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J..R.R.Tolkien 2
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L'écrivain Influences Modernes

L’une des principales influences de Tolkien est l’auteur anglais William Morris, membre du mouvement Arts & Crafts. Dès 1914, Tolkien émet le désir d’imiter ses romances au style archaïsant, entrecoupées de poèmes, et entame la rédaction d’une histoire de Kullervo que son biographe Humphrey Carpenter décrit comme « guère plus qu’un pastiche de Morris». Le roman de Morris The House of the Wolfings, paru en 1888, prend place dans la forêt de Mirkwood, nom d’origine médiévale également repris dans Le Hobbit, et Tolkien avoue la « grande dette » qu’ont les paysages des marais des Morts dans Le Seigneur des anneaux envers The House of the Wolfings et The Roots of the Mountains, paru en 1889.
De nombreux critiques se sont penchés sur les ressemblances entre l’œuvre de Tolkien et les romans d’aventures de H. Rider Haggard, principalement Les Mines du roi Salomon 1885 et Elle 1887. Ce dernier présente une cité en ruine nommée Kôr, un nom repris tel quel par Tolkien dans les premières versions du Silmarillion, et la reine Ayesha, qui donne son titre au roman, évoque plusieurs aspects de Galadriel. Dans Les Mines du roi Salomon, la bataille finale et le personnage de Gagool rappellent la bataille des Cinq Armées et le personnage de Gollum dans Le Hobbit.
Les Hobbits, l’une des créations les plus fameuses de Tolkien, ont été en partie inspirés par les Snergs du roman d’Edward Wyke-Smith The Marvellous Land of the Snergs, paru en 1924. Ce sont des créatures humanoïdes de petite taille, aimant particulièrement la nourriture et les fêtes. Concernant le nom hobbit, Tolkien suggère également une possible influence inconsciente du roman satirique de Sinclair Lewis Babbitt, paru en 1922, dont le héros éponyme possède la même suffisance bourgeoise que les hobbits.

Mythologiques

Une influence majeure de Tolkien est la littérature, la poésie et la mythologie germaniques, notamment anglo-saxonnes, son domaine d’expertise. Parmi ces sources d’inspiration, le poème anglo-saxon Beowulf, les sagas norroises comme la Völsunga saga ou la Hervarar saga, l’Edda en prose et l’Edda poétique, le Nibelungenlied et bien d’autres œuvres liées en sont les principales.
Malgré les ressemblances de son œuvre avec la Völsunga saga et le Nibelungenlied, qui servirent de base à la tétralogie de Richard Wagner, Tolkien refuse toute comparaison directe avec le compositeur allemand, affirmant que Ces deux anneaux l’Anneau unique et l’Anneau des Nibelungen sont ronds, et c’est là leur seule ressemblance. Toutefois, certains critiques estiment que Tolkien doit en fait à Wagner des éléments comme le mal inhérent à l’Anneau et son pouvoir corrupteur, deux éléments absents des légendes originales, mais centraux dans l’opéra de Wagner. D’autres vont plus loin et estiment que Le Seigneur des anneaux se trouve dans l’ombre du plus monumental encore Anneau du Nibelung de Wagner.
Tolkien est formidablement attiré par le Kalevala finnois lorsqu’il le découvre, vers 1910. Quelques années plus tard, l’un de ses premiers écrits est une tentative de réécrire l’histoire de Kullervo88, dont plusieurs caractéristiques se retrouvent par la suite dans le personnage de Túrin, héros malheureux des Enfants de Húrin. Plus généralement, le rôle important de la musique et ses liens avec la magie sont un élément du Kalevala également présent dans l’œuvre de Tolkien.
Tolkien connaît bien le mythe arthurien, notamment le poème moyen anglais du XIVe siècle Sire Gauvain et le Chevalier vert, qu’il a édité, traduit et commenté. Toutefois, il n’apprécie pas ce corps de légendes outre mesure : trop extravagant, fantastique, incohérent, répétitif à son goût pour pouvoir constituer une véritable mythologie de l’Angleterre99 ». Cela n’empêche pas des motifs et échos arthuriens d’apparaître de manière diffuse dans Le Seigneur des anneaux, le plus évident étant la ressemblance entre les tandems Gandalf-Aragorn et Merlin-Arthur. Plus généralement, des parallèles apparaissent entre les mythes celtes et gallois et l’œuvre de Tolkien, par exemple entre l’histoire de Beren et Lúthien et Culhwch ac Olwen, un récit du Mabinogion gallois.

Catholiques

La théologie et l’imagerie catholiques ont participé à l’élaboration des mondes de Tolkien, comme il le reconnaît lui-même :
Le Seigneur des anneaux est bien entendu une œuvre fondamentalement religieuse et catholique ; de manière inconsciente dans un premier temps, puis de manière consciente lorsque je l’ai retravaillée. C’est pour cette raison que je n’ai pratiquement pas ajouté, ou que j’ai supprimé les références à ce qui s’approcherait d’une religion, à des cultes et à des coutumes, dans ce monde imaginaire. Car l’élément religieux est absorbé dans l’histoire et dans le symbolisme.
En particulier, Paul H. Kocher affirme que Tolkien décrit le mal de la façon orthodoxe pour un catholique : comme l’absence de bien. Il cite de nombreux exemples dans Le Seigneur des anneaux, comme l’œil sans paupière de Sauron : la fente noire de la pupille ouvrait sur un puits, fenêtre ne donnant sur rien. Selon Kocher, la source de Tolkien est Thomas d’Aquin, dont il est raisonnable de supposer que Tolkien, médiéviste et catholique, connaissait bien l’œuvre. Tom Shippey défend la même idée, mais, plutôt que Thomas d’Aquin, il estime que Tolkien était familier avec la traduction de la Consolation de la philosophie de Boèce réalisée par Alfred le Grand, également appelée Mètres de Boèce. Shippey soutient que la formulation la plus claire du point de vue chrétien sur le mal est celle de Boèce : le mal n’est rien. Le corollaire selon lequel le mal ne peut créer est à la base de la remarque de Frodon : l’Ombre qui les a produits peut seulement imiter, elle ne peut fabriquer : pas de choses vraiment nouvelles, qui lui soient propres ; Shippey pointe des remarques similaires faites par Sylvebarbe et Elrond et poursuit en affirmant que dans Le Seigneur des anneaux, le mal apparaît parfois comme une force indépendante, non comme la simple absence de bien, et suggère que les ajouts d’Alfred à sa traduction de Boèce sont peut-être à l’origine de ce point de vue. Par ailleurs, Tolkien appréciant beaucoup les Contes de Canterbury de Chaucer, il est possible qu'il ait eu connaissance de la traduction que celui-ci avait faite de La Consolation de Philosophie en moyen anglais.
Certains commentateurs ont également rapproché Tolkien de G. K. Chesterton, autre écrivain anglais catholique utilisant le merveilleux et le monde des fées comme allégories ou symboles de valeurs et de croyances religieuses. Tolkien connaît bien l’œuvre de Chesterton, mais il est difficile de dire s’il a vraiment constitué une de ses influences.
Dans l’essai Du conte de fées, Tolkien explique que les contes de fées ont cette particularité d’être à la fois cohérents en eux-mêmes et avec quelques vérités du monde réel. Le christianisme lui-même suit ce modèle de cohérence interne et de vérité externe. Son amour des mythes et sa foi profonde se rejoignent dans son affirmation selon laquelle les mythologies sont un écho de la Vérité divine, point de vue développé dans le poème Mythopoeia.

Œuvres Poèmes

Tolkien commence à rédiger des poèmes dans les années 1910. Il s’agit alors de sa principale forme d’expression, loin devant la prose. Ses vers sont le plus souvent inspirés par la nature, ou bien par des ouvrages qu’il étudie et apprécie, comme les Contes de Canterbury de Geoffrey Chaucer ou Piers Plowman de William Langland. Un trait caractéristique de ses poèmes de jeunesse est leur représentation des fées, d’inspiration victorienne : de petits êtres ailés vivant dans les prés et les bois. Par la suite, Tolkien renie cette image traditionnelle de la fée, et ses Elfes s’en détachent. Néanmoins, le poème Goblin Feet publié en 1915 connaît un succès honorable et est réédité dans plusieurs anthologies, au grand désespoir de son auteur pour qui il symbolise tout ce qu’il en est venu à détester au sujet des elfes. Encouragé par ses amis du T.C.B.S., notamment par le concile de Londres de 1914, Tolkien envoie en 1916 un recueil de poèmes intitulé The Trumpets of Faery à la maison d’édition londonienne Sidgwick & Jackson, mais il est refusé.
Après son retour de la guerre, Tolkien délaisse quelque peu les vers pour se consacrer à la rédaction des Contes perdus, en prose. Il continue toutefois à publier des poèmes dans diverses revues au cours des années 1920 et 1930. Durant son séjour à Leeds, il entreprend de relater en vers allitératifs l’histoire de Túrin Turambar. Cet effort reste inachevé : Tolkien l’abandonne en 1925, après avoir rédigé un peu plus de 800 vers, pour se consacrer au Lai de Leithian, qui relate l’histoire d’amour de Beren et Lúthien en distiques octosyllabiques. Tolkien travaille sur le Lai pendant sept ans avant de l’abandonner à son tour en 1931, au vers 4 175, malgré les commentaires approbateurs de son ami C. S. Lewis. Les années 1930 le voient s’essayer à de longs poèmes sur la mythologie nordique les deux lais publiés en 2009 sous le titre La Légende de Sigurd et Gudrún ou la légende arthurienne l’inachevé La Chute d'Arthur, publié en 2013.
Les œuvres les plus connues de Tolkien, Le Hobbit et Le Seigneur des anneaux, contiennent de nombreux poèmes, décrits par Tolkien comme « partie intégrante du récit et de la représentation des personnages, mais qui laissent souvent les critiques circonspects. Le recueil de poèmes Les Aventures de Tom Bombadil 1962, composé en grande partie de versions remaniées de poèmes écrits et publiés dans les années 1920-1930, n’attire guère l’attention, mais il est dans l’ensemble bien accueilli par la presse et par le public.

Livres pour enfants

Dans les années 1920, Tolkien commence à inventer des histoires pour distraire ses enfants. Bon nombre d’entre elles, comme celles du bandit Bill Stickers littéralement colleurs d’affiches et son ennemi juré, le Major Road Ahead littéralement croisement avec une grande route, dont les noms s’inspirent de panneaux croisés dans la rue, ne sont cependant jamais couchées sur le papier. D’autres le sont, notamment Roverandom, écrit pour consoler le petit Michael qui avait perdu son jouet préféré, Monsieur Merveille, qui relate les mésaventures du héros éponyme avec son automobile, ou Le Fermier Gilles de Ham, qui acquiert toutefois un ton plus adulte au fil des relectures117. En outre, Tolkien écrit chaque année entre 1920 et 1942 une lettre illustrée censée venir du père Noël à ses enfants ; un recueil de ces Lettres du Père Noël a été édité en 1976.
Le plus célèbre des livres pour la jeunesse de Tolkien, Le Hobbit, est également issu d’un conte imaginé par Tolkien pour ses enfants. À sa publication, en 1937, il reçoit un excellent accueil de la critique comme du public, est nommé pour la Carnegie Medal et remporte un prix décerné par le New York Herald Tribune. Il est toujours considéré comme un classique de la littérature enfantine. Toutefois, quelques années plus tard, Tolkien pose un regard critique sur son livre, regrettant de s’être parfois laissé aller à un ton trop puéril. Les enfants intelligents possédant un goût sûr il semble y en avoir un certain nombre ont toujours distingué comme des faiblesses, je suis heureux de le dire, les moments où le récit s’adresse directement aux enfants.

Le Seigneur des anneaux et Le Silmarillion

Après le succès du Hobbit, l’éditeur de Tolkien, Stanley Unwin, le presse d’écrire une suite. Incertain, Tolkien commence par lui proposer un ouvrage très différent : Le Silmarillion, un recueil de légendes mythologiques imaginaires sur lequel il travaille depuis près de vingt ans.
En effet, c’est vers 1916-1917 que débute la rédaction de la première mouture des légendes du Silmarillion, Le Livre des contes perdus. Il s’agit alors d’un ensemble d’histoires racontées à Eriol, un marin danois du Ve siècle de notre ère, par les elfes de l’île de Tol Eressëa, située loin à l’Ouest. L’idée de Tolkien est alors de créer une mythologie pour l’Angleterre : la fin des Contes perdus, jamais rédigée, devait voir l’île de Tol Eressëa, brisée en deux, devenir la Grande-Bretagne et l’Irlande. Les elfes auraient progressivement disparu de leur ancien pays, et les chefs semi-légendaires Hengist et Horsa se seraient avérés être les fils d’Eriol. Tolkien abandonne assez tôt ce projet ambitieux de mythologie anglaise, mais il retient l’idée du marin humain servant de moyen de transmission des légendes elfiques : ce rôle est par la suite attribué à Ælfwine, un marin anglo-saxon du XIe siècle.
Dans les années 1920, les légendes du Silmarillion sont délaissées au profit du Lai des Enfants de Húrin, puis du Lai de Leithian. Tolkien retourne à la prose dans les années 1930 et rédige plusieurs textes liés : le mythe cosmogonique de l’Ainulindalë, deux ensembles d’annales, des précis sur l’histoire des langues Lhammas et la géographie du monde Ambarkanta. Au cœur de l’ensemble se trouve la Quenta Noldorinwa ou Histoire des Noldoli, qui prend ensuite le nom de Quenta Silmarillion.
Cet ensemble de textes reçoit un accueil pour le moins circonspect de la part d’Allen & Unwin, et dès décembre 1937, Tolkien entreprend la rédaction d’une suite au Hobbit. Il lui faut près de douze années pour terminer Le Seigneur des anneaux, un roman qui a presque totalement perdu le ton enfantin de son prédécesseur en se rapprochant davantage du monde ancien et noble du Silmarillion. À sa publication, en 1954-1955, le roman reçoit un accueil varié de la part de la critique, mais le public le plébiscite, notamment aux États-Unis après sa parution au format poche dans les années 1960. Sa popularité n’a jamais failli depuis : traduit dans une quarantaine de langues, il a été le sujet d’innombrables articles et ouvrages d’analyse et est sorti vainqueur de nombreux sondages réalisés auprès du public.
Le succès du Seigneur des anneaux assure à Tolkien que son Silmarillion, désormais très attendu, sera publié ; mais reste encore à l’achever. L’auteur passe les vingt dernières années de sa vie à travailler en ce sens, mais la tâche se révèle ardue et il ne parvient pas à l’accomplir, victime de ses hésitations et de la simple quantité de travail de réécriture et de correction à fournir pour le rendre cohérent avec les profondes modifications apportées par Le Seigneur des anneaux. Qui plus est, il se laisse fréquemment distraire en rédigeant des textes sur des points de détail en négligeant la trame principale : La sous-création en elle-même était devenue un passe-temps qui apportait sa propre récompense, indépendamment du désir d’être édité.

Publications posthumes

Le Silmarillion est toujours inachevé à la mort de Tolkien, en 1973. Il a fait de son troisième fils, Christopher, son exécuteur littéraire : il lui revient de procéder à l’édition de cet ouvrage. Il y travaille pendant près de quatre ans, avec l’aide de Guy Gavriel Kay, et réorganise les écrits hétéroclites et parfois divergents de son père sous la forme d’un texte continu, sans narrateur externe. Le Silmarillion paraît en 1977 et reçoit des critiques très variées : beaucoup jugent négativement son style archaïsant, son absence d’intrigue continue et son grand nombre de personnages.
Christopher Tolkien a poursuivi sa tâche éditoriale dans les années qui suivent, tout d’abord avec Contes et légendes inachevés 1980, une compilation de divers textes postérieurs au Seigneur des anneaux, de nature essentiellement narrative, puis avec les douze volumes de l’Histoire de la Terre du Milieu 1983-1996, une étude longitudinale des textes de son père ayant servi à l’élaboration du Silmarillion, ainsi que des brouillons du Seigneur des anneaux et d’autres écrits inédits. Les brouillons du Hobbit, laissés volontairement de côté par Christopher Tolkien durant l’élaboration de l’Histoire de la Terre du Milieu, ont été publiés à leur tour en 2007 par John D. Rateliff dans les deux volumes de The History of The Hobbit.
Dans les années 2000, Christopher Tolkien a édité deux ouvrages supplémentaires de son père : Les Enfants de Húrin 2007, une version indépendante, à part entière de l’histoire de Túrin, déjà relatée dans Le Silmarillion et Contes et légendes inachevés, puis La Légende de Sigurd et Gudrún, 2009, deux longs poèmes inspirés de la mythologie nordique. Ont suivi La Chute d'Arthur 2013, une relecture du mythe arthurien, et L'Histoire de Kullervo, reprise d'un épisode du Kalevala 2015.

Illustrations

Tolkien commence à dessiner et à peindre des aquarelles dans son enfance, une activité qu’il ne délaisse jamais totalement, bien que ses autres obligations ne lui laissent guère le loisir de s’y consacrer et qu’il se considère lui-même comme un artiste médiocre. Dessiner des personnages n’est pas son point fort, et la plupart de ses œuvres représentent donc des paysages, réels ou à partir des années 1920 imaginaires, inspirés par ses lectures le Kalevala, Beowulf ou la mythologie naissante du Silmarillion. En vieillissant, il délaisse en partie l’art figuratif au profit de motifs ornementaux, où l’on retrouve fréquemment la figure de l’arbre, qu’il griffonne sur des enveloppes ou des journaux.
Les récits qu’il imagine pour ses enfants sont également abondamment illustrés, qu’il s’agisse des Lettres du Père Noël, de Roverandom ou du Hobbit. Lorsque ce dernier est publié, il inclut quinze illustrations en noir et blanc de Tolkien dont deux cartes, qui réalise également la jaquette du livre. L’édition américaine comprend cinq illustrations supplémentaires en couleur. En revanche, Le Seigneur des anneaux, livre coûteux à produire, n’inclut aucune illustration de Tolkien. Trois recueils d’illustrations de Tolkien ont été publiés après sa mort : Peintures et aquarelles de J. R. R. Tolkien 1979, édité par Christopher Tolkien ; J. R. R. Tolkien : artiste et illustrateur 1995, plus complet, édité par Wayne G. Hammond et Christina Scull ; et enfin The Art of the Hobbit 2011, reprenant des illustrations relatives au Hobbit déjà publiées dans les deux ouvrages précédents, ainsi que plusieurs dessins et esquisses inédits.

Postérité

Tolkien a redonné vie à la fantasy ; il l’a rendue respectable ; il a fait naître un goût pour elle chez les lecteurs comme chez les éditeurs ; il a ramené les contes de fées et les mythes des marges de la littérature ; il a élevé le niveau » pour les auteurs de fantasy. Son influence est si puissante et omniprésente que pour bien des auteurs, la difficulté n’a pas été de le suivre, mais de s’en dégager, de trouver leur propre voix … Le monde de la Terre du Milieu, comme celui des contes de fées des frères Grimm au siècle précédent, est entré dans le mobilier mental du monde occidental.
Tom Shippey résume l’influence de Tolkien sur la littérature en disant qu’il a fondé le genre de l’heroic fantasy sérieuse : s’il n’est pas le premier auteur moderne du genre, il a marqué de son empreinte l’histoire de la fantasy grâce au succès commercial du Seigneur des anneaux, inégalé à l’époque. Ce succès donne lieu à l’émergence d’un nouveau marché dans lequel les éditeurs ne tardent pas à s’engouffrer, notamment l’Américain Ballantine Books qui édite également Tolkien en poche aux États-Unis. Plusieurs cycles de fantasy publiés dans les années 1970 témoignent d’une forte influence de Tolkien, par exemple L’Épée de Shannara de Terry Brooks 1977, dont l’histoire est très proche de celle du Seigneur des anneaux, ou Les Chroniques de Thomas Covenant de Stephen R. Donaldson, dont l’univers de fiction rappelle la Terre du Milieu. À l’inverse, d’autres auteurs se définissent par opposition à Tolkien et aux idées qu’il leur semble véhiculer, comme Michael Moorcock qui le fustige dans son article Epic Pooh ou Philip Pullman, mais comme le souligne Shippey, ils doivent eux aussi leur succès à celui rencontré par Tolkien.
En 2008, le Times classe Tolkien en sixième position d’une liste des 50 plus grands écrivains britanniques depuis 1945
En 2012, les archives de l'Académie suédoise révèlent que Tolkien faisait partie de la cinquantaine d'auteurs en lice pour le Prix Nobel de littérature en 1961. La candidature de Tolkien, proposée par son ami C. S. Lewis, est rejetée par le comité des Nobel : l'académicien Anders Österling écrit que Le Seigneur des anneaux n'est en aucun cas de la grande littérature. Le prix revient au Yougoslave Ivo Andrić.

Le philologue Carrière académique

La carrière académique de Tolkien, de même que sa production littéraire, sont inséparables de son amour des langues et de la philologie. À l’université, il se spécialise dans ce domaine et obtient son diplôme en 1915 avec le vieux norrois comme spécialité. Entre 1918 et 1920, il travaille pour l’Oxford English Dictionary et contribue à plusieurs entrées commençant par la lettre W ; par la suite, il déclare avoir appris davantage au cours de ces deux années que durant aucune autre période équivalente de son existence. En 1920, il devient professeur assistant reader de langue anglaise à l’université de Leeds, et se félicite d’y avoir fait passer le nombre d’étudiants en linguistique de cinq à vingt, soit davantage proportionnellement qu’à Oxford à la même date, soulignant que la philologie semble avoir perdu pour ces étudiants sa connotation de terreur, sinon celle de mystère. Il y donne des cours sur les poèmes héroïques en vieil-anglais, sur l’histoire de l’anglais, et sur divers textes en vieil et moyen anglais, ainsi que des introductions à la philologie germanique, au gotique, au vieux norrois et au gallois médiéval.
Après son arrivée à Oxford, Tolkien s’implique dans la querelle séculaire opposant, au sein de la faculté d’anglais, linguistes, Lang et littéraire, Lit. Il se désole de la situation qu’elle entraîne concernant les programmes : en effet, les règles phonologiques que doivent apprendre les étudiants en linguistique ne s’appuient pas sur l’étude même des textes en vieil et moyen anglais, dont la lecture n’est pas au programme, ce que Tolkien juge absurde. Il propose une refonte des programmes rendant optionnelle l’étude des écrivains du XIXe siècle, afin de laisser la place aux textes médiévaux. Cette réforme des programmes fait l’objet de violentes oppositions, dont celle de C. S. Lewis lui-même au début, mais est finalement adoptée en 1931. Malgré une opposition croissante après 1945, les programmes conçus par Tolkien restent en vigueur jusqu’à sa retraite.
Parmi ses travaux académiques, la conférence de 1936 Beowulf : Les Monstres et les Critiques a une influence déterminante sur l’étude du poème Beowulf. Tolkien est parmi les premiers à considérer le texte comme une œuvre d’art en soi, digne d’être lue et étudiée en tant que telle, et non comme une simple mine d’informations historiques ou linguistiques à exploiter. Le consensus de l’époque rabaisse Beowulf en raison des combats contre des monstres qu’il met en scène et regrette que le poète ne parle pas des véritables conflits tribaux de l’époque ; pour Tolkien, l’auteur de Beowulf cherche à évoquer le destin de l’humanité tout entière, au-delà des luttes tribales, ce qui rend les monstres essentiels.
En privé, Tolkien est attiré par les faits possédant une signification raciale ou linguistique, et dans sa conférence de 1955 L’Anglais et le Gallois, qui illustre sa vision des concepts de langue et de race, il développe des notions de préférences linguistiques inhérentes, opposant la première langue apprise, la langue de la coutume à la langue natale. Dans son cas, il considère le dialecte moyen anglais des West Midlands comme sa langue natale, et comme il l’écrit à W. H. Auden : Je suis des West Midlands par mon sang et j’ai pris goût au haut moyen anglais des West Midlands comme langue connue dès que je l’ai vu.
Tolkien apprend dans son enfance le latin, le français et l’allemand, que lui enseigne sa mère. Durant sa scolarité, il apprend le latin et le grec, le vieil et le moyen anglais, et se passionne pour le gotique, le vieux norrois, le gallois, qu’il découvre dans son enfance à travers des noms inscrits à la craie sur les trains qui passent non loin de sa maison à Birmingham, ainsi que le finnois. Ses contributions à l’Oxford English Dictionary et les instructions laissées aux traducteurs du Seigneur des anneaux témoignent de connaissances plus ou moins étendues en danois, en lituanien, en moyen néerlandais et en néerlandais moderne, en norvégien, en vieux-slave, en russe, en proto-germanique, en vieux saxon, en vieux haut-allemand et en moyen bas allemand.
Tolkien s’intéresse également à l’espéranto, alors jeune langue internationale, née peu avant lui. Il déclare en 1932 : J’ai de la sympathie en particulier pour les revendications de l’espéranto […] mais la principale raison de le soutenir me semble reposer sur le fait qu’il a déjà acquis la première place, qu’il a reçu le plus large accueil. Cependant, il nuance ultérieurement son propos dans une lettre de 1956 ; selon lui, le volapük, l’espéranto, le novial, etc., sont des langues mortes, bien plus mortes que des langues anciennes que l’on ne parle plus, parce que leurs auteurs n’ont jamais inventé aucune légende espéranto.

Langues construites

A Elbereth Gilthoniel, un poème sindarin écrit en tengwar publié dans Le Seigneur des anneaux et The Road Goes Ever On.
En parallèle à ses travaux professionnels, et parfois même à leur détriment au point que ses publications académiques restent assez peu nombreuses, Tolkien se passionne pour les langues construites. Amoureux des mots au-delà de son métier, il a une passion qu’il appelle son vice secret : la construction pure et simple de tout un vocabulaire imaginaire, avec son lot de notes étymologiques et de grammaires fictives. Pas moins d’une dizaine de langues construites figurent dans Le Seigneur des anneaux, au travers des toponymes ou des noms des personnages, de brèves allusions discursives ou de chants et de poèmes. L’ensemble participe à la vraisemblance du récit, chacun des peuples de la Terre du Milieu ayant ses traditions, son histoire et ses langues.
Tolkien aborde sa conception personnelle des langues construites dans son essai Un vice secret, issu d’une conférence donnée en 1931. La composition d’une langue, pour lui, relève d’un désir esthétique et euphonique, participant d’une satisfaction intellectuelle et d’une symphonie intime. Il dit avoir commencé à inventer ses propres langues vers l’âge de 15 ans, et son métier de philologue n’est qu’un des reflets de sa passion profonde pour les langues. S’il considère avant tout l’invention d’une langue comme une forme d’art à part entière, il ne conçoit pas qu’elle puisse exister sans avoir une mythologie propre, à savoir un ensemble d’histoires et de légendes accompagnant son évolution, comme le montre sa remarque sur l’espéranto. Il commence à concevoir ses langues avant la rédaction des premières légendes. Considérant qu’il existe un lien fondamental entre une langue et la tradition qu’elle exprime, il est naturellement amené à concevoir son propre legendarium dans lequel s’inscrivent ses langues : il affirme ironiquement n’avoir écrit Le Seigneur des anneaux que dans le but d’avoir un cadre rendant naturelle une formule de salutation elfique de sa composition.
Tolkien travaille durant toute sa vie sur ses langues construites sans jamais véritablement les achever. Son plaisir se trouve davantage dans la création linguistique que dans le but d’en faire des langues utilisables. Si deux d’entre elles le quenya et le sindarin sont relativement développées, avec un vocabulaire de plus de 2 000 mots et une grammaire plus ou moins définie, beaucoup d’autres auxquelles il fait allusion dans ses écrits sont tout juste esquissées. Ces diverses langues sont néanmoins construites sur des bases linguistiques sérieuses, avec une volonté de respecter le modèle des langues naturelles. Par exemple, le khuzdul, langue des Nains, et l’adûnaic, langue des hommes de Númenor, ressemblent par certains aspects aux langues sémitiques, en particulier dans leur structure trilitère ou dans la présence de procédés comme la mimation. Si le quenya des Hauts-Elfes est une langue à flexions comme le grec et le latin, son vocabulaire et sa phonologie sont conçus sur un modèle proche du finnois. Quant à la langue sindarine des Elfes Gris, elle s’inspire très librement du gallois dans certains de ses aspects phonologiques, comme les mutations de consonnes initiales ou lénitions. Les langues de Tolkien ne sont pas pour autant de simples copies des langues naturelles et elles ont leurs propres spécificités.
Tolkien imagine aussi plusieurs systèmes d’écriture pour ses langues : une écriture cursive les Tengwar de Fëanor et un alphabet de type runique les Cirth de Daeron sont illustrés dans le corps du Seigneur des anneaux. Un troisième système, les sarati de Rúmil, apparaît dans le cadre de la Terre du Milieu, mais Tolkien l’utilise également, à la fin des années 1910, pour écrire son journal.

Liste simplifiée des œuvres

Articles détaillés : Liste d'œuvres de J. R. R. Tolkien et Études sur J. R. R. Tolkien.
1936 : Beowulf : Les Monstres et les Critiques, essai
1937 : Le Hobbit, roman
1945 : Feuille, de Niggle, nouvelle
1947 : Du conte de fées, essai
1949 : Le Fermier Gilles de Ham, conte
1954-1955 : Le Seigneur des anneaux, roman
1954 : La Fraternité de l’anneau ancienne traduction : La Communauté de l’anneau
1954 : Les Deux Tours
1955 : Le Retour du roi
1962 : Les Aventures de Tom Bombadil, recueil de poèmes
1967 : Smith de Grand Wootton, conte
À titre posthume, ouvrages édités par Christopher Tolkien et d’autres :
1975 : Sir Gawain and the Green Knight, Pearl and Sir Orfeo, traduction de poèmes médiévaux
1977 : Le Silmarillion, roman
1980 : Contes et légendes inachevés, recueil de textes sur la Terre du Milieu
1982 : Monsieur Merveille, conte
1983 : Les Monstres et les Critiques et autres essais, recueil d'articles et de conférences
1983-1996 : Histoire de la Terre du Milieu 12 volumes, recueil de textes sur la Terre du Milieu
1998 : Roverandom, conte édité par Wayne G. Hammond et Christina Scull
2007 : Les Enfants de Húrin, roman
2007 : The History of The Hobbit édité par John D. Rateliff
2009 : La Légende de Sigurd et Gudrún, poèmes
2013 : La Chute d'Arthur, poème
2015 : L'Histoire de Kullervo, récit
En complément de l’Histoire de la Terre du Milieu et sous l’égide de Christopher Tolkien et du Tolkien Estate, les fanzines américains Vinyar Tengwar et Parma Eldalamberon et la revue universitaire Tolkien Studies publient régulièrement des textes inédits de J. R. R. Tolkien





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Posté le : 04/01/2016 17:34

Edité par Loriane sur 05-01-2016 19:12:10
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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