| A + A -
Connexion     
 + Créer un compte ?
Rejoignez notre cercle de poetes et d'auteurs anonymes. Lisez ou publiez en ligne
Afficher/Cacher la colonne
Accueil >> newbb >> Miguel Cervantes suite [Les Forums - Histoire de la Littérature]

Parcourir ce sujet :   1 Utilisateur(s) anonymes





Miguel Cervantes suite
Administrateur
Inscrit:
14/12/2011 15:49
De Montpellier
Messages: 9499
Niveau : 63; EXP : 93
HP : 629 / 1573
MP : 3166 / 57031
Hors Ligne
suite

Le gentilhomme campagnard Alonso Quijano n'a pu s'accommoder du bouleversement politique et social qui altère les relations d'homme à homme dans son village. Il s'est réfugié dans les livres, qui ignorent les trafics honteux de la marchandise, dans ces belles histoires où les vassaux échangent comme naturellement les produits de leur labeur contre la protection du seigneur, où la terre n'appartient à personne et offre ses fruits aux âmes innocentes.
L'hidalgo de la Manche se tourne vers le passé, ou du moins vers l'image idéale qu'en offrent les livres de chevalerie, les romances faussement historiques, les légendes des pairs de Charlemagne et des compagnons du roi Arthur.
Il décide de rejoindre le pays merveilleux où règnent la vertu et l'honneur, bien au-delà de son mesquin village. Il aspire à la renommée que les chroniqueurs octroient aux chevaliers errants, car il confond l'histoire avec le récit de l'histoire, le monde avec le livre du monde. Il fourbit donc ses armes, se proclame Don Quichotte de la Manche, invente une dame de ses pensées, Dulcinée du Toboso, qui le maintienne toujours au-dessus de lui-même ; il enfourche son mauvais cheval, qu'il nomme Rossinante, et il part à la dérobée.
La première auberge sur son chemin lui paraît être un château. Il y est mal reçu : c'est sûrement un château enchanté. Le tenancier s'amuse et l'arme chevalier. Une occasion se présente de redresser un tort. Don Quichotte libère un jeune garçon que fouettait son maître. À peine a-t-il tourné le dos que le maître redouble de coups. Voilà bien un signe des temps et de nos malheurs.
Autrefois, les gentilshommes protégeaient leurs serviteurs. Les riches paysans, qui, maintenant, font la loi, les exploitent et les battent. Puis Don Quichotte s'en prend à des négociants de Tolède, tenants eux aussi du nouveau régime, des gens qui ne croient que leurs sens et pour qui l'amour n'a qu'une valeur marchande. Leurs muletiers le rouent de coups.
Dans le village, le curé, licencié de théologie, et le barbier, plus ou moins chirurgien, l'un et l'autre représentants de la nouvelle société, s'inquiètent de la disparition du gentilhomme. Un laboureur le ramène à la maison.
La bibliothèque de Don Quichotte fait alors l'objet d'un minutieux scrutin ; la plupart des ouvrages sont condamnés au feu. Les « lettrés » villageois font une exception pour Amadis de Gaule, le premier des livres de chevalerie, une autre pour La Diana de Jorge de Montemayor, le premier livre de bergerie, et quelques autres encore pour des épopées en vers et des poèmes lyriques.
C'est là l'occasion pour Cervantès de porter des jugements sur la littérature qui l'a formé et de se démarquer par rapport à ses modèles. Or, il se montre bien indulgent.
Si l'on croit dans les livres au point de vouloir ajuster sa conduite sur leurs paradigmes, les plus pernicieux sont non les plus mauvais, mais les plus efficaces. Don Quichotte en apporte le témoignage. Cervantès aimait trop la littérature. Il épargne la meilleure.
Or, un pauvre laboureur, Sancho Pança, sans doute vieux jeu et ancien régime, se laisse tenter par la Fortune et par l'hidalgo. Plutôt que de trimer sur la glèbe, il deviendra écuyer. On en a vu d'autres qui, par cette voie, accédèrent à quelque marquisat ou vice-royauté : ainsi le conquistador Pizarro, qui fut porcher en son enfance. Don Quichotte et Rossinante prennent la route de nouveau, mais, cette fois, Sancho et son âne les accompagnent.
L'hidalgo voit des géants.
L'écuyer l'avise : ce sont des moulins à vent. Qui a raison ? Ces grandes machines à moudre, d'origine hollandaise et tout récemment implantées en Castille, représentaient le dernier progrès de la technique ; elles avaient bouleversé l'exploitation des terres, elles avaient ruiné les gentilshommes campagnards et vidé les villages et les bourgs de leurs paysans, devenus inutiles. Nos deux héros y voient justement des ennemis. L'un ne s'incline pas et les défie. L'autre sait qu'il n'y a rien à faire contre eux, contre la nouvelle société. Don Quichotte, happé par les ailes, roule à terre, moulu autant que l'eût été un sac de blé.
Puis le héros aperçoit en chemin des bénédictins auprès d'un carrosse.
Il imagine que ce sont des enchanteurs qui enlèvent une haute princesse. Il les assaille. Est-ce bévue du personnage ? Est-ce malice de l'auteur ? Le lecteur, lui aussi, a droit à son interprétation : mutatis mutandis, il peut l'entendre comme une satire des ordres réguliers qui séquestrent l'Église et la revanche que Cervantès eût aimé prendre sur ce clergé qui ruine le royaume.
L'auteur feint alors d'ignorer la fin de l'histoire de Don Quichotte, mais il la retrouve par hasard dans un manuscrit rédigé par un chroniqueur arabe, Cide Hamete Benengeli. Il achète l'ouvrage à prix d'or et se le fait traduire par un « morisque », un Maure espagnol converti par force au christianisme. Est-il besoin de dire que, dans son livre, le musulman se réjouissait des défaites du chevalier de la Manche ?
Pour Cervantès, du moins, l'islam naguère tremblait devant la chevalerie. Or, maintenant, des moines poltrons et des Biscayens vaniteux, il n'a plus rien à craindre. Tel est le sens de cette simple anecdote : à bon entendeur, salut !
La faim tenaille les deux compagnons. C'est une glorieuse épreuve pour l'un, une misère avec des tiraillements d'estomac pour l'autre. Don Quichotte évoque alors l'âge d'or et son idéale communauté des biens. Il oppose la vie simple et rustique à la vie semée d'embûches de notre monde dégradé, le village de naguère à la Cour, à la ville de maintenant, surgie précisément en ce xvie s.
Un berger lui raconte à sa manière comique la noble histoire de Chrysostome, un étudiant astrologue qui désespéra et se tua pour l'amour d'une bergère, Marcelle. C'est que, aux yeux de Cervantès, la science et les récits pastoraux troublent les esprits autant que la sagesse idéale et les livres de chevalerie.
L'Amour ferait le bonheur sur cette terre s'il était partagé par tous ses habitants. Hélas ! Marcelle n'aime pas Chrysostome, et sa cruauté est l'effet même de la liberté de son cœur. La condamnerons-nous ?
Don Quichotte est roué de coups par des muletiers, une vile engeance liée au récent trafic de la marchandise. L'Espagne s'était couverte, surtout à partir de 1520, d'un réseau de routes tout au long desquelles des auberges offraient leur inconfort et leurs occasions de débauche aux négociants et à leurs valets, profiteurs du nouveau régime. La Justice et ses prévôts ne viennent pas à bout de tous ces malfaiteurs plus ou moins en règle avec la loi.
Ainsi, Sancho est berné dans une couverture de lit, tandis que Don Quichotte perd son souffle à maudire les malicieux, les diaboliques représentants du nouvel ordre social.
Deux grands nuages de poussière s'élèvent au loin. Ce sont deux troupeaux de mérinos. Don Quichotte y voit des armées qui vont s'affronter, l'une commandée par l'empereur Alifanfaron, l'autre par le roi Pentapolin. Le lecteur de 1605 aura reconnu aussitôt les deux clans rivaux de la Mesta, cette corporation de grands féodaux éleveurs de moutons qui monopolisaient le commerce de la laine. Don Quichotte prend parti.
Cervantès lui donne tort, car les uns comme les autres ont ruiné l'agriculture espagnole, en exigeant le libre passage des troupeaux transhumants. Ils ont chassé et chassent encore les hidalgos de leurs maisons fortes et les paysans des villages.
Or Philippe II, bien conseillé, avait pris des mesures contre cette très puissante et très noble corporation dans son ensemble. Là encore, Cervantès trouve le moyen de suggérer sa prise de position politique.
L'hidalgo s'en prend à une douzaine de prêtres qui accompagnent un mort jusqu'à sa sépulture. C'est une erreur ; il le confesse ; mais, dit-il, il est si facile de confondre les gens et les choses d'Église avec des fantômes et des épouvantails. Voilà encore un sous-entendu qui en dit long sur les opinions de l'auteur.
Sancho entre de plus en plus dans le jeu de son maître, mais il garde prudemment ses distances.
Il le nomme chevalier de la Triste Figure. N'est-ce pas l'attitude de Cervantès lui-même, qui sait à quoi s'en tenir sur l'efficacité des combats d'arrière-garde contre le nouveau régime ?
Un fracas épouvantable et continu alarme le couple d'amis.
Le courage et la couardise se disputent leur cœur. C'était le bruit d'un moulin à foulon, une nouvelle invention, qui peut-être allait chasser des villages les métiers à tisser avec les tisserands. Réflexion faite, le risque est moins grand que le bruit. Il n'y aura pas concurrence. Le défenseur des pauvres se détourne du faux péril. De toute façon, les Don Quichotte d'hier et d'aujourd'hui n'arrêteront pas ce qu'il est convenu de nommer le progrès.
En vain se couvriront-ils la tête de quelque heaume rutilant de Mambrin, plat à barbe d'un barbier ambulant.
Le chevalier errant délivre un groupe de forçats que la Justice envoyait au bagne. Or les malandrins ne reconnaissent pas non plus les lois de la chevalerie. Ils vivent en parasites de la société telle qu'elle est : ils ne veulent pas la détruire. Profiter de la générosité de Don Quichotte est une chose, se soumettre à ses manies est autre chose.
Don Quichotte, incompris, se réfugie dans les solitudes de la sierra Morena et les affres délicieuses de l'Amour. Comme Roland pour les beaux yeux d'Angélique, il devient fou furieux, et c'est pour Dulcinée. Trois autres formes de la passion démentielle se présentent au détour du chemin : Cardenio- cet autre Othello- se croit trompé par Lucinde ; Dorothée poursuit anxieusement Don Fernand, son amant perdu ; Anselme- autre Narcisse- n'aime en Camille que sa propre image. Mais l'Amour triomphe avec Claire et Louis.
Don Quichotte médite alors sur les rapports entre la pensée et l'action dans un éloquent discours sur les armes et les lettres. Mais le curé et le barbier jouent sur la confusion du rêve et de la réalité dans l'esprit du héros et ils le ramènent, victime d'une fausse incantation, au village sur un char à bœufs.
Cependant, le fou généreux fonce sur une procession de flagellants. Ceux-ci rejettent leur cagoule et s'apprêtent à contre-attaquer à coups de discipline. Ce fut la dernière sottise du chevalier errant : ramener les pacifiques à la violence et les pénitents au péché.
La gouvernante et la nièce accueillent tendrement l'égaré, et l'épouse de Sancho retrouve un mari à la fois plus sage, plus crédule et mûri par l'expérience. Somme toute, quelle belle vie pour un paysan que de courir les monts et les vaux, les châteaux et les auberges, sans bourse délier !
Cervantès termine alors la première partie de son Don Quichotte sur une promesse : il contera dans la prochaine la troisième sortie de son héros.
Quelqu'un le devança, qui en 1614 fit paraître une seconde partie. Il signait Alonso Fernandez de Avellaneda, un nom d'emprunt, et il cherchait simplement son profit dans l'opération.
Cervantès se hâte ; il publie la vraie suite en 1615. Dans un prologue très spirituel, il raconte des histoires de fous à propos de son stupide imitateur. Don Quichotte lui-même proteste ; il ne se reconnaît pas dans le mauvais portrait qu'on a fait de lui : on n'a voulu retenir que ses échecs pour s'en gausser. Mais que sont devenus sa valeur et sa vertu, sa foi et son espoir ? Fallait-il passer sous silence la bonté, la fidélité et le courage de Sancho, noble écuyer, prêt à reprendre la route aux côtés de son maître et seigneur, tant pour le protéger que pour risquer sa propre chance ? Ils partiront. C'est la seule réponse non à la sotte calomnie, mais à l'appel de la gloire, claironnée aux quatre vents par douze mille exemplaires de la première partie.
Dulcinée leur échappe, envoûtée par le Diable, qui en fait une vulgaire paysanne. Sur la route de Saragosse, des comédiens les accablent d'une grêle de pierres. C'est bien la revanche mesquine du nouveau théâtre contre le roman, devenu célèbre. N'empêche que Cervantès demeure dans la mémoire des hommes plus que Lope de Vega. Un bachelier, avec sa mauvaise science et sa force défaillante, tente en vain de ramener Don Quichotte à la maison, à la Raison.
Diego de Miranda, honnête homme, apprend à l'apprécier, mais blâme sa démesure lorsqu'il le voit affronter un lion en cage. Pourtant, à cœur vaillant rien d'impossible. Et la preuve, c'est que le pacifique animal lui tourne le dos. Cervantès, là-dessus, intervient pour guider ses lecteurs. Il ne veut pas choisir entre leurs interprétations, toutes également plausibles.
Il se borne à défendre la Poésie c'est-à-dire la création littérairequi comprend toutes les sciences du monde, du moins la plupart ». Qui lui donnerait tort ? L'imagination n'a-t-elle pas peuplé notre monde intérieur et notre monde extérieur de concepts bouleversants et de machines fantastiques ? Don Quichotte et Sancho assistent aux apprêts des noces du riche Gamache et de la belle Quiteria. Mais la jeune fille se fait enlever avant l'heure par le pauvre et fidèle Basile. Ainsi, la loi de la nature l'emporte sur la tricherie de la société. Notre héros s'en réjouit, et Sancho regrette le festin. Puis Don Quichotte descend au fond d'une caverne, s'endort, rêve et, à son retour, mêle et mélange dans son récit les données de ses sens et celles de son imagination. Le sceptique Sancho s'efforce de les distinguer ; un savant, plus averti, tiendrait compte des unes et des autres. Mais quelle tâche difficile ! On le voit bien quand Don Quichotte se laisse prendre au boniment d'un montreur de marionnettes. Il en corrige pertinemment les invraisemblances, mais, victime de l'illusion comique, il intervient l'épée au poing en faveur d'un personnage, un vaillant chevalier amoureux menacé par une horde d'infidèles.
Ainsi, dans cette seconde partie, l'auteur, s'assimilant de plus en plus à son personnage, se détourne des problèmes que posait l'évolution de la société à un citoyen conscient et engagé.
Il est devenu à la fois plus sage, plus philosophe, plus écrivain. Il s'efforce de démêler et de définir les rapports complexes entre l'auteur et le livre, entre la réalité et ses aspects, entre les sens et l'imagination, entre la raison et la démesure, entre les choses et les mots.
Car la folie est partout et chez ceux qui se croient les plus sensés.
Le monde et même le grand monde font une place à la déraison. Ainsi, un duc et une duchesse font un accueil triomphal- et dérisoire- au chevalier et à son écuyer, qu'ils traitent en bouffons. De fait, c'est l'essence même de la noblesse que, follement, ils bafouent, c'est leur propre condition qu'ils renient ou qu'ils rabaissent par leur mesquinerie. Lorsque Sancho Pança est nommé par plaisanterie gouverneur de l'île de Concussion, son bon sens sait déjouer les perfidies, éviter les embûches et résoudre les embarras quotidiens.
À eux deux, quelle belle leçon de politique généreuse, efficace Don Quichotte et Sancho donnent à nos sociétés, livrées aux faux prestiges et aux bas calculs, et à nos gouvernants, sordides, incapables et frivoles.
Sur la route de Barcelone, ils font la rencontre du généreux bandoulier Roque Guinart et de ses soixante hommes. Le désordre est toujours le fruit de l'injustice. Mais Roque sait freiner ses propres excès.
Bandit de grand chemin, il prend une sorte de droit de péage, souvent modéré, sur les voyageurs au bénéfice de la troupe. Car l'ordre véritable est toujours le fruit de la justice et de la discipline librement acceptée. Roque Guinart aide nos deux pèlerins nécessiteux de « son » argent. Il leur donne aussi des lettres de recommandation auprès d'un chef fort cultivé de l'un des deux clans qui se disputaient alors le pouvoir réel en Catalogne. Le lucide Cervantès légitime ainsi par ce biais devant son public espagnol une dissidence politique en Catalogne.
Puis, curieusement, le roman s'entrouvre au reportage objectif dans la manière de ce qui fut plus tard le journalisme. Car les expériences barcelonaises de Don Quichotte et de Sancho relèvent davantage de la rubrique ou de la chronique de presse que du roman. On visite une imprimerie, on assiste aux brimades à bord d'une galère, on « participe » à l'abordage d'un bateau turc.
Ce dernier récit est suivi de digressions pleines de sous-entendus politiques : les morisques exilés en 1609 devraient servir de lien entre Mores nord-africains et chrétiens espagnols, car leur alliance mettrait fin à l'odieuse tyrannie de la petite minorité turque sur l'Algérie et à la menace des Barbaresques sur les côtes d'Espagne. Il y a même, à ce propos, une nouvelle galante digne d'un feuilleton dans un périodique.Devant tant d'événements d'importance nationale et dans cette grande ville où l'individu est perdu dans la masse, Don Quichotte et Sancho perdent leur initiative ; ils deviennent et ils se sentent les jouets passifs de l'histoire qui se fait.
Oui, il est grand temps que le bachelier Carrasco les ramène, vaincus, au village, à la maison, là où les individus trouvent leur vraie dimension. Une dernière fois, les deux bons amis rêvent d'une nouvelle métamorphose où ils deviendraient l'un le berger Quijotiz, l'autre le berger Pancino.
C'est que Cervantès a épuisé le thème chevaleresque : ses héros ne parviennent plus qu'à faire des variations et des fugues à partir du motif, du leitmotiv, de la folle aventure en marge de la société établie. Il est grand temps que Don Quichotte laisse l'armure où il est engoncé pour la libre pelisse. Le bon chevalier reconnaît son erreur et le caractère utopique de la société dont il rêva et qui serait fondée sur la seule justice.
Mais il se laisse prendre à une théorie bien différente et, certes, pleine d'attraits : et si l'homme renonçait à l'usage de la force, qu'adviendrait-il ? Le refus individuel de la violence, au sein d'une communauté agreste, politiquement et économiquement immuable, voilà la panacée. Pour le prouver, il n'est que de rester sur place, en ce tranquille village de la Manche, dont Cervantès ne veut pas rappeler le nom.
Ce n'est pas le moindre paradoxe que nos deux aliénés, ainsi, continuent à se proposer de désaliéner leurs prochains, victimes du nouvel ordre économique, et à défendre les hidalgos ruinés, les paysans chassés de leurs villages contre les trafiquants en proie à la fièvre de l'or et toute l'écume de voleurs, d'aubergistes, de muletiers, de comédiens, d'escrocs, de poètes, de bandits de grand chemin et d'oisifs, ridicules stratèges de la politique.
Leur exemple est probant : ils sont parvenus à se désaliéner eux-mêmes ; ils ont vaincu les démons que les livres de chevalerie avaient installés dans leur esprit. Ils savent maintenant que l'homme s'aliène dès qu'il vit en société, que, s'il ne s'y soustrait, il ne saurait désaliéner les autres. Seule subsiste une chance : la solitude du berger pacifique dans une communauté champêtre primitive et toute simple.
Il y avait bien une autre solution, qu'amorça un jour Sancho au cours d'un entretien avec son maître : la sainte vie de l'ermite. Mais Cervantès l'élude. Le fait est significatif. Entre la faveur spirituelle du xvie s. et le conformisme religieux du xviie s., Cervantès maintient un humanisme ou réticent ou prudent à l'égard de l'Église.
Il y a même une troisième solution, la plus sûre, que notre pauvre héros et notre pauvre écrivain accueillent comme une délivrance, le double en 1615, l'autre en 1616, la mort où ils vont se retrouver enfin tels que l'éternité les change, hommes quelconques- Alonso Quijano et Miguel Cervantès- et donc immortels, dignes d'exemple jusqu'au bout, jusqu'à cette grande et ultime aventure.
Ils se retirent l'un et l'autre sur la pointe des pieds. Ils demandent pardon de leurs sottises et de leurs erreurs.
Ils ont parlé, ils parlent encore pour nous tous

Nouvelles exemplaires de 1613

Novelas ejemplares, Les Nouvelles exemplaires sont un ensemble de douze nouvelles inspirées du modèle italien caractérisé par son idéalisme.
Elles sont écrites de 1590 à 1612 et publiées en 1613. Cervantes les nomme "emplaires" parce que c'est le premier exemple en castillan de nouvelles de ce type au caractère didactique et moral inscrit dans la narration.
C'est ce qu'il explique dans le prologue du livre :
"C'est à cela que s'est appliqué mon entendement, par-là que m'emmène mon inclinaison, et plus que je ne veux le faire comprendre, et c'est ainsi, que je suis le premier à avoir nouvellé en langue castillane, car la plupart des nombreuses nouvelles qui courent dans cette langue, sont traduites de langues étrangères, et celles-ci sont les miennes propres, non imitées ni appropriées ; mon intelligence et ma plume les engendrèrent, et elles vont grandissantes dans les bras de l'imprimeur."
— Miguel de Cervantes, Nouvelles exemplaires, Prologue
C'est un ensemble de douze récits brefs.
Son inspiration est originale, et il tente diverses formules narratives comme la satire lucianesque, Le Colloque des chiens, le roman picaresque, Rinconete et Cortadill, la miscelánea et le mélange de sentences et de mots d'esprits, Le Licencié Vidriera, le roman grec, L'Espagnole anglaise, L'Amant libéral, le roman policier, La Force du sang, la narration constituée sur une anagnorèse, La Petite Gitane, Le Jaloux d'Estrémadure, dont le personnage principal Cañizares est considéré comme une "figure vraiment grande" à l'instar de Don Quichotte et du Licencié de Vidriera.

Selon Jean Cassou, ce recueil de nouvelles représente le monument le plus achevé de l'œuvre narrative de Cervantès.
Les nouvelles suivantes complètent le recueil : La Tante supposée, La tía fingida, L'Illustre laveuse de vaisselle, La ilustre fregona, Les Deux jeunes Filles,Las dos doncellas, Madame Cornelie, La señora Cornelia, Le Mariage trompeur, El casamiento engañoso.

Persilès et Sigismonde, histoire septentrionale de 1617
Les Travaux de Persille et Sigismonde.
Les Travaux de Persille et Sigismonde, Los trabajos de Persiles y Sigismunda, historia septentrional est la dernière œuvre de Cervantes qui employa les deux dernières années de sa vie à l'écrire sur le patron du roman grec.
Il promettait de terminer ce livre au fil de ses œuvres antérieures, dans le prologue des Nouvelles exemplaires, dans le Voyage au Parnasse et dans la dédicace de la seconde partie du Don Quichotte.
Cervantes considérait Persilès et Sigismonde comme son chef-œuvre.
Le livre fut terminé le 20 avril 1616, deux jours avant sa mort et fut publié en 1617.
Au lieu de n'utiliser que deux personnages centraux, Cervantès fait appel à un groupe comme fil conducteur de l'œuvre. Sigismonde, princesse de Frise, prend pour surnom Auristelle et Persille, prince de Thulé, devient Pérandre. Ils partent chercher auprès du Pape la légitimation de leur amour dans des aventures opposant Europe nordique et méditerranéenne.
L'histoire a pour décors les brumes nordiques où s'ajoutent des éléments fantastiques et merveilleux qui anticipent le réalisme magique. Danièle Becker voit dans ce roman "un voyage initiatique vers la connaissance du christianisme civilisateur".
D'une certaine manière, Cervantes christianise le modèle original en utilisant le cliché de l’homo viator47 et en atteignant le point culminant à la fin de l'œuvre avec l'anagnorèse des deux amoureux, à Rome :
"Nos âmes, comme tu le sais bien et comme on me l'a enseigné ici, se meuvent dans un continuel mouvement et ne peuvent s'arrêter sinon en Dieu, ou en leur centre. Dans cette vie les désirs sont infinis et certains s'enchaînent aux autres et forment une maille qui une fois arrive au ciel et une autre plonge en enfer."
La structure et l'intention de ce roman sont très complexes mais supportent toutefois une interprétation satisfaisante. La dédicace au comte de Lemos date du 19 avril 161633 soit quatre jours avant sa mort. Il cite dans sa préface quelques vers d'une ancienne romance : "Le pied dans l'étrier, en agonie mortelle, Seigneur, je t'écris ce billet."

Poésie

Voyage au Parnasse.

L'essentiel des vers de Cervantes est intégré dans des ouvrages en prose : des nouvelles et des pièces de théâtre48. Ce sont des pièces séparées utilisées pour illustrer une circonstance particulière de la pièce de théâtre ou de la romance à laquelle ils appartiennent, enterrement, chant, commémoration, etc. Cervantes s'inspire de la poésie italienne.
En dehors de ces textes, il existe deux œuvres narratives en vers, le Chant de Caliope, inclus dans Galatée, et le Voyage au Parnasse écrit en 1614 d'après César Caporal Perusino.
C'est un débat et une réflexion artistique où les écrivains de l'ancienne et de la nouvelle époque font un voyage littéraire au mont Parnasse pour s'y affronter.
La quasi-totalité de ces vers ont été perdus ou n'ont pas été identifiés.
Une croyance erronée lui attribue l'invention des vers brisés. Cervantes déclare avoir composé un grand nombre de romances et disait aimer particulièrement l'une d'elles sur la jalousie. Il a participé dans les années 1580 à l'imitation des romances antiques avec d'autres grands poètes contemporains, Lope de Vega, Góngora et Quevedo.
Ce mouvement est à l'origine de la Nouvelle Romance
Il commence son œuvre poétique par quatre compositions dédiées aux obsèques de la Reine Isabelle de Valois5. Il écrit par la suite les poèmes A Pedro Padilla, A la muerte de Fernando de Herrera, À la mort de Fernando de Herrera et A la Austriada de Juan Rufo.
Son trait le plus marquant comme poète est son ton comique et satirique. Ses principales œuvres sont Un fanfaron en spatule et culotte et un sonnet Al túmulo del rey que se hizo en Sevilla dont les derniers vers restent célèbres :

Espagnol Français
Y luego, encontinente,
Caló el chapeo, requirió la espada,
miró al soslayo, fuese, y no hubo nada50,.
Et après, incontinent,
Il enfonça son chapeau, toucha son épée,
Regarda de travers, partit, et il ne se passa rien.

Si l'intérêt littéraire premier de Cervantes va vers la poésie et le théâtre, genre qu'il n'abandonne jamais, il se sent frustré par son incapacité à n'être reconnu ni comme poète ni comme dramaturge. Il s'est efforcé d'être un poète, bien qu'il ait douté de ses capacités.
Sa confession dans le Voyage au Parnasse, peu avant de mourir, est à l'origine de nombreuses polémiques dont il ressort que son œuvre en vers n'est pas à la hauteur de son œuvre narrative :

Espagnol
Yo que siempre trabajo y me desvelo
por parecer que tengo de poeta
la gracia que no quiso darme el cielo
Moi, qui toujours travaille et suis angoissé
pour paraître avoir d'un poète
la grâce que le ciel ne m'a pas voulu donner
La Lettre à Mateo Vázquez ainsi que les livrets en prose El buscapié, Une revendication de Don Quichotte sont des faux écrits par l'érudit du xixe siècle Adolfo de Castro.


Théâtre

Manuscrit du Siège de Numance
Avec Luis Quiñones de Benavente et Francisco de Quevedo, Cervantes est l'un des principaux dramaturges espagnols, il a apporté une plus grande profondeur des personnages, un humour renouvelé, un meilleur projet et une transcendance du thème. Différentes interconnexions entre le monde théâtral et les narrations de Cervantes existent.Par exemple, le thème initial du vieux jaloux apparaît également dans Le Jaloux d'Estrémadure des Nouvelles exemplaires.
Le personnage de Sancho Panza est repris dans l’Élection des maires de Daganzo, où le protagoniste est un fin dégustateur de vin, comme l'est l'écuyer de Don Quichotte. Le thème baroque de l'apparence et de la réalité est présent dans Le Retable des merveilles où Cervantes adapte le conte médiéval Le roi est nu de Don Juan Manuel en lui donnant un contenu social.
Le Juge des divorces, comme nombre de ses pièces, est autobiographique par certain de ses aspects. Cervantès arrive à la conclusion que "mieux vaut la pire entente / que le meilleur divorce".
Pour écrire ses intermèdes, Cervantes utilise aussi bien la prose que les vers.
Les pièces importantes du théâtre de Cervantes ont été injustement mal appréciées et peu représentées.
« La verve comique que Cervantès avait montrée dans Don Quichotte, semblait le rendre éminemment propre au théâtre … ce fut par là qu'il débuta sa carrière littéraire ; mais quoiqu'il y ait eu des succès, il éprouva aussi des mortifications, et son talent dramatique ne fut point alors jugé proportionné à la supériorité qu'il a développée dans d'autres genres.
Les réticences de Cervantes aux comédies du style de Lopes alors en vogue ne sont probablement pas étrangères à cet état de fait. Les professionnels du spectacle refusent de mettre à leurs affiches les pièces de Cervantes, qu'ils jugent être des oisivetés de vieux.
ervantès le confesse dans ses Huit comédies et huit intermèdes :
"En pensant que les siècles où avaient cours mes louanges duraient encore, je me remis à écrire quelques comédies, mais je ne trouvais plus d'oiseaux dans les nids d'antan ; je veux dire que je ne trouvais plus d'auteur qui me les demandât, bien qu'ils sussent que je les avais, et ainsi, je les enfermais dans un coffre et les condamnais au silence perpétuel"
Il opte par la suite pour se passer de comédiens et publie ses pièces sans les représenter, comme il l'indique le 22 juillet 1614 dans son supplément au Parnasse.
Le Siège de Numance est la plus aboutie des imitations de tragédies classiques en espagnol et a cependant reçu un bon accueil.
a mise en scène du patriotisme, du sacrifice collectif face au général Scipion l'Africain, de la faim comme souffrance existentielle et les prophéties d'un avenir glorieux à l'Espagne ont sans doute joué un rôle dans cette reconnaissance bien que d'autres pièces oubliées mettent également en valeur ce patriotisme, comme La Conquête de Jérusalem récemment redécouverte.
De ses autres pièces, beaucoup font référence à sa captivité à Alger.
Cervantes a réuni ses œuvres non-représentées dans Huit comédies et huit intermèdes jamais représentés. Ce recueil de pièces de théâtre est publié à Madrid en 1615 à titre posthume. Il réunit toute la production des dernières années de l'auteur. Des œuvres manuscrites sont également conservées : La Vie à Alger, Le Gaillard espagnol, La Grande Sultane, Les Bagnes d'Alger.
La majorité des pièces sont aujourd'hui perdues. Seules restent Le Siège de Numance et La Vie à Alger. On attribue également à Cervantès : Les Deux bavards, La Prison de Séville, L'Hôpital des pourris, L'Intermède de romances. Son théâtre a été traduit pour la première fois en 1862 par Alphonse Royer. Le Voyage au Parnasse a été traduit par Joseph-Michel Guardia en 1864.

Œuvres perdues et attribuées

Cervantes mentionne diverses œuvres en cours de rédaction ou qu'il pensait écrire.
Parmi eux, se trouvent la deuxième partie de Galatée, Le Fameux Bernardo, probablement un livre de chevalerie autour de Bernardo del Carpio et Les Semaines du jardin. Il est également possible qu'il ait pensé écrire une suite à Belianis de Grèce.
Cervantes cite également des pièces de théâtre qui ont été représentées mais qui sont aujourd'hui perdues.
C'est le cas de La Grande Turque, La Bataille navale, Jérusalem, Amaranta ou celle de mai, Le Bois amoureux, L'Unique, La Bizarre Arsinda et La Confuse. Cette dernière figure au répertoire de Juan Acacio jusqu'en 1627. Cervantes cite également une comédie : Le Traité de Constantinople et la mort de Sélim.
Plusieurs œuvres nous sont parvenues et sont attribuées à Cervantes, sans avoir de preuve définitive. Parmi les plus connues, se trouve La Tante supposée dont la narration et le style la rapprochent des Nouvelles exemplaires. Le Dialogue entre Cilène et Sélane sur la vie paysanne est également attribué à Cervantes et on suppose qu'il s'agit d'un fragment d'une pièce perdue : Les Semaines du jardin.
La Topographie et histoire générale d'Alger constitue un cas particulier. Cette œuvre est éditée en 1612 à Valladolid, et on sait que le signataire, frère Diego de Haedo abbé de Fromista, n'en est pas l'auteur. Le livre a été écrit par un ami de Cervantès, le religieux portugais Antonio de Sosa alors qu'ils étaient ensemble en détention à Alger, entre 1577 et 1581.
Ainsi, Sosa a été le premier biographe de Cervantes ; son récit de l’épisode de la grotte où il décrit la seconde tentative d'évasion de l'écrivain figure dans le Dialogue des martyrs d'Alger.
En 1992, l'hispaniste italien Stefano Arata publie le texte d'un manuscrit d'une pièce de théâtre : La Conquête de Jérusalem par Godofre de Bullon. Dans l'article qu'Arata publie en même temps que la pièce, il affirme avoir retrouvé la pièce Jérusalem de Cervantes.
D'autres études sont publiées en 1997 puis en 2010 et concluent dans le même sens. Depuis, la pièce est effectivement attribuée à l'écrivain espagnol. Les éditions Catedra Letras Hispanas en font une première publication critique en 2009 avec la mention Œuvre attribuée à Cervantes.


Postérité
Hommages et institutions

De nombreux prix, sculptures, bâtiments et institutions gardent la mémoire de Cervantes. Cinq maisons de Cervantes peuvent se visiter à Valladolid, à Madrid, à Vélez-Málaga et à Cartagène.
À Alger, la grotte de Cervantes où il a trouvé refuge lors d'une de ses tentatives d'évasion fait aujourd'hui partie d'un jardin public.
Le plus important des prix de littérature castillane est le Prix Miguel de Cervantes. Le trophée Cervantes est, en football, un tournoi amical qui se déroule dans sa ville de naissance, Alcalá de Henares.
L'Institut Cervantes assure la promotion et l'enseignement de la langue espagnole de par le monde.
Il existe au moins 14 théâtres à son nom dans cinq pays différents. Onze sont en Espagne Almería, Malaga, Alcalá de Henares, Santa Eulalia, Béjar, Salamanque, Jaén, Murcia, Petrel, Ségovie, Valladolid, les autres sont au Mexique Guanajuato, au Maroc Tanger, au Chili Putaendo et en Argentine à Buenos Aires.


De nombreux monuments en hommage à Cervantes ont été construits dans toute l'Espagne.
Son village, Alcalá de Henares, accueille une statue sur la place Cervantes.
Madrid lui dédie divers monuments : un ensemble monumental sur la Place d'Espagne, une sculpture sur la Place de Cortes et une autre à la Bibliothèque Nationale d'Espagne et enfin une dernière sur la place où a eu lieu son enterrement.
Valladolid accueille une autre statue de l'écrivain.
De nombreux instituts, dans divers domaines, ont pris le nom de l'écrivain. On compte parmi eux des collèges et lycées dans de nombreux pays, des facultés de lettres, des bibliothèques, des cinémas Art et Essai, une revue littéraire, qui édite de 1916 à 1920 et un centre médical dans sa ville de naissance.
De très nombreuses villes de par le monde ont nommé des rues, places ou avenues d'après l'auteur du Don Quichotte.
La Semaine Cervantes est une fête célébrée dans diverses villes espagnoles alors que le festival Cervantes est organisé chaque année par l'état mexicain de Guanajuat Trois navires ont été baptisés de son nom : un destroyer argentin, 1925-1961, un croiseur espagnol68 1929-1964 et une brigantine construite en 1885 et utilisée aujourd'hui comme navire école.

Œuvres inspirées par le personnage

La Jeunesse de Cervantès, œuvre musicale pour orchestre réduit, composée par Paul Ladmirault.
Son visage, d'après le portrait présumé de Juan de Jaúregui, figure sur les pièces de 10, 20 et 50 centimes d'euro espagnoles.
Plus récemment, un roman ayant pour sujet l'épisode de la vie de Cervantès chez les barbaresques a été publié par Olivier Weber.

Œuvres inspirées de son théâtre
Le Siège de Numance, El Cerco de Numancia, tragédie en quatre actes et en vers écrite à Madrid entre 1581 et 1583, imprimée seulement en 1784.
Elle a donné lieu à de nombreuses imitations.
Lope de Vega en a tiré La Sainte Ligue en 1600, Francisco Mosquera de Barnuevo en a fait un poème La Numancia ou La Numantina en 1612 dans lequel pas une fois il ne fait référence à son illustre prédécesseur.
Rolas Zorrilla l'a reproduite dans deux comédies : Numancia cercada et Numancia destruida. Une nouvelle imitation de Lopez de Sedano a vue le jour en 1771 : Cerco y ruina de Numancia. En 1775, Ignacio López de Ayala qui a présenté une Numancia destruida.
En 1813, Antonio Sabiñón a repris la pièce sous le titre Numancia, tragedia española

Œuvres inspirées par Don Quichotte
Influences de Don Quichotte.
Don Quichotte est le modèle de nombreuses œuvres signées par d'autres auteurs que Cervantes.
Du vivant de Cervantes, une première suite une suite apocryphe des aventures de don Quichotte est publiée et est attribuée à Avellaneda. Le célèbre hidalgo est cité également dans de nombreuses œuvres littéraires, musicales, peintures et sculptures.
La comédie misicale L'homme de la Mancha de jacques Brel

Å’uvres principales

Galatée (1584)
L'ingénieux hidalgo Don Quichotte de la Manche (1605)
Nouvelles exemplaires (1613)
L'ingénieux chevalier Don Quichotte de la Manche (1615)
Persilès et Sigismonde, histoire septentrionale (1617)

Liens

http://www.ina.fr/video/AFE85002767/l ... vantes-a-alger-video.html Célébration à Alger
http://www.ina.fr/video/CPF86640106/d ... te-1ere-partie-video.html Théatre de la jeunesse 1
http://www.ina.fr/video/CPF86640107/d ... erniere-partie-video.html 2
http://www.ina.fr/video/I07271809/yve ... -don-quichotte-video.html
http://youtu.be/T_T4FzQHie8 Don Quichotte 4 Chansons
http://youtu.be/HUGXNcJ6SlQ Don Quichotte ballet Opéra de Paris
http://youtu.be/fpatXRF_a2E Jacques Don Quichotte de la Mancha
http://youtu.be/cYqJyOXnuWY Jacques Brel L'homme de la Mancha
http://youtu.be/kjnewj7suxU L'homme de la mancha Brel La quète
http://youtu.be/HOOfscIrDzg Homme de la mancha à Liège
Le Don quichotte de Richard Strauss


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l


Cliquez pour afficher l



Cliquez pour afficher l



Cliquez pour afficher l



Cliquez pour afficher l



Cliquez pour afficher l


Attacher un fichier:



jpg  Miguel 2.jpg (43.11 KB)
3_52472b7d6a31a.jpg 800X1068 px

jpg  cervantes.jpg (161.29 KB)
3_52472b8c7a5e6.jpg 638X797 px

jpg  1-sevantes-600x581.jpg (67.02 KB)
3_52472bbe5f2e0.jpg 600X581 px

jpg  miguel-de-cervantes.jpg (89.28 KB)
3_52472bcb4b031.jpg 300X225 px

jpg  don-quichotte-615_christian-ganet.jpg (91.02 KB)
3_52472bdac27cc.jpg 615X742 px

jpg  don-quijote-de-la-mancha-1.jpg (54.31 KB)
3_52472bf776b07.jpg 600X400 px

jpg  20121228-192406.jpg (77.00 KB)
3_52472c30122e2.jpg 457X600 px

jpg  DonQuichotte.jpg (134.78 KB)
3_52472c3e12433.jpg 604X409 px

Posté le : 28/09/2013 21:22
Transférer la contribution vers d'autres applications Transférer



 Haut   Précédent   Suivant




[Recherche avancée]


Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

Connexion
Identifiant :

Mot de passe :

Se souvenir de moi



Mot de passe perdu ?

Inscrivez-vous !
Partenaires
Sont en ligne
34 Personne(s) en ligne (19 Personne(s) connectée(s) sur Les Forums)

Utilisateur(s): 0
Invité(s): 34

Plus ...