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De Montpellier
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Le 25 janvier 1962, à 76 ans, à Paris meurt André Lhote
né à Bordeaux le 5 juillet 1885, peintre, graveur, illustrateur, théoricien de l'art et enseignant français. Il est l'un des représentant du mouvement cubiste.
En bref
Peintre d'origine bordelaise, André Lhote a joué un rôle important dans l'histoire du cubisme français, surtout par son enseignement. Après avoir appris la sculpture sur bois, il décide, à l'âge de vingt et un ans, de se consacrer exclusivement à la peinture, fortement impressionné par l'art de Gauguin. Sa palette est alors celle d'un peintre fauve. En 1910, à Paris, il découvre Cézanne, ce qui l'amène à un cubisme assez personnel. Il expose avec le groupe de la Section d'or, dont les principaux tenants sont Jacques Villon, La Fresnaye et Delaunay L'Escale, 1913, musée d'Art moderne de la Ville de Paris. Il contribue aussi en 1917 à la création du cubisme synthétique, affirmant les principes que l'on trouve dans ses œuvres : toiles soigneusement construites, sujets toujours identifiables et coloris gais Rugby, 1917, Musée national d'art moderne, Paris. Professeur dynamique, il fonde en 1922 sa propre école à Montparnasse et, conférencier infatigable, il se laisse prendre au piège d'un certain académisme dont témoigne son œuvre de théoricien Traité du paysage, 1938 ; Traité de la figure, 1950. Attaché à vérifier ses idées, il se rendra en Égypte en 1950 pour y étudier le problème des invariants plastique dans la peinture funéraire des pharaons. Son influence est grande sur des artistes comme Pignon, Singier ou Manessier, à qui il a transmis essentiellement une sorte de classicisme dans la doctrine cubiste.
Sa vie
À Bordeaux, André Lhote passe dix ans en apprentissage chez un sculpteur décorateur et suit les cours de sculpture décorative à l'école des beaux-arts de Bordeaux. C'est en lisant les Salons de Diderot, le Journal de Delacroix et les Curiosités esthétiques de Baudelaire qu'il vient à la peinture. Il s'installe à Paris en 1907. Dès 1918, il professe dans différentes académies jusqu'à la fondation, en 1922, de sa propre académie au no 18 rue d'Odessa, dans le quartier du Montparnasse. Il réunit des textes de grands maîtres, parmi lesquels Léonard de Vinci, sous le titre De la palette à l'écritoire. L'essentiel de son enseignement réside dans ses deux traités : Traité du paysage et Traité de la figure. Après ses études à l'École des beaux-arts de Bordeaux, André Lhote se lance dans la peinture. Il se rattache au mouvement cubiste en 1912, cependant il rejette ce qu'il y a de trop abstrait dans cette forme de peinture et il cherchera toujours à conserver un lien avec la peinture classique, que ce soit par les sujets ou par la rigueur de ses compositions. Il veut inscrire la modernité, non pas dans la rupture, mais dans la continuité de la tradition.
Lhote organise également des stages d'été pour ses élèves dans la maison qu'il possède à Mirmande dans la Drôme. À partir de 1940 et pendant toute l'Occupation, nombre d'artistes y trouveront refuge, comme Alexandre Garbell, Pierre Palué, Marcelle Rivier et Guy Marandet qui y demeureront. Dès ses débuts, Lhote s'est senti très en phase avec le mot d'ordre du tout décoratif de l'Art déco. Il gardera jusqu'à la fin ce goût pour la décoration. C'est ainsi qu'il exécute les peintures murales de la faculté de médecine de Bordeaux en 1957.
Apprenti dès 1892 chez un sculpteur bordelais, il découvre en 1906 D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? de Gauguin chez le collectionneur Frizeau. Soutenu par une grande culture artistique et de hautes amitiés intellectuelles il est attaché de 1919 à 1939 au groupe de la Nouvelle Revue française animé par Jacques Rivière, il cherche, dès lors, à instaurer un langage plastique allusif et moderne, mais qui ne renie pas la tradition, de Fouquet à Ingres et Cézanne. Inspiré par le synthétisme de Gauguin v. 1906, puis par un cézannisme élégant v. 1910, il adopte v. 1917 un cubisme synthétique parent de celui de La Fresnaye et de Gris, Rugby, 1917, Paris, M. N. A. M.. Qu'il soit attiré dans sa quête des rimes plastiques " par la ligne ingresque v. 1912 ou un lyrisme baroque v. 1933-34, il conservera désormais cette grammaire sans en éviter toujours la sécheresse. Fondateur de l'académie Lhote en 1922, cet analyste pénétrant et sensible exerça une forte influence par son enseignement et ses nombreux écrits. Outre le Traité du paysage (Paris, 1939, 1946, 1948) et le Traité du paysage et de la figure Paris, 1958, on lui doit un intéressant essai théorique intitulé À la recherche des invariants plastiques (Paris, 1967). Ces " valeurs absolues ", qui sont ornement, couleur, valeurs, rythme, caractère décoratif, renversement sur le plan et monumentalité, seraient les constantes de toute peinture, où elles s'organiseraient en " combinaisons " selon les époques et les hommes. Si cet essai de formalisation reste timide, sans doute est-ce en raison du subjectivisme qui caractérise son auteur. Lhote, qui a décoré la faculté de médecine de Bordeaux en 1955, est représenté notamment à Paris, M. N. A. M. et M. A. M. de la Ville et aux musées de Bordeaux et du Havre.
Å’uvres Publications
André Lhote a écrit des ouvrages théoriques importants sur la peinture moderne et des ouvrages de critique d'art.
La peinture, le cœur et l'esprit. Correspondance inédite (1907-1924). André Lhote, Alain-Fournier, Jacques Rivière Traité du paysage, Floury, 1939 Traité de la figure, Floury, 1950 Petits itinéraires à l'usage des artistes, 1943 Les Invariants plastiques, Hermann Jean Paulhan, André Lhote : Correspondance, Gallimard, 2009
Ouvrages critiques Corot, Stock, 1923 Les Peintres français nouveaux, Gallimard, 1926 Peinture d'abord, Denoël, 1942 De la palette à l’écritoire, anthologie d'écrits d'artistes, Corrêa, 1946 Les Chefs-d’œuvre de la peinture égyptienne, Hachette, 1954 La Peinture libérée, Grasset, 1956 André Lhote a pendant longtemps assumé la critique d'art dans la Nouvelle Revue française
Illustrations
Samuel Taylor Coleridge, The Rhyme of the Ancyent Marinere, in seven parts, illustrations par André Lhote, Émile-Paul Frères, Paris, 1920
Collections publiques
Belgique : musée d'art moderne et contemporain de Liège Canada : Vancouver Art Gallery à Vancouver Hongrie : musée des beaux arts de Budapest Espagne : Fundación Telefónica à Madrid Suède : Waldemarsudde à Stockholm Irlande du Nord : Ulster Museum à Belfast Angleterre : Tate Britain à Londres États-Unis : Museum of Fine Arts de Boston et Museum of Modern Art de San Francisco En France Musée des beaux-arts de Valence Drôme Musée de Grenoble Isère Musée des beaux-arts de Bordeaux Gironde musée d'art moderne André-Malraux au Havre (Seine-Maritime Musée d'art moderne de la ville de Paris Paris, musée national d'art moderne : La Veuve (1910) Escale (1912) Rugby (1917) Le Moulin à café (1917) Maisons à Mirmande (1928) Le 14 juillet en Avignon (1930) Femme à sa toilette (1942) La Vie de famille (1942)
Expositions
Les langages de la modernité , musée des beaux-arts de Bordeaux, du 6 avril au 3 septembre 2007
Élèves
William Klein, Pierre Théron, élève en 1942 Michel Tyszblat, Tamara de Lempicka, Bertrand Dorny, Marcelle Rivier, Alexander Liberman3, Henri Cartier-Bresson, Willy Guggenheim dit "Varlin" Dario Villalba, Alf Bayrle, Robert Wehrlin, Serge Gainsbourg.
Posté le : 24/01/2015 19:56
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