lui dit qu'il apparaissait un nuage d'une grandeur et d'une forme extraordinaire. Mon oncle s'était chauffé au soleil, avait pris de l'eau froide, puis, couché, avait fait un gouter et il étudiait; il demande ses sandales, et monte en un endroit d'où la merveille était le plus visible. À le voir de loin, on ne savait de quelle montagne le nuage sortait; on sut depuis que c'était du Vésuve.
Pline le jeune "Lettre à Tacite", Lettres, VI, reproduite et traduite par ÉMILE LITTRÉ, "Notice sur Pline et son livre", in Histoire naturelle, Paris, Dubochet, 1829,
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Posté le : 23/08/2014 22:23
Edité par Loriane sur 24-08-2014 15:42:41
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