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Re: Vérité / Mensonge
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25/09/2012 10:39
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Je pense que l'homme est obligé de se mentir pour vivre, ne serait-ce que dans l'idée de liberté :


" Voyez-vous, l'enfant qui naît ?
Un voilier s'empare de lui
On l'attache à la proue
Et on lui dit :
" Ce bateau c'est ta vie "

Voyez-vous, cet enfant est nourri
Il a une bouche de requin-baleine
Il se nourrit de l'air qu'il gobe
Et de ses multiples poussières
Car tout un équipage qui le glorifie
Pagaye à sa place dans la mer

Cet enfant ne voit jamais de paysages
Que le brisant kaléidoscopique de l'océan
Pourtant, on lui apprend les nuances
Qu'il existe entre le calme et la tempête
Et l'enfant qui jadis s'enthousiasmait
Devient progressivement un savant

L'enfant vieillit, toujours attaché au mât
Le temps minant, chemin faisant sa loi
Son énorme bouche perd de sa souplesse
Devient peu à peu un triste gouffre qui s'affaisse

L'équipage doit songer à lui donner pitance
Et ainsi se divise en deux évidences
Une part portant vivres aux mâchoires rabougries
Et une autre, amoindrie en furies, fortifiant la cadence

L'enfant, autrefois élégant albatros insouciant
Muse et égérie, en un presque harem spirituel de tous
N'est plus désormais qu'une vieille devanture de mousses
Très vite il meurt, et rigide se fige, debout et sans housse

L'équipage est seul, qui se morfond sans se résoudre
Et laisse à l'abandon le cadavre encore lié,
Duquel se dit-il en continuant de ramer, il ne peut plus qu'invoquer ce mot :
Liberté "


Ensuite, il y a la question politico-économico-sociale, qui est souvent liée à une forme de mensonge :


" Le danger dans nos " civilisations " ne vient pas de ceux qui sont dangereux, mais de ceux qui regardent sans rien faire.
Et parallèlement à ça, le danger vient aussi de ceux qui n'ont pas de scrupule à cacher leurs réelles préoccupations, par intérêt.

Danger devient donc très vite " danger ", et tout le monde grandit là dedans. Ainsi, sans le savoir nous-mêmes, nous contribuons à la barbarie, à l'indifférence et au "danger", quoique nous fassions contre ou pour. L'indifférence vient toujours d'une chose que nous sommes sensés remarquer. Or, la civilisation se construit avec la barbarie, depuis des siècles et des siècles. En réalité ce qu'on appelle "civilisation" est bien souvent le calme qui règne après un gros conflit, ici ou ailleurs. La civilisation a donc aussi besoin de la barbarie, pour s'estimer en tant que tel.

On mesure le degré de " progrès " d'une civilisation à son degré de barbarie, potentielle ou réelle, ou d'injustices, potentielles ou réelles.
L'homme civilisé n'est " civilisé " que selon le pourquoi et le comment il peut détruire l'autre.

Et cet homme " civilisé " a besoin d'indifférence pour pouvoir détruire ; soit il va donc dissimuler ses funestes desseins, pour créer un effet de surprise plus ou moins calculé ( très calculé ), de telle sorte même que l'effet de surprise peut passer à l'as, et donc faire en sorte que les autres ne puissent pas voir son ambition, et différencier le complot dans la réalité, soit il va orienter lui-même le peuple vers l'ignorance, la désinformation ou encore l'inutile utile, pour mieux s'affairer tranquillement à ses projets de destruction, ou de spoliation, ou de perversion du système.

Être " civilisé ", et de surcroît de nos jours, ça n'est ni plus ni moins que s'adapter à l'indifférence, en mimant la rébellion et la justice, comme des bouffons. "


Autre " anecdote " :


" La bombe atomique empêche les gens de faire la guerre. Certains diront tant mieux, certes. Mais on peut aussi se dire : Dommage ! Dommage pourquoi ? Et bien parce que plus de guerre = plus de richesse suite aux guerres = faut trouver le pognon ailleurs, et également dommage car plus de guerre = plus de liquidation franche des conflits = descente vers une diplomatie bourgeoise et faux cul.

Les américains ont trouvé la bonne combine : d'abord on fait gober aux citoyens l'idée de menace terroriste ambiante, histoire de se justifier, ensuite on trouve un coupable, des pays ( les armes on les a ), et ensuite on fait la guerre et ça rapporte un max. D'ailleurs, le World Trade Center piloné par deux avions me rend perplexe ... l'affaire est toujours aussi louche, d'autant plusse que ça permet aux américains de gagner de l'argent, en faisant une guerre plusse que totalement justifiée, mais avec quel but ? Eradiquer le terrorisme ? Grosse rigolade ... En vérité ils ne font que couper la queue du lézard. Sauf qu'à force c'est plus une queue de lézard qui repoussera ... ça sera carrément toute une famille de varengs.

C'est ce qu'on appelle une guerre économique. Alors ok ! depuis toujours toutes les guerres sont plus ou moins économiques ... mais si un pays habitué à l'argent et au business, ne peut plus gagner de l'argent et faire du business ... que se passe-t-il ? Après tout, le behaviourisme et l'éducation par réflexes conditionnés est originaire des USA ! Or, n'importe quel homme politique sait très bien que pour éviter les conflits il faut éviter la violence ... mais là apparemment il ne s'agirait pas d'une décision purement soucieuse de politique. De quoi cette guerre pourrait être soucieuse ? ... sinon d'un but économique ....

Et tout ceci, pour finaliser l'affaire, débouchera sur un secret d'états ... un de plusse, et sur davantage de perversion du système. Car si on ne peut plus gagner de l'argent en faisant la guerre, alors un des seuls moyens d'en gagner c'est de pervertir les gens, de les aliéner, en les éloignant de leur nature, afin de les ramener vers une valeur beaucoup plus sûre : la mécanisation des esprits = si je crois que j'ai besoin de quelque chose, si j'en suis intimement persuadé, alors je vais vers cette chose, ( Conditionnement mis en place par un réseau de réflexes inhibant et excitant, se chevauchant les uns avec les autres, puis élaboration d'un réflexe dit supérieur, c'est à dire passant par le cerveau et aboutissant à un choix, à une décision, en apparence, alors que tout n'est que manipulation ). "


Et puis, pour " finir ", une illustration du mensonge fait à soi-même, la paranoïa :


" Quand on va mal en soi, on ne peut pas trouver la solution en soi. On ne peut pas se motiver, si toutes nos motivations se perdent dans des symptômes pathologiques ; si tout ce qui vient, ne vient qu'en réponse à ce qui nécessite davantage des questionnements que des réponses

La paranoïa

Dans la paranoïa, l'être est souvent " victimisé " par des conflits intérieurs, qui le rendent relativement tranquille lorsqu'il est seul, mais qui souvent complexifient ses relations, lorsqu'il est accompagné socialement.

Très souvent donc, l'être en question n'a pas conscience de ses relations sociales compliquées, et pense que le problème vient des autres, de la société, du système, de la vie en elle-même : il se met alors à intellectualiser ce qui lui pose des difficultés, à accuser les circonstances, et à penser que tout irait mieux s'il changeait de vie ou de cadre, ou si le monde en lui-même changeait.

Cela peut alors inaugurer une sorte de " victimisation malgré soi ", mais plus véritablement un début de névrose à tendance paranoïaque.

L'être, devenant peu à peu névrosé, est alors sans cesse dans la recherche de l'absolue véracité de tout rapport humain. Il cherche en vain de " vrais rapports " ; des rapports humains plus vrais que nature, afin de soulager son début de paranoïa, déja bien installé en lui. Il questionne les autres en permanance, en étant déjà presque sûr de leurs réponses. Il affirme ensuite dit-il, " qu'il le savait bien ! ", ce qui provoque chez les autres une espèce d'agacement exaspéré. Puis chez ces autres, ensuite, se développe une sorte de presque " crainte ", de devoir à nouveau répondre à une question, de la part de cet être névrosé, à force de la perpétuelle appréhension de leurs réponses, toujours remises en question par le malade.

Derrière cette discordance dans les rapports, il se cache, souvent, un grand besoin de reconnaissance de l' " illusoire " légitimité de la souffrance de l'être déséquilibré en question, au détriment de la conscience de son sentiment constant de persécution, certes oui construit et légitime, mais surtout purement imaginaire.

Le persécuté cherche toujours, en vain, un équilibre fictionnel et surnaturel, une fusion affective avec les autres, et se barricade d'intéressements futiles et dérisoires, auxquels il veut et force les autres à adhérer, par pure volonté d'obtenir des certitudes affectives et relationnelles.

Car l'être souffrant de sentiments de persécution, est bourré de doutes et d'incertitudes, par rapport à la véracité de la spontanéité des autres, justement ! ; ce qui dissimule alors sa propre incertitude, quant à sa satisfaction affective et relationnelle lors de rapports humains, dont il exige toujours des justifications consolatrices.

Le persécuté est donc, par essence, non seulement un être épuisant pour les autres, à force de toujours leur solliciter des explications, dont malgré tout, il suspectera toujours l'invraisemblable, mais il est aussi un être épuisant, car il fait de lui, involontairement, un être particulièrement tyrannisant, du fait de son éternelle insistance en tout et pour tout.

La conséquence de tout ceci est que les autres ne peuvent que fuir, et donc le repousser ; fuite et repoussement, dont le persécuté n'y verra que trahison et injustice, ce qui ne fera que gonfler son ego frustré et amer, pour rien comme pour tout.

Cette personne névrosée deviendra alors sûre et certaine d'être en proie à la cruauté d'autrui, d'être une victime, cherchant avidement à être comprise.

Mais personne ne saurait alors le comprendre, puisqu'aux yeux de tous, il aurait alors absolument raison de souffrir, et surtout car si les autres tentaient réellement de le comprendre, de l'écouter, et de tenter de lui expliquer le mal-fondé de sa persécution, il y verrait alors immédiatement un jugement et une critique déplacée.

Il n'accepterait alors pas de se remettre en question, car son refoulement à l'idée d'être responsable de sa vie, et non une victime, non seulement dans ce cas représenterait sa sécurité intérieure, mais en plus, cela l'obligerait à s'en sortir ; ce qui le forcerait à accepter qu'il ait pu avoir tort pendant toutes ces années, ce qui en tant que paranoïaque est " absolument inconcevable ".

Pour terminer, je dirais que comme dans tout déséquilibre psychique et affectif, le malade devrait pouvoir accepter le soin, peu à peu, pour enfin trouver le point d'ancrage de cet engrenage infernal que sont les névroses, qui dépendent toujours de causes extérieures à soi, se conjuguant avec une inadaptabilité quelconque mais certaine. "

Posté le : 26/09/2012 16:33

Edité par fabien sur 27-09-2012 11:34:24
Edité par fabien sur 27-09-2012 11:37:39
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Re: Vérité / Mensonge
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Essais de Montaigne, Livre I, chapitre IX, Des menteurs

"Ce n’est pas sans raison qu’on dit que celui qui n’a pas une bonne mémoire ne doit pas s’aviser de mentir. Je sais bien que les grammairiens font une différence entre « mensonge » et "mentir » : ils disent qu’un mensonge est une chose fausse, mais qu’on a pris pour vraie, et que la définition du mot "mentir » en Latin, d’où vient notre Français, signifie "aller contre sa conscience » ; que par conséquent, cela ne concerne que ceux qui disent ce qu’ils savent être faux, et qui sont bien ceux dont je parle. Or ceux-là, ou bien inventent de toutes pièces, ou bien déguisent et modifient quelque chose qui était vrai à la base.

Quand ils déguisent et modifient, si on les amène à refaire souvent le même récit, il leur est difficile de ne pas se trahir, parce que ce qu’ils racontent s’étant inscrit en premier dans la mémoire et s’y étant incrusté, par la voie de la connaissance et du savoir, il se présente forcément à l’imagination, et en chasse la version fausse, qui ne peut évidemment y être aussi fermement installée. Et les circonstances de la version originelle, revenant à tout coup à l’esprit, font perdre le souvenir de ce qui n’est que pièces rapportées, fausses, ou détournées.

Quand ils inventent tout, comme il n’y a nulle trace contraire qui puisse venir s’inscrire en faux, ils semblent craindre d’autant moins de se contredire. Mais ce qu’ils inventent, parce que c’est une chose sans consistance, et sur laquelle on a peu de prise, échappe volontiers à la mémoire, si elle n’est pas très sûre. J’en ai fait souvent l’expérience, et plaisamment, aux dépens de ceux qui prétendent ne donner à leurs discours que la forme nécessaire aux affaires qu’ils négocient, et qui plaise aux puissants à qui ils parlent. Car ces circonstances auxquelles ils veulent subordonner leur engagement et leur conscience étant sujettes à bien des changements, il faut que ce qu’ils disent change aussi à chaque fois.

D’où il découle que d’une même chose ils disent tantôt blanc, tantôt noir ; à telle personne d’une façon, et à telle autre d’une autre. Et si par hasard ces personnes se racontent ce qu’ils ont appris sous des formes si contradictoires, que devient alors cette belle apparence ? Sans parler du fait qu’ils se coupent si souvent eux-mêmes ; car qui aurait assez de mémoire pour se souvenir de tant de diverses formes qu’ils ont brodées autour d’un même sujet ? J’en ai connu plusieurs, en mon temps, qui enviaient la réputation de cette belle habileté, et qui ne voyaient pas que si la réputation y est, l’efficacité y fait défaut.

En vérité, mentir est un vice abominable, car nous ne sommes des hommes et nous ne sommes liés les uns aux autres que par la parole. Si nous en connaissions toute l’horreur et le poids, nous le poursuivrions pour le châtier par le feu, plus justement encore que d’autres crimes. Je trouve qu’on perd son temps bien souvent à châtier des erreurs innocentes chez les enfants, très mal à propos, et qu’on les tourmente pour des actes inconsidérés, qui ne laissent pas de traces et n’ont pas de suite. Mais mentir, et un peu au-dessous, l’obstination, me semblent être ce dont il faudrait absolument combattre l’apparition et les progrès : ce sont chez les enfants des vices qui croissent avec eux. Et quand on a laissé prendre ce mauvais pli à la langue, c’est étonnant de voir combien il est difficile de s’en défaire. C’est pour cette raison que nous voyons des hommes honnêtes par ailleurs y être sujets et asservis. J’ai un tailleur qui est un bon garçon, mais à qui je n’ai jamais entendu dire une seule vérité, même quand cela pourrait lui être utile !

Si, comme la vérité, le mensonge n’avait qu’un visage, la situation serait meilleure, car il nous suffirait de prendre pour certain l’opposé de ce que dirait le menteur. Mais le revers de la vérité a cent mille formes et un champ d’action sans limites.

Pour les Pythagoriciens le bien est certain et défini, le mal infini et indéterminé. Mille traits ratent la cible, un seul l’atteint. Certes je ne prétends pas que je puisse m’empêcher, pour échapper à un danger évident et extrême, de proférer un gros et solennel mensonge... Un ancien Père a dit que nous sommes mieux en la compagnie d’un chien connu, qu’en celle d’un homme dont le langage nous est inconnu." (Fin de la citation des Essais)

J'ai lu et découvert il y a peu Montaigne, et j'apprécie vraiment......

Posté le : 11/09/2013 08:27
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Il vole à moi un vieux cahier
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Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
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Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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