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De Montpellier
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Le 30 Août 1929 naît François Cheng nom d'auteur
Chéng Bà oyī en chinois : 程抱一,transcription phonétique pinyin, à Jinan dans la province de Shandong écrivain, poète et calligraphe chinois naturalisé français en 1971. Écrivain essayiste, poète, calligraphe, romancier, universitaire, traducteur, académicien français, naturalisé en 1971 d'origine chinoise Nanchang 1929. Il a reçu le prix Femina en 1998, Grand prix de la francophonie de l'Académie française en 2001, membre de l'Académie française au fauteuil 34. Il quitte la Chine pour la France en 1948, fréquente l'EHESS et se lie avec R. Barthes, J. Lacan et J. Kristeva. Il s'impose comme spécialiste d'esthétique chinoise à travers plusieurs essais, dont Vide et plein : le langage pictural chinois 1979, Shitao, la saveur du monde 1998, prix André-Malraux, D'où jaillit le chant 2000, Cinq méditations sur la beauté 2006. Poète De l'arbre et du rocher, 1989 ; Saisons à vie, 1993 ; Double Chant, 1998, prix Roger-Caillois, traducteur et calligraphe, il publie son premier roman en 1998, le Dit de Tianyi prix Femina, à caractère autobiographique ; suivra L'éternité n'est pas de trop 2002, histoire d'une passion flamboyante à la fin de la dynastie Ming, qui prolonge une quête spirituelle engagée à travers une double culture chinoise et occidentale. Il est le premier écrivain d'origine asiatique à entrer à l'Académie française 2002.
En bref
Nom originel chinois : Cheng Chi-Hsien 程纪贤. Issu d'une famille de lettrés, après des études à l'Université de Nankin, François Cheng arrive à Paris avec ses parents en 1948 lorsque son père obtient un poste à l'Unesco. Alors que sa famille émigre aux États-Unis en 1949 en raison de la guerre civile chinoise, il décide de s'installer définitivement en France, motivé par sa passion pour la culture française. Il se consacre à l'étude de la langue et de la littérature française en vivant dans le dénuement et la solitude1 avant de faire dans les années 1960 des études universitaires, en préparant un diplôme de l'École pratique des hautes études EPHE. Il se lance aussi dans des traductions en chinois de poèmes français puis celles de poèmes chinois en français. Tout d'abord, il publie de la poésie en chinois à Taïwan et à Hong Kong. Ce n'est que tardivement en 1977 qu'il écrit en français, sur la pensée, la peinture et l'esthétique chinoises et aussi des ouvrages poétiques. Jugeant avoir acquis assez d'expérience, il peut ensuite se lancer dans l'écriture de romans. Il publie également un album de ses propres calligraphies. Depuis 2008, il est membre du comité d'honneur de la Fondation Chirac, créée pour agir en faveur de la paix dans le monde. Il est également membre d'honneur de l'Observatoire du patrimoine religieux OPR, une association multiconfessionnelle qui œuvre à la préservation et au rayonnement du patrimoine cultuel français. Son prénom français fait référence à saint François d'Assise. Il est le père de la sinologue Anne Cheng.
Sa vie
Poète, romancier et calligraphe, François Cheng est né en Chine, à Nanchang, le 30 août 1929. Issu d'une famille d'universitaires et de lettrés, le jeune homme, qui connaît la fin de la guerre et la guerre civile en Chine, entre à l'université de Nankin, avant de gagner la France en 1949. Il finit par s'y installer. Étudiant à la Sorbonne, il est un lecteur assidu à la bibliothèque Sainte-Geneviève où il fait sienne la littérature occidentale classique. Étudiant à l'École pratique des hautes études, il enseigne à son tour dans les années 1960 au Centre de linguistique chinoise – le futur Centre de recherches linguistiques sur l'Asie orientale –, frayant avec Roland Barthes, Julia Kristeva, A. J. Greimas, au côté desquels l'assistant s'initie à la sémiologie. Le dialogue avec Jacques Lacan aura aussi son importance. C'est dans le sillage de cette réflexion qu'il va rédiger L'Écriture poétique chinoise, suivi d'une anthologie des poèmes des Tang 1977, et Vide et plein 1979, un essai sur le langage propre à la peinture chinoise. Le lien entre la calligraphie et l'écriture poétique est naturel ; il conduit à un art dont les traits expriment à la fois les formes des choses et les pulsions du rêve ; ils ne sont pas de simples contours ; par leurs pleins et leurs déliés, par le blanc qu'ils cernent, par l'espace qu'ils suggèrent, ils impliquent déjà volume jamais figé et lumière toujours changeante. Calligraphe, Et le souffle devient signe, 2001, François Cheng est persuadé de raviver le souffle qui anime l'Univers, celui-là même qui inspire sa main en sismographe de l'âme. Naturalisé français en 1971, François Cheng enseigne à partir de 1974 comme maître de conférences puis comme professeur à l'Institut national des langues et civilisations orientales. Ses travaux se composent de traductions des poètes français en chinois et des poètes chinois en français, de monographies consacrées à l'art chinois Chu Ta : le génie du trait, 1986 ; Shitao : la saveur du monde, 1998), de recueils de poésies, de romans. Dans la préface de À l'orient de tout 2005, qui rassemble les recueils Double chant, Cantos toscans, Le Long d'un amour, Qui dira notre nuit, Le Livre du vide médian, André Velter estime que François Cheng aura mis vingt ans pour devenir le poète qu'il entendait être, composant en français à partir des années 1980. Un pari prometteur, consistant à élargir considérablement le rayon de pensée et d'action d'un vocabulaire le plus souvent jaloux de ses limites en lui adjoignant l'immense espace physique, mental et spirituel de la Chine. Passeur entre l'Orient et l'Occident, il est à l'écoute de la vision organique et unitaire de l'univers vivant que propose la pensée taoïste. Un univers où tout se relie et se tient à partir de l'idée de souffle, unité de base et qui relie entre elles toutes les entités vivantes. On sait que le fonctionnement du souffle est ternaire : le yin, le yang et le vide médian. Ce dernier est le trois taoïste qui, né du deux et drainant la meilleure part du deux, permet à celui-ci de se dépasser et de s'engager dans la voie de la transformation entretien avec Lire, décembre 2001. La métaphore décrit le principe même de création du romancier tel qu'il s'exprime dans Quand reviennent les âmes errantes 2012, un drame épique évoquant une passion à trois – une femme, un musicien et un guerrier – dans la seconde moitié du IIIe siècle avant notre ère, quand la Chine se divisait en de multiples royaumes rivaux. Le roman devient ainsi le lieu d'un singulier échange où toute la vie se rassemble dans les douleurs et les joies jusqu'à l'au-delà de la mort, dans un réveil des âmes retrouvées grâce à la résonance universelle. L'Histoire est la toile de fond des drames intimes que raconte François Cheng. La vie humaine ne vaut rien, les hommes sont mobilisés par centaines de milliers pour la construction des palais et plusieurs millions sont déportés pour bâtir la Grande Muraille. La brutalité du monde et sa violence sont déjà présentes dans ses premiers romans, Le Dit de Tianyi 1998 et L'éternité n'est pas de trop 2002. Pour lui, l'amour entre les êtres – sentimental, sensuel et spirituel – est fondateur. Quand je trace le mot „harmonie“, je rentre dans l'harmonie, écrit François Cheng dans Et le souffle devient signe. Calligraphe-poète, il a fait de son art un mode de vie ascétique et fusionnel avec la nature : Mais l'oiseau point d'empreinte/ Ne laisse. Son empreinte est/ Son vol même. Nulle trace/ Autre que l'instant-lieu/ joie du pur avènement :/Lieu deux ailes qui s'ouvrent, /Instant un cœur qui bat Cantos toscans François Cheng a été élu à l'Académie française le 13 juin 2002. Véronique Hotte
Honneurs et distinctions
En 2000, il reçoit le prix Roger-Caillois pour ses essais et son recueil de poèmes Double Chant. En 2001, François Cheng reçoit le grand prix de la francophonie de l'Académie française. Le 13 juin 2002, il devient membre de l'Académie française; premier Asiatique élu, il est le vingtième récipiendaire du fauteuil. Il est membre du Haut Conseil de la Francophonie. Il a été promu Officier de la Légion d'honneur le 1er janvier 2009.
Å’uvres
Analyse formelle de l'œuvre poétique d'un auteur des Tang : Zhang Ruoxu 1970 Le Pousse-pousse, de Lao She traduction, 1973 L'Écriture poétique chinoise, Éditions du Seuil, 1977 et 1996 Vide et plein : le langage pictural chinois, Éditions du Seuil, 1979 L'Espace du rêve : mille ans de peinture chinoise, Phébus, 1980 Sept poètes français 1983 Henri Michaux, sa vie, son œuvre, 1984 Chu Ta : le génie du trait, Phébus, 1986 Some Reflections on Chinese Poetic Language and its Relation to Chinese Cosmology dans The Vitality of the Lyric Voice, 1986 The Reciprocity of Subject and Object in Chinese Poetic Language dans Poetics East and West, 1988 De l'arbre et du rocher, poèmes, Fata Morgana, 1989 Souffle-Esprit, Éditions du Seuil, 1989 et 2006 Entre source et nuage, Voix de poètes dans la Chine d'hier et d'aujourd'hui, Albin Michel, 1990 et 2002 Saisons à vie, poèmes, Encre marine, 1993 Trente-six poèmes d'amour, poèmes, Unes, 1997 Quand les pierres font signe, 1997 avec Fabienne Verdier Le Dit de Tianyi, Albin Michel, 1998 prix Femina Double chant, Encre Marine, 1998 prix Roger-Caillois Shitao : la saveur du monde, Phébus, 1998 prix André-Malraux Cantos toscans, Unes, 1999 D'où jaillit le chant, Phébus, 2000 Poésie chinoise, poèmes, Albin Michel, 2000 Et le souffle devient signe, Iconoclaste, 2001 Qui dira notre nuit, poèmes, Arfuyen, 2001 L'éternité n'est pas de trop, Albin Michel, 2002 Le Dialogue, Une passion pour la langue française, Desclée de Brouwer, 2002 Le Long d'un amour, poèmes, Arfuyen, 2003 Le Livre du vide médian, poèmes, Albin Michel, 2004 - édition revue et augmentée, 2009 Que nos instants soient d'accueil, avec Francis Herth, Les Amis du Livre contemporain, 2005 À l'orient de tout, poèmes, Gallimard, 2005 Cinq méditations sur la beauté, Albin Michel, 2006 Pèlerinage au Louvre, Flammarion et Musée du Louvre éditions, 2008 L'Un vers l'autre, Éditions Albin Michel, 2008 Œil ouvert et cœur battant, Desclée de Brouwer, 2011 Quand reviennent les âmes errantes, Albin Michel, 2012 Cinq méditations sur la mort. Autrement dit sur la vie, Albin Michel, 2013 Assise. Une rencontre inattendue, Albin Michel, 2014 Entretiens avec Françoise Siri, suivis de douze poèmes inédits, Albin Michel, 2015 La vraie gloire est ici, poèmes, Gallimard, à paraître en octobre 2015
Bibliographie
Madeleine Bertaud, François Cheng. Un cheminement vers la vie ouverte, Éditions Hermann, 2009; et 2de édition, révisée et complétée, Hermann, 2011. Yinde Zhang, François Cheng ou dire la Chine en français, Revue de littérature comparée, 2/2007, n° 322, p. 141-152.
Posté le : 29/08/2015 23:34
Edité par Loriane sur 30-08-2015 17:56:35
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